Histoire
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Titre
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Resume
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Autrefois une mère koba, ayant peur des chasseurs pour son enfant, alla confier son petit koba à un homme du village celui-ci le mit dans sa case, mais, comme il était sorti, sa femme prit un bâton et, ayant frappé le petit koba, le tua le soir, l'homme étant rentré et voyant le petit koba mort dit à sa femme : « tu n'as pas bien fait ! — je l'ai frappé sans le vouloir », dit la femme impudemment cependant la mère koba arriva pendant la nuit et dit : (mon camarade, je viens chercher mon faon pour lui donner du lait » l'homme dit : « j'ai trouvé, ce soir, que ma femme avait tué ton faon, et je suis furieux contre elle » la mère koba dit : « est-il toujours là ? — oui, dit l'homme — apporte-le ici » l'homme apporta le petit koba à la mère elie dit encore : « apporte-moi une calebasse d'eau » l'homme l'apporta la mère koba fit sortir de son ventre par sa bouche un remède qui tomba dans l'eau, puis, ayant trempé queue dans celle-ci, elle en frappa le petit koba qui se leva puis la mère koba : « ne te dispute pas avec ta femme ! j'emmène mon faon d'ici car les femmes ne sont pas bonnes »l'homme dit : « ne pourrais-tu pas me donner ton remède ? — si », dit la mère koba elle fit apporter par l'homme une calebasse d'eau et une queue de vache, mit un remède dans l'eau, trempa la queue dedans et dit : « si tu en frappes un cadavre, il ressuscitera » la mère koba s'en alla et l'homme resta avec sa queue de vache chaque fois que quelqu'un mourait dans le village, il trempait la queue de vache dans la calebasse, en frappait le cadavre et celui-ci se levait ii gagnait ainsi beaucoup de cauris cependant, la mère koba revint voir son camarade : « comment opère le remède ? — oh ! il est très bon c'est un excellent remède, dit l'homme — attention, dit la mère koba, si le remède touche à quelque matière fécale, il ne vaudra plus rien» cependant, la femme, aux écoutes, avait entendu cela elie s'empressa, quand son mari eut le dos tourné, de prendre la queue de vache et de la rouler dans les excréments cependant, le fils du chef du village mourut subitement comme l'homme était en brousse, le chef lui envoya un cavalier pour revenir tout de suite afin de ressusciter son fils l'homme revint, prit la queue de vache et la calebasse d'eau, mais il eut beau frapper le cadavre restait immobile : « je ne sais pas ce qui est arrivé à ma queue de vache, dit-il au chef de village, je ne peux pas ressusciter ton fils ! — non, dit le chef de village, c'est que tu ne veux pas le faire, puisque tu as ressuscité tous les gens que tu as voulu, mais, si tu ne ressuscites pas mon fils, je te tuerai et brûlerai ton remède » l'homme essaya encore mais en vain et le cadavre pourrit le chef de village fit faire l'enterrement, puis fit tuer l'homme et brûler sa queue de vache depuis cette époque, on ne ressuscite plus les morts et on se méfie des femmes qui sont toutes mauvaises
L'homme qui ressuscitait les morts
Autrefois une mère koba, ayant peur des chasseurs pour son enfant, alla confier son petit koba à un homme du village celui-ci. La femme prit un bâton and, ayants frappé le petitKoba, le tua le soir, l'homme dit :'tu n'as pas bien fait!' La mère koba fit sortir de son ventre par sa bouche un remède qui tomba dans l'eau.
Autrefois, pendant une famine, un homme donna son unique âne à son fils pour qu'il le vendit et achetât du mil le fils rencontra un chasseur qui lui pro posa de lui vendre un remède magique pour acquérir de l'adresse le fils troqua le remède contre l'âne comme il ne revenait pas, le père partit à sa recher che il le trouva sans âne et sans mil « où est l'âne ?dit le père — je l'ai vendu contre un remède que j'ai mangé — tu n'as donc plus rien ? dit le père — non, dit le fils — alors viens, retournons, rentrons chez nous » ils passèrent sous un baobab où pendaient de grosses amandes vertes « j'ai faim, dit le père, jette un bâton là-haut pour faire tomber quelques-unes de cesamandesle fils prit un bâton, visa un des fruits, le frappa et celui-ci en tombant écrasa une pintade, tandis que le bâton même ricochait et redégringolait et frappait une biche qu'il tua alors le fils dit : « je vais prendre une liane pour attacher la biche et l'emporter»il s'aperçut alors qu'il avait empoigné sans le vouloir la queue d'un singe furieux, il le jette loin de lui mais le singe frappe avec sa tête un éléphant qui passait et qui tomba mort sur le coup le fils dit alors à son père : « mon remède est bon nous allons prendre tout cela, le vendre et avec le produit nous achèterons du mil tu vois que j'avais raison d'acheter ce remède » ils vendirent éléphant, biche, singe, pintade et devinrent riches ce sont les descendants du jeune homme au remède d'adresse qui sont encore les meilleurs chasseurs dans tout le pays
Le remède de l'adresse
Le fils rencontra un chasseur qui lui pro posa de lui vendre un remède magique pour acquérir de l'adresse. Le père partit à sa recher che il le trouva sans âne et sans mil. Le fils troqua le remè de contre l'âne comme il ne revenait pas. Le bâton même ricochait et redégringolait et frappait une biche qu'il tua.
Deux hommes se disputaient à qui était le plus grand mangeur pour mettre un terme à leur dispute, ils résolurent d'aller chercher quelque chose à dévorer ils arrivèrent à une mare où ils virent du poisson le premier allongea démesurément le bras pour lesaisir mais le poisson glissa sous l'étreinte et la mainvint frapper le fond de la mare elle n'attrapa doncque de la vase mais l'homme se mit néanmoins à la dévorer pendant ce temps, le second, ramassant les sandalesde peau de bœuf que le premier avait posées auprèsde lui en s'arrêtant, les avalait en un rien de temps le premier, en se retournant, ne vit plus ses sandales et demanda au second où elles étaient passées « je viens de les manger, dit celui-ci — eh bien, dit le premier, tu es joliment plus glouton que moi, je l'avoue désormais — certainement non, dit le second : ne viens-tu pas de manger toute la boue de la mare ?» les deux hommes virent qu'il n'y avait pas besoin de pousser plus loin l'expérience et ils retournèrent chez eux
Les deux goinfres
Deux hommes se disputaient à qui était le plus grand mangeur pour mettre un terme à leur dispute. Le premier, en se retournant, ne vit plus ses sandales et demanda au second où elles étaient passées. Le second, ramassant les sandalesde peau de bœuf que le premier avait posées auprèsde lui en s'arrêtant, les avalait en un rien de temps.
Un homme cherchait pour tuer son bœuf un endroit où il n'y avait pas de mouches ayant pris deux boules de sumbala avec lui, il marcha avec son enfant pen- dant deux mois sans répit enfin, ayant laissé tomber le sumbala sur le sol, aucune mouche ne vint il était donc dans le pays où il n'y avait pas de mouches il tua son bœuf et envoya un enfant chercher du feu mais, à peine celui-ci était-il en brousse qu'un éléphant couché par terre se leva et courut sur lui l'enfant rejoignit son père qui, en voyant l'éléphant, se sauva à son tour alors la grosse bête remassa la viande de bœuf et ayant réuni tous les animaux de la brousse leur dit : «mangeons cette viande laissée par un homme et son petit» ce qu'ils firent, puis ils se mirent à la poursuite des deux fugitifs espérant quelque nouvelle aubaine l'enfant était sur un arbre l'éléphant le prit avec sa trompe et le jeta à terre «ne me tue pas, dit l'enfant j'ai un bon remède que je te donnerai - alors ça va bien, dit l'éléphant emmenant l'en- fant dans sa case : fabrique-moi ce bon remède et vite ou je te tue» l'enfant demanda un couteau coupant bien, pour préparer le remède et quand il l'eut : «après-demain viens chercher le remède, dit-il, ou envoie quelqu'un à ta place» l'éléphant s'en alla se promener ; deux jours passèrent, puis il envoya l'outarde chercher le remède promis «couche-toi par terre, dit l'enfant, je vais te l'attacher autour du cou et tu le porteras en volant à l'éléphant» l'outarde se coucha par terre sans méfiance et l'enfant lui coupa le cou l'éléphant ne voyant pas l'outarde revenir envoya le phacochère l'enfant le reçut comme l'outarde et, à l'aide de la même ruse, lui coupa le cou l'éléphant ne voyant pas revenir ni le phacohère, ni l'outarde, voulut alors envoyer la hyène pour savoir ce qui se passait mais le lièvre fit cette réflexion : «tu as envoyé tour à tour l'outarde et le phaco- chère et ils n'ont pas reparu : il y a là quelque chose de louche il faut envoyer maintenant deux animaux de peur que si tu n'en envoies qu'un seul, il ne repa- raisse pas non plus» l'éléphant dit : «c'est vrai» et il envoya le lièvre avec la hyène les deux messagers partirent et par- vinrent à la case de l'éléphant, mais le lièvre ne voulut pas entrer et resta à la porte la hyène entra et l'en- fant, sous prétexte de lui mettre le remède au cou, le lui coupa à son tour le lièvre vit la scène par la fente de la porte et se sauva, disant à l'éléphant : «n'envoie plus personne l'enfant coupe le cou à tous les messagers» effrayés, les biches, les autres animaux, l'éléphant s'enfuirent et l'enfant et son père purent rentrer chez eux cependant les hommes désormais ne cherchent plus le pays où il n'y a pas de mouches : il est trop dangereux
Le pays où il n'y a pas de mouches
Un homme cherchait pour tuer son bœuf un endroit où il n'y avait pas de mouches ayant pris deux boules de sumbala avec lui. Un éléphant couché par terre se leva et courut sur lui l'enfant rejoignit son père qui, en voyant l'éléphant, se sauva à son tour alors la grosse bête remassa la viande de b œuf.
Un jour wende dit au chien : « va me chercher les trois hommes les plus petits que tu trouveras pour que je fasse un sacrifice » le chien vit d'abord un homme assis à l'ombre des feuilles des arachides : « il est bien petit », dit-il, et il l'emporta puis il en trouva un autre qui avait fabriqué une échelle pour pouvoir mettre du grain dans une corbeille à mil « est-il petit celui-là !» et il l'emporta puis il en trouva un troisième qui voulait monter à cheval sur une fourmi mais qui ne pouvait pas le faire étant trop petit, et qui roulait un grain de sable pour pouvoir enfourcher sa monture : il les amena tous les trois à wende : « ce sont bien là, en effet, les plus petits hommes, dit le dieu, et c'est avec eux que je vais faire mon sacrifice »
Les trois plus petits hommes du monde
Un jour wende dit au chien :'va me chercher les trois hommes les plus petits que tu trouveras pour que je fasse un sacrifice' Le chien vit d'abord un homme assis à l'ombre des feuilles des arachides :'il est bien petit », dit-il. Il en trouva un troisième qui voulait monter à cheval sur une fourmi mais qui ne pouvait pas le faire étant trop petit.
Il était un homme qui possédait un gros mouton et qui était très fort ii cherchait quelqu'un pour lutter avec lui, disant que, si on parvenait à le vaincre, il donnerait au vainqueur son gros mouton ii partit et rencontra une géante qui était en train d'écraser du mil : « où vas-tu ? dit la femme — je cherche quelqu'un pour lutter avec moi — j'ai deux enfants qui sont dans la brousse si tu veux, tu peux les attendre pour lutter ils rentreront ce soir » l'homme s'assit près de la case et attendit le soir le fils aîné arriva le premier il avait tué dix éléphants, et les ayant attachés ensemble, les portait sur sonépaule ii appela sa mère et lui cria : « peu de chose aujourd'hui ! enfin, attrape !» la femme, de la main droite, attrapa le paquet quand il vit cela, l'homme à la lutte commença à trembler mais eut cependant assez de courage pour ne pas s'en aller le fils cadet arriva ensuite lui n'avait tué que sept éléphants ii les portait également sur son épaule il s'excusa d'avoir fait si mauvaise chasse la femme prit les sept éléphants et les mit avec les dix autres dans un canari énorme et fit cuire le tout elle fit également du sagbo et le mit dans une calebasse grosse comme deux cases puis elle versa la viande dans une calebasse encore plus gigantesque et apporta les deux récipients à ses fils pour le repas du soir elle ajouta : « ii y a là un étranger appelez-le pour qu'il mange avec nous » on appela l'homme et il vint mais il n'était pas plus tôt là que l'aîné des géants, qui était myope, rattrapa avec une poignée de sagbo et le mangea le fils cadet vit la chose mais, par discrétion, ne dit rien : « où est l'étranger ? dit tout à coup la mère, s'apercevant qu'il n'était plus là — je ne sais pas, dit l'aîné regardant autour de lui il est peut-être parti ailleurs — non, il n'est pas ailleurs, dit le frère cadet tu ras avalé — comment cela ? dit l'aîné voyons » et il frappa sa gorge et il sentit qu'il y avait en effet là quelque chose « il y est bien, dit-il, c'est vrai mère, vient l'attraper » la mère mit ses doigts dans la gorge de son fils, attrapa l'homme par les pieds et le tira, puis, après l'avoir laissé respirer un moment, elle alla le laver soigneusement « tu vois, dit-elle, tu n'es pas de force pour lutter contre mes fils — je veux m'en aller, dit l'homme, car sans cela je serais tué ici — ne peux pas partir pendant la nuit, dit la femme attends au moins demain matin » le lendemain matin, les fils se levèrent et s'en allèrent en brousse l'homme se sauva à la course, d'une seule traite et rentra chez lui
L'homme qui cherchait quelqu'un plus fort que lui
Il était un homme qui possédait un gros mouton et qui  était très fort. Il cherchait quelqu'un pour lutter avec lui, disant que, si on parvenait à le vaincre, il donnerait au vainqueur son grosmouton. L'homme partit et rencontra une géante qui étrait en train d'écraser du mil :'où vas-tu? dit la femme'
Un homme avait une génisse il la prit et se mit à parcourir le pays promettant de la donner à qui connaîtrait mieux que lui des tours d'adresse en se promenant ainsi, il rencontra un petit enfant assis devant la case de sa mère : « où sont tes parents ? dit-il — ils sont partis dans la brousse, dit l'enfant — je cherche, dit l'étranger, quelqu'un qui connaîtrait de meilleurs tours d'adresse que moi je lui donnerai ma génisse en attendant, donne-moi de l'eau car j'ai soif, et comme je ne vois personne ici, je vais m'en aller dans un autre village »le petit enfant se leva pour lui donner de l'eau et ne bougea pas l'homme ayant attendu à la porte, impatienté de ne pas le voir revenir, l'appela « l'eau s'est changée en graines, gosses et petites, dit l'enfant je tire les grosses pour pouvoir te les apporter — comment, dit l'homme, l'eau ici se change en graines ? — oui, dit l'enfant, au moins l'eau que va chercher ma mère — eh bien, dit l'homme étonné, je te donne la génisse, car vous êtes plus savants que moi» et il s'en alla le petit enfant prit la génisse et, à l'insu de ses parents, la confia à un peul du village qui ne possédait qu'un taureau de la génisse et du taureau résulta en quelques années un beau troupeau'la famine étant venue le petit garçon dit à son père : « viens avec moi, nous allons demander à un peul d'ici une génisse pour aller acheter du mil — es-tu fou ? dit le père le peul nous donnera-t-il ainsi une génisse ? — oui, dit l'enfant tu n'as qu'à venir avec moi » ils allèrent trouver le peul : « donne-moi une bête pour aller la vendre » le peul choisit une très vieille vache et la lui offrit l'enfant la refusa : « donne-m ‘en une meilleure — non, dit le peul, tu m'as confié jadis une génisse maintenant elle est vieille, la voici — bon ! dit l'enfant le troupeau m'appartient puisqu'il est sorti de ma génisse et je vais te faire appeler devant le chef du village — vas-y, dit le peul » l'enfant y alla et le chef appela le peul : « c'est lui qui a raison, dit-il, après avoir écouté les deux parties toi, tu n'as droit qu'à ta génisse — bon ! dit l'enfant et il dit à son père : « allons nous en» au bout d'une demi-heure le chef se reposait, quand, tout à coup, il vit revenir l'enfant hors d'haleine : « vite ! vite ! au secours, dit-il, mon père vient d'accoucher de deux jumeaux ! — depuis quand, dit le chef du village, un mâle peut-il mettre au monde des enfants ? — depuis qu'un taureau, riposta le jeune garçon, met au monde à lui tout seul tout un troupeau de veaux et de génisses ! » le chef de village frappé de cette réponse s'écria : « c'est toi qui avais raison tout à l'heure et moi qui avais tort ! » ii fit appeler le peul pour qu'il rende sur-le-champ à l'enfant tout son troupeau
La réplique du jeune garçon
Un homme avait une génisse il la prit et se mit à parcourir le pays promettant de la donner. Il rencontra un petit enfant assis devant la case de sa mère. Le petit garçon dit à son père : 'V vous êtes plus savants que moi' La confia à un peul du village qui ne possédait qu'un taureau de the génisses.
Une femme ayant eu un garçon appela celui-ci « l'enfant plus malin que le chef du village » comme elle ne manquait pas une occasion d'appeler ainsi son enfant à haute voix, le chef du village fut fâché contre la femme et contre l'enfant et il chercha des occasions pour les tuer tous les deux un beau jour, il appela la mère et lui donna son linge à laver : « mon linge, lui dit-il, ne se lave pas à l'eau de pluie, mais à l'eau de mare » or on était en saison sèche et la mare n'avait pas d'eau la mère, ne sachant que faire, alla raconter à son fils qui lui dit : « bon ! laisse le linge ici » il le prit, le mit dans une cruche et laissa tomber celle-ci par terre le vase cassa : l'enfant en ramassa les morceaux, mit dessus le linge et alla trouver le chef de village disant : « donne-nous un vase ma mère, en allant à la mare pour laver ton linge, a glissé par terre sur le sol humide et sa cruche s'est cassée ii nous en faut une autre et nous n'en avons — comment, dit le chef de village, tu mens ! ta mère n'a pas pu glisser, le terrain est très sec puisque la mare même est desséchée — alors, dit l'enfant, puisque la mare est sèche, comment voulez-vous que ma mère y lave votre linge ? » le chef, cloué par cette réponse, prit son linge et laissa l'enfant partir, mais il n'avait pas renoncé à ses projets : un beau jour, il fit venir l'enfant, lui donna un taureau et lui ordonna de lui apporter du lait, sous peine de mort « ça va bien, dit l'enfant, tu auras ton lait ce soir » au coucher du soleil, l'enfant amena du bois sec auprès de la case du chef et se mit à le couper le chef sortit et le vit : « où est mon lait ? petite crapule — mon père vient d'accoucher, dit l'enfant je coupe du bois pour lui faire un bon feu aussi je n'ai pas pu traire ton taureau et tu auras ton lait une autre fois — ah ça, dit le chef, tu te moques de moi ? comment un homme accoucherait-il ? — dans un pays où les taureaux ont du lait, répondit l'enfant, il est facile aux hommes d'accoucher — va-t'en », dit le chef de village cependant il n'avait pas renoncé à ses mauvais projets et un jour envoya chercher l'enfant pour lui coudre des bandes de coton ii avait préalablement fait creuser un puits dans sa cave et l'avait recouvert d'une natte mais l'enfant, ayant eu vent de la chose, avait, pendant ce temps-là, creusé dans la case de sa mère, un autre puits qui rejoignait le fond de celui du chef de village l'enfant était donc venu, le chef lui donna les bandes de coton à coudre et l'invita à s'asseoir sur la natte qui bouchait l'ouverture du puits l'enfant alla s'y asseoir et culbuta dedans alors le chef de village fit apporter des en fit remplir le puits et les fit allumer pour brûler son adversaire celui-ci, pendant ce temps, en était sorti, emportant soigneusement les bandes de coton, par son propre puits à lui le chef croyant avoir tué l'enfant, se réjouit grandement dans son cœur cependant, un jour, une des femmes du chef de village était allée chez la mère de l'enfant elle vit celui-ci assis tranquillement en train de coudre des bandes de coton elle alla rapidement avertir son mari : "ce n'est pas vrai, dit celui-ci — si c'est vrai, dit la femme il est assis dans la case de sa mère ! — eh bien qu'on aille l’appeler », dit le chef'l'enfant arriva quand il le vit : « tu es invincible, avoua le chef, désormais je te laisserai tranquille » l'enfant lui pardonna à son tour et, comme ils s'étaient réconciliés, l'enfant devint le conseiller et le représentant du chef de village depuis ce jour les chefs, loin de persécuter les enfants malins, les recherchent toujours pour leur service
L'enfant plus malin que le chef de village
Une femme ayant eu un garçon appela celui-ci 'l'enfant plus malin que le chef du village' Le chef duVillage fut fâché contre la femme and contre l'enfan. Il chercha des occasions pour les tuer tous les deux un beau jour. Il appela la mère et lui donna son linge à laver. Il le prit, le mit dans une cruche.
Jadis les hommes n'avaient de l'eau que tous les sept jours il y avait un grand puits dans le pays mais unique et servant de demeure à un très gros python qui était le maître de l'eau et qui la faisait venir ou retirer à son gré tous les sept jours, le chef du village lui donnait une jeune fille à manger alors le python laissait l'eau monter et les gens du village venaient prendre ce qu'il leur fallait ainsi en était-il un beau jour, un homme qui venait de très loin, de régions inconnues, vint loger dans le village la vieille femme, son hôtesse, lui apporta une toute petite calebasse d'eau «il n'y en a pas assez, dit l'étranger - je ne peux t'en donner davantage, dit la vieille il est très difficile d'avoir de l'eau ici - comment ?» la vieille femme lui expliqua la situation «dans combien de temps donnera-t-on la jeune fille au python ? - après-demain», dit la vieille l'homme ne souffla mot, mais le jour indiqué, il prit son sabre et alla s'installer auprès du puits le chef du village amena la jeune fille au bord du puits et s'en alla le serpent se dressa, sortit sa tête énorme du puits, flaira partout autour de la jeune fille, puis ouvrit la gueule pour se saisir d'elle a ce moment-là l'homme, d'un coup de sabre formidable, lui trancha la tête, puis dit à la jeune fille de retour- ner chez elle le lendemain on trouva l'eau répandue partout et l'énorme python gisant parmi elle le chef de village fit rassembler les gens «qui a fait cela ? - c'est moi, dit l'étranger» tous donnèrent des cadeaux à l'homme qui retour- na chez lui maintenant on peut avoir de l'eau quand on veut, tous les jours et non tous les sept jours com- me auparavant
La légende du python
Le chef du village lui donnait une jeune fille à manger un python. Le python laissait l'eau monter et les gens du village venaient prendre ce qu'il leur fallait ainsi en était-il un beau jour. L'homme venait de très loin, de régions inconnues, vint loger dans le village. Le serpent se dressa, sortit sa tête énorme du puits, flaira partout autour de la jeune Fille.
