Histoire
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Titre
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Resume
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Il était une fois, dans un village, unhomme riche, très riche, qui possédaitbeaucoup de troupeaux de vaches, dechèvres et de moutons il n’avait qu’unseul enfant, un garçon encore très jeunedont la mère était morte après lui avoirdonné la vie'quand le vieil homme sentit venir sapropre mort, il s’inquiéta : qui allaitconseiller son fls afn qu’il ne se fassepas dévorer par les vers mangeursd’homme, les vers mangeurs d’hommesqui migraient entre les deux grandesrivière où, chaque jour, il allait abreuverses troupeaux ? les villageois n’allaientpas le faire ! au contraire, ceux-cijubilaient déjà à l’idée de voir mourir sonjeune dès le lendemain, dévoré par lesvers mangeurs d’hommes, car ils allaientse partager ses troupeaux !il alla confer son garçon à un arbre, un vieux caïlcédrat : - je vais mourir, dit-il je te confe mon fls afn que tu le conseilles'puis il mourut'le matin, avant d’amener ses troupeaux au pâturage, le jeune garçon vint chanter àl’arbre : -mon père m’a confé à toi, grand caïlcédrat dois-je conduire mes animaux àtoubalitou ? ou dois-je les amener à diabalidia ?l’arbre secoua trois fois ses lourdes branches chargées de feuilles et laissa entendre : -va à toubalitou ne va pas à diabalidia les vers mangeurs d’homme serontaujourd’hui à diabalidia !le garçon amena ses animaux à toubalitou et, vers le soir, retourna sain et sauf auvillage'les villageois étaient étonnés et furieux quelqu’un devait conseiller le garçon pour qu’ilne se fît pas manger par les vers ! ils allaient trouver qui ce fut un chasseur qui s’enchargea et leur rapporta le secret ils abattirent alors l’arbre, le brûlèrent et jetèrent sescendres dans le feuve'quand l’orphelin vint pour demander conseil, au grand caïlcédrat, il ne vit rien ilpleura et chanta quand même sa chanson ce fut une tourterelle qui lui répondit et leconseilla cette fois et de nouveau, il rentra au village saint et sauf on s’étonna encore'on était furieux contre le chasseur il leur avait menti'le chasseur leur révéla de nouveau le secret et leur promit de tuer la tourterelle mais ilne le put jamais il devint fou et court encore de nos jours en tirant des coups de feucontre le ciel qu’il prend pour sa tourterelle'c’est aussi depuis ce jour que les hommes et les femmes sages disent à leurs enfants dene jamais tuer une tourterelle
L'orphelin et les méchants villageois
A French writer recalls a time when he was a young man in a village. Le vieil homme sentit venir sapropre mort, il s’inquiéta : qui allaitconseiller son fls afn qu’il ne se fassepas dévorer par les vers mangeurs d’hommes? Le villageois n’allaientpas le faire! au contraire, ceux-cijubilaient déjà à l’idée de voir mourir sonjeune dès le lendemain.
Tout le monde sait que le singe nepeut pas rester un moment sans segratter le corps tout le monde saitaussi que le lièvre, curieux qu'il estcomme un journaliste, ne peut pasrester un moment sans se retourner àgauche et à droite pour voir ce quise passe aux alentours'un matin, les deux compères serencontrèrent, dans la forêt, sous unacacia le lièvre dit au singe : - est-ce que tu sais ce que les gensdisent de toi ? eh bien, ils disent quetu ne peux pas rester un seul instantsans te gratter le corps il y en àmême qui disent que ta mère t’aenfanté dans une fourmilière etdepuis les fourmis sont dans ta chairece qui explique ça - c'est faux, répond le singe, moi jepeux rester une heure, deux heures,vingt-quatre heures même sans megratter le corps ils racontent n'importe quoi toi aussi avec tes longues oreilles quisemblent défer le ciel, est ce que tu as entendu ce que les gens disent de toi ? ha ha ha !ils disent que tu ne peux pas rester un seul instant sans te retourner à gauche, à droite etregarder en bas et en haut - c'est archi-faux, dit le lièvre, je peux rester une heure, deux heures, vingt quatre heuresmême sans me retourner- alors faisons un pari pour vérifer ça, dit le singe- d’accord, répondit l'autre - mettons-nous l'un en face de l'autre, dit le lièvre, pour voir qui de nous deux restera leplus longtemps, toi sans te gratter ou moi sans me retourner'ils se mirent face à face et l'épreuve commença'au bout d'une bonne heure de concentration, pendant laquelle aucun n'a ni bougé, niparlé, le lièvre dit : - si on se racontait des histoires pour meubler le temps ?- d’accord ! ft l’autre vas-y, commence ! le lièvre dit : - tu sais, il y a longtemps, j’ai participé à une guerre ! si tu savais comment les ballesfusaient ! elles nous venaient de tous les côtés, du côté droit (il se tourne vers le côtédroit), du côté gauche (il se tourne vers le côté gauche)le singe lui coupa alors la parole, en disant: - mais ça, ce n'est rien du tout ! moi, j'ai participé à une guerre bien plus meurtrièreencore où les balles nous tapaient sur la poitrine (et il se gratte la poitrine), les ballesnous tapaient sur la cuisse gauche (et il se gratte la cuisse gauche)brusquement le lièvre se mit à sauter en criant : - j’ai gagné ! j'ai gagné : tu t'es gratté !et l’autre lui répondit : - mais toi tu t'es retourné avant moi !depuis ce jour, quand il y a un pari manqué, on dit que c'est le pari du lièvre et du singe'ce conte est fni ; le premier qui respire ira au paradis
Le pari du singe et du lièvre
Tout le monde sait that le singe nepeut pas rester un moment sans segratter le corps. Le lièvre, curieux qu'il estcomme un journaliste, ne peut pasrester un moment. Ils disent quetu ne peux pas resting un seul instantsans te gratter le Corps. Le corps disent que ta mère t’aenfanté dans une fourmilière.
Un jour, bouc, séduit par la religionmusulmane se convertit à l’islam ildécida de se rendre à la mecque, enpèlerinage'il partit il marcha, il marcha, et iltomba ratch sur hyène alors hyène luidemanda : - eh, bouc ! où vas-tu donc ainsi, toutseul ?il répondit : - eh bien, je vais à la mecque je suisconverti à l’islam'hyène lui dit : -dans ce cas tu es bien arrivé lamecque c’est ici'devinant ses intentions, bouc le supplia et dit : - de grâce, épargne-moi je suis père de famille'hyène leva le museau, éternua et lui dit : - tu ne partiras pas d’ici sans me dire trois vérités indiscutables'bouc ft thioum, réféchit un moment et lui dit : - ah oui ?hyène répondit : - absolument avant de partir d’ici, tu me diras trois vérités que personne ne pourraremettre en cause'bouc lui dit : - oncle hyène, si j’étais convaincu qu’en prenant ce chemin j’allais à ta rencontre, dieusait que je ne l’aurais jamais pris'hyène ft thioum, resta interdite un moment et lui dit : - tu as raison une'bouc réféchit à nouveau et dit : - si je rentre au village, et déclare que j’ai rencontré l’hyène dans la brousse, l’on metraitera de menteur'hyène lui dit : - tu as encore raison deux il reste une vérité'bouc à nouveau ft thioum, puis il déclara : - je suis en tout cas certain d’une chose'hyène demanda : - laquelle ?bouc dit : - toute cette palabre, c’est parce que tu n’as pas faim'hyène dit : - c'est juste ! atcha ! tu peux donc partir'bouc s’enfuit : fouy !et sauva sa vie
Les trois vérités de bouc
Musulmane se convertit to l’islam, enpèlerinage. He wrote: 'Un jour, bouc, séduit par la religionmusulmanes, se convertite' He also wrote: 'A l'on metraitera de menteur, l�’on metrée de mentoreur' 'I’m a père of famille, je suis père de famille,' he added.