Autrefois le crapaud possédait un superbe couteau que wende voulut lui acheter : « le prix de mon couteau, c'est de l'eau plein ma corbeille », dit le crapaud, et il donna son couteau à wende celui-ci fit tomber la pluie à flots pendant trois ou quatre jours mais l'eau s'écoulait par les interstices de la corbeille et celle-ci ne s'emplissait pas plein de scrupules, wende, depuis, fait tomber de l'eau tous les hivernages, par grandes tornades, pour remplir la corbeille, mais celle-ci ne s'emplit aussi le crapaud réclame-t-il après chaque tornade (en chœur avec tous ses camarades, avec tout le peuple crapaud et grenouille) son couteau donné inconsidérément à wende puisque sa corbeille n'est jamais pleine d'eau ce couteau c'est l'éclair qui fend les nues
La légende du crapaud et de wende
Autrefois le crapaud possédait un superbe couteau que wende voulut lui acheter. Le crapaud réclame-t-il après chaque tornade (en chœur avec tous ses camarades, a with tout le peuple crapaud et grenouille) son couteaux donné inconsidérément à wende. Le couteAU c'est l'éclair qui fend les nues.
Autrefois, le ciel (wende) était tout près de la terre les gens qui se promenaient dessous prenaient leur couteau quand ils avaient faim, en détachaient petit morceau et le mangeait un jour, un aveugle ayant faim prit hache pour en casser des morceaux, mais, frappant à tort et à travers et n'atteignant pas le ciel, imagina d'allumer une torche, pensant de cette manière y mieux voir ii se promenait ainsi, sa torche allumée, cherchant le ciel la torche brûla wende et celui-ci, se sentant souffrir, s'enfuit immédiatement vers le haut depuis ce temps-là, le ciel-wende reste bien loin au-dessus des hommes
La légende de wende
Le ciel (wende) était tout près de la terre les gens qui se promenaient dessous. imagina d'allumer une torche, pensant de cette manière y mieux voir voir le ciel. Le ciel-wende reste bien loin au-dessus des hommes des hossein. La torche brûla wende et celui-ci, se sentant souffrir, s'enfuit immédiatement vers le haut.
Au commencement du monde il y avait un homme avec sa femme et ses enfants cet homme-là cultivaitson champ et gagnait beaucoup de mil, mais très charitable il donnait à manger à toutes les bêtes et à tous les oiseaux qui passaient il arriva donc qu'il n'eut plus de mil alors sa femme et ses enfants le quittèrent parce qu'il gaspillait trop son bien, mais sa sœur ne voulut pas le quitter et resta avec lui cependant quelque temps après, wende vint à passer chez lui comme un étranger il ne restait plus à l'homme qu'un petit panier de mil et qu'une petite cruche de miel ii les donna pourtant à sa sœur pour fabriquer un excellent sagbo et un délicieux hydromel pour wende celui-ci mangea et but et partit sans faire de cadeau trois jours après, les pluies commencèrent à tomber, mais l'homme n'avait pas de graines pour ensemencer son champ ii alla en demander à sa femme et à ses enfants mais ceux-ci refusèrent l'homme retourna chez lui et ne put semer wende revint le voir et lui dit : — je n'ai pas de graines, dit l'homme — apporte-moi une corbeille », dit wende ii prit trois poignées de farine de mil dans sa peau de bouc et les mit dans la corbeille disant : « va semer cettefarine ! » l'homme le fit : il sema les trois poignées mais elles se trouvèrent remplacées dans la corbeille quand il y revint et ainsi de suite incessamment et il y en avaittoujours il fit donc des semailles magnifiques au bout d'un certain temps poussèrent de nombreuses et énormes courges l'homme alla trouver wende : « mon champ produit bien, lui dit-il, mais ce n'est pas du mil — soigne bien ton champ tout de même, répondit wende, et cultive »au moment de la récolte, l'homme alla de nouveau trouver wende : « tout le monde récolte, lui dit-il, tout le monde a du mil, mais moi je n'ai pas de mil, j'ai de gros fruits qui rampent par terre et je ne saispas quoi en faire — apporte-moi un de ces fruits, dit wende, avecun couteau » quand ce fut fait : « coupe en deux », dit-il à l'homme l'un des côtés de la courge était plein de cauris, l'autre de mil « va en chercher une autre, coupe en deux, dit wende l'homme coupa en deux et un cheval sortit d'un côté, de l'autre une jument « va en chercher une autre » l'homme apporta « coupe-là » d'un côté il sortit une très jolie fille, de l'autre c'était plein d'or et d'argent « eh bien ! dit wende, récolte toutes les courges et apporte-les chez toi elles sont toutes comme cela »l'homme fit ainsi et il y trouva en effet toutes sortes de richesses ii alla voir wende pour le remercier « tu m'as fait du bien, dit wende, c'est pour cela que je t'ai récompensé maintenant va-t’en loin avec tout ce que tu possèdes car je vais tuer ce qui reste ici, ta femme et tes enfants qui sont de mauvaises gens » l'homme partit et huit jours après wende fit tomber une pluie qui dura six mois sans s'arrêter toutes les cases furent démolies, tous les gens furent noyés cependant l'homme charitable et sa nouvelle famille prospérèrent et s'étendirent partout et les hommes actuels en proviennent
La vengeance de wende
Au commencement du monde il y avait un homme avec sa femme et ses enfants cet homme-là cultivaitson champ and gagnait beaucoup de mil. Sa femme and sesEnfants le quittèrent parce qu'il gaspillait trop son bien. sa sœur ne voulut pas le quitter et resta avec lui cependant quelque temps après, wende vint à passer chez lui comme un étranger.
Le tabac n'existait pas jadis dans le yatenga ii vivait à tenkodogo cependant, un jour, il alla jusqu'à ouagadougou le moogo-naaba tua un mouton gras, fit un excellent sagbo et offrit tout cela au tabac pour qu'il restât avec lui mais le tabac refusa disant qu'il avait peur qu'on lui fasse du mal et il alla à mané le chef de mané fit comme celui de ouagadougou, mais le tabac refusa de rester disant que, s'il restait à mané, on allait le maltraiter le tabac poussa alors jusqu'à ouahigouya où le moogo-naaba fit la même chose que le chef de mané le tabac dit qu'il ne voulait pas rester ici, parce qu'il craignait fort pour sa personne et il alla à lankoy là, le chef du village lui apporta dix bonnes corbeilles de crottin ile poulet, dix bonnes cruches d'eau, dix paniers de sable mélangés avec de la bonne terre noire « ah ! ah ! dit le tabac, je vais rester ici c'est un bon village » et c'est pourquoi le tabac resta à lankoy le chef de ce village envoya alors les chefs de ouahigouya, mané, ouagadougou, leur disant ce qu'il fallait faire pour retenir le tabac et il leur envoya en même temps des graines voilà pourquoi le tabac s'installa dans tout le pays mossi où il n'existait pas auparavant
La légende du tabac au pays mossi
Le tabac n'existait pas jadis dans le yatenga ii vivait à tenkodogo. Le moogo-naaba tua un mouton gras, fit un excellent sagbo et offrit tout cela au tabac. Le chef du village lui apporta dix bonnes corbeilles de crottin ile poulet, dix cruches d'eau, dx paniers de sable mélangés avec de la bonne terre noire.
Autrefois un chasseur partit en brousse et s'y perdit ii resta sept jours sans pouvoir manger, ni boire il souffrait beaucoup et, exténué de faim et de fatigue, prêt à mourir, s'assit à l'ombre d'un gros baobab a ce moment un margouillat, qui se promenait sur les branches du baobab, tomba sur lui le margouillat était mouillé l'homme le laissa échapper et le margouillat remonta dans les branches une seconde fois il tomba sur le chasseur, encore plus mouillé celui-ci monta alors dans le baobab et trouva une grande cavité remplie d'eau il but, remplit sa peau de bouc poudreuse et descendit réconforté, il se mit à chercher son chemin et au bout de cinq ou six jours retrouva son village alors il réunit tous ses enfants et tous ses parents et leur dit : «le margouillat m'a rendu un grand service il nous est défendu maintenant à nous tous de manger du margouillat» depuis cette époque, les mossi de diugiri , descendants de ce vieux chasseur, ne mangent pas de margouillat les gens de diugiri, maintenant encore, quand ils trouvent un margouillat mort, creusent un petit trou et l'enterrent celui qui découvre le margouillat mort l'ensevelit ainsi sans autre cérémonie
La légende du margouillat
Un chasseur partit en brousse et s'y perdit ii resta sept jours sans pouvoir manger, ni boire. Un margouillat, qui se promenait sur les branches du baobab, tomba sur lui le margouilat était mouillé l'homme le laissa échapper. Les mossi de diugiri, descendants of ce vieux chasseurs, ne mangent pas de margouillsat les gens de diUGiri.
Les forgerons sont parents des collines et des montagnes autrefois ils habitaient dans celles-ci une année la famine vint et les forgerons demandèrent aux montagnes : « comment allons-nous faire pour nous nourrir ?» alors les montagnes montrèrent au chef des forgerons certaines pierres : « prends ces pierres, dirent-elles, coupe du bois pour les faire brûler quand elles seront fondues, elles donneront un métal avec lequel vous ferez des instruments de travail que vous irez vendre au loin » le chef des forgerons réunit tous les forgerons et fit ainsi c'est alors que ceux-ci quittèrent les montagnes et vinrent habiter auprès des autres indigènes pour leur faire des pioches
La légende des forgerons
Les forgerons sont parents des collines et des montagnes autrefois ils habitaient dans celles-ci une année la famine vint. Le chef des forgeron réunit tous les forgerONs et fit ainsi c'est alors que ceux-ci quittèrent les montagne. C'est auprès des autres indigènes pour leur faire des pioches.
Autrefois les femmes ne savaient pas faire de dolo dans une habitation vivaient une vieille femme, son mari et un cheval chaque matin et chaque soir la vieille femme apportait du mil au cheval pour sa nourriture, quoique la coutume générale, à cette époque, fut de ne leur donner que de i’herbe un beau jour, le cheval dit à la femme : « tu es bonne pour moi puisque tous les jours tu m'apportes du mil aussi, pour te récompenser, je vais te montrer quelque chose » et il indiqua à la vieille femme comment on pouvait, avec le mil, faire une certaine boisson, l'engageant à la préparer la femme se conforma à ces indications et fit une calebasse de dolo elle l'apporta au cheval : « est-ce cela ? dit-elle — oui, dit le cheval bois maintenant » la vieille femme but et trouva cela bon elle en prépara alors une calebasse pour son mari et la lui porta « bois » dit-elle et l'homme but ii trouva cela délectable « comment as-tu trouvé cette bonne chose ? — c'est notre cheval qui m'a montré comment la faire pour me récompenser de lui donner du mil chaque jour — eh bien, dit l'homme, tu peux gagner des cauris en vendant cela au marché » et depuis ce temps-là, les femmes vendent du dolo sur les marchés et gagnent ainsi des cauris et, quant aux chevaux, à qui on ne donnait jusque-là que de l'herbe, pour les récompenser, on leur donne toujours du mil maintenant pour nourriture
Le cheval et le dolo
Autrefois les femmes ne savaient pas faire de dolo dans une habitation. La vieille femme apportait du mil au cheval pour sa nourriture. Le cheval dit à la femme :'tu es bonne pour moi puisque tous les jours tu m'apportes du mil aussi' La femme en prépara alors une calebasse pour son mari.
Autrefois l’homme habitait dans le même village que les grandes bêtes, l'éléphant, le lion, le léopard, le singe et il n'y était pas le maître ces quatre bêtes allaient à la chasse dans la brousse quotidiennement et en rapportaient à manger pour tous, mais l'homme, chaque fois qu'il allait à la chasse, ne rapportait rien ou pas grand chose un jour les animaux se réunirent et dirent à l'homme : « tu n'attrapes jamais rien, tandis que nous tuons des bêtes si tu continues à ne rien rapporter, tu ne mangeras plus avec nous — bon », dit l'homme le lendemain il partit à la chasse avec son arc et ses flèches qu'il avait jusque-là cachées soigneusement de peur que s'ils ne voyaient ces armes les animaux ne le tuassent ii attrapa et rapporta une biche quand les animaux virent cela, ils s'étonnèrent et lui demandèrent comment il avait tué la biche « j'ai ma manière, dit l'homme, mais je ne vous la dirai pas » les animaux s'adressèrent au singe : « suis-le dans la brousse quand il partira demain et vois comment il fait pour tuer les biches ensuite tu nous le diras » ainsi fut fait l'homme tira une flèche de son carquois et l'ajusta à arc le singe monta dans un arbre pour mieux observer quand l'homme banda l'arc et lança la flèche, la biche fut tuée le singe descendit aussitôt de son arbre et regagna en courant le village : « cet homme est vraiment redoutable, dit-il aux animaux quand il tend son bras vers quelqu'un ce quelqu'un tombe mortl'homme rapporta la biche sur son dos mais, quand il leva le bras pour la saisir et la jeter à terre, tous les animaux crurent qu'il voulait tendre le bras vers eux pour les tuer et s'enfuirent a partir de ce jour-là les grands animaux ne quittèrent plus la brousse et l'homme commande désormais le village
L'homme et les animaux
L'éléphant, le lion, le léopard, le singe, allaient à la chasse dans la brousse quotidiennement. L'homme, chaque fois qu'il allait à the chasse, ne rapportait rien ou pas grand chose un jour. Les animaux se réunirent and dirent to l'homMe:'tu n'attrapes jamais rien, tandis que nous tuons des bêtes'
Autrefois il n'y avait pas de mariage on allait avec les femmes au hasard des rencontres un jour, une femme gagna six petites filles jumelles quand elles furent grandes, elles allèrent chercher de l'eau au puits mais tombèrent dedans on vint pour les secourir, mais personne ne savait comment leur venir en aide un homme dit qu'il les ferait sortir à condition qu'on lui donnât pour toujours les six petites filles la mère consentit l homme fabriqua une longue corde dans la brousse et en confia un bout à l'amant de la mère, puis il descendit dans le puits et attacha avec l'autre bout de la corde une des enfants l'amant la tira et la fit sortir l'homme fit ainsi pour les cinq autres puis il s'attacha lui-même et se fit retirer les six jeunes filles furent données à perpétuité à leur sauveur et les mariages commencèrent de ce jour-là
L'origine des mariages
Autrefois il n'y avait pas de mariage on allait avec les femmes au hasard des rencontres un jour. Un homme dit qu'il les ferait sortir à condition qu'on lui donnât pour toujours les six petites filles. La mère consentit l'homme fabriqua une longue corde dans la brousse. On vint pour les secourir, mais personne ne savait comment leur venir en aide.
Jadis, à une certaine époque, la famine régna un homme avait semé du maïs auprès du marigot une fois son maïs mûr (la famine avait commencé), il le récolta, en mangea une partie sur-le-champ et mit le reste dans une grande peau de bouc ii revint chez lui, pendit la peau de bouc au toit de sa case et défendit à ses femmes et à ses enfants d'y toucher, disant : « ii y a un très mauvais remède dedans » puis il partit en brousse quand il fut sorti, une femme dit : « je crois bien que notre mari veut nous tromper ce n'est pas un remède cela, mais sans doute quelque chose à manger » la femme descendit donc la peau de bouc, y trouva du mais, en fit du sagbo et, appelant les autres femmes et les enfants, tout le monde mangea quand ce fut fait, le mari revint et trouva les débris du sagbo : « tu n'as pas honte, en pleine famine, dit la femme, de cacher ton mais et de le manger tout seul ? j'ai pris le maïs, j'en ai fait du sagbo et nous l'avons mangé » l'homme eut honte et s'enfuit dans la brousse et, n'osant pas rentrer dans l'habitation, mourut loin des siens depuis ce temps-là, il est de règle que quand il y a famine le chef d'habitation cherche la nourriture pour tous les gens de chez lui
Le devoir du chef d'habitation
Jadis, à une certaine époque, la famine régna un homme. Il le récolta, en mangea une partie sur-le-champ et mit le reste dans une grande peau de bouc ii revint chez lui, pendit la peau of bouc au toit de sa case. L'homme eut honte et s'enfuit dans la brousse, mourut loin des siens.
Autrefois les hommes vivaient dans la brousse, dans les trous des rochers, comme les kinkirse un jour un homme sortit de son trou, se promena dans la brousse et rencontra un chien qui lui dit : « où vas-tu ? — je me promène — j'ai quelque chose, lui dit le chien, que je vais te donner, si tu veux ainsi tu ne rentreras plus dans ton sale trou — donne-le moi, dit l'homme » le chien lui donna des graines de mil « qu'est-ce que c'est que cela ? dit l'homme — des graines de mil ça se cultive et je vais te montrer comment » alors le chien montra à l'homme comment cultiver le mil quand il fut mûr, l'homme le récolta, sa femme en fit du sagbo et en donna au chien depuis l'homme construit sa maison et ne retourne plus dans les rochers et le chien reste désormais avec lui
Les hommes apprennent à cultiver le mil
Autrefois les hommes vivaient dans la brousse, dans les trous des rochers, comme les kinkirse un jour un homme sortit de son trou. Un jour un chien rencontra l'homme : 'Où vas-tu?' Le chien montra à l'Homme comment cultiver le mil quand il fut mûr. L'hommes récolta, sa femme en fit du sagbo et en donna au chien.
Autrefois la terre était très humide et quand on marchait on s'enfonçait dedans le caméléon vint le premier sur la terre, avant tout le monde a cause de la nature du terrain, il marchait très lentement il en prit tellement l'habitude que, bien que maintenant il habite sur les arbres et que la terre soit devenue sèche, il marche toujours très lentement
La légende du caméléon
Autrefois la terre était très humide et quand on marchait on s'enfonçait dedans le caméléon vint le premier sur the terre. Avant tout le monde a cause de la nature du terrain, il marchait trés lentement. Le caméleon vin  de la terra étant le premier. Le monde a cause. Le Caméléons vint.
Ce pays s’est peuplé grâce aux chasseurs qui ont traqué les panthères, les lions et tous les animaux dangereux pour les humains'en des temps très anciens, on raconte qu’il y avait un homme qui se nommait safazani et qui était chasseur de serpents il tua presque tous les serpents du pays, sauf un, un énorme boa qui vivait dans la montagne, à côté d’une grosse pierre ce serpent possédait une guitare qu’on appelait un kolonko'un jour, safazani vint jusque chez le ser¬pent pour le tuer ce dernier se mit à jouer du kolonko et chanta : – safazani, il ne faut pas me tuer ici, dans la brousse'mais safazani dit : – je vais quand même te tuer'et il coupa la tête du boa sa tête étant coupée, le serpent continua quand même à chanter safazani alla chercher du bois, coupa le serpent en morceaux et le mit à griller en train de cuire, le serpent chanta de plus belle safazani alla chercher un canari (une poterie) pour y cuisiner les morceaux de serpent grillés'pendant que les morceaux étaient en train de bouillir dans le canari, ils continuaient leur chant une fois complètement cuite, la viande chanta dans l’assiette de safazani, qui pourtant la mangea mais quand il eut fini de manger, safazani sentit son ventre commencer à gonfler il fut pris d’une soif énorme et se mit à avaler des litres d’eau son ventre continua à grossir, et bientôt il devint gros comme une montagne safazani se mit alors à uriner, uriner, uriner, et cette urine forma des marigots quand il se soulagea, ses crottes formèrent des montagnes'c’est ainsi que finit safazani, celui qui n’avait pas écouté ce que lui disait le dernier serpent du pays c’est ainsi que naquit le pays sénoufo
L’origine du pays sénoufo
Ce pays s’est peuplé grâce aux chasseurs qui traqué les panthères, les lions and tous les animaux dangereux pour les humains'en des temps très anciens. On raconte qu’il y avait un homme qui se nommait safazani et qui était chasseur de serpents. Le serpent possédait une guitare qu'on appelait un kolonko'un jour, safazni vint jusque chez le ser¬pent pour le tuer ce dernier.