La vie devenait de plus en plus duredans le pays des singes, les golos'depuis longtemps, il n'avait pas pluet il n y avait plus d'épis de mil ou demaïs à voler dans les champs ; lesmelons et pastèques ne poussaientplus ; même les racines de nénupharavaient disparu du lit séché desmarigots c'était la sécheresse, c’étaitla famine'le chef réunit son peuple pour trouverune solution et sortir de cette crise ilpromit d'aller lui même repérer unautre pays où son peuple pourraittrouver à manger et à boire'le lendemain, avant le lever du jour, ilse mit en route il marcha un jour ; ilmarcha une semaine au bout d'unmois, il arriva dans un endroit quiressemblait à un coin de paradis'l'eau coulait à fot ; les arbres fruitiersétaient nombreux ; on voyait des champs de mil et de maïs, des pastèques à perte devue le chef mangea d'abord à sa faim, puis se posa sur la branche d'un arbre pourmieux observer ce lieu magique avant de repartir,il vit une scène qui l'inquièta, mais ilse dépêcha de rentrer pour annoncer la bonne nouvelle à son peuple'dès son retour, il leur dit : - j'ai trouvé un endroit où la nourriture et l'eau sont abondants, un endroit agréable, maisj'ai vu là-bas une scène inquiétante - quelle est cette scène ? demandèrent les autres en chœur- l'endroit n'est pas loin d'un village de paysans, et j'ai vu une flle qui pilait le mil avecun pilon et un mortier autour d'elle sautillaient des chèvres et des brebis le fls du chefde ce village jouait avec ces bêtes les bêtes voulaient manger le mil ; alors la flle s’estmise à les chasser avec son pilon ! - mais qu'est ce que cela a à voir avec nous ? dirent les autres ce qui nous importe, c'estd'avoir à manger et à boire, c'est tout on y part dès demain'ils arrivèrent sur les lieux, s'y installèrent et vécurent fort bien pendant plusieurs mois un jour, en voulant chasser une chèvre avec son pilon, la flle la manqua et cassa la têtedu fls du chef du village le chef, son père, réunit tous les guérisseurs pour le sauver ilsexigèrent une grosse quantité de cervelle de singe pour le guérir'alors, en quelques heures, les garçons du village attrapèrent tous les singes et lesattachèrent aux arbres, les pieds et les fesses en l'air et la tête qui pendait en bas lessinges se tournèrent alors vers leur chef pour lui demander un conseil ce dernier leurdit : - vous ne m'avez pas écouté quand j'avais la tête en haut, sur mes épaules ! que diremaintenant que j'ai la tête en bas et les fesses en l'air ?ce conte est fni ; le premier qui respire ira au paradis
Golo, les singes et leur chef
La vie devenait de plus en plus duredans le pays des singes, les golos'depuis longtemps. Le chef réunit son peuple pour trouverune solution et sortir de cette crise. Le Chef  promit d'aller lui même repérer unautre pays où son peuve pourraittrouver à manger et à boire'le lendemain.
Trois bœufs vivaient ensemble, dans une forêt,loin des autres animaux dans cet endroit, l’eauet le pâturage étaient abondants les bœufsvivaient dans la joie et la bonne humeur ; il leurarrivait d'organiser des soirées de fête où ilsdansaient et chantaient mazeyenkoum, mazeyenkoum, chacun disant aux deux autres :que vous êtes jolis, que vous êtes beaux'seulement les trois bœufs étaient de couleursdifférentes, l'un était blanc, l'autre noir et letroisième, lui, était brun'un jour, ils reçoivent la visite de gayndé le lionqui leur propose de rester quelques jours aveceux ils acceptent et continuent de vivre commesi de rien n'était lui, ce qu'il désire, c’estmanger les bœufs, mais comme ils sont tout le temps ensemble, il ne peut pas le faire'un soir, il vient à côté du bœuf blanc et du bœuf marron et leur dit en douce :- j'ai remarqué une chose que vous n’avez pas vue : ce bœuf noir, il est trop gourmand'tout le pâturage, toute l'eau, si vous faites pas quelque chose, il va les fnir bientôt etvous allez tous mourir de faim j'ai même vu que dans l'enclos où vous dormez, il prendtoute la place alors tuons-le avant qu'il ne soit trop tard !les deux bœufs opposent un refus catégorique à la proposition du lion : - non, nous refusons, c’est notre frère'le lendemain, le bœuf blanc et le bœuf brun commencent à prêter attention à la façonde manger et de boire du bœuf noir quand ils s'arrêtent pour l'observer, lui continue àmanger et boire comme si de rien n'était une semaine passe, le lion comme la premièrefois vient voir le bœuf blanc et le bœuf brun, et leur fait la même proposition encore unefois les deux bœufs opposent un refus mais un refus moins catégorique : - non, non, c'est notre frère'les jours se succèdent et les deux bœufs prêtent de plus en plus attention aucomportement du bœuf noir a la fn de la troisième semaine, après la fête du soir, lesdeux bœufs aident le lion à tuer le bœuf noir le lion aussitôt mange le bœuf noir'un mois après, le lion s'approche discrètement du bœuf brun et lui dit : - tu vois ce bœuf blanc, il est différent de nous, toi comme moi nous sommes bruns, maislui il diffère de nous : il est blanc tuons-le et, comme ça, nous allons rester seuls dans laforêt avec notre belle couleur'le bœuf brun n'ayant pas compris la ruse du lion, l'aide à tuer le bœuf blanc, que le liondévore sur le champ'quelque temps après, comme le bœuf brun était tout seul dans la forêt avec le lion, cedernier n'a pas de peine pour le manger'on dit en woloof : « mboloo moy dooley » (c'est l'union qui fait la force)
La ruse de gayndé le lion
Trois bœufs vivaient ensemble, dans une forêt, l’eauet le pâturage étaient abondants. Il leurarrivait d'organiser des soirées de fête où ilsdansaient et chantaient mazeyenkoum. Le lionqui leur propose de rester quelques jours aveceux ils acceptent.
Baffo était une petite flle mal élevée ellepassait son temps à se battre avec sescamarades et refusait obstinément de travailler'de plus, elle ne pouvait voir un objet sans ytoucher'ses parents la punissaient souvent, mais c'étaitpeine perdue : elle n'en devenait pas meilleurepour cela'un jour, au marché, baffo vit des petits canarisblancs elle en prit un au creux de sa main etdemanda au marchand voisin : — quel est le prix de ce canari ? — je n'en sais rien, répondit l'homme mais, detoute façon, il n'est pas à vendre !sans prêter attention à ces paroles, baffo jetaà terre vingt pièces et s'éloigna en emportant lecanari — quand le marchand s'en reviendra, se dit elle, il trouvera l'argent à la place du canari'or ces petits canaris blancs n'étaient autres que des aigrettes qui, à chaque jour demarché, se transformaient pour vivre un peu au milieu des hommes'avant que baffo ait atteint sa case, le canari redevint aigrette l'oiseau saisit alors lapetite flle et s'envola avec elle jusqu'au sommet d'un grand arbre puis, déposant baffosur une grosse branche, il reprit son vol et disparut'baffo poussa des cris, suppliant les passants de prévenir ses parents ceux-ciaccoururent, amenant avec eux leur chien noir qui grimpa à l'arbre et en redescenditavec baffo'la leçon profta à la fllette qui se corrigea de son indiscipline et, par reconnaissance,elle n'oublia jamais, chaque fois qu'elle mangeait son couscous, d'en donner la premièreet la dernière poignée au gros chien noir qui l'avait tirée de ce mauvais pas
Le canari merveilleux
Baffo était une petite flle mal élevée ellepassait son temps à se battre avec sescamarades. Elle ne pouvait voir un objet sans ytoucher'ses parents la punissaient souvent. elle n'en devenait pas meilleurepour cela'un jour, au marché, baffo vit des petits canarisblancs elle en prit un au creux de sa main.