Somba (le lièvre) alla trouver ouobogo (l'éléphant) et lui fit la proposition suivante: «confie-moi ta petite fille, j'aimerais l'élever moi-même»ouobogo accepta, ravi de cette aubaine somba revint donc chez lui accompagné de la petite éléphante a peine étaient-ils arrivés, qu'il la tua'c'est ainsi que pendant plusieurs jours, il put faire bombance et se régalerde sa chair savoureuse lorsqu'il rencontra ouobogo quelque temps plustard, celui-ci lui demanda: « dis-moi comment va ma petite fille» et somba lui répondit en souriant: « elle grandit, elle grandit! c'est une enfantvraiment charmante! » rasséréné, ouobogo poursuivit sa route'somba se rendit ensuite chez younde (l'hippopotame) et lui dit:«confie-moi ta petite fille, j'aimerais l'élever moi-même» younde s'empressa d'accepter et laissa sa fille partir avec somba celui-ci, à peine rentré chez lui, la tua et put de nouveau se régaler durant plusieurs jours etlorsque, quelque temps plus tard, il rencontra younde qui lui demandaitdes nouvelles de son enfant, il lui répondit, très aimablement: «elle grandit, elle grandit! c'est une enfant vraiment charmante! » et younde, comblé, continua sa promenade'durant les trois années qui suivrent, somba croisa souvent ouobogo etyounde sur son chemin a chaque fois, ceux-ci s'informaient de la santé deleur petite fille respective invariablement, somba leur répondait que leurenfant grandissait prodigieusement bien et que tout allait pour le mieux'un jour, il prit ouobogo à part: «ecoute, ta fille a beaucoup grandi je nepeux la garder figure-toi qu'elle est déja bien plus grande que toi tu t'expliqueras avec elle, mais sache qu'elle refuse de quitter la berge où elle a vecu pendant trois ans demain, je lui passerai, autour du cou, une cordedont je t'apporterai l'autre extrémité a mon signal, tu pourras commencerà la tirer vers la brousse» ouobogo acquiesça: «c'est bon, dit-il» sombafit la même démarche auprès de younde: «ecoute younde, ta fille a tropgrandi pour que je puisse continuer à la garder elle est déjà bien plus grande que toi tu régleras toi-même tes problèmes avec elle cependant, sachequ'elle refuse de quitter le talus escarpé où elle vit depuis trois ans maitenant elle dit qu'elle se sent si bien là-haut dans les fourrés, qu'elle ne voudrait, pour rien au monde, retourner sur la berge près du fleuve elle a peurde l'eau mais demain, je lui passerai un licou je viendrai ensuite t'apporter l'autre extrémité de la corde et, à mon signal, tu pourras commencer àla tirer des fourrés pour la ramener au fleuve peut-être y parviendras-tu »younde approuva: «d'accord, dit-il»43le lendemain, somba déroula une corde, très longue et très solide, dontil confia une extrémité à ouobogo en lui faisant les recommandations suivantes: «tiens ça quand je te le dirai, tu pourras commencer à tirer pourfaire venir ta fille mais, surtout, attends mon signal, car j'ai encore quelques mots à dire à la grande demoiselle» ouobogo lui promit d'attendre'aussitôt après, somba se précipita au bord du fleuve pour donner l'autreextrémité de la corde à younde en la lui remettant, il lui expliqua:«prends ça quand je te le dirai, tu pourras commencer à tirer, mais veilleà attendre mon signal, car j'ai encore quelques mots à dire à la grande demoiselle» younde le rassura «d'accord»somba rebroussa chemin et, à mi-distance entre le fleuve et la brousse, ils'arrêta, attendit une seconde et hurla: «tire» aussitôt, ouobogo etyounde s'emparèrent de leur morceau de corde et se mirent à tirer de toutesleurs forces tantôt, c'était ouobogo qui hissait younde hors du fleuve etle trainait à plat ventre sur la berge, tantôt c'était younde qui faisait sortirouobogo de la brousse et le faisait descendre du talus jusque dans le pré'durant un jour entier, ils s'acharnèrent sans répit: dès que l'un gagnait unpeu de terrain, l'autre le lui faisait reperdre mais le soir venu, ouobogoparvint à hisser younde jusque sur la berge, puis dans la brousse et enfin aupied du talus: younde n'opposait plus de résistance, il était épuisé ouobogo tira encore un peu, s'arrêta au millieu des fourrés et s'écria, stupéfait:«comment! mais c'était toi qui t'agrippais à cette satanée corde que j'aipassé ma journée à tirer! somba m'avait pourtant dit que c'était ma fillequi y était attaché» et younde dit à ouobogo: «comment! mais c'étaittoi qui t'agrippais à cette satanée corde que j'ai passé ma journée à tirer!somba m'avait pourtant dit que c'était ma fille qui y était attachée» ouobogo réfléchit: «ce somba nous a cruellement trompés il va le payer cher'je le traquerai où qu'il aille sur le plateau et dans la brousse» youndegronda en echo: «oui, ne laissons pas cet affront impuni je le débusquerai où qu'il se cache le long du fleuve et dès je l'aurai retrouvé, je letuerai »somba était tout à fait conscient qu'à partir de cet instant, il serait partout pourchassé par la haine mortelle que lui vouaient maintenant ces deuxgrands animaux: en brousse et près du fleuve, il était à leur merci il courutchercher refuge auprès de nyébaga, le crocodile il entra dans sa tanière surla berge et lui cria: «bonjour!» nyébaga lui rendit son salut: «bonjoursomba, quel bon vent t'amène?» somba prit un air humble: «je suis venu, cher nyébaga, car je voudrais te demander conseil tu es si intelligente'je n'ai, pour l'instant, aucune occupation valable et je voudrais m'employer à quelque chose d'utile» nyébaga fut prompte à lui répondre: «tuviens à point j'ai sept petites, sept filles en bas âge depuis leur naissance,je suis clouée à la maison je ne peux plus jamais aller me prélasser sur les44berges ou me promener au soleil si tu voulais veiller sur mes filles, cela mechangerait et je pourrais sortir rester quelques jours sur le sable à me reposer! tu pourrais emmener les enfants me voir de temps en temps et jen'aurais pas besoin de rester cloîtrée dans mon repaire» somba s'empressa d'accepter: «ceci me conviendrait parfaitement je viellerai attentivement sur tes sept filles et, grâce à moi, elles grandiront vite et bien» nyébaga tint l'affaire pour conclue: «c'est bon, tu peux déjà leur préparer àmanger voici une grande marmite et là que un tas de haricots fais-en cuire d'avance, de sorte que lorsqu'une des petites aura faim et réclamera àmanger, tu puisses lui en donner» somba hocha la tête: «cela me paraîttrès simple je m'y conformerai scrupuleusement» nyébaga sortit faire untour'somba s'assit auprès de la marmite chaque fois qu'une des petites denyébaga venait pour avoir à manger, il l'attrapait, la fourrait dans la marmite de haricots et la faisait cuire bien évidemment, le petit crocodile nesurvivait pas longtemps à ce traitement somba le sortait de la marmite et ledéposait à côté dès qu'il était sftr que le petit était mort pendant ce tempsnyébaga se prélassait au soleil, devant son antre younde vint à passer ilcherchait somba pour le tuer nyébaga craignait que le gros younde necherche à nuire à sa portée elle l'interpella d'un ton brusque: « quecherches-tu par ici, younde?» younde hésita un instant: «je cherche lasœur de mon père je pensais qu'elle serait peut-être dans le coin» nyébaga le rabroua: «la sœur de ton père ne vient jamais par ici dépêche-toi depasser ton chemin» younde, partagé entre la colére et la crainte, prit leparti de s'éloigner'nyébaga cria à l'adresse de somba: donne-moi un de mes enfants, c'estl'heure de la tétée» somba lui passa un petit après l'autre, mais comme uncertain nombre étaient déjà morts, il dut en présenter certains deux fois'or, quand un petit avait déjà allaité une première fois et revenait sous lamère, il refusait de téter car il était rassasié nyébaga s'inquiéta du manqued'appétit de certains de ses enfants auprès de somba: « comme~t se fait-ilque mes derniers enfants aient boudé le lait alors que les premiers avaienttété goulftment? » somba le rassura: « c'est qu'ils se sont déjà bien habitués aux haricots tu verras que, bientôt, ils ne voudront plus manger quecela et qu'ils grandiront alors remarquablement vite» nyébaga acquiesça:«il me semble, en effet, que tu t'y entends à merveille je suis très contentede toi »somba tua toutes les petites filles de nyébaga, les unes après les autres,en les jetant dans la marmite et en les faisant cuire il avait également fabriqué des petites crocodiles en argile qui imitaient très bien les enfants denyébaga un jour, celle-ci demanda quelque chose à manger somba luitendit un plat de haricots mijotés avec un peu de la chair des petits crocodi- 45les nyébaga se régala et félicita somba: «tu cuisines à merveille je comprends que mes filles ne veuillent pas de mon lait et préfèrent tes plats deharicots en attendant, peux-tu m'apporter mes enfants et les placer au soleil! » somba prit les poupées d'argile, une à une, et les aligna au soleilavec beaucoup de soin nyébaga les contempla: «mes filles ont bien grandi c'est parfait, apporte-les plus près de moi» somba se défila: «désolé'je dois m'absenter un instant pour aller me soulager: un besoin urgent»et il partit en courant'lorsqu'il fut sur la rive, il se retourna et hélas nyébaga était restée sur lebanc de sable: « comment as-tu trouvé mon plat de haricots? » nyébaga,surprise, lui répondit: «succulent!» alors somba lui cria: « cette viandesi délicieuse, c'était la chair de tes enfants!» la colère aveugla nyébaga'somba la nargua encore: « veille bien sur les poupées d'argile surtout!»folle de rage, nyébaga se retourna et s'aperçut que somba avait dit vrai'elle se précipita alors dans son antre et y trouva les restes de ses enfants'elle se rua à la recherche de somba elle le chercha en vain car celui-cis'était caché dans un fourré'depuis ce jour, somba vit caché dans les fourrés et les hommes fabriquent des statuettes d'argile à l'image de nyébaga (je n'en ai, pour mapart, jamais vu en pays mossi)somba se dit alors: « tous les grands animaux vont me traquer sans cesse si je ne leur fais pas peur » il trouva, dans les fourrés, le cadavre d'uneantilope, qui était dans un état de décomposition fort avancé: les versgrouillaient et la puanteur qu'il exhalait empestait atrocement somba seglissa pourtant dans cette carcasse pourrie, glissa ses pattes dans celles de ladépouille et décida de se rendre dans cet accoutrement chez ouobogo, l éléphant celui-ci, horrifié, lui demanda qui il était somba dit d'une voix faible: «ah! je suis l'antilope» ouobogo avait du mal à le croire: « mais quet'est-il donc arrivé? tu empestes cinq lieues à la ronde et les vers pendent deton ventre?» la voix de somba filtra hors du cadavre de l'antilope: « hélas, j'ai déplu à somba, j'ignorais qu'il détenait des pouvoirs magiques sipuissants je l'avais juste un peu énervé et voilà qu'il me dit kafo «( maudit sois-tu») dans la minute j'ai perdu ma santé et mes forces» ouobogoétait de plus en plus inquiet: «et tu as sombré dans cet état répugnantaprès qu'il ait prononcé kafo?» de plus en plus faible la voix de sombasortit du cadavre: «comme je te le dis depuis cette minute, je pourris surpieds et les vers me dévorent» ouobogo, à son tour, défaillait «ainsi, ondoit se méfier de somba? » et somba de lui repondre: «oh oui! il est effrayant »somba prit congé, toujours enveloppé de la dépouille puante de l'antilope il rampa jusqu'au fleuve et, sur la berge, tint le même discours àyounde puis il chercha nyébaga pour l'effrayer à son tour (le conteur ré- 46pétait donc encore deux fois le dialogue que somba avait eu avecouobogo) ayant terminé ses visites, somba se débarrassa de l'horrible dépouille en la jetant dans la fleuve, puis il se lava minutieusement'une fois propre, il se cacha dans la brousse pour guetter ouobogo (l'éléphant) quand il l'aperçut, il s'approcha de lui sans faire de bruit il l'interpella brusquement: «bonjour, mon vieux ouobogo, comment va lasanté?» mais, à peine ouobogo avait-il reconnu somba, qu'il s'enfuya encriant: «je sais que tu détiens un redoutable kavogo laisse-moi, je ne teferai pas de mal»
Somba se moque des grands animaux
Somba (le lièvre) alla trouver ouobogo (l'éléphant) et lui fit la proposition suivante: 'confie-moi ta petite fille, j'aimerais l'élever moi-même' Ouobogo accepta, ravi de cette aubaine somba revint donc chez lui. Somba se rendit ensuite chez younde (l’hippopotame) and lui dit: ‘confie tua ta petites fille.’
Nyaka, c'est-à-dire la petite antilope, la mangarni des mandé, est repré sentée par toutes les tribus de l'ouest, y compris les mossi, comme très ru sée et un peu magicienne elle avait une petite fille qui était si jolie que plusd'l;ln prétendant aurait voulu l'épouser mais nyaka avait fait savoir qu'el le ne donnerait sa fille qu'à celui qui lui rapporterait le lait de padere (ououide nafo: le buffle sauvage), la peau d'abaga (le léopard), et la défensede ouobogo (l'éléphant) cela parvint aux oreilles de somba et il se dit enlui-même: «bah, ce n'est pas si difficile je parviendrai bien à lui rapporterce qu'elle veut»sans tarder, somba mélangea la plus fine farine de grain sauvage (plusexactement le fonio des mandé) avec du sel (yamsong) et confectionna unedélicieuse bouillie dont il emplit une gourde il se rendit ensuite là où il étaitsûr de rencontrer padere celle-ci l'interpella: « mais où vas-tu donc?»somba fit mine de sursauter: «oh, je voulais me mettre un peu à l'écartpour déguster ce nectar qui me paraît délicieux» padere allongea son cou:«humm! fais-moi goûter, s'il te plaît! » somba ne se fit pas prier et lui endonna un peu padere s'écria: «mais, c'est vraiment délicieux! et oùtrouves-tu cela?» somba baissa la voix: «j'en trouve dans les baobabs'certes, avec mes petites dents, je ne peux pas en ramener beaucoup à lafois mais avec des cornes aussi puissantes que les tiennes, la chose seraitplus facile tu n'aurais qu'à les enfoncer dans l'écorce tendre de cet arbre'tu pourrais sans effort y pratiquer une profonde entaille ensuite, il ne teresterait qu'à élargir cette brèche pour te régaler tant que tu voudras, car letronc des baobabs est toujours plein de ce nectar!» padere trépignaitd'impatience: «c'est bien, dis-moi où l'on peut trouver cet arbre! » som ba lui indiqua de la tête: « tu vois, juste là-bas»padere s'élança tête baissée, les cornes pointées contre le tronc elle ymit toute sa puissance, mais au lieu de défoncer ce qu'elle croyait êtrel'écorce tendre du baoboab, elle ne parvint en fait qu'à enfoncer profondément ses cornes dans le bois très compact de cet arbre quand elle voulut sedégager, elle ne put y parvenir elle était prise au piège somba s'avança,sûr de lui: «tu permets? » il sortit une petite calebasse et commença à trai re padere qui, malgré tous ses efforts, ne parvenait pas à libérer ses cornes'dès que sa petite calebasse fut pleine, somba courut voir nyaka et la luitendit: «voici, pour commencer, le lait de padere»somba ne chôma pas il se rendit chez abaga: «peut-être, voudrais-tum'accompagner? je vais me baigner» cette idée séduisit beaucoup aba ga: « je mets de l'ordre dans mes affaires et je viens avec toi» les deuxcompères se séparèrent et chaucun d'eux fit un détour par sa maison pen dant qu abaga rangeait la sienne, somba bourrait sa besace de tyéperren ga (poivre rouge) ils se rejoignirent sur le chemin de la rivière et firent laroute ensemble arrivé sur la berge, somba jeta son sac dans l'herbe ensuggérant: « peut-être devrions-nous déposer nos beaux habits au sec?»abaga approuva: «certainement, tu as raison je vais, moi aussi, quittermon beau manteau» aussitôt dit, aussitôt fait, et voici la belle robe tache tée d'abaga reposant sur l'herbe à côté du sac de somba les deux amisentrèrent ensemble dans l'eau et commencèrent à nager ils nageaient déjàdepuis quelques minutes quand somba s'écria: «ah! j'ai oublié de dépo ser quelque chose! et maintenant, je l'ai mouillé il faut vite que je re tourne sur la rive pour essayer de le faire sécher je n'en ai pas pour long temps» il gagna la berge, courut à son sac, l'ouvrit, prit le poivre et en im prégna la fourrure d'abaga en un clin d'œil, il était retourné à l'eau'la baignade se prolongea un peu, puis le nageurs regagnèrent la rive'abaga voulut se rehabiller il enfila sa peau, mais au bout de quelques in stants, il la retira en s'ébrouant: « orr! ça me gratte horriblement! » dansle même temps, somba avait repris son sac ille renifla prudemment et mi ma la consternation: «oh! mais c'est horrible! quelque chose s'est déposésur mon sac pendant que nous nous baignions! » abaga s'approcha et hu ma lui aussi: « c'est la même chose que ce qui s'est mis dans mon habit»somba fit mine de réfléchir: « je ne peux vraiment pas ramener mon sacneuf dans un tel état! » abaga hocha la tête: « moi non plus, dit-il navré,je ne peux pas remettre ma peau! » somba continua: « je dois d'abord la ver ma besace!» et abaga renchérit: « mon habit aussi a grand besoind'être lavé! » alors somba lui dit: « laisse-le ici, je te le laverai en mêmetemps que je laverai mon sac» ceci ne déplut pas à a baga somba ajouta:«tu pourras le reprendre demain» et il s'empara de la peau dès qu aba ga se fut éloigné, somba détala et apporta la belle fourrure à nyaka: «voi ci la peau d'abaga, comme tu l'avais demandé», dit-il en la lui donnant'somba se dirigea ensuite vers le tropeau des grands ouobogo (éléphants)somba repéra le plus grand d'entre eux, s'assit à côté de lui et se mit à scru ter le ciel de temps à autre, il hochait la tête comme s'il était émerveillé, tout en répétant: «n'est-ce pas ravissant! oh, que c'est beau! » le grandouobogo était intrigué il jeta un coup d'œil dans la direction où regardaitsomba et ne vit rien il lui cria: « bonjour cher somba! qu'y-a-t-il donc là bas? » somba fit semblant de sursauter, comme si cette voix le tirait d'uneprofonde contemplation il s'exclama: «excuse-moi, cher ouobogo, je net'avais pas vu et je ne t'ai pas salué mais j'étais fasciné par tant debeauté! » la curiosité de l'éléphant était piquée: «mais de quoiparles-tu? » somba parut interloqué: «comment! tu ne vois pas cettesplendeur, là-haut, dans le ciel? » le grand ouobogo leva la tête et plissases yeux: «non », dit-il, déçu, «je ne vois rien là-haut! » somba se retour na vers les autres éléphants: «vous ne voyez rien? » ouobogo les interro gea du regard: «non, dirent-ils, nous ne voyons rien du tout »somba insista: « ça alors», s écria-t -il, «le grand ouobogo ne voit pascette merveille là-haut dans le ciel? » tous les ouobogo levèrent la tête etscrutèrent le ciel le plus attentivement possible le grand mâle soupira:« eh non, je ne vois rien, et pourtant j'aimerais bien la voir! » ses compa gnons renchérirent, les yeux toujours rivés au ciel: «oh oui, nous aime rions tellement savoir quelle est cette merveille qui est là-haut!» sombaprit un air docte: « le fait que vous ne la voyiez pas », expliqua-t-il, « vientde ce que vous avez des yeux minuscules en comparaison avec votre taille'voyez mes yeux, ils sont proportionnellement beaucoup plus grands on leconstate chez presque tous les petits animaux mais vous, vous êtes sigrands, si merveilleusement grands, que cela doit pouvoir s'arranger ilsuffit que vous vous grimpiez sur le dos pour faire une pyramide lorsquele plus grand d'entre vous sera parvenu au sommet, non seulement il pour ra voir la merveille de près, mais il sera également capable de l'attraper etde la redescendre pour que vous la voyiez tous» les ouobogo hochèrent latête: «voilà qui est bien», dirent-ils et le plus grand d'entre eux déclara:« je grimperai donc sur votre dos à tous mais tenez bon, car je ne veux pasrisquer de tomber» les ouobogo le rassurèrent ils entreprirent donc demonter les uns sur les autres et formèrent bientôt une immense colonne leplus grand se hissa au sommet somba attendit qu'il ait fini de grimper etglissa un brandon sous la patte arrière de l'éléphant qui les soutenait tous'la brûlure causa une telle douleur à celui-ci, qu'il ne put s'empêcher defaire un pas en avant la colonne d'éléphants vas cilla et le grand mâle quise tenait au sommet perdit l'équilibre il tomba la tête la première, brisantune de ses défenses dans sa chute tous les ouobogo insultèrent vertementcelui qui avait bougé celui-ci essayait de se disculper: «je suis désolé»,disait-il, «je me suis enfoncé une épine dans le pied et vous pesiez si lourdsur mon dos! »tirant parti de leur dispute, somba s'empara de la défense cassée et allala cacher dans un fourré le grand mâle se mit à chercher sa défense en pestant perché dans un arbre voisin, un petit oiseau avait tout vu il interpellale grand ouobogo pour dénoncer somba: «tu cherches ta défense dumauvais côté va plutôt là-bas c'est somba qui te l'a volée et qui l'a ca chée dans les fourrés » mais le grand éléphant ne comprit pas ce que lui di sait l'oiseau: «que dis-tu? lui demanda-t-il en tendant l'oreille» sombas'interposa: «ce blanc bec ose se moquer de ton malheur » la fureurd ouobogo ne connut plus de borne tout le troupeau se mit à pourchasserle petit oiseau tous les éléphants voulaient écraser ce malappris sombaprofita de cette diversion pour s'éclipser avec la défense il l'apporta ànyaka: «et voici la défense d ouobogo », dit-il en la lui tendant nyaka laregarda: «c'est bien vrai tu m'as donné le lait de padéré, la peau d aba ga et la défense de ouobogo» alors, somba réclama son dû: «mainte nant, toi, tu dois me donner ta fille!» nyaka sourit malicieusement:«cher somba, je ne peux pas te'donner ma fille! tu viens de nous prouverque tu étais extraordinairement intelligent je suis moi-même un être excep tionnellement doué si nos deux familles s'unissaient et qu'un enfant naissede ce mariage, il serait l'égal de ouende (dieu) et cela ne doit pas être voi là pourquoi tu n'auras pas ma fille»
Somba et la fille de nyaka
Nyaka, c'est-à-dire la petite antilope, la mangarni des mandé, est repré sentée par toutes les tribus de l'ouest. Il parviendrai bien à lui rapporterce qu'elle veut. Somba mélangea la plus fine farine de grain sauvage avec du sel (yamsong) et confectionna unedélicieuse bouillie.
Dans les temps anciens, le grand marché ne se tenait que tous les six joursà ouagadougou, alors qu'aujourd'hui, il a lieu tous les trois jours unbeau matin, somba dit à son adole (ce qui signifie amie ou compagne):« demain, c'est jour de marché» adole sourit: « on devrait essayer defaire quelque chose d'amusant», dit-elle somba réfléchit:" « j'ai trouvé,s'écria-t-il bientôt, je me servirai de katere (le chacal) comme monture etj'irai au marché sur son dos» adole doutait qu'il y parvint mais somba re leva le défi: « c'est ce que tu vas voir! »somba alla chercher de l'argile et s'en fit une emplâtre pour son genou'ensuite, il s'allongea sur le pas de sa potte quelques instants plus tard,katere vint à passer il entendit somba qui geignait et s'inquiéta: «maisqu'as-tu donc? » somba fit mine d'étouffer une plainte: « j'ai mal au ge nou ça ne serait pas très grave en soi, mais, demain, je devais aller au mar ché, là où l'on tue les chèvres et les moutons hélas! je ne pourrai jamais yaller à pied! » katere était très gourmand et cela le rendit serviable: «lemarché n'est pas si loin d'ici je peux t'aider si cela t'ennuie tant de ne pasy aller je te porterai sur mon dos jusque là-bas et, en échange, tu me don neras quelques morceaux de viande» somba semblait hésiter: « non, tu estrop gentil, je ne peux pas accepter! » mais katere insistait: «mais si! tume donneras un peu de viande en remerciement! » somba se laissa finalement convaincre: «c'est bon, viens demain matin de bonne heure»katere fut ponctuel somba prit une couverture et la lui plaça sur le dosen disant: « je ne peux pas m'asseoir ainsi, il faut que je m'installe quelquechose par-dessus » il prit une gal (selle) et la fixa autour de la taille de ka tere il prit ensuite un mors (salbere) et voulut le lui enfiler mais katere re fusa: «non, il n'est pas question que tu me mettes ça dans la bouche»somba trouva très vite un argument: «alors, nous ne pourrons pas aller aumarché! car, seuls ceux qui se seront nettoyé les dents seront autorisés àprendre part au festin et pourront manger du mouton, de la chèvre et dubœuf cette chose sert précisément à se nettoyer le dents! » katere se rési gna et accepta de porter le mors somba chaussa ensuite les éperons (saba)et monta en selle il éperonna katere qui protesta vigoureusement: «eh! jene veux pas que tu emportes cette ferraille» somba inventa une autre ex cuse: « il nous faut bien prendre des couteaux pour pouvoir découper laviande! comment veux-tu que je taille de belles tranches de bœuf, de chè vre et de mouton sinon! » la gourmandise de katere l'emporta à nouveau:«c'est bon! prends-les! »c'est ainsi que somba chevaucha sa nouvelle monture jusqu'au marché'et tous les gens criaient: « regardez, somba a pris katere comme cheval deselle! regardez-les! » katere s'inquiéta: «je ne comprends pas, qu'ont-ilsà crier de la sorte? » somba trouva là le moyen de ne pas l'inviter à man ger: «celui-ci dit que tu lui as volé une chèvre, celui-là un mouton, et l'au tre là-bas aussi tous disent qu'ils se réjouissent de t'avoir enfin sous lamain» katere n'avait pas la conscience tranquille il prit peur et cria àsomba: «vite, descend, que je puisse m'enfuir!» somba descendit et ka tere détala ventre à terre'jadis, quand katere avait laissé ses empreintes sur la place du marché,les villageois sacrifiaient une poule mais, de nos jours, cette pratique a dis paru
Katere, cheval de selle de somba
Somba dit à son adole (ce qui signifie amie ou compagne): 'C'est ce that tu vas voir! » Adole sourit: 'On devrait essayer defaire quelque chose d'amusant' somba réfléchit:" j'ai trouvé,s'écria-t-il bientôt, je me servirai de katere (le chacal) comme monture'
Somba et katere se virent chargés de récolter du miel (sido) pour le roi'ils devaient également le lui apporter à la cour ils allèrent dans la brousseet emplirent chacun un grand pot de miel très parfumé mais katere ne puts'empêcher de gofiter au miel qu'il venait de récolter ille trouva si bonqu'hie gofita encore, et qu'il recommença jusqu'à ce qu'il ne reste presqueplus rien dans le pot alors katere racla ce qui restait de miel au fond dupot, remplit celui-ci avec ses excréments et les recouvrit avec le peu de mielqu'il n'avait pas mangé on pouvait croire, effectivement, que le pot necontenait que du miel les deux compères se rendirent à la cour, porter leur offrande au roi lesouverain soupesa les deux pots et constata que celui de katere était beau coup plus lourd que celui de somba persuadé que la différence de poidssignifiait qu'un des pots contenait plus de miel que l'autre, le naba décidad'offrir le pot le plus lourd à son épouse favorite et le plus léger à sa secon de femme celle-ci, qui avait reçu le pot de somba, se régala, car le mielqu'il contenait était vraiment délicieux par contre, lorsque la favoriteplongea la main dans le pot de katere, elle ne tarda pas à se rendre comptequ'il était loin de ne contenir que du miel elle retira sa main et se précipitachez le roi pour lui montrer, preuves à l'appui, qu'on les avait trompés leroi la calma: «attends un peu, dit-il, c'est à moi maintenant de lui jouer unmauvais tour»les deux femmes préparèrent un repas pour récompenser de leur peineceux qui avaient été chercher le miel la seconde épouse, confectionnapour somba un plat savoureux, fait de farine fine, de sel, de viande et arro sé d'une sauce aux herbes la première épouse, qui s'était vu offrir le mielsouillé de katere, lui prépara une galette grossière en mélangeant de la fari ne de sorgho et de l'eau sale, sans ajouter ni sel, ni viande les plats furentdisposés de telle sorte que katere devait monter sur une sorte d'estrade etmanger en surplombant somba'on fit entrer les deux amis et chacun se vit désigner sa place kateregrimpa sur la plate forme et somba s'assit sur le sol katere prit sa galette, ygoûta et la trouva franchement mauvaise il regarda sous lui et s'aperçutque le plat de somba contenait de la viande et qu'il était arrosé d'une sauceappétissante il fit mine de laisser tomber par inadvertance un petit mor ceau de sa galette dans le plat de somba et il appela son ami: «somba! unmorceau de ma galette est tombé dans ton plat, tu veux bien me le rappor ter?» somba le lui tendit et katere trouva que ce petit morceau imprégnéde sauce était fort à son goût il ne put s'empêcher de laisser retomber uneautre boulette en visant le plat de somba de telle sorte qu'elle y tombe ka tere, à nouveau, réclama: «somba! un morceau de ma galette est tombédans ton plat je voudrais que tu me le rendes» a nouveau, somba le luitendit mais il ajouta d'un ton sec: «cela suffit maintenant garde ton platlà-haut je ne vais quand même pas me déranger comme cela indé finiment!» et katere, la mort dans l'âme, dut se résigner à manger cettegalette infecte, tout en voyant somba se régaler juste au-dessous de lui'le lendemain matin, le roi leur annonça qu'il voulait les rétribuer pourleur récolte de miel les troupeaux du roi paissaient tout près de là lesbergers avaient passé une ficelle autour du cou d'un taurillon et une cordeplus grosse autour de celui d'une chèvre les deux licous aboutissaientsur la place où se tenaient le roi et les deux compères, mais, placés où ilsétaient, ceux-ci ne pouvaient pas savoir à quel animal était reliée chaque corde le roi leur dit: «que chacun prenne une corde et fasse sortir unanimal du troupeau ce sera un taurillon ou bien une chèvre» kateredevança somba: «je suis le plus fort », dit-il, en empoignant la plus grossedes deux cordes, «je choisis celle-ci » il ramena la chèvre alors que le jeunetaureau échut à somba katere, amèrement déçu, protesta auprès du roi:«le partage n'est pas équitable ce n'est pas juste! » le roi le calma: «cen'est pas moi qui aie choisi tu avais le choix entre deux cordes mais soit,je veux bien que vous recommenciez demain il se pourrait que le sort endécide autrement» katere s'estima satisfait il rendit sa chèvre et sombadut également redonner son taureau'le lendemain, le roi donna l'ordre qu'on intervertisse les licous: la chè vre était attachée avec la ficelle, le jeune taureau avec l'autre corde, et ilétait toujours impossible de savoir à quel animal menait chaque corde leroi redonna le choix aux deux amis: « choisissez chacun une bête» katerese précipita encore: «hier, le sort m'a été défavorable; c'est moi qui doittirer le premier aujourd'hui» il s'empara de la plus fine des deux cordes,espérant que le petit taureau y serait toujours attaché hélas, ce fut de nou veau la chèvre qu'il ramena comme la veille, somba reçut le taurillon ka tere allait recommencer à protester, mais le roi l'interrompit: «personned'autre que toi n'a choisi maintenant, de l'air! »les deux compagnons s'en retournèrent chez eux l'un tirait sa chèvre,l'autre son taureau en chemin, katere s'arrêta: «ma chèvre boîte, dit-il,elle a mal à une patte je vais la lui couper» somba lui fit remarquer que lachèvre marcherait encore plus difficilement sur trois pattes, mais kateres'obstina, amputa sa chèvre et se régala d'un délicieux gigot il ne s'écoulapas longtemps avant qu'il s'arrête de nouveau: «ma chèvre est vraimenttrop malade, je dois lui couper une deuxième patte» il amputa donc sachèvre une nouvelle fois si bien qu'il finit par la manger toute entière,morceau par morceau bientôt, il ne resta plus que le songare (foie) de sabête katere avait ainsi dévoré toute sa chèvre sans rien partager avec som ba'katere prit alors ce dernier petit morceau et le tendit à somba en lui di sant: «vois! je te fais un cadeau! j'espère que tu aimeras ça!» somba leremercia, mais se dit en lui-même: « ceci risque de nous valoir des dispu tes'je préfère ne pas le manger pour l'instant, il est peut-être plus prudentde le garder pour le cas où j'aurais à le lui rendre» il coinça le foie derrièreson oreille il ne s'était pas écoulé bien longtemps que déjà katere le rappe lait: «je t'ai donné le foie de ma chèvre, ne l'oublie pas!» somba retira lefoie de derrière son oreille et le tendit à katere: «non, je ne l'oublie pas,du reste, tu vois, je l'ai toujours» katere lui suggéra avec insistance:« mais, mange-le donc, je plaisantais!» somba remit le foie derrière sonoreille quelques instants plus tard, katere revenait à la charge: «tu as là un bien beau taurillon et ne t'ai-je pas donné le foie de ma chèvre? »somba reprit le foie et le lui tendit: «th m'as effectivement donné le foieque voici mais, si tu as faim, n'hésite pas à le reprendre quant à moi, jemanque d'appétit» katere se récria: «mais non, voyons, je ne faisais queplaisanter mais tu devrais le manger avant qu'il ne s'abîme» somba n'enfit rien, il recala le foie derrière son oreille'entre-temps, somba s'était mis à réfléchir: «les choses risquent de secorser, car cette nuit, katere va essayer de s'enfuir avec mon petit bœuf'que puis-je faire? il faudrait pourtant que je l'éloigne» s'adressant à ka tere, il dit à haute voix: «je vais te faire une confidence, katere j'en ai as sez de tirer mon taurillon derrière moi je voudrais le tuer si tu en profitaispour retourner sur tes pas et allumer un bon feu? nous pourrions le fairecuire et nous préparer un bon repas » katere ne se fit pas dire deux fois:«j'y cours! » et il se précipita ventre à terre'profitant de son absence, somba tua le jeune taureau, le dépeça et le dé coupa il ne garda que la queue et enveloppa les bons morceaux de viandedans la peau puis il camoufla la peau et son contenu dans une cavité enhaut du tronc du baobab au pied duquel il s'était installé il planta la queuedu taureau dans le sol, enfonçant la partie sanguinolente dans la terre desorte que la touffe de poils se balance en l'air quand katere fut de nou veau en vue, somba lui cria: «katere, katere, viens vite! la terre nousmange notre taurillon elle l'a déjà englouti jusqu'à la queue» katere seprécipita il empoigna la queue et s'efforça d'extraire l'animal qui semblaitavoir été dévoré par le sol il se retrouva cependant pantois ne tenant entreses mains qu'un morceau de queue dont l'extrémité était déchiquetée'somba le regarda: «th n'as pu sauver que la queue il ne nous resterabientôt plus rien de la bête si tu ne te mets pas très vite à creuser» mais ka tere préféra manger la queue sans plus attendre ilia grignota et en suça lesos consciencieusement avant de commencer à creuser'mais ses efforts restèrent vains somba répétait: «tu as perdu beaucouptrop de temps en mangeant cette queue» katere le rabroua: «de toutefaçon, maintenant, il est trop tard! »somba attendit quelques minutes et se mit à rire: «je t'ai bien eu katere!moi aussi, je plaisantais, tout comme tu l'avais fait avec le foie de la chè vre la terre n'a pas dévoré le taurillon! il est là-haut, dans un trou du bao bab » katere leva la tête et vit les traces de sang le long du tronc il se ren dit à l'évidence: «oui, ça me paraît être ça mais comment pourrai-je l'at teindre? je ne pourrai jamais grimper là-haut! » somba lui exposa sonplan: «jete ferai la courte échelle et tu pourras te hisser à sa hauteur» ka tere accepta: «d'accord mais, fais attention de ne pas me laissertomber » somba répondit: «essayons toujours » il souleva katere, s'arc bouta et poussa encore mais soudain, alors que katere était presque à la hauteur du trou, c'est-à-dire à une bonne distance du sol, somba se déro ba, comme par inadvertance katere, privé de soutien, s'effondra il atter rit sur le postérieur et demeura ainsi sans vie sur le sol il n'était pourtantpas mort il revint à lui au bout quelques instants et se traîna péniblement àtravers les buissons il survécut, mais garda de sa chute une démarche«chaloupée» somba, lui, avait pu garder son jeune taureau pour lui toutseul
Somba et katere
Somba et katere se virent chargés de récolter du miel (sido) pour le roi. Le pot de somba  décidad'offrir le pot le plus lourd à son épouse favorite. La favoriteplongea la main dans le pot de katee, elle retira sa main and se précipitachez le roo. Le roi pour lui montrer, preuves à l'appui, leroi la calma.
Abaga (la panthère) venait d'avoir des petits elle s'était absentée pouraller chercher des herbes dans la brousse pendant son absence, norogo (lecoq), qui, à l'époque, n'était pas un animal domestique, creva les yeux detous les bébés panthères son crime commis, norogo s'enfuit a son retour, a baga trouva ses enfants morts elle eut beau chercher, elle ne décelaaucune trace du coupable'abaga courait partout, égarée par la douleur elle recontra somba: «tupourrais m'aider pendant que j'étais partie, quelqu'un est venu et a arraché les yeux de mes petites panthères connais-tu un moyen pour que jepuisse retrouver l'assassin?» somba réfléchit un court instant: «bon, cen'est pas si difficile», dit-il enfin «imaginons que tu décides d'organiserune fête sacrificielle et que tu y convies tous les animaux tous devrontfranchir ton seuil et tu pourras très vite reconnaître le coupable veille seulement à ce que tous les animaux, depuis la plus grande antilope jusqu'auplus petit coq, soient bien invités à ta fête tu t'installeras sur le seuil de tamaison et tu surveilleras attentivement ce qui se passe tu pourras facilement remarquer quels seront les absents» abaga le remercia: «c'est bien'je suis contente que tu acceptes de m'aider je te charge de les inviter tous,depuis la plus grande antilope jusqu'au plus petit norogo» somba accepta: «c'est bon, je commence tout de suite»somba annonça, dans tout le pays, que tous les animaux, depuis la plusgrande antilope jusqu'au plus petit norogo, étaient conviés chez abaga etdevaient se rendre chez elle à l'occasion de la grande fête sacrificielle, norogo entendit la nouvelle et elle lui causa une grande inquiétude: «comment pourrais-je bien me sortir de cette histoire? si je n'y pas, cela se saura» il réfléchit encore et se dit: «je vais en parler à somba et je lui demanderai conseil» norogo se rendit chez somba: «somba, je dois te dire quec'est moi qui ai crevé les yeux des petites panthères et maintenant, nousvoilà invités à cette fête! pourrais-tu m'aider pour que je ne sois pas découvert? » somba posa ses conditions: «jet aiderai si tu me payes» norogoaccepta le marché'55quelques jours plus tard, a baga interrogea somba: «alors, as-tu transmis l'invitation à tous les animaux pourrons-nous découvrir qui a crevé lesyeux de mes petits?» somba hocha la tête: « je les ai tous invités surveillenorogo et sa famille ils seront derrière moi tu peux me faire confiance, lecoupable est parmi eux» abaga se déclara satisfaite le jour de la fête arriva et norogo vint trouver somba: «tu n'as pas oublié ce que tu m'avaispromis, n'est-ce-pas?» somba répondit: «je tiendrai parole trouve-toiun panier où tu puisses te nicher et que je puisse discrètement accrocherdans mon dos» norogo se mit aussitôt à la recherche de cette corbeille'le jour de la fête était donc arrivé les grandes antilopes franchirent enpremier le seuil d'abaga l'hôte et ses invitées se saluèrent mutuellement,puis les grandes antilopes dirent: «nous espérons que ta fête te satisferapleinement» a baga les remercia: «cela va déjà très bien, mais où est doncnorogo? » les antilopes se retournèrent: « il doit être resté en arrière» répondirent elles; et elles entrèrent dans la maison abaga demandait à tousles animaux qui franchissaient son seuil s'ils avaient vu norogo tous ré pondaient que norogo était plus loin derrière'somba se présenta à la porte d'abaga il portait, accrochée à ses épau les, une petite hotte dans laquelle norogo se cachait celui-ci n'avait cesséde lui répéter: «tu te souviens de ce dont nous avions convenu je t'offri rai ce que tu voudras, serait-ce un éléphant, mais je t'en prie, aide-moi!»« c'est d'accord!» avait répondu somba mais norogo insistait: « si aba ga ne me fait pas de mal, je te donnerai tout ce que tu voudras » les voicidonc devant abaga somba la salua, mais celle-ci le pressa de questions:« où est donc norogo? tu m'avais pourtant dit qu'il serait juste derrièretoi!» somba resta très calme: «il est en effet tout juste derrière moi maisarrête donc plutôt cette antilope aux belles cornes qui nous suit c'est lepère de norogo si tu le tues, tu tiendras ta vengeance» en fait, cela faisaitdéjà longtemps que cette antilope refusait de s'acquitter d'une dette qu'elleavait contractée envers somba celui-ci avait beau faire, l'antilope refusaitde le rembourser a baga se fia pourtant à ce que lui disait somba elle lais sa s'approcher l'antilope aux longues cornes, et celle-ci la salua joviale ment: «bonjour, ta fête te plaît?» a baga était prête à bondir: « oui, toutà fait mais, dis-moi, où est ton fils norogo?» l'antilope s'étonna: «jen'ai rien à voir avec ce norogo, il n'est pas mon fils, j'ignore même qui ilest! » abaga vit rouge: « je te tiens, assassin!» elle sauta à la gorge del'antilope à longues cornes et la tua'quand somba repartit avec norogo, celui-ci commença s'agiter:« laisse-moi sortir de cette corbeille, je veux rentrer chez moi pour y prépa rer tes cadeaux» somba le laissa partir norogo s'enfuit dans la broussejusque dans son village et ne donna plus aucun signe de vie à somba celui ci avait été bel et bien berné depuis ce jour, on ne fait plus confiance aux poules et on les enfermedans des corbeilles
Somba et norogo
Abaga (la panthère) venait d'avoir des petits. Elle s'était absentée pouraller chercher des herbes dans la brousse pendant son absence. Abaga courait partout, égarée par la douleur, elle recontra somba. Abagas: 'tupourrais m'aider pendant que j'étais partie, quelqu'un est venu et a arraché les yeux de mes petites panthères. connais-tu un moyen pour que jepuisse retrouver l'assassin?»
Le vol de viande de kinkirsi s'était fait construire une resserre vraiment immense et y avaitemmagasiné de la viande séchée somba vint à l'apprendre il s'était glissédans la maison et n'avait pas tardé à s'apercevoir qu'elle regorgeait denourriture il en préleva un peu pour le ramener à l'extérieur etrecommença ce manège plusieurs fois, repartant toujours avec un peu deviande quand il en eut amassé un plein chargement, il transporta le toutjusque chez lui il revint le lendemain ainsi que les jours suivants: l'abondance régnait dans sa maison katere (le chacal) habitait juste en face dechez somba un jour que madame katere avait laissé le feu s'éteindre, ellese rendit chez sa voisine pour lui demander de rallumer un brandon à sonfoyer en entrant, elle remarqua une grosse marmite qui mijotait sur le feu'au fume~ qui s'échappait du couvercle, le flair de madame katere sut aussitôt que quelque chose de bon était en train de cuire elle remarqua aussique la famille de somba allait bientôt passer à table elle s'éloigna quelques pas et éteignit son brandon elle frappa de nouveau à la porte de somba: «mon feu vient de s'éteindre, dit-elle pourriez-vous me laisser rallumer mon tison?» elle s'approcha du feu et repartit dès qu'elle fut dehors,elle fit en sorte d'éteindre la flamme à nouveau elle revint chez sombaprétextant que le vent avait éteint son tison en chemin le manège se répétaplusieurs fois et somba n'eut bientôt plus de doute sur la cause des allées etvenues de madame katere: celle-ci était visiblement intéressée par le contenu de la marmite il rappela donc sa voisine et lui proposa de goûter unmorceau de viande qu'il sortit du chaudron madame katere ne se fit pasprier elle ne mangea pas tout, mais en garda un peu qu'elle ramena chezelle avec son tison enfin rallumé'son mari, katere, gisait là, somnolant à même le sol quand elle rentra,il marmonna: «tu es restée partie longtemps» madame katere le tança ences termes: «c'est bien possible que je sois restée longtemps absente maisau moins, je ramène une bonne nouvelle ce somba est un si bon mari! envoilà un qui ramène de la viande chez lui moi, je n'ai qu'un imbécile demari eh oui! il y a de la viande chez les voisins! » katere grogna quec'était faux madame katere lui répartit de plus belle: «si, c'est vrai! ilsviennent même de m'en donner un morceau» elle tendit à son mari labouchée qu'elle lui avait laissée de côté ilia mangea: «ma foi, c'est biende la viande séchée» grommela-t-il a peine l'avait-il avalée, qu'il se précipita chez somba'57arrivé chez son voisin, il lui lança: «alors comme ça, tu as de laviande? » somba opina du chef: «oui», dit-il, «j'ai beaucoup de viandechez moi mais elle ne m'appartient pas vraiment en fait, je l'ai volée»katere trouva l'occasion trop belle: «c'est extraordinaire! allons-yensemble! quand pouvons-nous y retourner? » somba essaya de le calmer:«demain, quand le jour sera blanc» (c'est-à-dire quand le soleil sera levé)katere, rongeant son frein, accepta d'attendre'il s'en retourna chez lui mais il ne put se résoudre à se coucher il prit ungrand morceau de tissu blanc et l'étala devant la fenêtre de somba il frappa à nouveau chez son voisin et cria pour le réveiller: «le soleil est déjàhaut! le jour est tout blanc! regarde dehors, somba! viens vite, allonschercher la viande séchée» somba jeta un coup d œil par la fenêtre: « il nefait pas jour du tout», dit-il à moitié endormi «c'est seulement un lingeblanc que quelqu'un a étendu là! retourne donc te coucher! je te dis quenous n'irons pas tant que le jour ne sera pas blanc» katere rentra chez luiet se jeta sur sa couche mais il ne·put y tenir longtemps et ne tarda pas à revenir à la charge, accompagné cette fois d'un de ses fils katere secouasomba: «nous voulons partir maintenant» somba consentit à se lever etles voilà partis tous les trois katere avait fait venir son fils pour l'aider àtransporter plus de viande quand ils furent arrivés devant la grande maison de kinkirsi, là où la viande séchée était entreposée, somba leur expliqua: «vous voyez les portes sont fermées pour les ouvrir, il faut crierkourie-kourie (ce qui signifie ouvre-toi) surtout, n'oubliez pas cette formule» il cria: «kourie-kourie» et les portes de l'entrepôt s'ouvrirent'somba et katere y pénétrèrent, le fils de ce dernier resta à l'extérieur'somba jeta quelques morceaux de viande dans sa besace et dit: «je m'envais» mais katere s'obstina: « je veux en prendre encore ce n'est pastous les jours qu'on peut profiter d'une telle aubaine je préparerai monpaquet plus tard et je rentrerai avec mon fils» samba n'essaya pas de leraisonner: «comme tu veux», dit-il et il de dépêcha de sortir du hangar'une fois dehors, il cria: «kourkib-kourkib (ce qui signifie ferme-toi) aces mots, les portes se fermèrent et somba s'en retourna au village'katere continuait à se goinfrer dans l'obscurité quand il voulut ressor tir, il se trouva désemparé: «somba m'a pourtant bien donné le mot depasse pour que les portes s'ouvrent mais je l'ai oublié! » katere eut beauchercher, il ne parvint pas à s'en souvenir, il appela donc son fils qui étaitresté à l'extérieur: «cours au village», lui dit-il, «et demande à sombaquel est le mot qui ouvre les portes» le fils de katere partit en courant etarriva bientôt chez somba: «dis-moi, vénérable somba, quel est le motqui ouvre les portes de l'entrepôt? mon père ne s'en souvient plus» sombalui dit que la formule était «kourkib, kourkib» le fils de katere se dépê cha de retourner auprès de son père il lui cria: « somba m'a dit que tu de vais crier kourkib, kourkib» ka/ere s'empressa de hurler: «kourkib,kourkib» et les portes se fermèrent encore plus affolé, il répéta «kour kib, kourkib», mais les portes se fermaient toujours davantage'peu de temps après, kinkirsi vint inspecter son entrepôt, il se mit devantla porte et cria: «k ourie, k ° urie » aussitôt le hangar s'ouvrit kinkirsi re garda à l'intérieur et aperçut katere dans la pénombre: «je te tiens enfin,s'écria-t-il, vaurien, voleur; c'était toi qui pillais mes réserves de viande!»katere essaya de protester: «je ne suis pas un voleur, je passais juste par là» kinkirsi, l'interrompit: «et que faisais-tu donc là-dedans?» katerese mit à geindre: «c'est la faute de somba», disait-il pour s'excuser«c'est somba qui m'a fait entrer» kinkirsi resta perplexe: «et où est-il,ce somba?» demanda-t-il sèchement à katere et l'autre de se lamenter:« il est parti, il m'a laissé» alors kinkirsi se fâcha: «tant que je n'auraipas retrouvé ce somba, je m'en prendrai à toi» sur ce, il tua katere
Le vol de viande de somba et katere
Le vol de viande de kinkirsi s'était fait construire une resserre vraiment immense. Il en préleva un peu pour le ramener à l'extérieur plusieurs fois. Il transporta le toutjusque chez lui il revint le lendemain ainsi que les jours suivants. L'abondance régnait dans sa maison katere (le chacal)