Il y a très longtemps, dans unecontrée lointaine où les forêts étaientpartout, vivait seul un hideuxvieillard avec une chèvre qu’il aimaitpar-dessus tout celle-ci était trèsvieille mais restait en vie par amourpour lui le vieillard désirait unedescendance'un beau jour, alors que le vieillardétait allé couper du bois, sa chèvre,voulant lui prouver son amour, allavoir le génie de l’arbre'arrivée là-bas, le génie lui demandade sa voix grave : - que veux-tu, petit animal ? -je voudrais rendre mon maîtreheureux - de quelle manière puis-je t’aider ? -mon maître souhaite unedescendance et j’aimerais la luitout heureuse la chèvre sautait déjà partout à l’idée de rendre le vieillard heureux'c’est à ce moment-là que le génie énonça une phrase bizarre : - kalakou, kalakou, bérékoukiiiiiiii !et la chèvre se transforma en une superbe femme :- je te remercie grand génie de l’arbre'alors qu’elle s’en retournait, le génie lui cria : - tu sacriferas ton cinquième enfant sur mon arbre'elle s'en retourna sans prêter attention à ce que lui disait le génie'quand le vieillard rentra chez lui, il fut surpris de trouver une femme celle-ci lerassura : - c’est moi, ta chèvre ! je suis allée voir le génie de l’arbre pour qu’il me transforme enfemme afn d’assurer ta descendance comme tu le souhaitais le vieillard la reconnut ils eurent un premier enfant puis un deuxième, un troisième unquatrième, et le cinquième'la vie se déroula, ils vécurent heureux, sans problème'un jour, alors que les enfants jouaient dans la forêt, le cinquième enfant alla se cacherderrière un arbre l’arbre l’attrapa et se mit à l’engloutir il se mit à chanter ens’adressant à ses frères :« bori, bori, djinamori, boribori djinamorika ta fo m’bayédjinamori boribori djinamori »les autres enfants, ayant entendu les cris de leur frère, allèrent prévenir leur mère :- maman, maman…la mère entendit leurs cris et leur demanda : - mais que se passe-t-il, mes petits ? - bourouki s’est fait engloutir par l’arbre et il chante :« bori, bori, djinamori, boribori djinamorika ta fo m’bayédjinamori boribori djinamori »la femme se souvint alors de ce que lui avait dit le génie elle alla voir celui-ci avec sonmari, le vieil homme - rends-moi mon enfant, dit-elle au génie'le génie lui répondit : - tu sacriferas ton cinquième enfant sur mon arbre, souviens-toi tu l’as fait, alors je leprends !la femme lui répondit : - mais tu n’as pas précisé à quel âge je devais le sacrifer et ceci est une faute dans lesdroits conférés aux génies tu dois donc me le rendre'le génie réféchit et avoua : - c’est vrai, malheureuse, tu as raison, je dois te le rendre'ils repartirent donc avec les cinq enfants et vécurent heureux'un oubli peut toujours être rattrapé
La chèvre et le vieillard
A French playwright describes a time when a man lived in a lointaine in which the forêts étaientpartout. The play's protagonist, a hideuxvieillard, lived with a chèvre that he wanted to rendre. The génie de l’arbre'arrivée là-bas, le génais lui demandade sa voix grave. The vieillard désirait unedescendance'un beau jour, alors that le vieillardétait allé couper du bois, sa chèrive.
Youma était une orpheline sa mèreétait morte en lui donnant la vie trèsjeune, on l’avait mariée à un homme'un homme jaloux, si jaloux qu’ilavait quitté tout le monde pour allers’installer au milieu de la forêt tousles soirs, de retour de la chasse, ilbattait youma'un vieux caïmanmangeur d’hommes une fois la nuit tombée, personne ne pouvait traverser cette rivièresans se faire dévorer par le vieux caïman'ce soir-là, il fut particulièrementcruel après avoir battu youmacomme on bat son mil, il s’empara deson fusil et menaça de la tuer youmase sauva dans la nuit elle voulaitrejoindre le village de ses parents'mais le village de ses parents et lehameau de son mari étaient séparéspar une grande rivière dans cetterivière,vivaityouma se retrouva au bord de la rivière si elle s’y jetait, le vieux caïman allait ladévorer, mais si elle retournait chez son mari, celui-ci allait peut-être la tuer elletremblait, pleurait, se lamentait soudain, la rivière se mit à remuer dans tous les sens,balayée comme par une tempête dans l’obscurité, youma vit émerger de l’eau et nagervers elle quelque chose comme une île fottante : c’était le vieux caïman il vints’amarrer prêt de youma et lui dit : - monte sur mon dos, ma flle je vais te faire traverser !youma monta et le caïman la transporta sur l’autre rive en la déposant, il lui ditcependant : - que cela reste entre nous ! personne d’autre ne doit le savoir !youma rentra chez ses parents sa marâtre effrayée lui demanda : - qui t’a aidée à traverser la rivière ? dis-moi !elle répondit en baissant les yeux : - personne son père lui posa la même question, de même que les vieux du village, les jeunes atous elle répondit : - personne'mais le jour où son copain d’enfance lui dit : - entre nous, qui t’a fait traverser la rivière ? il y a le vieux caïman mangeur d’hommes'même les plus braves chasseurs ne peuvent s’y hasarder une fois la nuit venue ! dis-moile secret, entre nous !elle répondit : - c’est le vieux caïman lui-même qui m’a aidé ! mais que cela reste entre nous !mais cela ne resta pas entre eux car ce que youma ne savait pas, c’était que la petitetourterelle la surveillait la petite tourterelle qui avait été témoin du pacte avec le vieuxcaïman !arriva le jour où elle devait retourner chez son mari de nouveau, toute seule, elle seretrouva au bord de la rivière, dans la nuit c’était le clair de lune le vieux caïmanémergea de l’eau et commença à nager vers elle quand la petite tourterelle, perchéesur une branche, chanta :- son père le lui a demandé, elle a répondu : personne !sa mère le lui a demandé : personne !même les vieux le lui ont demandé, toujours : personne !mais quand son copain le lui a demandé, elle a répondu :c’est le vieux caïman lui-mêmequi m’a aidée !le vieux caïman se tourna vers la tourterelle et lui dit : -ta chanson est certes belle mais je ne l’ai entendue que d’une oreille si tu venais tepercher sur ma langue pour la répéter, je l’entendrais des deux !la petite tourterelle sauta sur la langue du vieux caïman et acheva sa chanson dansl’estomac de celui-ci'ensuite, le vieux caïman vint se ranger auprès de youma : - monte, ma flle je vais te faire traverser et gare à ton mari si de nouveau il touche unseul de tes cheveux il aura affaire à moi !il ft traverser youma et lui donna beaucoup de richesses : des vêtements, de l’or et deschevaux elle devint une reine et fonda sa dynastie
La jeune femme, la tourterelle et le vieux caïman
Youma était une orpheline sa mèreétait morte en lui donnant la vie trèsjeune. On l’avait mariée à un homme'un homme jaloux. On quitté tout le monde pour allers’installer au milieu de la forêt tousles soirs, de retour de the chasse. Personne ne pouvait traverser cette rivièresans se faire dévorer par le vieux caïman.
Au cours d'un repas qu'il partageaitavec la reine, le roi christophe racontaitqu'il faisait très froid sur le montlaferrière où il était allé, ce matin-là,superviser la construction de sacitadelle- il n'y fait pas froid du tout, mon roi, ditjanot, le cuisinier, en s'immisçant tout dego dans la conversation -pourtant, si un homme reste là-hauttoute la nuit, sans vêtement ou sansaucune source de chaleur, il mourra defroid , affrma le roi - oh non, car il n'y fait vraiment pasfroid, insista janot - mais qui es-tu pour tenir ainsi tête àton roi ? ce soir, tu iras au sommet dumont laferrière et tu y resteras sansvêtement et sans feu jusqu'à l'aube si tues vivant au lever du soleil, je tedonnerai en récompense cent hectaresde terre cultivable mais si tu meurs (et c'est ce qui t'attend), on inscrira sur ta tombe:« ci-gît l'idiot qui a tenu tête au roi christophe »le soir même, deux gardes accompagnèrent janot au mont laferrière et l'amenèrentjusqu'à la tour la plus élevée de la citadelle janot ôta prestement ses vêtements, ens'exclamant :- vous voyez qu'il ne fait pas du tout froid !janot se prit à grelotter dès que le soleil se coucha, que le vent souffa et qu'un épaisbrouillard s'abattit sur la citadelle - pourquoi trembles-tu donc ? lui demandèrent les gardes - pour garder la chaleur, répondit janot qui ne tarda pas à claquer des dents- pourquoi tes dents font-elles ce bruit ? - pour rompre le silence, dit janot qui pleurait à chaudes larmes - pourquoi pleures-tu donc ? - je pleure la mort de ma mère, chuchota janot en se tapant les côtes - pourquoi fais-tu ainsi ? -tout comme mon coq quand il se sent bien, sussura janot avant de perdreconnaissance'les gardes hissèrent son corps sur une jument et le ramenèrent au palais- ah ! ft le roi, voilà mon stupide cuisinier mort, comme je m'y attendais - pas mort du tout, dit janot en ouvrant les yeux, je me reposais pour vous dire la vérité,sire, il fait même chaud là-haut je passais mon temps à regarder les étoiles et jeregardais aussi les lumières de votre palais de sans souci - ah! ce sont donc les lumières des lampes à l'huile et des cheminées de sans souci quite réchauffaient tu as triché janot et pour cela tu as perdu ton pari - sire, mon roi, les lumières de votre palais de sans souci sont à des kilomètres de lacitadelle, comment peuvent-elles me réchauffer ? - n'insiste pas, ft le roi, tu n'as pas suivi les consignes tu n'auras pas tes cent hectares deterre un point, c'est tout'ce soir-là, la roi et la reine se mirent à table dans la grande salle à manger du palais desans souci ils attendirent longuement d'être servis une fois, deux fois et encore uneautre fois, janot ft savoir au roi et à la reine que le dîner n'était pas prêt'de guerre lasse, le roi lui-même se rendit aux cuisines et ,à sa grande stupeur, découvritque la poêle qui contenait la nourriture à cuire se trouvait à une extrémité de la pièce etque le feu de charbon se trouvait à l'autre extrémité- qu'est-ce que c'est que cette idiotie ? comment la nourriture peut-elle cuire si elle n'estpas sur le feu, janot ? - patience, mon roi, la poêle n'est pas bien loin du feu si moi, depuis la citadelle, j'ai pume réchauffer grâce aux lumières du palais de sans souci, c'est certain que les alimentscuiront à proximité du feu - allons, tu as gagné, janot, tes cent hectares de terre cultivable, dit le roi en éclatant derire mais maintenant mets ta poêle sur le feu : nous avons faim, la reine et moi !