Ouobogo (l'éléphant) passait ses journées à jouer au ouarre (le paddi desbammana et des kalla), jeu qui consistait à envoyer un palet dans des trousde terre un jour, somba vint à passer «bonjour, cher ouobogo -bonjour, cher somba, veux-tu jouer avec moi?» somba fit mine d'hésiter:« je ne sais pas jouer », dit-il, « mais je pourrais peut-être apprendre » enfait, il était très habile à ce jeu, mais sa réponse mit ouobogo en confiance'il dit à somba: «regarde bien, je vais te montrer» et il lui fit une démonstration'les deux amis se mirent à jouer ensemble, mais somba fit en sorte deperdre pour que ouobogo puisse gagner celui-ci était si content de sa victoire qu'il tomba à la renverse, riant à gorge déployée transporté de joie,il se renversa sur le dos et se mit à balancer ses pattes de droite et de gauche'somba le regardait il remarqua que quand ouobogo se balançait, sonanus s'ouvrait intrigué, somba se coula prestement dans cet orifice béant'lorsqu'il fut dans le ventre de ouobogo, il découpa plusieurs bons morceaux de lard et les ramena vite à l'extérieur ouobogo arrêta de se balanceret se remit debout mais somba avait eut le temps de camoufler les morceaux de lard dans les hautes herbes ils firent encore plusieurs parties deouarre ensemble a chaque fois, somba laissait ouobogo gagner et profitait du fait que, sous l'effet de la joie, celui-ci ouvrait son anus, pour s'yglisser de découper quelques bons morceaux dans le ventre de l'éléphant'quand les deux partenaires se séparèrent, somba alla ramasser le butinqu'il avait caché dans les fourrés et le ramena chez lui ceci valut à sombade pouvoir déguster un excellent repas du reste, il ne s'en tint pas là il re- 59tourna jouer tous les jours avec ouobogo en faisant bien attention de toujours le laisser gagner il put ainsi se procurer facilement des morceaux delard et de viande il laissait sa femme les préparer et menait de la sorte unevie fort agréable un jour, katere vint rendre visite à son ami somba'l'odeur qui montait de la marmite l'allécha: «il me semble qu'il y a làdedans de quoi se régaler», dit-il en humant l'air «quelle viande est-cedonc? » somba essaya de nier: «tu te trompes il n'y a pas de viande làdedans» katere se froissa et dit d'un air détaché: «si tu ne veux pas me dire ce que c'est, ça m'est égal! mais je te tuerai et je pourrai m'offrir un bonpetit déjeuner» somba se vit contraint de lever un coin du voile: «ecoute,katere, la seule chose que je puisse te dire, c'est que c'est délicieux je t'emmenerai avec moi demain et je te montrerai comment je m'y prends maistu dois me promettre que tu seras extrêmement prudent car la chose est loind'être sans danger» katere était prêt à tout: «d'accord, d'accord demain, je passerai te chercher de bonne heure»le lendemain matin, katere vint très tôt somba l'emmena à l'endroit oùouobogo avait l'habitude de jouer au ouarre comme ils s'approchaient,somba murmura à katere: «fais bien attention d'abord, il faut que nousperdions la partie ensuite, laisse-moi faire» katere, de plus en plus intrigué, opina quand ouobogo les vit venir, il les héla d'un ton joyeux: «ah,vous êtes deux aujourd'hui» somba le salua: «eh oui, j'ai emmené monami avec moi», dit-il en présentant katere «il se moque de moi parce queje lui ai dit que je perdais toujours il est persuadé qu'il saurait jouer bienmieux que moi» ouobogo était aux anges: «c'est parfait, dit-il, nous luimontrerons comment on joue et ensuite je jouerai seul contre vous deux»ouobogo fit une démonstration pour katere, puis les trois amis entamèrentla partie les deux compères laissèrent ouobogo remporter la victoire'celui-ci ne put contenir sa joie: « j'en sais plus que vous deux réunis!»disait-il il se roula par terre plus ravi que jamais en se tordant de rire'somba s'engouffra prestement dans l'anus de l'éléphant et katere le suivit a l'intérieur du ventre du mastodonte, somba tira son couteau ets'efforça de mettre katere en garde: «attention, katere! tu peux découperautant de lard et de viande que tu voudras veille seulement à ne surtoutpas toucher à cet organe que tu vois là-bas c'est le coeur a la moindreéraflure, ouobogo mourrait aussitôt il serrerait ses fesses et nous resterions prisonniers de son ventre sois très prudent! » katere lui promit toutce qu'il voulait mais somba insista: «fais très attention, sinon cela iratrès mal pour nous si tu le tues nous mourrons aussi, et adieu la bonnechair» katere s'impatientait: «ouais, ouais », grogna-t-il, « c'est bon, jeferai attention » ils se mirent alors à découper les morceaux qui leur plaisaient mais katere était si absorbé par ce qu'il faisait qu'il oublia très vitel'avertissement de somba le cœur de ouobogo, enrobé de graisse, lui pa- 60rut tellement appétissant qu'il prit son couteau et en découpa un morceau'a peine l'avait-il entamé que ouobogo mourait et resserrait son sphincter katere et somba étaient prisonniers du cadavre de ouabogo quelquesheures plus tard, un chasseur vint à passer dans la clairière où gisait ouobogo il se précipita au village: « il y a un éléphant mort là-bas », cria-t-il'tous les hommes se mirent en route, ils étaient très intrigués: « c'est toi quil'a tué?» demandaient-ils au chasseur celui-ci répondait qu'il avait trouvé l'éléphant mort alors, on s'étonna: «mais de quoi a-t-il bien pu mourir? » ils s'approchèrent de la dépouille de l'éléphant et commencèrent à ledépecer'somba les etendit il se tourna vers katere: «où veux-tu te cacher?chuchota-t-il» «dans le pourre (estomac)>> somba était excédé: «çà nem'étonne pas, c'est la cachette la plus confortable! » lui-même, prit leparti de se glisser dans la dyimpoï (la vésicule), car il s'était dit: «tous leschasseurs se débarrassent de la poche de fiel quand ils vident leur gibier»les chasseurs dépecèrent l'éléphant, firent sortir les viscères, isolèrent avecprécaution la vésicule et la jetèrent au loin en prenant garde que le fiel nesouille pas la viande'somba sortit de la vésicule, se lava soigneusement et retourna près deschasseurs il fit mine d'être surpris de les voir là: «bonjour », leur cria-t-il,«oh! un éléphant mort! c'est vous qui l'avez tué? » les chasseurs lui rendirent son salut: «non, nous l'avons trouvé ainsi» somba proposa sesservices: «si vous voulez savoir de quoi il est mort, je peux vous le dire facilement je sais interroger les oracles, celui de la terre, celui des cauris etcelui des calebasses il me serait très facile d'éclaircir ce mystère» leschasseurs étaient curieux: « oui, explique-nous ce qui s'est passé et, poursalaire, chacun de nous te donnera un morceau de la viande de l'éléphant»somba fit semblant de commencer ses incantations, d'interroger l'oracle dela terre, de lire les oracles des cauris et des calebasses il proclama: «cetéléphant a été tué par quelque chose qui lui est resté dans l'estomac bridezsoigneusement sa panse et déposez-la à côté du cadavre quand vous aurezfini de le dépecer, taillez-vous de solides gourdins et frappez sur cet estomac jusqu'à ce vous soyez certains d'avoir tué cette chose» les chasseursse mirent à l'ouvrage ils découpèrent l'animal, bridèrent sa panse et l'amenèrent quelques mètres plus loin où ils la déposèrent puis, ils se partagèrent la viande en parts égales enfin, chaque chasseur s'étant muni d'ungros bâton, ils se mirent tous à taper à tour de bras sur l'estomac de l'éléphant au bout de quelques minutes, somba leur fit signe d'arrêter il pritun morceau de lard et se pencha au-dessus de la panse de l'éléphant: «katere », sussura-t-il, «j'ai là un délicieux morceau de lard voudrais-tu lemanger? » la voix de katere émergea, défaillante: « je ne me sens pas trèsbien mais je te remercie je vais essayer de le manger» somba se redressa61et dit aux chasseurs: «la chose vit encore, continuez à frapper» et leschasseurs redoublèrent leurs coups quelques instants plus tard, somba lesinterrompit de nouveau: « ne veux-tu pas de ce lard succulent, cher katere? » un filet de voix lui répondit: «je pourrais peut-être en manger encore un peu» somba invita les chasseurs à reprendre leurs massues: « lachose vit toujours, frappez encore» ils continuèrent ainsi à taper surl'estomac jusqu'à ce que katere ne soit plus en état répondre lorsque somba lui proposait de la viande'somba dit enfin: «on peut maintenant ouvrir l'estomac de l'éléphant,mais restez très prudents» les chasseurs pratiquèrent une entaille katere,qui n'avait pas succombé à leurs coups, s'échappa au dernier moment'somba réclama son do aux chasseurs: «n'avais-je pas raison? » les chasseurs en convinrent et chacun d'eux préleva un bon morceau de viande surla part qui lui revenait pour le donner à somba celui-ci put rentrer chez luiles bras chargés de viande
Somba, katere et ouobogo
Ouobogo (l'éléphant) passait ses journées à jouer au ouarre (le paddi desbammana and des kalla) un jour. Somba fit en sorte deperdre pour que ouobgo puisse gagner celui-ci. S'omba tomba à la renverse, riant à gorge déployée transporté de joie,il se renversa sur le dos.
Somba se lia d'amitié avec ouobogo (l'éléphant) et avec yougoumde (lechameau) il cacha à chacun d'eux l'existence de son second compagnon, sibien que l'un comme l'autre était persuadé d'être le seul ami de somba'un jour, celui-ci fit part de ses projets à ouobogo: «nous pourrionsmettre un champ en culture et nous partager le travail th serais chargé dedéfricher, de retirer les arbres et les buissons moi, je sèmerais les graines»ouobogo accepta: «c'est d'accord nous devrions commencer» ils recherchèrent ensemble quel site conviendrait le mieux et, dès qu'ils l'eurenttrouvé, ouobogo se mit au travail il arracha les arbres, les buissons, lesmauvaises herbes il fit place nette et nettoya la parcelle de fond en comble'somba vint inspecter ce que son ami avait fait: «c'est très bien», dit-il«tu as fait du bon travail je m'y mettrai dès qu'il aura plu; je sèmerai lesgraines»quelques jours plus tard, il rendit visite à yougoumde: «nous pourrionsmettre un champ en culture et nous partager le travail j'ai déjà défriché ungrand morceau de terrain je l'ai débarrassé des arbres, des buissons et desmauvaises herbes th pourrais te charger de semer les graines cela seraitune répartition des tâches très équitable» yougoumde accepta avec en thousiasme quand il vit le champ, il dit à somba: «tu as vraiment biennettoyé le terrain il ne me reste qu'à l'ensemencer dès qu'il aura plu, jeme mettrai à l'ouvrage» yougoumde sema les graines et celles-ci ne tardè rent pas à germer quelque temps plus tard, somba demanda à ouobogode retirer les mauvaises herbes quand le moment de la récolte fut venu, somba alla trouver ouobogo:«tu devrais retourner voir ce qu'il advient de notre champ cela fait déjàplusieurs fois que j'aperçois un animal qui paraît vouloir se l'approprier ilme semble que c'est une sorte de géant, bien plus grand que toi quand tuviendras, munis-toi d'un gros bâton par précaution je n'ai jamais vu l'ani mal lui-même, je n'ai vu que sa konde (guitare) mais elle me paraît si lour de que je ne crois pas que tu pourrais la soulever n'oublie pas, quand tuiras au champ, de penser à prendre un solide gourdin, car cette bête est sft rement beaucoup plus grande et beaucoup plus forte que toi» ouobogoécouta attentivement: « c'est bon», dit-il, «je me débrouillerai j'irai auchamp, demain matin très tôt»somba fila sans plus attendre chez son autre ami: «yougoumde», dit-ilaffolé, «j'ai bien peur que nos efforts aient été vains notre récolte va pro fiter à un autre tous les matins, j'aperçois un animal gigantesque qui rôdeautour de notre champ auprès de lui, tu as l'air aussi petit qu'une termite'il a toujours une massue avec lui et il la tient entre deux doigts j'ai peur delui rien qu'en le voyant je crains qu'il n'ait l'intention de nous dérober lefruit de notre labeur tu ne voudrais pas voir à quoi il ressemble? » you goumde prit un air brave: «si», dit-il, «j'irai voir de quoi il a l'air dès de main matin» somba ajouta: «oui, mais viens très tôt couche-toi du côtédu soleil et je t'appellerai quand je verrai la bête venir» yougoumdeacquiesça: «c'est d'accord, j'y serai dès l'aube»le lendemain matin, yougoumde fut ponctuel peu avant, somba s'étaitprécipité chez ouobogo: «viens vite, je vais te montrer l'intrus qui a unekonde» ouobogo suivit somba avant d'arriver en vue du champ, il pritun tronc d'arbre pour s'en faire une grosse massue ils s'approchèrent duchamp yougoumde avait eu le temps d'arriver par un autre chemin onn'apercevait que son cou et sa bosse (ce qui, d'après les mossi, ressemble às'y méprendre à une konde) somba chuchota à ouobogo: «regarde! re garde! n'est-ce pas une énorme konde? » ouobogo regarda dans la direc tion que somba lui indiquait et hocha la tête: «oui, c'est bien une guitaregéante» somba renchérit: «tu imagines la taille de celui qui peut jouerd'un instrument pareil j'ai peur! j'ai peur! vite, fuyons avant qu'il necommence à nous chercher querelle débarrasse-toi de ta massue et fuyons'ta vie aussi est en danger» somba détala la peur gagna ouobogo il lais sa tomber sa massue et s'enfuit à toutes jambes'somba ne tarda pas à revenir sur ses pas i1 se glissa à côté de yougoum de et lui dit à l'oreille: «yougoumde, yougoumde, viens vite! la bête estpar là! elle a posé sa massue là-bas j'ai si peur! mais viens! viens voir partoi-même» yougoumde se leva prestement: «oui, je veux voir» somba leconduisit à l'endroit où ouobogo avait laissé tomber le tronc d'arbre quiaurrait dû lui servir de gourdin «tu crois pouvoir affronter une bête qui peut manier une telle arme? » yougoumde sentit son courage vaciller:«non», dit-il, «je ne crois pas que j'y arriverai» somba fit mine d'insis ter: «mais tu pourrais au moins essayer attends, je vais l'appeler et tupourras le combattre nous ne pouvons quand même pas nous résigner ain si! » somba esquissa un pas, mais yougoumde le retint: «laisse, laisse, jepréfère encore abandonner le champ! » et il s'enfuit ventre à terre'une fois débarrassé de ses deux amis, somba réfléchit: «maintenant,j'ai ce champ pour moi tout seul il me faudrait quelqu'un pour se chargerde la moisson il se rendit chez ouidi pelogo (l'antilope koba): «si tu veuxbien moissonner mon champ», lui dit-il, «je te paierai un bon salaire»mais ouidi pelogo avait bien vu comment somba s'était conduit avec ouo bogo et yougoumde elle refusa fermement: «merci bien, je sais quelle estta rouerie adresse-toi à quelqu'un d'autre» alors somba alla trouver lesouamsi (les singes, singulier ouamba): «si vous voulez moissonner monblé et si vous engrangez la récolte, je vous paierai largement» les ouamsiacceptèrent son offre'somba les mena au champ et leur dit: «commencez à moissonner, jevais préparer les silos» les ouamsi se mirent à l'œuvre et somba rentrachez lui il prit le couvercle de chaque silo et le déposa par terre sous cha que couvercle, il cacha trois chiens les ouamsi eurent bientôt fini de mois sonner ils amenèrent le grain et remplirent les greniers quand ils eurentfini, somba leur dit: «il ne vous reste plus qu'à remettre les couvercle surles silos et je vous donnerai votre salaire» les ouamsi prirent donc lescouvercles mais les chiens jaillirent de leur cachette et dispersèrent les ou amsi qui, effrayés, ne songeaient plus à réclamer leur dû c'est ainsi quesomba gagna son pain sans même avoir eu à mettre la main à la pâte
Somba, ouobogo et yougoumde
Somba se lia d'amitié avec ouobogo (l'éléphant) et avec yougoumde (lechameau) il cacha à chacun d'eux l'existence of son second compagnon. celui-ci fit part of ses projets à ouObogo: 'nous pourrionsmettre un champ en culture and nous partager le travail'
Au début, somba et katere s'entendaient très bien ils élevaient ensemble des chèvres, des moutons et des poules et leur entreprise prospérait mais un jour, katere prit somba à partie: «ecoute, somba je ne veux plus de toi pour associé tu es beaucoup trop faible je suis obligé de faire toutes les corvées pénibles bien plus, tu ne travailles pas du tout et tu me fais tout faire, même quand cela ne demande pas d'être fort tu n'es plus mon ami je veux m'en trouver un autre» somba le prit de haut: «comme tu veux mais j'ai peur que cela ne te porte malheur» katere haussa les épaules: «c'est ce que nous verrons» il courut chez baga (le chien): «dis-moi, cher petit chlen, je voudrais que nous devenions amis», lui dit-il «j'étais associé avec somba et nous avons déjà beaucoup de chèvres, de moutons et de poules mais je viens de rompre avec lui d'abord parce qu'il est paresseux et qu'il refuse toujours de travailler, mais aussi parce qu'il exige d'avoir la plus grosse part des bénéfices je ne veux plus avoir affaire à lui et je voudrais devenir ton ami, cher petit chien» baga accepta la proposition: «d'accord», lui dit-il, «nous pouvons essayer» dès que somba apprit que katere s'était lié avec baga, il se rendit chez celui-ci: « cher baga, je voudrais te donner un conseil d'ami j'ai entendu dire que tu t'étais associé avec katere je tenais à te dire que c'est quelqu'un de terriblement cupide de plus, du fait que tu es au service des hommes, il sera très dangereux pour toi de voler des chèvres, encore plus dangereux que pour n'importe qui dis-toi bien que si tes maîtres apprennent que tu voles leur bétail, ils seront impitoyables avec toi tu devras être très prudent mais ne dis pas à katere que je t'ai prévenu car il se méfierait de toi» baga le remercia pour ses conseils: « j'y veillerai» somba ajouta: « je voulais surtout te dire, que si un jour tu as faim, tu peux toujours t'adresser à moi, je connais l'emplacement d'une ruche où les abeilles font un miel excellent» baga fut très touché: «je te remercie, cher somba» peu de temps après, katere appela baga: «viens, allons choisir une chèvre que nous pourrons voler» ils se rendirent ensemble au village et katere donna à baga l'ordre suivant: «entre dans l'enclos et fais-nous sortir une chèvre» mais baga refusa: «tu n'y penses pas, cher katere! que dirait mon maître si je me mettais à voler des chèvres! je suis encore au service des hommes je ne peux pas faire cela! » katere se vit donc contraint de se dévouer: «c'est bon, j'irai moi-même» ce que baga confirma sans s'embarrasser de scrupules katere se glissa donc dans le village et ramena une chèvre puis il se retourna vers baga: «cours au moins chercher du feu, que nous puissions la faire rôtir! » mais baga secoua la tête: «comment veux-tu que j'aille chercher du feu? je n'ai pas de mains pour prendre les tisons! si je les attrapais dans ma gueule, je me brülerais que dirait mon maître si j'allais le voir avec la gueule brülée? » katere se résigna à nouveau: «c'est bon, rentrons chez nous avec la chèvre» somba les y attendait il connaissait une ruche où le miel était particulièrement bon: les abeilles s'étaient installées dans le tronc creux d'un vieil arbre tordu le tronc était tellement de guingois qu'il était impossible de se dégager lorsqu'on avait commis l'imprudence d'y introduire sa tête mais, à l'époque, somba avait encore une longue et belle queue il avait pu la glisser dans la ruche, et l'avait ressortie enduite de miel il était ensuite rentré dans sa tanière en se gardant bien de retirer le miel qui était collé sur sa queue son retour fut donc suivi de près par celui de katere et de baga qui revenaient avec leur chèvre katere se jeta sur sa litière, il avait l'air épuisé somba se leva et s'approcha de lui il déroula sa longue queue qui dégoulinait de miel sous le nez de katere: «sens voir, cher katere», dit-il katere flaire: « humm! ce miel est vraiment du meilleur! » il se mit alors à lécher le miel sur la queue de somba mais il était si gofilu, qu'il ne se contenta pas de lécher le miel petit à petit, il grignota toute la queue et c'est ainsi que, depuis, somba n'a plus qu'un tout petit bout de queue mais cela ne suffit pas à rassasier katere: «où as-tu trouvé ce miel, cher somba?» somba lui sourit: «je vous montrerai volontiers l'endroit le miel est dans le creux d'une branche tordue mais vous savez bien que je ne suis qu'un pauvre animal tout faible! si j'étais plus fort, je n'hésiterais pas à briser l'écorce vermoulue avec ma tête pour vous ramener tout le miel mais je n'ai malheureusement pu que glisser ma queue dans la fente et l'étirer aussi loin que possible je ne récolte en fait que très peu de miel à la fois et cela m'est tellement pénible! et dire qu'il te serait si facile, cher katere, toi qui es si fort, de tout ramener en une seule fois! » katere voulut s'y précipiter: «montre-moi donc seulement où est la ruche! » somba conduisit donc katere et baga à la branche tordue: «le miel est là-dedans» leur dit-il katere renifla: «c'est vrai, la branche semble en être remplie je vais faire éclater l'écorce à coups de tête» il enfourna sa tête dans la branche creuse, et poussé par une avidité forcenée, il s'y engouffra si bien qu'il parvint au-delà du coude que faisait la branche arrivé à cet point, il put tourner son cou à se le dévisser, tirer sur sa tête à se la décroncher, il ne parvint pas à se dégager la peur l'envahit il supplia: «baga, cours vite chez ma mère et demande-lui d'interroger l'oracle de la terre pour savoir comment je pourrais me sortir de cet étau va vite! » somba arrêta baga il lui glissa à l'oreille: «demande donc à katere ce que tu auras en échange demandelui la chèvre que vous avez volée ensemble» baga cria à katere: «me laisseras-tu, pour me remercier, la chèvre que nous avons volée? » katere était prêt à tout promettre: «cours donc chez ma mère! quant à la chèvre, tu peux en manger autant que tu veux, mais sors-moi de là! » baga et somba partirent en courant mais ils ne se rendirent pas chez la mère de katere ils se précipitèrent dans leur tanière pour manger la chèvre, laissant katere à son sort et katere tirait, tirait il parvint enfin à se dégager mais son amertume était grande après cet épisode, il avait encore moins envie d'être l'ami de baga que celui de somba
Somba, katere et baga
Au début, somba et katere s'entendaient très bien. Ils élevaient ensemble des chèvres, des moutons et des poules. Katere prit somb a:'je ne veux plus de toi pour associé tu es beaucoup trop faible' Baga accepta la proposition: 'd'accord, nous pouvons essayer'
Un jour, ouego naba (le roi de la brousse, c'est-à-dire le lion, dont levrai nom est dyiguimde) édicta une loi: «plus aucun animal ne devra à66l'avenir manger de siba (une sorte de vigne sauvage) moi seul en aurai ledroit! » somba avait été informé de cet ordre, mais il était décidé à n'enfaire qu'à sa tête: «les autres feront ce qu'ils veulent moi, je n'en tiendraipas compte et je continuerai à manger de la siba! »un jour, dans la forêt, somba s'amusait à empoigner des lianes et desbranches qu'il tirait violemment vers le sol quand il les relâchait, elles remontaient en sifflant et cela provoquait un joli vacarme on aurait cru entendre de grands coups de fouet ouego naba passait par là il entendit ceremue-ménage inquiet, il se précipita vers l'endroit d'où le bruit venait ilaperçut somba et l'interrogea: «que se passe-t-il donc? » somba le saluaavec déférence: «quelle chance pour moi de te voir, ô ouego naba! toiseul peux me sauver la vie tu viens d'entendre les premières rafales bientôt, une terrible tempête va se déchaîner elle raflera tous les animaux'l'éléphant lui-même sera balayé comme une vulgaire feuille de grâce,attache-moi solidement à un arbre» mais quand ouego naba eut entenducela, il refusa tout net: «pas question c'est moi qui doit être sauvé etc'est toi qui vas m'attacher solidement à un arbre» somba s'inclina:«comme tu voudras» et somba attacha le puissant ouego naba à un arbre le dernier nœud achevé, il tourna les talons, et partit se gaver de sibasans plus se soucier du roi de la brousse'ouego naba resta ainsi longtemps étendu sur le sol, incapable de bouger'mais finalement, les petites termites blanches vinrent à passer et purentronger ses liens il se débarrassa de ses entraves et retrouva la liberté'quelque temps plus tard, ouego naba fit savoir qu'il voulait organiserune grande fête où l'on procèderait à de nombreux sacrifices la présencede tous les animaux était requise lors de la célébration de la cérémonie'quand somba apprit la nouvelle, il alla trouver kango (la pintade): « jeviens d'apprendre quelque chose de très important prête-moi ton habit,que je l'essaie» kango confia son beau costume à somba celui-ci courutensuite chez bourouogo (la grue couronnée) ilia salua et lui dit: « s'il teplait, prête-moi ton beau chapeau j'ai appris une grande nouvelle je doisme rendre à une invitation et il faut que je sois bien habillé l'aimerais tantporter cet élégant plumet» bourouogo accepta de le lui prêter'quand vint le jour de la fête, somba enfila l'habit de plumes de kango etse mit le chapeau empanaché de bourouogo personne n'aurait pu lereconnaître sous ce déguisement il se rendit ainsi vêtu à la cour du roi:«bonjour », dit-il en se prosternant le roi en eut le souffle coupé: « maisqui est-ce? » somba se fit humble: «je me suis permis de venir à ton anniversaire parce que tu avais invité tous les animaux» ouego naba n'encroyait pas ses yeux: «mais qui es-tu donc? » somba s'inclina respectueusement: «je suis le fils des termites» ouego naba était ravi: « c'est parfait, répondit-il ton père m'a libéré après que ce somba de malheur m'ait67attaché je suis heureux de t'accueillir tu seras mon invité d'honneur»aussitôt, ouego naba fit préparer une chambre pour somba dans les appartements de son épouse favorite il fit servir des boissons délicieuses'puis, sur son ordre, on sacrifia un bœuf et on apporta les mets plus délicats somba put ensuite se retirer il s'allongea sur le lit qu'on lui avait préparé et, comme il avait largement fait honneur au repas, il ne tarda pas às'endormir il avait caché dans sa besace quelques os abondamment garnisde viande la femme du roi finit par s'inquiéter de cette absence prolongée: « cet invité, le fils des termites, dort vraiment très longtemps peutêtre est-il malade? je vais voir ce qu'il a» conclut-elle l'épouse favoritepénétra donc dans la chambre où somba faisait la sieste pendant son sommeil, la coiffe emplumée de bourouogo était tombée par terre la femmeobserva la tête du dormeur: « c'est vraiment étonnant de voir à quel pointle fils de ces minuscules termites à de grandes oreilles il a des oreilles aussilongues que celles de somba il faut que j'en parle au roi» et elle courutvoir son mari'elle dit au roi: « l'invité que tu as fait installer chez moi n'est pas le filsdes termites c'est somba» le roi secoua la tête: «je ne te crois pas»mais la première épouse insista: «th n'as qu'à venir voir ses oreilles sonchapeau est tombé et on les voit très bien» le roi restait sceptique: «je nepeux pas y croire mais je vais quand même envoyer quelqu'un pour vérifier» le roi dépêcha son intendant celui-ci revint en disant: «j'ai bienregardé celui qui dort chez ta femme on le reconnaît facilement à ses oreilles il n'y a pas de doute, cet animal ressemble étrangement à somba»ouego naba se raidit, piqué au vif: «alors vous devez m'aider à tuer cechenapan qui, par deux fois déjà, a osé se jouer de moi» le roi rassemblases esclaves: «prenez des gourdins, entrez dans la chambre où il dort etfrappez-le à mort» il fit disposer des chiens autour de la maison et il donna l'ordre qu'on les lâche si somba parvenait à échapper aux esclaves lameute empêcherait l'imposteur de fuir et le dévorerait à coup sfir quandles esclaves entrèrent dans la chambre, ils se mirent à frapper de toutesleurs forces mais somba les avait entendu venir il avait déjà prit son sac,et il sauta par la fenêtre, par dessus la tête des esclaves, dès qu'il les vit entrer'une fois dehors, il eut à affronter les chiens somba lança un os au premier des molosses qui était sur le point de se jeter sur lui aussitôt, la bêtefit demi-tour, attrapa l'os au vol et se mit à ronger somba parvint à les tenir tous à distance, en détournant leur attention grâce aux os qu'il avaitgardés dans sa besace a la fin, il ne restait plus qu'un vieux chien particulièrement féroce il avait, jusqu'à présent, dédaigné tous les os et semblaitn'avoir d'autre idée en tête que d'attraper somba celui-ci avait encoredans son sac un os plein de viande ille garda derrière son dos, aussi long- 68temps que possible, de façon à exciter l'appétit du gros chien a la dernièreseconde, somba jeta l'os en direction du molosse celui-ci le happa puis letraîna à l'écart'mais somba n'eut pas le temps de prendre beaucoup d'avance sur sonpoursuivant quand il arriva au bord de la forêt où il espérait trouver sonsalut, le vieux chien était de nouveau à ses trousses somba essayait de sefaufiler à travers les taillis quand les mâchoires du chien se refermèrent sursa patte arrière somba éclata de rire: « ah! tu as cru mordre mon pied!mais ce n'est qu'un morceau de bois! » le chien lâcha prise et alla planterses dents dans une buche c'est ainsi que somba put s'échapper en riant
Somba et le roi de la brousse
Somba s'amusait à empoigner des lianes et desbranches qu'il tirait violemment vers le sol quand il les relâchait, elles remontaient en sifflant. On aurait cru entendre de grands coups de fouet ouego naba passait par là. Il entendit ceremue-ménage inquiet, il se précipita vers l'endroit d'où le bruit venait.