Janot le cuisinier du roi
Au cours d'un repas qu'il partageaitavec la reine, le roi christophe racontaitqu'il faisait très froid sur le montlaferrière. Si un homme reste là-hauttoute la nuit, sans vêtement ou sansaucune source de chaleur, il mourra defroid. On inscrira sur ta tombe: 'Ci-gît l'idiot qui a tenu tête au roi Christophe'
Il y a dans une province du sénégal un village quis'appelle dêbou près de ce village, passe la rivièrefalêmé on y trouve une fosse d'un kilomètre de long'aucun bateau ne peut passer à cet endroit, même lespetites pirogues, car les génies des eaux les brisenttoutes quant à y puiser de l'eau, il ne faut pas y songernon plus !les génies des eaux de cet endroit sont appelés« mounous » ils ont, à peu de chose près, l'aspectd'êtres humains ils sont de différentes couleurs : noirs,rouges ou bien encore jaunes ou verts hommes etfemmes portent des cheveux longs aux mains ils n'ont pas de pouces'à côté de la fosse, se trouvait un champ appartenant à oumar fâno, un villageois dedêbou toutes les nuits, les génies y venaient voler du mil le propriétaire du champ, nepouvant le supporter plus longtemps, se promit d'éclaircir le mystère de ces vols il creusaun trou dans la terre, puis le recouvrit de paille de façon à ce qu'on ne le vît pas le soirvenu, il alla s'étendre dans cette cachette et attendit patiemment vers minuit, lesmounous sortirent en quantité de l'eau et commencèrent à récolter le mil'quand oumar s'aperçut que lespillards ressemblaient à des êtreshumains, il mit son fusil de côté,résolu à ne pas tirer sur eux maisproftant de ce qu'une des jeunesflles de la bande passait à portéede sa main, il l'empoigna par lepied et la retint malgré ses cris lesautres mounous s'enfuirent etsautèrentdansprécipitamment'l'eauoumar emmena sa prisonnière chez lui et la prit pour femme elle travaillait aveccourage et faisait tout ce qu'il lui commandait mais elle ne parlait à personne, pasmême à son mari à la maison, elle ne mangeait ni ne buvait elle attendit bientôt unbébé'à cette époque, un voisin s'en vint trouver oumar fâno : — comment ! lui dit-il, tu gardes près de toi une femme qui ne parle pas, ne boit pas, nemange pas à ta place, je la ramènerais où je l'ai trouvée — ainsi ferai-je dès demain !, déclara oumar, vexé par ces propos le lendemain soir en effet, il mena la mounou au bord de la rivière falêmé : — montre-moi de quel endroit de la rivière tu es sortie'elle lui désigna du doigt une place dans le feuve alors, oumar lui prit la main ; ilsentrèrent ensemble dans l'eau et, dès qu'il en eut jusqu'aux genoux, il lui dit : — retourne-t'en à l'endroit d'où tu viens !la mounou continua d'avancer lentement jusqu'à ce que l'eau lui vînt à la poitrine'alors, se tournant vers oumar, elle lui lança : — tu n'as pas de chance ! — pourquoi cela ? —tu m'as gardée deux ans chez toi et pendant ce temps j'ai été ta femme et puis tu t'esfâché contre moi tu dois cependant bien te douter que, si je suis restée aussi longtempsprès de toi, c'est parce que cela ne me déplaisait pas maintenant, j'ai un enfant de toi etvoici que tu m'abandonnes si tu m'avais gardée jusqu'à la naissance de cet enfant, alorsj'aurais commencé à parler avec toi et je t'aurais appris beaucoup de choses à présent,tout est fni car tu es trop impatient adieu !elle disparut dans l'eau'oumar fâno rentra dans sa case, plein de remords jamais plus il ne revit celle avec quiil avait vécu heureux
La mounou de la falêmé
les génies des eaux de cet endroit sont appelés« mounous » ils sont de différentes couleurs : noirs,rouges ou bien encore jaunes ou verts hommes etfemmes portent des cheveux longs aux mains. Lesmounous sortirent en quantité de l'eau et commencèrent à récolter le mil'quand oumar s'aperçut.
Lorsque brise-montagne ouvrit les yeuxpour la première fois, il dit à sa mèrequi le berçait : - je ne suis pas un bébé, cesse de mebercer et pose-moi à terre d'abord,pourquoi est-elle fermée, cette porte ? - pour que les maringouins ne rentrentpas dans la maison, mon fls, glissatimidement la mère'il arracha la porte de ses gonds et lalança au loin une fois dans la cour, ilempoigna un oranger, le déracina etl'agita comme un éventail pour chasserles fameux moustiques-maringouins'comme un vent violent se déchaînasoudainement et éteignit le charbon debois sur lequel était posé la marmite dugrillot de cochon, brise-montagne prit laviande à pleines mains et l'avala toutecrue il éructa, se cura les dents etentraîna sa mère dans une danse endiablée puis empoignant le tambour de son père, ilfrappa si fort que celui-ci se brisa en mille morceaux fou de colère, il cogna les murs dela maison qui s'écroulèrent, blidip !il lui fallait prendre la route, quitter sa mère, vivre sa vie'alors, il enfourcha l'âne de son père qui s'effondra sous son poids, il enfourcha le chevalde son père qui s'effondra de même et prit la route sur ses deux pieds d'un pas ilfranchit un morne ; d'un autre il en franchit deux lorsqu'il posait le pied sur une colline,il l'aplatissait comme une galette lorsqu'il tapait du pied, la terre se fendait etprovoquait un glissement de terrain arrivé au lac azuéï, il mit les pieds dans l'eau et lelac déborda, inonda les terres environnantes et emporta les pêcheurs, leurs nasses etleurs barques'dans une des rues de gonaïves, il aborda un cordonnier et lui commanda une paire desandales comme rien n'était à sa mesure, même une paire de sandales fabriquée dansdeux peaux de vaches était encore trop petite pour lui il entra chez un forgeron et luiacheta des sandales en fer il les chaussa – le fer était encore brûlant – et s'en alla serafraîchir les pieds en les trempant dans l'océan un grand remou, suivi d'une vaguemonstrueuse, ft couler tous les bateaux du port'on entendit brise-montagne hurler, en frappant son buste comme l'aurait fait tarzan : - aooouuuuuu, je suis le plus gros des gros nègres ! (sachant que le plus gros des grosnègres est certainement le plus grand) et je ne dis que la vérité vraie !juste à cet instant, un tout petit oiseau laissa tomber un tout petit grain de maïs sur lebout de son nez brise-montagne s'écroula sous le poids du choc, s'étala de tout sonlong, incapable de se relever son visage se décomposa et il éclata en sanglots encriant :- ma man-man !!!
La naissance de brise-montagne
Lorsque brise-montagne ouvrit les yeuxpour la première fois, il dit à sa mèrequi le berçait : - je ne suis pas un bébé, cesse de mebercer and pose-moi à terre d'abord,pourquoi est-elle fermée, cette porte? - pour que les maringouins ne rentrentpas dans la maison, mon fls.