Somba s'était fait construire un sondo (métier à tisser), mais il lui restaitun problème à résoudre: «quel fil pourrais-je bien travailler? » ouobogovint apporter son gissiga (fil): «tisse avec ce fil» dit-il norogo apporta également son gissiga en disant: «tisse avec ce fil» ouobogo parut ensuite se désintéresser de la chose, mais norogo vint trouver somba: « laisse donc le fil de ouobogo pour l'instant et tisse plutôt le mien je suis trèsimpatient que mon tissu soit prêt alors dépêche-toi, mais dépêche-toidonc! » et norogo pressa ainsi somba durant toute une journée jusqu'à ceque celui-ci consente à ne s'occuper que de son fil'mais ouobogo vint bientôt réclamer son tissu: « alors, c'est prêt? »somba dut présenter ses excuses: « je n'ai pas encore eu le temps de le travailler! figure-toi que norogo est resté là toute une journée pour m'obligerà tisser son fil en premier il disait que tu pouvais bien attendre quepouvais-je faire? » ouobogo s'emporta violemment et hurla: « commentun volatile aussi insignifiant que ce norogo ose-t-il se comparer à ma puissance! ce norogo n'est qu'un impudent! » sur ce, ouobogo lâcha uneénorme bouse, tout en continuant à insulter norogo: « tant qu'il ne serapas capable de laisser derrière lui un aussi gros tas de fiente, ce misérablepetit poulet ne sera pas digne de se mesurer à moi! » et il tourna les talons'il ne se passa pas bien longtemps avant que norogo vint à son tour chezsomba celui-ci l'accueillit en ces termes: « ouobogo vient juste de partir'il a appris que tu avais dit qu'il pouvait bien attendre avec son fil il s'estmis en colère et t'a insulté en disant qu'à côté de lui, tu n'étais qu'un misérable poulet il a lâché ce tas d'excréments devant ma porte et a ajouté:(seul celui qui peut laisser derrière lui une aussi belle bouse est digne de semesurer à moi, mais ce misérable poulet, non!) »quand norogo entendit cela, il se précipita sur le tas de fumier, le piétinaet le picora il s'arracha une grande plume et la planta au beau milieu des69excréments il claironna sur un air de défi: «quand il reviendra, dis bien àouobogo que cette plume pourrait être de la taille d'un de mes cils il feraitbien de se demander qui est le plus grand de nous deux!» et il partit, lacrête en bataille quand ouobogo revint, somba se hâta de lui délivrer lemessage dont il était chargé: «norogo vient de partir il a piétiné tes excréments et y a planté cette plume en disant qu'il s'agissait d'un de ses cils ilveut que tu te demandes lequel de vous deux est le plus grand» ouobogoreleva le défi: « je me battrai avec cette maudite volaille devant tous les animaux réunis et vous pourrez tous voir lequel de nous deux est le plusgrand et le plus puissant le combat aura lieu tel jour, à tel endroit» leduel fut annoncé tous les grands animaux étaient invités mais norogo eninforma également tous les animaux qui volaient pour qu'ils soient ses témoins et assistent au combat'au jour dit, les premières à arriver sur les lieux du combat étaient lessimfu (ou singfu: les abeilles) elles s'annoncèrent aussitôt auprès de norogo celui-ci leur demanda de prendre place dans une calebasse et toutesles simfu s'y engouffrèrent vint ensuite kossemkonde (l'aigle aux piedsrouges) norogo lui confia la mission suivante: «quand le combat sera engagé, prends la calebasse dans tes serres et lâche-la sur la tête deouobogo» les deux partis se réunirent il était prévu que le duel se déroulerait en silence et que serait déclaré vaincu le parti dont les membres commenceraient les premiers à crier ou à s'enfuir ouobogo et norogo entamèrent le combat quelques instants plus tard, kossemkonde s'envola, tenantdans ses serres, la calebasse pleine d'abeilles'ilia laissa tomber de très haut lorqu'elle s'écrasa sur la tête d'ouobogo, les abeilles s'éparpillèrent les animaux essayèrent bien de les tenir àdistance en agitant les bras, mais katere se fit piquer et il détala en hurlant'a peine avait-il ainsi pris la fuite, que tous l'imitèrent, si bien que, finalement, le grand éléphant fut, lui aussi, contraint d'abandonner la partie'ce jour fut un jour des plus fastes pour les oiseaux une cigogne (appartenant au parti de norogo, bien sur) gobait les grenouilles les unes après lesautres et répétait entre chaque becquée: «oh, les combattants de norogosont bien bons, oui, vraiment très bons! » il va sans dire que les grenouilless'étaient, elles, rangées du côté du ouobogo
Le combat des animaux
Somba s'était fait construire un sondo (métier à tisser), mais il lui restaitun problème à résoudre: 'quel fil pourrais-je bien travailler? » ouobogovint apporter son gissiga (fil): 'tisse avec ce fil' norogo apporta également son Gissiga en disant: 'tissi avec ce fil'
Un jour que katere se promenait dans les bois, il tomba sur une marmitepleine de poissons c'était un énorme chaudron katere glissa le nez sous lecouvercle et renifla: « oui, ce sont bien des poissons», jubila-t-il il se mit àdanser de joie autour de la marmite, puis il se dit: «je vais la traîner à70l'écart pour pouvoir me régaler tranquille» au moment où il essayait desoulever la marmite pour l'emporter plus loin, surgit dyiguimde, le lion'dyiguimde avait bien vu que katere dansait de joie il lui demanda donc:«qu'est-ce qui te fait danser ainsi? » katere lui fit part de sa trouvaille:« dans cette grosse marmite, qui était déposée dans la clairière, il y a pleinde poissons! » dyiguimde voulut se rendre compte par lui-même: «montre voir» katere reposa la marmite sur le sol dyiguimde flaira son contenu et décréta: «ce n'est pas pour les enfants! c'est à moi de les manger!»dyiguimde ne perdit pas un instant, il se précipita sur le chaudron et se mità dévorer les poissons katere voyait son dîner lui échapper: «laisse-m'enquand même un peu» mais dyiguimde continua à manger et refusa de latête katere insistait: «s'il te plaît, laisse-m'en un peu» mais dyiguimdemangeait toujours et faisait non avec la tête il était déjà presque venu àbout de toute la marmite quand katere le supplia une dernière fois: «untout petit peu, laisse-m'en un peu» et dyiguimde de secouer la tête'katere se retrouva d'un bond derrière le dos de dyiguimde il lui arrachale lam (scrotum) et détala il s'enfuit ventre à terre en serrant le lalli dansses bras lorsqu'il fut parvenu à une bonne distance, il ralentit enfin sacourse il vit bientôt plusieurs pigeons perchés sur une branche il en visaun et se servit du lalli de dyiguimde comme d'une fronde il tua ainsi un pigeon qu'il put ramasser en bas de l'arbre, puis il continua sa route'tenant toujours le lam et le pigeon, il arriva enfin à une maison où vivaitune femme avec son fils elle possédait un immense troupeau de chèvres'katere offrit le pigeon à l'enfant quelques jours plus tard, il s'était fabriqué une guitare avec le lam et il alla chanter un petit air à la vieille femme:«pendere, pendere, pendere quand quelqu'un a volé le lam de dyiguimdeet s'en est servi pour tuer un pigeon; quand il a offert son pigeon au petitgarçon; on doit le récompenser largement! que me donneras-tu pour monpigeon?» et la vieille femme se sentit obligée de lui faire don d'une chèvre'mais le lendemain, katere revenait à la charge avec sa petite chanson:«pendere, pendere, pendere! quand quelqu'un a volé le lam de dyiguimdeet s'en est servir pour tuer un pigeon; quand il a offert son pigeon au petitgarçon; on doit le récompenser largement! que me donneras-tu pour monpigeon, la vieille?»celle-ci avait en fait très peur de celui qui avait réussi à arracher le lallidu roi de la brousse elle ne put faire autrement que de lui faire cadeaud'une seconde chèvre le troisième jour, katere vint encore réclamer sachèvre il revint ainsi, jour après jour, chanter son petit refrain en s'accom pagnant sur le lam qui lui servait de guitare a chaque fois, il parvenait àextorquer une chèvre, si bien qu'à la fin, il ne resta plus à la vieille femmequ'une seule bête, la plus grasse de troupeau la pauvre vieille s'assit avecl'enfant et ils se mirent à pleurer dyiguimde passait par là il vit leur détresse et leur demanda: « qu'avez-vous donc à pleurer ainsi? » la vieille selamenta: «hélas! un katere vient tous les jours nous voir il a volé le tamdu dyiguimde et s'en est servi pour tuer un pigeon qu'il nous a offert'maintenant, il joue de la guitare avec le tam du dyiguimde et, tous lesjours, il vient nous réclamer une chèvre comme prix de son pigeon il nousles a déjà presque toutes volées il nous menace je n'ai plus qu'une seulechèvre il va venir nous la prendre ce soir! nous sommes ruinés! »dyiguimde essaya de les consoler: «je veux vous aider a la tombée dujour, attachez-moi au piquet avec la chèvre si katere vient, vous ferezcomme si j'étais une chèvre et je le suivrai» ils firent comme ils avaient ditet, au crépuscule, la vieille femme attacha dyiguimde au piquet avec la der nière chèvre quand katere vint réclamer son da, il était accompagné desamba les deux compères s'étaient croisés en chemin et katere avait char gé samba de porter sa guitare le chacal entonna son refrain: «pendere,pendere, pendere quand quelqu'un a volé le tam du dyiguimde et s'en estservi pour tuer un pigeon; quand il a offert son pigeon au petit garçon, ondoit le récompenser largement! que me donneras-tu pour mon pigeon, lavieille? » la femme répondit: «vous êtes deux et il me reste justementdeux chèvres prenez-les! » elles les conduisit à l'endroit où la chèvre etdyiguimde étaient attachés quand katere les aperçut, dans l'obscurité, ildésigna dyiguimde: «c'est la plus grosse, je la prends tu auras l'autre,cher samba» il faut dire, qu'entre-temps, la nuit était tout à fait tombée'les deux compères repartirent donc en emmenant chacun une bête unorage éclata a la lueur d'un éclair, samba put voir que l'animal que tiraitson compagnon n'était autre que dyiguimde mais katere, lui, ne se dou tait de rien et était persuadé qu'une chèvre le suivait'samba l'interpella: «katere, jette un coup d'œil derrière toi quand il yaura un éclair» mais katere le rabroua: «au diable les éclairs! ce que jeveux, c'est ramener ma chèvre chez moi! » samba se dit alors: « ça pro met je vais essayer de rentrer chez moi avant que les choses ne secorsent! » il laissa passer quelques minutes: «j'ai très mal au ventre», dit il à katere, «conduis un peu ma chèvre, je vais retourner dans les bois»katere s'arrêta: « donne-moi la corde» samba la lui tendit, entra dans lesfourrés et courut se barricader dans sa maison katere aussi pressait le pascar il voulait ramener les deux chèvres chez lui dès qu'il fut arrivé, il appe la ses deux femmes: «faites venir les enfants et apportez-moi deux écuel les j'ai ramené deux chèvres, je veux les égorger et recueillir leur sang»les femmes lui obéirent katere empoigna dyiguimde par la crinière dansl'intention de lui trancher la gorge mais, à ce moment là, dyiguimde rugit'katere sursauta et reconnut avec horreur que ce qu'il avait pris pour unechèvre était en réalité un lion il fit un bond vers la porte et toute sa familleégalement voulut fuir mais il était déjà trop tard dyiguimde fondit sur les katere et les tua tous un par un le lion retourna ensuite voir la vieille avecles dépouilles des chacals: «j'ai tué katere et toute sa famille tu peux enprofiter pour vendre leur peau et leur chair tu pourras te rembourser detoutes les chèvres qu'ils t'avaient volées »
Katere et dyiguimde
Katere lui demanda donc: 'qu'est-ce qui te fait danser ainsi? » dyiguimde flaira son contenu et décréta: 'ce n'est pas pour les enfants! c'est à moi de les manger!' katere reposa la marmite sur le sol. dyigUimde voulut se rendre compte par lui-même:'montre voir'
Wouloumwoupou (la grosse guêpe noire qui vit dans des nids d'argile)dit un jour à pondere (le crapaud): « veux-tu m'accompagner chez mabelle-mère? nous y serons certainement très bien reçus! » pondere parutravi: « nous sommes en effet très amis j'aimerais beaucoup t'accompagner» ils se mirent en route dès leur arrivée, on leur prépara une chambre, puis on leur apporta des rafraîchissements ils purent s'asseoir et boiretranquillement pendant que les femmes du village leur préparaient de délicieuses sachabo (bouillies de farine)la belle-mère fit servir les sachabo et invita ses hôtes à les déguster'wouloumwoupou dit à pondere: «avant que tu ne commences à manger,tu dois aller te laver les mains» en trois bonds, pondere fut dehors et allase laver les mains mais quand il voulut revenir, ses mains étaient mouilléeset dès qu'il les posa par terre pour prendre appui dessus, le sable s'y colla'wouloumwoupou se retourna: «dans le village où vit ma belle-mère, lacoutume veut qu'on ne commence à manger que lorsqu'on a les mains parfaitement propres retourne te les laver» pondere ressortit, se relava lesmains mais le sable s'y recolla dès qu'il voulut revenir wouloumwoupouavait commencé à manger a chaque fois que pondere voulait passer à table, il restait des grains de sable sur ses mains et, invariablement, wouloumwoupou le renvoyait dehors tant et si bien qu'à la fin, celle-ci avaittout mangée et qu'il ne restait plus rien pour ce pauvre pondere les deuxamis rentrèrent ensemble dans leur village'quelques jours plus tard, pondere dit à wouloumwoupou: «je vais aller rendre visite à mon oncle veux-tu m'accompagner? nous serons sansdoute royalement reçus, nous boirons et nous mangerons certainement trèsbien» wouloumwoupou s'empressa d'accepter: «nous sommes effectivement très liés c'est dit, je t'accompagne! » ils partirent ensemble et arrivèrent au village où vivait l'oncle de pondere on leur servit à boire aussitôt et on les installa confortablement comme dans l'autre village, les femmes se mirent à préparer les sachabo quand ils furent servis, pondere dit:«maintenant, cher wouloumwoupou, tu dois aller te laver les mains etquand tu reviendras, n'oublie pas de déposer ton tambourin à l'entrée'chez nous, quelqu'un qui tambourine n'a pas le droit de venir à table»(par tambourin, il voulait désigner le bourdonnement très sourd que pro- 73duisait la guêpe en volant du reste, le nom de wouloumwoupou évoquephonétiquement ce vrombissement) la petite guêpe sortit donc se laver lesmains, mais, quand elle revint, elle ne put s'empêcher de continuer à« tambouriner» (de faire vrombir ses ailes) pondere s'écria: «ça ne va pas cela ne peut pas aller! tu ne peux venir manger que si tu poses ton tambourin! » wouloumwoupou ressortit penaude et pondere en profita pourmanger toutes les sachabo'les choses s'envenimèrent chacun traita l'autre de bâtard pondere disait: «dans ma famille, on met les enfants au monde de façon très élégante on pond des œufs d'où sortent des petites créatures avec des queueset les têtards se métamorphosent ensuite en vraies grenouilles» wouloumwoupou rétorquait: «chez moi, on se développe encore plus élégamment'on commence par construire une maison (la ruche) où on dépose les larves'puis on mure la maison lorsque les petites guêpes ont achevé leur transformation, elles sortent de leur maison nous sommes très raffinés! »ayant découvert à quel point ils étaient différents l'un de l'autre, il leur futimpossible de renouer leurs liens d'amitié
L'invitation des animaux
Wouloumwoupou (la grosse guêpe noire) vit dans des nids d'argile. P pondere fut dehors et allase laver les mains mais quand il voulut revenir, ses mains étaient mouilléeset dès qu'il les posa par terre pour prendre appui dessus, le sable s'y colla.
Kinkirsi avait une fille un jour, il déposa devant sa porte, un kinkirsilaare (ou encore saaga laare, ce qui correspond au sankalimakaba des mandé, à savoir un outil de pierre taillée selon la technique néolithique en fait,la légende populaire rapporte que les kinkirsi possèdent beaucoup de cespierres) kinkirsi s'adressa ensuite aux céréales: «je donnerai ma fille enmariage», leur annonça-t-il, «à celui qui aura pu casser cette pierre» autrefois, toutes les céréales avaient la forme d'une lance, c'est-à-dire queleurs grains formaient un épi, identique à celui du kassia (sanio en mandé)toutes les céréales s'avancèrent une à une et tentèrent de briser le kinkirsilaare la seul qui y parvint fut le petit kassia kinkirsi rentra donc chez lui,accompagné de kassia les deux autres céréales, le baninga (le kenenge desmandé) et le karaga (le njenekong des mandé), affligées, laissèrent pendreleur tête du reste, aujourd'hui encore, elles ont la tête qui penche sur le côté'en chemin, kassia et kinkirsi passèrent devant le champ de koumba (aubergines) le champ appartenait à kinkirsi kassia cueillit une aubergine:«ça se mange? » demanda-t-il et il voulut y goûter mais kinkirsi se fâcha:«depuis l'époque de mon arrière-grand-père, nous ne mangeons plus quedes aubergines dans la famille et nous interdisons aux étrangers d'en manger nous ne tolérons même pas qu'ils les cueillent non seulement, je t'interdis d'y goûter mais, en plus, je t'ordonne de reposer cette aubergine là74où tu l'as prise si tu refuses, tu n'auras pas ma fille et, en plus, tu devrasfaire amende honorable» kassia se sentit défaillir kinkirsi le menaça encore: «repose cette aubergine ou je te tue»somba était allongé dans l'herbe à quelques pas de là il ne perdit pas unmot de cette conversation il se glissa à côté de kassia et lui chuchota:«kinkirsi à tout prévu il ne veut pas te donner sa fille! il veut te tuer! maisje vais t'aider je vais m'accroupir et tu me siffleras comme si tu appelaiston chien» kassia le remercia tout bas'kassia se tourna alors vers kinkirsi: «attends que j'appelle mon chien»dit-il et il siffla somba accourut et kinkirsi, épouvanté, s'enfuit aussi vitequ'il le put
Kinkirsi et le céréales
Kinkirsi avait une fille un jour, il déposa devant sa porte, un kinkirsilaare (ou encore saaga laare, ce qui correspond au sankalimakaba des mandé) Le kinkirsia rentra donc chez lui,accompagné de kassia les deux autres céréales, le baninga (le kenenge desmandé) and le karaga.