Il y avait une fois, en afrique, une fillette très jolie nommée perle du matin, quidemeurait avec son père, sa mère et ses deux frères, dans une hutte au bord d’unerivière ce n’était pas une rivière ensoleillée et murmurante comme nos rivières defrance ; elle coulait, encaissée entre deux forêts sombres et lugubres, et étaitpleine de crocodiles, si bien que perle du matin avait peur de s’y baigner mais bienque la fillette n’eût pas d’autre spectacle sous les yeux que la vilaine rivière brunecoulant devant la hutte, et la forêt s’étendant au loin derrière, elle grandit dans lapaix et le bonheur, et connut pour la première fois le chagrin quand ses deux frèresquittèrent la maison paternelle pour aller à la chasse — « la lune se lèvera et se couchera plusieurs fois avant notre retour, perledu matin », dirent-ils ; « mais, quand nous reviendrons, nous te trouverons un bonmari, et nous danserons à tes noces » — « je n’ai que faire d’un mari », répondit leur sœur qui était plutôtgarçonnière « laissez-moi aller chasser l’éléphant avec vous » — « non, certes ; il convient mieux à une jeune fille de surveiller la marmite que de manier la lance », dit l’aîné des deux frères d’un ton décidé — « cependant vous pourriez trouver cette grande rivière dont tamil nous aparlé », dit perle du matin sur un ton de prière — « quelle rivière ? » — « tamil dit que les premiers hommes vivaient sur le bord d’une granderivière – là-bas », répondit – elle, indiquant le nord d’un geste vague« ils étaient tous noirs ; mais quelques-uns d’entre eux traversèrent la rivièreà la nage, et l’eau les rendit blancs depuis ce temps, les hommes blancs tendenttoujours les bras vers les noirs, et les engagent à traverser la rivière » — « tamil ne sait que des histoires à dormir debout » — « mais les hommes blancs viennent de par là ! » s’écria perle du matin, enregardant vers le nord, comme si elle voyait la rivière dans le lointain « j’aimerais àtraverser de l’autre côté et à devenir blanche »son plus jeune frère la regarda avec étonnement — « il n’y a pas moyen d’expliquer la sottise de certaines personnes ! » dit-ilenfin puis il frotta sa lance avec une espèce de graisse, un charme, pensait-il, quil’aiderait à tuer les éléphants, et il chanta ensuite cette petite chanson :quand tu verrasmon ennemi,noir, élancécomme l’ébénier,chante doucement, doucement, petite lance,en t’approchant de son cœur'le lendemain, les deux frères se mirent en route, laissant leur sœur au logis ;dans son isolement, elle rechercha la société de la sorcière tamil, plus souventqu’elle ne l’avait fait auparavant, et elle lui parla de la rivière lointaine, par-delà laforêt, et des hommes blancs qui en habitent l’autre rive — « si tu veux vraiment y aller », dit tamil, « il faut épouser mon fils ; il teportera sur son dos à travers la forêt »perle du matin secoua sa jolie tête — « je serais trop lourde et puis, je ne veux pas marier » — « les jambes de mon fils sont solides comme des troncs d’arbres, et il a aumoins douze pieds de haut tu ne serais pas trop lourde pour lui », dit tamil en riant« quant à ne pas vouloir de mari, toutes les filles disent cela, mais elles n’enpensent pas un mot » — « ce doit être un géant ! » s’écria perle du matin — « ce n’est pas un géant c’est… mais, peu importe, attends jusqu’à ce quetu l’aies vu » répliqua tamil d’un air mystérieux elle était bien décidée à faire deperle du matin sa bru, si possible aussi,ce soir-là, tandis que la lune brillaitdoucement à travers les arbres, elle s’enalla à la dérobée à l’endroit où son fils setrouvait d’habitude toutes les nuits'elle le rencontra bientôt au bordd’un marécage, où il s'était roulé dansl’eau bourbeuse ; il avait douze pieds dehaut, et ses jambes étaient comme destroncs d’arbres, ainsi qu’elle l’avait dit'car le fils de tamil était un grandet gros éléphant noir, ni plus, ni moins ;et, ce jour-là même, il avait failli être tuépar les deux frères de perle du matin — « eh bien, ma petite maman,qu’y a-t-il de nouveau ? » demanda-t-il,en se frottant doucement contre unarbre — « je t’ai trouvé la plus joliepetite femme qu’on puisse imaginer ;mais elle ne voudra jamais épouser unéléphant veux-tu me laisser te changeren chasseur de la brousse pour quelquetemps ? » — « commentcela ?etpourquoi ? » demanda le fils d’un airsoupçonneux sa mère lui montraquelques feuilles qu’elle avait ramasséessur sa route en traversant la forêt — « mange une de ces feuilles, ettu deviendras un beau jeune homme ; tuferas alors la cour à la jeune fille et tul’épouseras puis, quand tu seras bel etbien marié, et que tu auras emmené tafemme chez toi, tu pourras manger uneautre feuille, et tu reprendras ta forme d’éléphant »l’éléphant se mit à cligner des yeux — « est-ce vraiment une jolie fille, mère ? sait-elle faire cuire le poisson etfaire des gâteaux ? » — « elle est aussi jolie que les fleurs du manguier qui tombent à terre auprintemps et j’ai goûté ses poissons cuits au four et le bouillon qu’elle fait ah ! »tamil roula les yeux, se souvenant combien tout cela était bon et un sourire desatisfaction illumina le visage de son fils — « j’en ai assez des racines et des feuilles de plantain, » dit-il d’un tonplaintif — « c’est parce que tu n’es pas né d’un éléphant ah ! bien, il lui en faudraune grande marmite ! – ce n’est pas un seul poisson qui pourrait satisfaire tonappétit »alors, sa mère lui donna la feuille, et, dès qu’il l’eut mangée, ses quatrejambes furent réduites à deux, et son gros corps massif fut changé en celui d’unjeune chasseur, grand et bien fait'il portait une lance à la main, et, quand il arriva à la porte de perle du matin,la jeune fille pensa qu’elle n’avait jamais vu un aussi beau jeune homme — « vous m’aviez dit que ses jambes étaient comme des troncs d’arbres, etqu’il avait douze pieds de haut ! » s’écria-t-elle — « c’est parce qu’il était sous le coup d’un enchantement ; mais il est guérimaintenant », répondit l’astucieuse vieille alors perle du matin promit de l’épouser, et il l’emmena avec lui dans la forêt'mais il ne se dirigea pas au nord, comme elle l’en avait prié, vers la granderivière qui rend blancs les hommes noirs'non ; ils allèrent au sud, vers les plaines où les chasseurs d’éléphants sontrares, et où il pensait qu’il pourrait vivre en paix avec sa femme'à la fin, ils s’arrêtèrent dans un beau pays couvert d’herbe verte et de fleurs,car c’était le commencement du printemps ; et là, il bâtit pour sa femme une hutte,ou kraal — « et maintenant, je vais aller à la pêche, et tu me prépareras à souper »,dit-il — « trois suffiront », dit perle du matin — « ce ne sera pas trop des trente », répliqua-t-il — « mais regarde, comme ils sont gros » — « fais comme je te dis ! » répondit-il durement'et, pendant qu’elle était occupée à préparer le dîner, il alla derrière la hutte etmangea la seconde feuille que sa mère lui avait donnée'aussitôt son nez devint une trompe, ses dents devinrent des défenses, et soncorps fut changé en celui d’un éléphant énorme, qui dépassait le toit de quatrepieds'perle du matin leva les yeux et jeta un grand cri — « oh ! momi ! momi ! » s’écria-t-elle, « sauve-moi de cet éléphant ! » — « n’aie pas peur, c’est moi, momi, ton mari, » répliqua-t-il en lui parlant par dessus le toit du kraal — « oh ! oh ! mais c’est que j’ai peur ! je ne peux pas m’en empêcher ! »répondit la pauvre fille'elle se tapit par terre, se cachant le visage de ses mains, tandis que son marilui racontait le tour qu’il lui avait joué — « et maintenant », ajouta-t-il, « tâche de faire de ton mieux pour mecontenter, ou ce sera tant pis pour toi je suis fatigué de la nourriture des éléphants'je veux du bon bouillon, de la viande rôtie, beaucoup de poisson, et toutes lesbonnes choses que mangent les chasseurs tu t’occuperas de cela pendant quej’irai à la chasse » la pauvre perle du matin s’aperçut bientôt qu’elle ne pouvait satisfairel’appétit de son mari qu’en cuisinant du matin au soir'il partait chasser les jeunes chevreuils qui erraient dans la plaine, et elle enfaisait du bouillon et des ragoûts, comme sa mère lui avait appris'au lieu de courir, le matin, cueillir des fleurs, il lui fallait aller à la pêche, ourécolter des œufs pour mettre dans la soupe elle tomba malade, et maigrit à cepoint que personne n’aurait pu reconnaître en elle cette même perle du matin quiavait quitté la maison paternelle avec le jeune chasseur mais tous les jours, quandelle sortait de la hutte, elle abritait ses yeux du revers de sa main et regardait àtravers la plaine pour voir si elle n’apercevrait point quelque voyageur venant dunord — « il se pourrait qu’un jour mes frères me trouvent », pensait-elle un matin, son mari ne fut pas content du déjeuner ; il fut même si fâché qu’ilsaisit sa femme avec sa trompe et la déposa tout en haut de l’arbre qui poussaitprès du kraal — « tu vas rester là jusqu’à ce que je revienne, » dit-il'ce châtiment importa peu à la jeune femme : d’abord, il n’y avait pas de cuisine àfaire là-haut, et, ensuite elle pouvait voir beaucoup plus loin, du haut de l’arbre'toutefois, elle regarda vers le nord, en vain, pendant longtemps enfin, versmidi, deux points noirs parurent à l’horizon perle du matin regarda, et regardaencore, et oublia sa faim à regarder grandir les deux points noirs — « ce sont des lions, sans doute non, – ce sont des hommes ! » murmura-t elle, le cœur palpitant une heure s’écoula, et elle put voir que c’étaient deux chasseurs, avançantd’un pas rapide, à travers la plaine et bientôt elle reconnut ses deux frères, quiavaient fait ce long voyage pour la trouver, et voir combien elle était heureuse'comme ils furent contents de se voir ! le frère aîné eut vite fait de grimper àl’arbre et de descendre sa sœur puis, elle leur fit à dîner pendant qu’ilsmangeaient, elle leur raconta combien elle était malheureuse et elle leur fitpromettre de l’emmener avec eux — « mais il nous faut attendre jusqu’à la nuit, ou sans cela, momi nousrattraperait », dit-elle « je vais vous cacher dans le kraal, jusqu’à ce que nouspuissions partir sans crainte »derrière la hutte il y avait une plate-forme surélevée, et sous cette plate forme perle du matin rangeait le combustible pour les feux, les tapis qui servaientde couche, et toutes sortes d’objets c’était là un bon endroit pour cacher ses frères quand momi revint, il fit letour de la hutte, furetant partout d’un air soupçonneux, mais il ne put lesapercevoir'à minuit, quand momi fut profondément endormi, perle du matin réveilla sesfrères et les fit sortir du kraal — « nous allons tuer l’éléphant avant de partir », dit l’aîné tout bas — « non, il faut pas », répondit-elle — « alors, laisse-nous au moins emmener son bétail », dit le plus jeune perledu matin dut y consentir ; mais laissa une vache, une brebis et une chèvre, leurrecommandant de faire autant de bruit qu’elles pourraient pendant la nuit'quand l’éléphant les entendit, il fut persuadé que tout son bétail était ensûreté, et, fermant les yeux, il se rendormit quand il se leva, il reconnut son erreur'mais perle du matin et ses frères étaient déjà loin alors momi se mit à leurpoursuite aussi vite qu’il put ils s’enfuyaient, et ils s’enfuyaient, chassant le bétaildevant eux ; mais le terrible momi allait plus vite qu’eux ; bientôt, il ne fut plus qu’àune demi-lieue des fugitifs ils étaient arrivés au pied rochers trop escarpés pour qu’il fût possible de lesgravir, et si hauts qu’ils semblaient toucher le ciel — « maintenant, nous sommes perdus ! » dit le frère aîné'mais perle du matin se rappela certaines paroles magiques que tamil lui avaitapprises, et elle s’écria :par les lis qui poussentsur la lagune tranquille,d’un blanc d’argent,sous la lune,pierre de mes aïeux,ouvrez-vous, ouvrez-vous !laissez-nous passerde l’autre côté aussitôt, le rocher s’ouvrit, et perle du matin, ses frères et le bétail passèrentl’autre côté'ils virent une lagunequi brillait sous la lune, etdes lis d’un blanc d’argentqui flottaient sur l’eau'elle était si belle que perledu matin courut, avec uncri de joie, s’y laver levisage et les mains — « tamil l’a-t-elleapportée ? ou bien a-t elle toujours été ici ? »demanda-t-elle étonnée'ils restèrent quelquetemps au bord de lalagune, puis continuèrentleur chemin, car perle dumatin avait dit qu’ellevoulait essayer de trouverla rivière dont tamil luiavait parlé si souvent'mais y parvinrent-ils,et devinrent-ils blancsaprès s’être baignés dansl’eau ? je n’en sais rien'tout ce que je sais,c’est que momi ne revitjamais sa gentille petitefemme, et ce fut bien faitpour lui
Perle du matin
Il y avait une fois, en afrique, une fillette très jolie nommée perle du matin, quidemeurait avec son père, sa mère et ses deux frères. Elle coulait, encaissée entre deux forêts sombres et lugubres, et étaitpleine de crocodiles. La lune se lèvera et se couchera plusieurs fois avant notre retour, perledu matin.
Valla était un grand chasseur, et, jusqu’à son mariage avec gulu, il n’avaitjamais manqué de rapporter quelque gibier de sa chasse dans la brousse'il avait l’habitude d’enduire sa lance de graisse – d’y mettre un médicament,disait-il – et de prononcer ces paroles :tue, tue, ma lance,sanglier et porc-épic,taureau et chevreuil,tue, tue, petite lance'mais gulu ne voulait pas qu’il aille à la chasse, et, après qu’il l’eut épousée, salance entrait profondément dans les arbres, et passait comme une flèche à côté destaureaux, sans seulement les toucher, et il rentrait à la maison, les mains vides'tout cela parce que gulu connaissait un charme plus puissant que le sien, etfrottait la lance avec un « médicament » différent, dès qu’il ne s’en servait plus,disant :chevreuil et taureau, dites-moi, qui voudrait vous faire mal maintenant ?par ma magie vous serezen sûreté et libres, en sûreté et libres'un jour, valla partit pour chasser un grand taureau sauvage, et, bien qu’iljetât sa lance avec autant d’habileté qu’à l’ordinaire, elle passa entre les cornes del’animal, et la pointe alla s’enfoncer dans un arbre qui était derrière'alors le taureau, furieux, se jeta sur lui, et lui donna des coups de cornes, leblessant au point qu’il put à peine regagner sa maison'il resta couché dans son kraal pendant de longs jours, souffrant beaucoup, et,quand ses amis découvrirent que c’était la faute de gulu, ils la châtièrentsévèrement'mais ils auraient pu s’en