Un homme était le père d'un jeune garçon il avait récolté beaucoup degrain et sa grange regorgeait de provisions lorsque la mauvaise saisoncommença, la famine s'abattit sur la région un matin, le père se penchavers son fils: «je pars chercher un peu de travail», lui dit-il «surveille lagrange pendant mon absence» et le père s'en fut'le jour d'après, un petit kinkirsi vint trouver le jeune garçon: «bonjour!» l'enfant était bien éléve: «bonjour» répondit-il kinkirsi ditalors: « ton père, qui est parti chercher du travail, te fait dire que tu doisme donner du grain» le petit obéit: «si c'est ce que mon père a dit, tupeux te servir» il ouvrit la porte de la grange, kinkirsi y entra et se jeta surle grain il mangea autant qu'il put et repartit en plus gros baluchon bourréde grain le lendemain, il revint et dit à nouveau au jeune garçon: « tonpère, qui est parti chercher du travail, m'envoie te dire de me laisser entrerdans la grange pour que je prenne un peu de grain» et le fils obéit encore:«si c'est ce que mon père a dit, viens » il conduisit kinkirsi à la grange etle fit entrer a l'intérieur, celui-ci se gava puis remplit de grain un petit panier, le mit sur son épaule et s'en fut'le lendemain, le père rentra chez lui: « bonjour» dit-il à son fils celuici parut très embarrassé: « bonjour» bougonna-t-il son père remarquaque quelque chose n'allait pas: «qu'y a-t-il?» l'enfant s'expliqua: «jesuis contrarié à cause d'un petit vaurien il était déjà venu, avant hier, disant qu'il venait de ta part et que je devais lui ouvrir la grange pour qu'il seserve je l'ai donc laissé faire hier, il est revenu il m'a répété que tul'avais envoyé et que je devais le laisser manger de notre grain je lui ai ouvert la porte, il s'est rempli le ventre, puis a chargé du grain dans un petitpanier qu'il a emporté avec lui» le père le consola: « je vais te dire, monpetit il s'agissait sans doute d'un kinkirsi s'il revient, laisse-le entrer dans75la grange comme si de rien n'était mais, quand il sera à l'intérieur, occupéà se goinfrer, referme la porte et ne le laisse pas ressortir attends mon retour! » le petit garçon sourit: «c'est bien, je le ferai» et le père repartitchercher du travail'le lendemain, kinkirsi était de retour: «bonjour» dit-il «bonjour» répondit le garçon: «ton père, qui est parti chercher du travail, m'envoie tevoir il te fait dire que tu dois ouvrir la grange pour que je puisse manger àma faim» l'enfant se montra aussi docile qu'à l'ordinaire: «si telle est lavolonté de mon père, je vais m'y conformer de ce pas» il alla ouvrir lagrange le kinkirsi y entra, mais, à peine avait-il franchi le seuil, qu'il seretrouva enfermé à l'intérieur'le père rentra chez lui il salua son fils, puis lui demanda s'il y avait dunouveau le garçon désigna la grange: «kinkirsi est enfermé là-dedans»le père se frotta les mains: «parfait», dit-il, «nous allons voir ça» ils allèrent à la grange et le père ouvrit la porte kinkirsi était là le père le considéra avec étonnement: «mais, il est tout petit! et tout maigre! il a une sigrosse tête et une si longue barbe!» kinkirsi prit une toute petite voix:« cela vient du fait que j'ai terriblement souffert de la faim ma tête a conservé sa taille, mais mon corps a rétréci à cause du manque de nourriture'si je pouvais manger à ma faim durant plusieurs jours, mon corps retrouverait sa taille normale je redeviendrais grand et fort et les gens seraientétonnés de voir comme je travaille bien» le père réfléchit: «ma foi, cen'est pas idiot! pourquoi pas? nous pourrions essayer» il passa donc unecorde autour de cou de kinkirsi et le conduisit à la ferme pour l'attacher'kinkirsi lui dit: «si vous voulez que j'engraisse bien, il faudra que vousm'attachiez dans un endroit moins exposé au soleil et quelque peu retiré»le père approuva: «on doit pouvoir te trouver ça» il l'attacha donc dansun coin sombre, et plusieurs fois par jour, il lui apporta de la bouillie et dela viande'un jour, katere vint à passer non loin de l'endroit où kinkirsi était attaché il flaira un os que celui-ci avait rongé katere s'approcha: «bonjour,mon vieux kinkirsi», dit-il, affable «que fais-tu dans ce coin à l'écart? »kinkirsi se mit à geindre: «hélas, les hommes m'ont attaché là pour quej'engraisse et maintenant, tous les jours, ils m'obligent à manger des poules, du mouton, du bœuf! et moi qui n'aime pas la viande! mais j'ai commencé et je dois continuer» poursuivit-il, l'air résigné katere fit mine decompatir: «je vais te faire une proposition, père kinkirsi je vais te détacher et tu me mettras ton collier je fais ça par amitié pour toi je te promets que je mangerai toute la viande qu'ils apporteront» mais kinkirsipréférait se faire prier: «laisse donc, c'est mon affaire et je ne voudraissurtout pas te contraindre à manger de la viande à contre-cœur tu n'imagines pas quelles quantités ils me font ingurgiter chaque jour! » katere se76fit un devoir de le rassurer: «père kinkirsi! je suis jeune et je serais ravi demettre mes jeunes forces à ta disposition si cela peut te décharger d'unecorvée!» les deux amis marchèrent, tout en devisant de la sorte, durantun long moment ils allaient et venaient sans cesse à cause de la corde quiretenait kinkirsi attaché finalement, celui-ci parut céder: «si tu insistes,j'accepte ton sacrifice» katere se hâta de détacher le collier de kinkirsi etse le fit passer autour du cou par son camarade si bien que kinkirsi putprendre la clef des champs en laissant katere attaché à sa place'le lendemain, lorsque le jeune garçon vint apporter sa pâtée à kinkirsi etqu'il vit katere, son étonnement fut si grand qu'il lui lança plus l'écuellequ'il ne la lui tendit il courut aussitôt trouver son père: «père! c'est vrai!kinkirsi a vraiment beaucoup grandi il marche à quatre pattes et il est dela taille d'un veau il n'a pas menti! bien manger l'a transformé! il est devenu grand et fort! » le père restait perplexe: «c'est bien extraordinaire!je veux me rendre compte par moi-même» ils retournèrent ensemble voirkatere le père n'en croyait pas ses yeux: «c'est fou ce que tu as grossi!tu es superbe! et tu es vraiment de la taille d'un veau! nous allons te manger» mais katere ne l'entendait pas ainsi: «eh! je ne suis pas kinkirsi, jesuis katere vous ne voyez pas que je suis beaucoup plus grand que kinkirsi!» le père se fâcha: «comment ça! c'est toi-même qui nous avais ditque si tu étais bien nourri, tu grossirais en quelques jours! tu n'y couperaspas!» et ils tuèrent katere depuis ce jour, les katere et les kinkirsi évitent de s'approcher des maisons des hommes
Kinkirsi et chacal
Un homme était le père d'un jeune garçon il avait récolté beaucoup degrain. La famine s'abattit sur la région un matin. Le père s'en fut'le jour d'après, un petit kinkirsi vint trouver le jeuneGarçon. Le petit obéit:'si c'est ce that mon père a dit, tupeux te servir'
Un jour, somba paria avec un naba qu'une jeune fille pouvait avoir desenfants sans avoir jamais couché avec un homme le naba, lui, soutenait lecontraire: «les jeunes filles doivent avoir connu un homme pour devenirenceintes» disait-il mais somba n'en démordait pas il dit alors: «c'esttrès simple faites venir une jeune fille dans une maison ayant une cour'veillez à ce qu'elle ait des provisions en abondance ensuite, emmurez-la etvous verrez qu'au bout d'un an, la jeune fille sera devenue mère» le nabareleva le défi: «soit, dit-il, on peut toujours essayer!» il fit construire unemaison avec une cour entourée de hauts murs il fit apporter des provisionset du grain en quantité il installa une jeune vierge dans la maison et fit murer les issues'quand la jeune fille se trouva emmurée, somba alla trouver dayouga(un gros rat) il lui fit la proposition suivante: «si tu acceptes de me rendreun service, auquel j'attache une importance capitale, je te récompenserailargement» dayouga voulait en savoir plus: «si c'est quelque chose que je77peux faire, je suis prêt à essayer» somba lui expliqua: « il s'agit de creuserun trou ici, et de faire un tunnel qui débouche dans la maison que le nabavient de faire construire pourras-tu y parvenir? » dayouga accepta: «cen'est pas si difficile, je m'en charge» dayouga creusa donc une galerie quidébouchait dans la maison où vivait la jeune vierge'dès que le tunnel fut achevé, somba s'y glissa et alla rejoindre la jeunefille il fit tant et si bien que celle-ci ne tarda pas à se retrouver enceinte enfait, ils passaient toutes les nuits ensemble et quand il fut certain qu'elle attendait un enfant, il décida de ne plus revenir lors de leur dernière rencontre, il lui fit cette recommandation: «tasse soigneusement le sol de ta huttecar les bouhouli (les vers) arrivent tu dois battre la terre très consciencieusement, sinon ils rongeront ta maison et tout s'écroulera» la jeune filleobserva scrupuleusement ses consignes et boucha si bien le trou, qui marquait l'entrée de la galerie, qu'il n'en resta pas trace de son côté, sombacolmata le tunnel'au bout d'un certain temps, somba alla trouver le naba: «un an s'estpresque écoulé depuis que tu as fait emmurer la jeune fille nous pourrionspeut-être ouvrir et voir si elle a mis un enfant au monde» le naba approuva: «c'est vrai, cela fait déjà un an» il donna l'ordre d'ouvrir une brèchedans le mur et on put constater que la jeune fille était devenue mère'somba dit au naba: «souviens-toi de ce que nous avions parié au sujetdes jeunes filles tu vois qu'elles peuvent avoir des enfants sans coucheravec des hommes » le naba dut s'avouer vaincu: « c'est pourtant vrai »,admit-il les anciens qui assistaient à la scène commentèrent la chose entreeux n'y tenant plus, le naba leur demanda enfin: «somba avait-ilraison?» les anciens furent catégoriques: «non tout enfant doit avoirun père» le naba se sentit rassuré mais une autre question se posait:«comment savoir qui est le père de cet enfant? »les anciens se consultèrent et lui soumirent un plan: «tu parviendrassans doute à le savoir de la façon suivante: dis à tous les hommes de revêtirdes habits neufs et de se présenter devant l'enfant avec un samsa (un gâteau) chacun d'eux devra offrir son samsa à l'enfant celui à qui le nourrisson tendra les bras sera certainement le père» cette idée combla le naba: «c'est un excellent conseil », dit-il, «je veux qu'on le suive immédiatement» il distribua les ordres en conséquence'tous les hommes se présentèrent à la cour ils portaient des vêtementsneufs et tenaient un gâteau samsa dans leurs mains a tour de rôle, ils devaient le tendre à l'enfant mais, celui-ci ne réagit devant aucun d'eux'somba vint le dernier il offrit son samsa au bébé dès que celui-cil'aperçut, il tendit les bras et partit d'un rire ravi tous les anciens hochèrent la tête: «voici donc le père de l'enfant» le naba répéta: «voici doncle vrai père» somba tenta de nier: «c'est faux, cet enfant n'est pas le78mien il est né d'une jeune fille qui n'avait jamais connu d'homme»le naba fit mine d'être déçu: «c'est dommage», dit-il, «que tu ne veuilles pas reconnaître que tu es le père j'aurais pu te faire cadeau de l'enfant,et de sa mère il nous faut pourtant bien leur trouver un père et un époux!je les offrirai donc au premier qui m'apportera de la dam (bière de millet)fraîchement brassée» quand somba entendit cela, ses pensées se mirent àgaloper il savait bien que les gens du village brassaient la bière plus vitequ'il n'y parvenait lui-même d'autre part, il ne pouvait pas supporterl'idée que la jeune femme et son fils puissent appartenir à un autre il appela donc sa mère: «prépare de la bonne bière de millet aussi rapidement quepossible il faut à tout prix que tu aies fini avant tous les autres va immédiatement chercher l'eau nécessaire à la rivière, avant que les gens n'y pensent je me charge de les empêcher de puiser l'eau dont ils auront besoin»la mère ne perdit pas une seconde et partit chercher de l'eau'a peine était-elle revenue de la rivière que somba s'y rendit et s'installa dans une petite hutte sur la berge il avait apporté son tambour et il enjouait tout en chantant: «que tous ceux qui vont à la rivière écoutent ceque dit le tambour! les femmes du roi se baignent! nul ne doit les voir!»quand les gens vinrent chercher de l'eau pour préparer la bière, ils entendirent la chanson et s'en retournèrent aussitôt, car ils savaient tous qu'ils risquaient d'être sévèrement punis s'ils apercevaient les femmes du roi decette façon, aucun villageois ne parvint à faire de la bière avant la mère desomba'somba fut donc le premier à présenter la dam au naba et put ainsi recevoir en cadeau la jeune femme et son enfant depuis ce jour, on dit que lemariage n'est valable que lorsque la bière est prête et qu'on l'a offerte auxparents
Le pari de somba
Somba paria avec un naba qu'une jeune fille pouvait avoir desenfants sans avoir jamais couché a with un homme le naba soutenait lecontraire: 'les jeunes filles doivent avoir avoir connu unhomme pour devenirenceintes' Somba n'en démordait pas il dit alors: 'c'esttrès simple faites venir une jeunes fille dans une maison'
Un homme avait trois fils il était un tinsoba (sorcier) si puissant qu'ilparvenait à faire des choses extraordinaires il méprisait tous les autresgens, et, à ses yeux, ses fils ne valaient pas grand chose un jour, il dit à sonaîné: «ne te fais pas d'illusion tu ne sais rien faire de ce que, moi, jesais! » il dit au benjamin: «tu es encore plus incapable que ton frère avous deux, vous ne valez pas cher! » au cadet, il dit: «tu n'es qu'un bon àrien tu ne vaux guère mieux qu'un bâtard» puis, leur faisant face:«vous n'êtes tous trois que des bâtards et vous ne possédez aucun de mespouvoirs »vint un soir où le père se promenait le long d'une rivière ses trois filsmarchaient sur la berge opposée ils se saluèrent l'aîné cria au père: « tu79nous as outragés en nous accusant d'être des bâtards tu nous reprochesd'être des ignorants à côté du grand tinsoba que tu es regarde bien, je vaiste montrer quelque chose» l'aîné prit donc son couteau et frappa l'eau desa lame pointée dans la direction du père les eaux se fendirent: un cheminsurplombé par deux murs d'eau permettait de gagner l'autre berge à piedsec le fils aîné s'engagea dans ce couloir et rejoignit son père sur la riveadverse, puis les eaux se refermèrent derrière lui'le benjamin cria à son tour: « tu m'as dit que j'en savais moins long quemon frère aîné» il prit son manteau, le déroula sur la surface des eaux ettraversa la rivière sur ce point improvisé arrivé sur l'autre berge, il récupéra son vêtement, et le secoua mais pas une goutte n'en tomba le manteauétait resté parfaitement sec'le cadet prit enfin la parole: « tu m'as rudoyé et tu m'as reproché d'êtrele plus ignorant des trois a mon tour de te montrer ce que je sais faire» ils'empara d'une torche et s'avança vers l'eau il y pénétra et s'y enfonça'l'eau le submergea bientôt sa torche aussi fut engloutie il traversa ainsila rivière, en marchant sur le fond de son lit, sans que l'eau n'éteigne laflamme quand il ressortit sur l'autre berge, il s'ébroua puis il montra satorche flambait toujours et que ses vêtements n'avaient pas été mouillés'quand le père vit comment ses trois fils avaient traversé le fleuve pour lerejoindre, il sut reconnaître ses torts: «mes fils, j'ai été injuste envers vous'vous en savez beaucoup plus long que moi »
Les fils du sorcier
Un homme avait trois fils il était un tinsoba (sorcier) si puissant qu'ilparvenait à faire des choses extraordinaires il méprisait tous les autresgens. Il dit au benjamin: 'tu es encore plus incapable que ton frère avous deux, vous ne valez pas cher! » au cadet, il dit:'tu n'es qu'un bon àrien tu ne vaux guère mieux qu'a bâtard'
Un homme avait neuf femmes, mais un seul enfant quand celui-ci futen âge de parler, il dit: « je veux me donner à moi-même un nom je veuxm'appeler para-bane-biga (l'enfant-aux-neuf-mères) » enfant-aux-neufmères grandit tranquillement a huit ans, il alla trouver son père: « je veuxvoyager pour me trouver des amis selon mon cœur donne-moi une flècheen fer, un arc en fer et une barre de fer» son père les lui donna et l'enfantse mit en route'au bout de quelque temps, enfant-aux-neuf-mères recontra un autregarçon il demanda à l'inconnu: « qui es-tu?» « je m'apelle biga awoureabong sanga iingima toubere» (le garçon qui peut se servir d'un sanga comme cuillère à nettoyer l'oreille; il faut dire que ces arbres, les sanga, sontimmenses) enfant-aux-neuf-mères lui sourit: «c'est parfait tu es exacte ment celui que je cherchais tu peux devenir mon ami» et ils continuèrentleur route ensemble'ils marchaient déjà depuis longtemps quand il croisèrent un troisièmegarçon enfant-aux-neuf-mères lui demanda son nom l'autre répondit: «je m'appele biga ayoule yeddega touenga doudouenda» (le garçon quipeut recouvrir le ciel avec sa barbe) enfant-aux-neuf-mères l'invita à leurmontrer ce prodige l'inconnu déroula sa barbe et tout ce qui les entouraitfut recouvert enfant-aux-neuf-mères lui sourit: « c'est parfait tu esexactement celui qu'il nous fallait tu peux te joindre à nous» et les voicidonc trois à voyager ensemble'plus loin sur la route, ils recontrèrent un quatrième garçon enfant-aux neuf-mères l'interrogea: « comment t'appelles-tu? » l'inconnu déclinason identité: « je suis biga entiga akadaga tindam mankarraga» (le garçonqui, en un pas, peut aller jusqu'à mankarraga, village distant de 180 km)enfant-aux-neuf-mères voulut voir cela par lui-même le garçon fit doncun pas qui le mena à mankarraga, puis un second qui le ramena à son lieude départ enfant-aux-neuf-mères lui sourit: «c'est parfait tu es exacte ment celui qu'il nous fallait tu peux devenir notre ami» ils étaient quatredésormais'ils poursuivirent leur route un jour, enfant-aux-neuf-mères tua un élé phant, avec son arc et ses flêches en fer il déclara: «arracheur-d'arbresmontera la garde auprès de l'éléphant nous autres, nous continuerons àavancer dans la brousse» ils se séparèrent donc arracheur-d'arbres restasur place pour veiller sur leur gibier, et les trois autres s'éloignèrent'ceux-ci étaient déjà à une bonne distance, quand arracheur-d'arbres vitsoudain devant lui un milan d'une envergure et d'une puissance extraordi naires l'oiseau géant le salua: « bonjour, mon ami! » le garçon lui renditla pareille: «bonjour, cher milan géant» l'oiseau de proie dit alors:« préfères-tu que je te tue ou que j'emporte l'éléphant?» l'enfant pritpeur: « emporte plutôt l'éléphant», répondit-il en tremblant le grand oi seau s'envola, tenant l'éléphant dans ses serres lorsqu'il revint avec sesautres compagnons, enfant-aux-neuf-mères s'inquiéta: «mais où est doncnotre éléphant? » arracheur-d'arbres avoua, honteux: «un milan géantest venu il m'aurait tué si je l'avais empêché de prendre l'éléphant, alors jel'ai laissé faire!» enfant-aux-neuf-mères s'emporta: «lâche! tu devraisavoir honte qu'un oiseau ait pu te voler un éléphant et tu as préféré sauverta vie au prix d'un tel affront! »le lendemain, enfant-aux-neuf-mères tua un buffle sauvage il déci da que barbe-immense monterait la garde pendant qu'ils iraient dans labrousse le milan géant revint, et, tout comme la veille, leur vola leur gi bier enfant-aux-neuf-mères pesta encore contre le poltron le troisièmejour, il tua une grande antilope et désigna grands-pas pour assurer lagarde de nouveau, le milan géant vint leur rafler leur proie enfant-aux neuf-mères tansa grands-pas pour sa couardise'le quatrième jour, enfant-aux-neuf-mères abattit un autre grand élé phant il déclara: «aujourd-hui, c'est moi qui monterai la garde pendant que vous irez en brousse» ses trois compagnons s'éloignèrent ils étaientloin lorsque survint le grand milan il dit: «bonjour à toi, enfant-aux neuf-mères!» le garçon lui rendit son salut: «bonjour, cher milan»alors l'oiseau réitéra sa menace: l'enfant devait le laisser emporter l'élé phant sinon il le tuerait mais l'enfant le défia: «ne t'avise pas de toucherà cet éléphant! et pour ce qui est de me tuer, tu peux toujours essayer!»l'oiseau géant fondit sur le garçon celui-ci banda son arc, visa l'oiseau etlui décocha une flèche en plein poitrail touché à mort, le grand rapacetomba comme une pierre mais il avait gardé assez de forces pour attaquerencore l'enfant lui asséna un coup violent avec sa barre de fer sous laviolence du choc, le milan chancela il était sur le point de s'effondrer,mais à nouveau, il se reprit et essaya de lacérer l'enfant avec son terriblebec alors, le garçon lui trancha la gorge avec son couteau'victorieux, enfant-aux-neuf-mères se mit à plumer l'oiseau il en fitneuf tas et chacun d'eux était de la taille d'une maison quand les trois au tres amis revinrent, ils paraissaient très abattus enfant-aux-neuf-mèresleur montra les tas de plumes: «vous voyez bien qu'il est juste que je sois votre chef»
Les fiers à bras
Un homme avait neuf femmes, mais un seul enfant quand celui-ci futen âge of parler. Enfant-aux-neufmères grandit tranquillement a huit ans, il alla trouver son père:'je veuxvoyager pour me trouver des amis selon mon cœur donne-moi une flècheen fer, un arc en fer and une barre de fer'
Un homme avait une fille trois prétendants se présentèrent le père setrouva fort embarrassé: «voilà qui est difficile je n'ai qu'une seule fille etvous être trois à demander sa main! comment choisir? je ne peux pourtantpas la donner à trois hommes en même temps! » la jeune fille s'avança:«père, la difficulté n'est pas si grande dites simplement à ces trois hommes qu'ils doivent se retirer pour l'instant après demain soir, qu'ils reviennent et se rendent au pied du grand baobab lorsqu la lune sera hautedans le ciel, l'heure du choix sera venue» le père acquiesça: «c'est trèsbien, je vais le leur dire» les jeunes gens acceptèrent ce rendez-vous'le soir tant attendu vint enfin le premier des trois prétendants pénétradans la flaque de lumière que projetait la lune au pied du baobab il dit aupère: « me voici ta fille n'est pas encore arrivée? » le père le fit patienter: « attends que les deux autres viennent» vint le second, qui posa lemême question au père et reçut la même réponse quand le troisième arriva, il fit la même demande que ses rivaux: « me voici, ta fille n'est pas encore là? » et cette fois, le père répondit: « maintenant que vous êtes touslà, elle ne va pas tarder» en effet, la jeune fille arriva peu après: «vousvoici tous les trois au pied de cet arbre à pain qui porte de si nombreuxfruits maintenant, chacun de vous va pouvoir faire ses preuves je prendrai pour époux celui qui aura été le meilleur» a peine avait-elle achevé saphrase, que le premier de ses prétendants saisit le second par les chevilles etle catapulta dans les airs ce lu-ci profita du fait qu'il se trouvait à la hauteur des fruits pour tous les cueillir avant d'atterrir, il eut le temps de tousles écraser entre ses paumes si bien qu'il put moudre les grains qu'ils contenaient et offrir la farine à sa belle dès qu'il eut touché terre: « manges-en sicela te fait plaisir» dit-il en la lui tendant mais, entre-temps, le troisièmeprétendant avait arraché le baobab centenaire et l'avait lancé au loin lorsque la jeune fille vit ces prodiges, elle se tourna vers son père: «je ne peuxvraiment pas choisir je dois donc rester auprès de vous»
Les trois prétendants
Un homme avait une fille trois prétendants se présentèrent le père. Le père setrouva fort embarrassé: 'voilà qui est difficile je n'ai qu'une seule fille etvous être trois à demander sa main! comment choisir? je ne peux pourtantpas la donner à trois hommes en même temps! » la jeune fille s'avança: 'père, la difficulté n'est pas si grande dites simplement'
Un homme avait trois femmes il avait donné un nom à deux d'entre elles il appelait la première oueni; nogo et la seconde ouene gouda il étaittrès épris de ces deux épouses quant à la troisième, il ne l'aimait pas etc'est pourquoi il n'avait pas voulu lui donner de nom lorsqu'elles cuisi naient, ses deux femmes chéries recevaient le grain le plus fin, alors que latroisième devait se contenter de farine de grain rouge; bref, il ne savait quefaire pour plaire à ses deux épouses préférées et rudoyait sans cesse la der nière'un jour, il décida que ses femmes pouvaient aller au marché faire leursemplettes il offrit à ses deux femmes préférées des fèves de premier choixpour qu'elles puissent préparer un bon gâteau dont elles pourraient tirer unbon prix sa troisième femme, celle qui n'avait pas de nom, vint le trouveret le supplia de bien vouloir lui donner quelque chose elle aurait souhaitépouvoir, elle aussi, confectionner un plat pour le vendre sur le marché: «ilne me reste plus de fèves mais du maïs te suffirait peut-être?» la femmesans nom accepta: «oui, s'il-te-plait, donne-moi du maïs» et son mari luidonna un reste de vieux maïs pourri maintenant qu'elle disposait des in grédients de base pour son plat, elle put aller dans les bois à la recherched'herbes aromatiques elle confectionna une bouillie avec le maïs, préparaune sauce délicieuse avec les feuilles parfumées et emporta la tout au mar ché'les deux favorites échangèrent leur gâteau de fève contre du riz et beau coup de sucreries la femme sans nom, en revanche, troqua sa galette demaïs contre une poule pondeuse les autres femmes eurent tôt fait de man ger tout leur riz et toutes leur friandises, alors que la poule de la femmesans nom pondit dix œufs dont sortirent dix poussins, puis encore dixœufs, donnant naissance à dix autres poussins la femme sans nom prittreize de ses petits poulets et les donna contre une chèvre celle-ci mettaitbas chevreau sur chevreau la femme sans nom en prit donc neuf, qu'elleéchangea contre une vache elle la conduisit au taureau et la vache fut bien tôt en état de vêler'les deux épouses restaient stériles la femme sans nom donna naissanceà un fils mais le père de l'enfant refusa de le voir et il ne voulut pas luidonner de nom, tout comme il avait refusé d'en donner un à sa femme la vache mit bas deux veaux, une petite vache et un petit taurillon la femmesans nom put enfin acheter à son fils une esclave qui donna le jour à troisenfants, deux filles et un garçon'quand il fut en âge de le faire, le fils sans nom de la femme mal aimée,installa son logis non loin de celui de son père la maison du père étaitvieille et mal aménnagée, alors que celle du fils sans nom, né de la femmemal aimée, était neuve, belle et solide des femmes, des enfants et des es claves y vivaient heureux le poulailler regorgeait de poules, l'étable étaitpleine de chèvres, de moutons et de vaches un jour, la femme sans nom, lamal aimée, alla trouver son mari: «tu avais trois femmes tu avais donnéun nom à deux d'entre elles, mais pas à moi th réservais toujours ta meil leure farine pour les deux autres et tu ne me donnais que ton plus mauvaisgrain mais les deux autres sont restées stériles et moi je t'ai donné un fils'tu ne m'as jamais aimée et, de la même façon, tu as négligé ton fils et tu nelui as jamais donné de nom mon fils n'a rien reçu de toi, pas même unnom mais mon fils est devenu riche, il a comblé tous me espoirs c'estpourquoi je veux moi-même lui donner un nom mon fils s'appellera ouen de nongoma» (dieu m'aime)on voit que souvent les épouses mal aimées deviennent des mères com blées, alors que les épouses chéries ne sont, en général, pas bonnes à grandchose
Le fils de la femme qui n'était pas aimée
Un homme avait trois femmes. Il n'avait pas voulu lui donner de nom lorsqu'elles cuisi naient, ses deux femmes chéries recevaient le grain le plus fin. A la troisième femme, celle quin'tavait any nom, vint le trouveret le supplia de bien donner quelque chose. Elle aurait souhaitépouvoir, elle aussi, confectionner un plat.