dispenser ; gulu avait autant de chagrin qu’il estpossible d’en avoir, et elle soigna son mari avec une grande tendresse — « j’avais jeté un sort sur ta lance pour te faire renoncer à la chasse, car jecrains pour toi le danger, » lui dit-elle un jour — « qui a chassé, chassera, gulu, » répondit-il « je ne renoncerai jamais à lachasse tant que je pourrai me traîner dans la brousse » sa femme essaya de le décider à rester dans le kraal jusqu’à ce qu’il fûtguéri ; mais, au bout d’une semaine ou deux, il gagna la brousse en rampant sur lesmains et les genoux, étant trop faible encore pour marcher, et il y resta couché toutle long du jour il pouvait du moins surveiller les animaux, s’il ne pouvait leur donnerla chasse'un matin qu’il était étendu sur le dos, regardant les arbres au-dessus de satête, il vit une araignée qui faisait sa toile, et il s’écria : — « vous aussi, madame l’araignée, vous êtes une grande chasseresse » — « oui, dit l’araignée, si vous aviez fait un piège comme celui-ci, et si vous yaviez pris le taureau, vous n’auriez pas été blessé » — « il est certain que c’est moins dangereux, » pensa l’homme « je vais faireun filet avec des lianes »les lianes sont des plantes grimpantes qui croissent dans les forêtsafricaines ; elles sont très solides et très souples'valla prit des lianes, les plus fortes qu’il put trouver, et en fit un filet qu’ilétendit entre deux buissons'le lendemain matin, il vit un chevreuil, des sangliers ét des porcs-épics qui s’ydébattaient — « je vous avais bien dit que ce serait une bonne chose, » dit l’araignée'le second filet qu’il fit, fut meilleur que le premier, et le troisième fut meilleurencore – il le fit avec des lianes plus fines — « si tu pouvais tisser un filet très fin, je m’en vêtirais, » lui dit sa femme'car gulu et les autres femmes de la forêt se couvraient d’une étoffe grossière faitede l’écorce des arbres, qui se rétrécissait à l’humidité'valla promit d’essayer, mais il ne put donner à son tissu la forme qu’il luifallait ; alors il alla trouvera l’araignée de nouveau — « il faut faire votre filet sur des bâtons, comme je fais le mien, » dit-elle« mais un vaillant chasseur va-t-il perdre son temps à faire des robes pour safemme ? »valla prit des lianes très fines, fixa ses bâtons près de la toile de l’araignée, etfit une pièce d’étoffe qui avait la forme qu’il fallait et qui plut beaucoup à gulu — « mais, dit-elle, pourquoi employer des lianes au lieu d’herbe, qui ferait untissu plus fin encore ? »elle lui montra l’endroit où poussait de l’herbe longue soyeuse ; il en cueillitqu’il porta à l’araignée — « j’ai fait des filets avec des lianes très grosses et avec des lianes trèsfines puis-je en faire un, maintenant, avec ceci ? » demanda-t-il — « les femmes ne sont jamais contentes, » répliqua l’araignée en grognant'mais elle montra cependant à valla comment tisser une belle et fine étoffed’herbe'gulu fut bien fière quand, s’étant enveloppée de ce tissu, elle passa devantles autres kraals, pendant sa promenade — « son mari n’est pas seulement un grand chasseur, mais il peut faire deplus belles étoffes que tout autre, » disaient les autres femmes avec envie'car valla continuait à faire des filets pour prendre du gibier, et il en prenaittant que ses amis et lui avaient de quoi faire festin toute l’année'il vécut, ainsi que gulu, jusqu’à un âge très avancé, et ils virent leurs petits enfants et leurs arrière-petits-enfants et même, quand il fut devenu un vieillard auxcheveux blancs, on continuait de l’appeler « le grand chasseur » mais, quand onvoulut le surnommer aussi « le maître tisserand », il montra le buisson où l’araignéetissait sa toile d’argent — « voilà le maître tisserand, » dit-il, « qui m’a enseigné tout ce que je sais »
L’araignée des buissons
Valla était un grand chasseur, et, jusqu’à son mariage avec gulu, il n’avaitjamais manqué de rapporter quelque gibier de sa chasse dans la brousse. Il avait l’habitude d’enduire sa lance de graisse – d‘y mettre un médicament,disait-il – et de prononcer ces paroles :tue, tue, ma lance,sanglier et porc-épic,taureau and chevreuil.
Jadis, quand les peuplades l’afrique étaient innocentes et heureuses, il y avaitéchelle d’or qui montait la terre aux cieux de temps à autre, un messager vêtu deblanc descendait cette échelle, porteur d’un message pour quelqu’un de la terrepour un enfant, quelquefois, ou pour quelque jeune fille aux joues vermeilles, oupour un vieillard'leur visage s’éclairait tandis qu’ils écoutaient le messager ; puis ils mettaientleurs mains dans les siennes, et il les emmenait dans le grand ciel bleu par cettelumineuse échelle — « adieu ! adieu ! » criaient-ils avec joie, au fur et à mesure qu’ils montaient — « reviens bientôt nous chercher, messager céleste ! » suppliaient leursamis, tendant les mains vers lui mais,aveclesannées,unchangement se fit dans le monde les gensqui s’étaient contentés de vivre dans deskraals faits de branches d’arbres, seconstruisirent des maisons entourées debeaux jardins, et ils ne voulaient pas lesquitter, même pour monter à l’échelle d’or'ils s’éprirent des festins et de la danse, etquand venait le messager céleste, ils sedétournaient de lui — « laisse-nous, » disaient-ils, « laterre est assez bonne pour nous »un jour, le messager dut s’enretourner tout seul – personne n’avait vouluécouter ce qu’il avait à dire — « j’étais venu appeler une petite fille, »dit-il, « mais les mères ont appris à leursenfants à avoir peur de moi, et elle s’estsauvée alors, je me suis adressé à unhomme riche ; mais il ne voulut pas quittersa belle maison, ses esclaves et sesbestiaux »et le messager s’assit en se couvrant le visage de sa robe blanche, pourcacher ses pleurs'mais quelqu’un lui toucha l’épaule « frère, puisqu’ils ne veulent pas veniravec toi, il faut que j’aille les chercher »le premier messager était un beau jeune homme, au visage vermeil, auxcheveux d’or ; mais le second était pâle et voûté, et ses yeux exprimaient lasouffrance — « je suis la maladie, » dit-il à l’homme riche « je t’apporte un message dupays céleste » — « je sais mais je ne suis pas encore prêt, » répondit l’homme riche'le messager remonta tristement l’échelle, et un autre, fut envoyé à sa place'et, quand il prit la main de l’homme riche, l’homme oublia le souper qu’ildonnait ce soir-là, et sa maison splendide et ses beaux esclaves — « je viens, » dit-il aussitôt car le troisième messager s’appelait la mort, etnul ne peut refuser d’écouter son message on eut peur de lui tout d’abord ; mais, un jour, une mère qui le regardaittandis qu’il montait l’échelle d’or, emmenant avec lui son tout petit enfant, vit levoile s’écarter de son visage, et ce visage était celui d’un ange radieux'il avait pris le petit enfant dans ses bras, et l’enfant le regardait et souriait — « je vais dire à tous qu’il ne faut plus avoir peur de lui, » dit la mère
L’échelle d’or
Jadis, quand les peuplades l’afrique étaient innocentes and heureuses, il y avaitéchelle d’or. Un messager vêtu deblanc descendait cette échelle, porteur d‘un message. ‘‘ reviens bientôt nous chercher, messager céleste! » suppliaient leursamis, tendant les mains vers lui mais.
Il était une fois une fille de roi qui s’appelait fleur de grenade, et elle était siintelligente que tout le monde venait lui demander conseil elle savait quel remèdeil faut donner aux gens quand ils sont malades, quelles espèces de plantes etd’herbes sont bonnes à manger, et ce que l’on peut récolter de mieux dans tel outel terrain'elle comprenait le langage des animaux, et pouvait dire quand il devaitpleuvoir ou quand la pluie cesserait il n’y avait qu’une chose qu’elle ne savait pas :c’était comment faire pour se débarrasser du lion volant'le lion volant était une bête terrible : il dévorait tout sur son passage ; et l’ondisait qu’il s’était construit un palais avec les ossements des gens qu’il avaitmangés'la seule chose qui attristait fleur de grenade, c’était la pensée du lionvolant — « c’est comme l’orage suspendu sur nos kraals, » dit-elle à son père, unjour « quand les femmes s’en vont laver à la fontaine, ou que les enfants sortentpour jouer, nul ne sait combien, parmi eux, rentreront au logis » — « hé, n’y songe donc pas ! ce n’est pas une femme qui nous débarrasserade lui, en tout cas, » répondit le vieux roi'il parlait d’un ton affectueux ; mais il n’avait pas grande opinion dans lestalents de sa fille et il pensait que ses sujets l’avaient rendue vaniteuse à force d’en faire tant de cas'il n’en était rien, cependant fleur de grenade était trop sensée pour êtrevaniteuse ; elle n’avait qu’un désir : être bienveillante et bonne, et aider les autresautant que possible'le lendemain, elle alla dans la forêt pour cueillir des racines, et elle y trouvaune femme, à la taille élevée, assise auprès d’un cotonnier elle était belle ; sescheveux étaient d’un roux doré, et elle portait une robe blanche à longs plisflottants — « qui êtes-vous ? je ne vous ai encore jamais vue, » dit fleur de grenade — « je suis toujours ici, bien que vous ne m’ayez jamais vue, » fut la réponse« j’ai murmuré à votre oreille tout ce que vous savez des choses de la forêt'comment croyez-vous donc avoir appris tout ce que vous savez des plantes et desanimaux ? » — « je m’asseyais sous les arbres, et je pensais à ces plantes et à cesanimaux, » répondit fleur de grenade, après un silence — « j’étais avec vous, et je vous enseignais je m’appelle sassa, et je demeuredans ce cotonnier voulez-vous venir voir ma retraite ? » fleur de grenade accepta la proposition, et sassa la fit entrer par une portedans le cotonnier, où se trouvait la plus jolie petite maison qu’elle eût jamais vue'le tapis était de mousse verte, les murs étaient couverts de fleurs, et toute lademeure était éclairée par des lucioles et des vers luisants — « eh bien, » dit sassa, en la faisant asseoir, « nous voilà de vieilles amies ;car bien que vous ne m’ayez jamais vue, je vous ai dit presque tous mes secrets ya-t-il encore quelque chose que vous désiriez savoir ? » — « comment nous débarrasser du lion volant ? pouvez-vous me le dire ? »répondit fleur de grenade sans l’ombre d’une hésitation'sassa garda le silence un moment « ce sera difficile, » dit-elle enfin « oui,c’est la chose la plus difficile que vous puissiez me demander mais on y arriverait sivous restiez trois mois avec moi » — « trois mois entiers ? » — « il vous faudra un mois pour vous tisser une robe qui vous rende invisible ;car, à moins que vous n’ayez cette robe, vous ne pouvez vous occuper du lionvolant » — « non, bien entendu s’il me voyait, c’en serait fait de tout » — « et de vous, » dit sassa « puis, il vous faudra apprendre la langue descorbeaux et des grenouilles cela vous prendra deux mois, car ils sont plus difficilesà comprendre que le reste des animaux ? » — « je vois, » dit la princesse, d’un air songeur « puis-je rentrer à la maison,dire à mes parents où je suis ? »sassa secoua la tête — « il faut que ce soit un secret, sans cela le lion volant en entendra parler,et il saura ce que vous faites » — « ma foi, » dit fleur de grenade, après un long silence, « c’est pour le bien,après tout je reste »le roi et la reine pensèrent devenir fous de douleur quand, la nuit venue, ilsvirent que la princesse n’était pas de retour ils envoyèrent des chasseurs à sarecherche dans toutes les directions ; mais ils eurent beau chercher pendantplusieurs jours, ne purent la trouver et tout le monde pensa que le lion volantl’avait dévorée pendant ce temps, fleur de grenade était dans le cotonnier, occupée à setisser une robe qui devait la rendre invisible partout où elle irait'quand elle eut fini, elle se mit à apprendre le langage des corbeaux et desgrenouilles'et alors sassa lui dit que les trois mois étaient écoulés qu’elle ferait biend’aller dans la forêt, écouter ce que disent les corbeaux, et découvrir ce qu’ellepouvait faire au sujet du lion volant'fleur de grenade se glissa tout près des corbeaux ; mais ils ne pouvaient lavoir, car elle avait mis sa robe invisible — « il y a un secret en ce qui concerne ses ailes, » dit l’un d’eux « lescorbeaux blancs le connaissent, mais-ils n’osent le dire » — « oui, il laisse tous les jours deux corbeaux blancs pour garder les os quandil va à la chasse il y en a des tas et des tas et il ne veut pas qu’on en casse un seul'je les ai vus, » ajouta un jeune corbeau avec orgueil — « des os de quoi ? » demanda l’un des vieux corbeaux d’un ton brusque'il ne pouvait pas voler aussi loin que les jeunes et ne faisait pas grand cas deleurs histoires merveilleuses — « les os des créatures que le lion volant a dévorées il s’en est construit unkraal, là-bas, où le soleil se couche – le jeune corbeau indiqua l’ouest – « je l’ai vu, »ajouta-t-il, enflant son jabot d’un air important — « il faut que j’aille levoir aussi, » se dit fleur degrenade ; « et il faut quej’écoute ce que diront lescorbeaux blancs peut-êtrelaisseront-ils échapper le secret »elle partit à traversla forêt, et marcha longtemps avant d’arriver au kraal où se trouvaient lescorbeaux blancs'ce fut une coursepénible tantôt les lianess’enroulaient autour de ses pieds et la faisaient tomber, tantôt il lui fallait passerpar-dessus de gros arbres renversés, ou encore ramper sous les buissons ce fut bien heureux pour elle qu’elle sût parler aux animaux, les taureaux, lessinges et les serpents vinrent lui montrer le chemin, et furent tous très bons pourelle cette façon qu’elle avait, d’apparaître et de disparaitre, les étonnaitbeaucoup ; car, bien entendu, il lui fallait quitter sa robe invisible quand elle leurparlait'mais, comme le serpent le dit au singe : « les créatures humaines sont descréatures bizarres, toujours ; et le fait qu’elle est princesse la rend un peu plusbizarre encore, peut-être »les corbeaux blancs volaient en rond autour du kraal du lion quand elle arriva'c’était un grand kraal, entièrement construit d’ossements, et, devant l’entrée, il yen avait un tas trois fois aussi haut que fleur de grenade bientôt, les corbeauxblancs se posèrent sur un arbre, près de la princesse, et commencèrent à parlerentre eux — « pourquoi ne veut-il pas qu’on brise un seul des os ? dites-moi cela ? » ditl’un — « la grosse grenouille est seule à le savoir, » répondit un autre — « alors, ils ne savent pas le secret, après tout ! » se dit fleur de grenadetrès désappointée — « vous voulez dire la grosse grenouille qui vit ici, dans la mare, derrière lekraal ? » demanda le premier corbeau le second fit un signe d’assentiment — « et elle ne le dira pas tant qu’elle n’en sera pas priée par une princessequi aura des bracelets d’or aux bras, et des fleurs rouges dans les cheveux'j’entends dire cela depuis que je suis né »or, fleur de grenade avait des bracelets d’or aux bras, et des fleurs rougesdans les cheveux elle n’eut pas plus tôt entendu les paroles du corbeau qu’ellecourut bien vite à lamare, derrière lekraal'lagrossegrenouille était d’unebelle couleur verte ;son ventre était toutblanc et elle avaittrois pieds de long etun pied de large'ellesechauffait au soleilsur le bord de l’eau ;et fleur de grenade,qui ignorait ce quec’est que la craintelaissa glisser sa robeinvisible et s’avançavers elle — « oh ! » ditla grenouille quandelle comprit ce quevoulait la jeune fille« silioncausetantvolantderavages, il est tempsde l’arrêter — « pouvez vouslefaire ?demanda fleur degrenadeavecanxiété — « tous ceuxqui connaissent lesecretdes ospeuvent le faire s’ilssont brisés ne pourra plus jamais voler — « c’est tout cela ? demanda la princesse « alors voulez-vous aller lesbriser ? » — « avec plaisir, » dit la grenouille poliment'elle se rendit au kraal, par sauts et par bonds, l’abattit, et mit tous les os enpièces — « si votre maître a besoin de moi, dites-lui qu’il vienne me chercher dans lamare, » dit-elle aux corbeaux blancs'peu après, le lion rentra chez lui, furieux, écrasant les buissons sous ses pas,et poussant des rugissements — « qu’avez-vous donc fait ? je ne puis plus voler ! » cria-t-il — « la grosse grenouille est venue ici, et elle a brisé tous les os elle a dit quesi vous aviez besoin d’elle, vous pouviez allez à la mare, » répondirent les corbeauxblancs'le lion cessa de rugir, et se mit à ramper tout doucement vers l’eau pourattraper la grenouille qui était assise sur le bord mais la grosse grenouille plongeadans la mare, quand il ne fut plus qu’à un mètre d’elle, reparut de l’autre côté, ets’y assit le lion fit le tour en rampant, mais la grenouille fut plus vive que lui, cette foisencore, et il ne put l’attraper'à la fin, il rentra chez lui, épuisé et depuis, les lions n’ont plus d’ailes, et sontobligés de marcher à quatre pattes, comme les autres animaux'quant à fleur de grenade, la grosse grenouille aurait bien voulu l’épouser ;mais elle la remercia, disant qu’il lui fallait retourner auprès de son père et de samère'vous pouvez vous imaginer combien ses parents furent ravis de la revoir ; et,quand ils apprirent que le lion volant ne tourmenterait plus leurs sujets, il y eut desfestins et des réjouissances dans tous les kraals
Fleur de grenade et le lion volant
'elle comprenait le langage des animaux, et pouvait dire quand il devaitpleuvoir ou quand la pluie cesserait. C’était comment faire pour se débarrasser du lion volant'le lionvolant était une bête terrible : il dévorait tout sur son passage ;. And l’ondisait qu’il s’etait construit un palais avec les ossements des gens qu”il avaitmangés'