Une fillette, qui avait perdu son père et sa mère alors qu'elle était encoreen bas âge, avait été recueillie par une étrangère cette femme avait, elleaussi, une fille, mais elle faisait faire toutes les corvées à celle qu'elle avaitadoptée, laissant sa propre enfant libre de toute contrainte et rien de ceque faisait la pauvre petite orpheline ne satisfaisait cette femme que la petite moule le grain, et la farine était mal moulue, qu'elle lave le linge, et lelinge était mal lavé elle avait beau faire, elle ne parvenait jamais à contenter sa mère adoptive elle ne recevait pour tout remerciement, que les restesdes repas et un recoin sale pour y dormir pendant ce temps, la fille de lafemme qui l'avait recueillie était nourrie avec soin, dormait dans une hutteconfortable et passait son temps à ne rien faire'un jour, en faisant la lessive, la petite orpheline fit tomber une vieille calebasse lorsque la vieille femme vit sa calebasse en morceaux, elle entradans une colère terrible et hurla: « file faire réparer cette calebasse dans lamarmite d'abaga (le léopard) » la fillette était désemparée finalement,elle ramassa les morceaux de la calebasse brisée et se dirigea vers la forêt'elle y entra et chercha la maison d'abaga quand elle l'eut trouvée, elle86s'aperçut qu'abaga était sorti mais toutes ses affaires étaient éparpillées àl'extérieur au bout de quelques instants, il se mit à pleuvoir la petite fillese dit: «abaga ne sera pas content s'il retrouve toutes ses affaires mouillées » elle décida donc de tout ranger'a baga ne tarda pas à rentrer chez lui il remarqua tout de suite que quelqu'un était venu: «mais qui a bien pu rentrer ma vaisselle dans ma maison? » la petite se montra timidement: «c'est moi», dit-elle «j'ai rangéparce qu'il commençait à pleuvoir» abaga lui sourit: «tu m'as fait plaisir demande-moi ce que tu veux» la petite répondit: «j'ai perdu mes parents très tôt et c'est une étrangère qui m'élève mais c'est moi qui fais toutle travail et la femme n'est jamais contente en lavant, je viens de casserune calebasse ma maîtresse m'a dit que je devais courir pour aller le faireréparer dans ta marmite, abaga» abaga lui demanda de lui montrer lesmorceaux la fillette les lui tendit, il les prit, les réduisit en poudre dans unmortier, jeta la poudre dans la marmite et laissa le tout cuire quelques instants ensuite, il demanda à la petit de soulever le couvercle dans la marmite, la calebasse était réparée et avait même bien meilleure allure qu'auparavant'abaga voulait faire plaisir à la fillette: «que préfères-tu, un gâteau baninga ou un karaga? » l'orpheline ouvrit grand ses yeux: «je te remerciebeaucoup mais je ne sais pas lequel choisir car je ne suis pas habituée à enmanger je ne mange que des restes» abaga prépara aussitôt une galettedélicieuse et l'offrit à la petite plus tard, il lui demanda encore: « préfèrestu dormir dans une belle hutte ou dans une vieille cabane?» l'enfant leregarda bouche bée: « pour moi, n'importe quel recoin suffit! d'habitude,je dors sur une vilaine paillasse dans un coin sale» en un clin d'œil, abagaavait construit une hutte adorable et y faisait entrer la petit fille pour qu'elle y passe la nuit'le lendemain, la fillette prit congé d'abaga et le remercia pour toutesses bontés a baga la retint encore un peu: « je voudrais te donner quelquesœufs en guise de cadeau d'adieu veux-tu des œufs rouges ou préfères-tules blancs? » l'orpheline n'était pas habituée à tant d'égards: « tu es sigentil! donne-moi ce que tu as sous la main! » a baga lui donna trois œufsblancs et trois autres rouges en lui disant: « quand tu arriveras aux abordsde ton village, brise un œuf blanc en le jetant par terre, recommence avantl'entrée, puis à la porte même du village tu auras donc cassé les trois œufsblancs quand tu seras parvenue au centre du village, casse un œuf rouge,puis, un peu plus loin, encore un, compte deux pas, et casse le dernier ensuite, tu iras chez ta maîtresse et tu lui rendras sa calebasse» la petite fillele remercia de tout son cœur et s'en retourna chez elle'arrivée près du village, elle prit un des œufs blancs d'a baga et le jeta parterre en se brisant, il fit naître un grand troupeau de vaches et toutes se87mirent à suivre le petite fille celle-ci cassa un autre œuf blanc avant defranchir l'entrée du village et ce fut un troupeau de moutons qui jaillit dusol de la coquille du troisième œuf blanc qu'elle jeta à la porte du village,sortit un troupeau de chèvres cabriolantes'au milieu du village, de la flaque laissée par le premier des œufs rouges,naquit un lac où purent venir s'abreuver toutes les vaches, les moutons etles chèvres de la petite fille lorsqu'elle brisa le second œuf rouge, non loinde là apparut une ferme magnifique dont tous les bâtiments resplendissaient le troisième œuf rouge cassé dans la cour de cette ferme donna, lui,naissance à de nombreux esclaves qui, aussitôt, s'affairèrent joyeusement àleurs travaux'la petite orpheline tenait toujours la calebasse de sa maîtresse dans sesbras elle la lui apporta: «voici la calebasse brisée que je devais aller faireréparer dans la marmite d'abaga» la vieille femme ronchonna: «tu t'esabsentée bien longtemps, je trouve! maintenant, au travail! le poteau àl'entrée de ma maison est en mauvais état déterre-le avec tes mains etmets-en un neuf à la place» la petite fille se mit à genoux et commença àgratter la terre à la base du pilier lorsqu'elle jeta derrière elle la premièrepoignée de terre, la femme qui la regardait faire, se pencha, et se frotta lesyeux: en fait de terre, la petite fille avait jeté derrière elle une poignée d'orpur a la seconde poignée, ce fut de l'argent la vieille femme devint follede jalousie: «va-t-en ma fille va le faire» cria-t-elle et elle chassa la fillette elle croyait que sa fille pourrait, elle aussi, trouver de l'or et de l'argent en attendant, l'orpheline ramassa dans son tablier tous les petits tasde pépites et partit dans sa ferme'la femme appela donc sa fille pour qu'elle creuse au pied du poteau,mais la première poignée de terre que celle-ci en retira se transforma en serpents; c'était loin d'être de l'or a la fin, la mère excédée, gifla sa fille etl'insulta: «l'autre a déjà une ferme, des esclaves et des troupeaux elle ra masse de l'or rien qu'en se baissant, comme une reine et pourtant, per sonne ne s'est jamais occupé d'elle mais, toi, que je n'ai jamais fait tra vailler, que j'ai toujours cajolée, tu n'es qu'une bonne à rien!» la vieilleprit sa calebasse et la brisa délibérément puis elle tendit les morceaux à safille: «cours vite réparer cette calebasse dans la marmite d'a baga» et ellechassa sa fille'celle-ci courut jusque dans les bois et chercha la maison d'abaga celui ci était sorti quand elle arriva elle se résolut à l'attendre dehors mais il semit à pleuvoir au lieu de rentrer les affaires qu'abaga avait laissées de vant sa maison, elle s'abrita, mais laissa la pluie les mouiller quand a bagarevint et s'en aperçut, il lui en fit le reproche: «tu aurais quand même purentrer tout ça quand il a commencé à pleuvoir! » la fillette se contenta delui dire: «ma mère m'envoie pour que je puisse remettre la calebasse dans la marmite, comme tu l'avais fait quand l'autre était venue» sans dire unmot, abaga prit la calebasse, la répara et la lui rendit'puis, il dit enfin: «préfères-tu les gâteaux baninga ou les karaga? » lapetite répondit, en faisant la fine bouche: «je ne mange que des gâteaux dekassia» abaga s'inclina et lui composa un repas fin ensuite, ill'interro gea de nouveau: « veux-tu dormir dans une hutte neuve ou dans une vieillecabane? » la fillette se fit hautaine: « tu ne vas quand même pas croireque je pourrais dormir dans un sale petit recoin comme l'autre fille! a moi,il me faut un bon lit! » abaga eut un petit sourire et lui en prépara un sansdire un mot le lendemain matin, la fillette voulut repartir avec sa cale basse réparée abaga lui fit signe: «accepte quelques œufs en guise de ca deau d'adieu en veux-tu des rouges ou des blancs? » la petite n'hésitapas: «je n'aime pas les rouges, j'en veux des blancs» abaga lui donnatrois œufs blancs: « casse-les avant d'arriver au village» la petite répon dit «d'accord» et s'en fut'elle arriva bientôt en vue du village elle brisa un œuf et un lion en sor tit elle s'enfuit effrayé en cassant en second œuf il contenait un boa ellelâcha le troisième œuf libérant ainsi un chacal les animaux se mirent à lasuivre elle essaya de les distancer en s'enfuyant elle voulait se réfugier auvillage, mais quand les gens la virent, ils la repoussèrent: «veux-tu bient'en aller avec tes animaux féroces nous ne voulons rien savoir!»les villageois la laissèrent dehors si bien qu'elle dut retourner se cacherdans la brousse c'est depuis ce jour que les lions, les boas et les chacals ontélu domicile dans la brousse
Deux fillettes bien différentes
Une fillette, qui avait perdu son père et sa mère alors qu'elle était encoreen bas âge, avait été recueillie par une étrangère. Elle faisait faire toutes les corvées à celle qu'elles avaitadoptée, laissant sa propre enfant libre de toute contrainte. La petite orpheline ne satisfaisait cette femme que la petite moule le grain.
Une petite fille venait juste de perdre sa mère son père était encore envie et ce fut sa seconde femme qui éleva l'enfant en même temps que sa propre fille mais, alors qu'elle cajolait et gâtait sans cesse son enfant, cettefemme délaissait celle qui n'était pas de son sang sa fille était toujoursbien habillée et soigneusement nourrie mais la petite qui avait perdu samère en était réduite à arracher les ailes des mouches pour s'en faire des robes si elle voulait ne pas aller nue et elle n'avait droit qu'à des rogatonspour survivre un jour, toutes les fillettes voulurent se rendre dans un village voisin pour s'y faire limer les dents (ainsi que le voulait la coutume locale) la petite orpheline aurait bien aimé y aller avec elles, mais, au moment où sa demi-sœur allait partir, sa marâtre lui interdit de les accompagner: « tu dois rester ici et achever ton travail » les autres fillettes quittèrent donc le village sans elle la petite orpheline se dépêche de finir cequ'elle avait à faire, mais, quand elle en fut venue à bout, sa belle-mère lui89donna encore d'autres ordres que la petite exécuta du plus vite qu'elle leput'elle courut rejoindre les autres, mais à peine était-elle arrivée a leur hauteur, que celles-ci la chassèrent: «va-t'en, tu es trop mal habillée» maiselle revint encore, tentant de se joindre à elles: «va-t'en, tes vêtements sonthorribles, nous ne voulons pas marcher en ta compagnie» la petite orpheline essaya pourtant une troisième fois une des petites filles glissa à sescompagnes: «attendez, je vais l'éloigner et nous en débarrasser» elles'approcha de l'orpheline qui était restée un peu en arrière: «retourne auvillage, va chercher mes autres vêtements si tu fais, ça pour moi, nous tepermettrons de venir avec nous, et tu pourras te faire limer les dents reviens vite mais écoute bien! un peu plus loin, il y a un carrefour le bonchemin est indiqué par un panneau fais bien attention et, surtout, ne tetrompes pas! » la petite orpheline était ravie: «d'accord» et elle partit encourant chercher les vêtements qu'on lui avait demandés'dès qu'elle eut tourné les talons, l'autre fillette éclata de rire: «elle nenous dérangera plus maintenantf nous allons pouvoir nous en débarrasseren lui indiquant le mauvais chemin elle est si ennuyeuse avec ses horriblesvêtements! » les autres approuvèrent en chœur et elles intervertirent lespanneaux au carrefour quand l'orpheline y parvint, courant toujours ettenant les vêtements qu'elle était chargée de ramener, elle se fia au panneauet s'engagea dans la mauvaise direction ce chemin conduisait chez les kinkirsi dés qu'elle s'aperçut de son erreur, la petite fondit en larmes leskinkirsi essayerent de la consoler: «ne pleure pas voyons! nous n'avonsjamais mangé les hommes! dis-nous ce qui ne va pas » et la fillette, entredeux sanglots, leur raconta ses malheurs les kinkirsi s'émurent: « inutiled'aller plus loin nous savons limer les dents comme personne! souvienstoi seulement de ceci: tu n'auras pas le droit de rire aux éclats pendant toute une semaine personne ne devra regarder dans ta bouche» l'orphelineleur promit d'y veiller'les kinkirsi lui limèrent les dents et y incrustèrent de l'or et de l'argent'la petite s'en retourna chez elle les autres fillettes mouraient d'envie desavoir où elle avait bien pu passer lorsqu'elle s'était égarée par leur faute'et, toute la journée, elles la taquinaient et s'efforçaient de la faire rire pourqu'elle leur dise où elle avait été mais l'orpheline veillait à ne jamais découvrir ses dents et riait en serrant les lèvres pour que les autres ne puissentpas regarder à l'intérieur de sa bouche elle sut se retenir ainsi durant sixjours le septième jour, le temps prescrit était écoulé une de ses compagnes n'eut qu'à lui chatouiller le genou pour qu'elle éclate de rire'lorsqu'elle ouvrit la bouche, de l'or et de l'argent en tombèrent toutes lesautres fillettes devinrent ses servantes: l'une lui préparait à manger, la seconde lui apportait de l'eau, la troisième coupait son bois, la quatrièmeallumait son feu et c'est ainsi que celle qui était la risée de tous, devint lareine des petites nlles la coutume veut toujours qu'on se fasse limer lesdents mais, aujourd'hui, l'or et l'argent n'en sortent plus
La parure des dents de la petite orpheline
Une petite fille venait juste de perdre sa mère son père. La petite était toujoursbien habillée and soigneusement nourrie. La fille étai réduite à arracher les ailes des mouches pour s'en faire des robes. La petite  en fut venue à bout, sa belle-mère lui89donna encore d'autres ordres.
Un homme avait eu un fils et une nlle de son épouse et toute la famille vivait heureuse dans une belle maison un jour, le père prit une décision:«nous allons nous cacher et nous guetterons voir si naba ouende (dieu) semanifeste» le père se cacha dans la grange, la mère dans une grosse marmite le nls choisit un grand baquet dans lequel on gardait l'eau et la fillela calebasse pour servir l'eau ils étaient tous bien cachés'au bout de quelques instants, la petite fille sortit un peu sa tête hors desa cachette naba ouende l'appela: «viens ici» la petite sortit en tremblant de la calebasse et s'approcha de lui: «où est ton père» demanda naba ouende la petite secoua la tête: «je ne sais pas» naba ouende se fitmenaçant: «si tu ne me dis pas où est ton père, je te tue parle!» effrayée, l'enfant répondit: «mon père est dans le grenier» elle alla à laporte et appela: «père, viens! père, sors donc! naba ouen de veut tevoir! » le père sortit enfin'naba ouende le tua aussitôt et le fit cuire il prit un air terrible et dit à lafillette: «tiens, mange ton père!» comme elle refusait en le suppliant:«non, je ne pourrai jamais», il gronda: «si tu ne manges pas ton père, jete tue» et la petite s'exécuta, terrorisée'naba ouen de voulut ensuite savoir où se cachait la mère: «où est doncta mère?» demanda-t-il mielleux la petite fille recula: «je ne sais pas!»naba ouende la menaça encore: «si tu ne me dis pas où elle se cache, je tetuerai» la petite avoua en tremblant: «ma mère est dans la grande marmite» elle se tourna dans sa direction et l'appela: «mère, viens» nabaouen de la tua et la nt cuire de nouveau, il ordonna à la petite fille de manger: «mange ta mère!» elle eut beau se défendre, elle fut contrainte des'incliner quand il eut dit: «si tu ne le fais pas sur le champ, je te tue»naba ouende en vint au frère: «où est donc ton frère?» la fillette essaya en vain de ne pas répondre mais elle céda de nouveau à la menace:« si tu ne me dis pas tout de suite où il est, je te tue» elle désigna le baquetd'eau: « il est là-dedans, je vais le chercher » elle s'approcha de son frèreet lui chuchota: «naba ouende t'appelle mais, surtout, reste caché, sinon,il te tuera et te cuira et m'obligera à te manger essayons de fuir»le frère et la sœur s'enfuirent et trouvèrent refuge tout en haut d'ungrand palmier, sur une grande kongo, qui surplombait le jardin d'un richenaba celui-ci passait ses journées à boire de la bière à l'ombre de cet arbre'91a peine les deux enfants s'y étaient-ils réfugiés, que le naba vint s'installerjuste en dessous d'eux, avec une calebasse pleine de bière'peu après, le frère glissa à l'oreille de sa sœur: «sœurette, j'ai envie defaire pipi! si je pissais dans la calebasse de bière du naba? » la fillette futeffrayée: «ne fais pas ça! sinon, il va nous trouver! il ira tout raconter ànaba ouende (dieu) et nous serons perdus!» elle réussit à le dissuader etson frère se contint'mais quelques instants plus tard, il s'agitait de nouevau: «j'ai envie defaire caca je pourrais faire dans la calebasse du naba! » et la petite lui fitles gros yeux: «arrête! si tu fais ça, le naba découvrira notre cachette etmême s'il ne nous tue pas lui-même sous le coup de la colère, il ira tout direà naba ouende il nous trouverait et nous serions perdus » le frère se retint du mieux qu'il le put'il ne pouvait cependant s'empêcher d'y penser au bout de quelquesminutes, sans rien en dire à sa sœur, il se soulagea ce faisant, il souilla labière que le naba buvait juste en dessous d'eux le naba regarda son pot debière: «c'est tombé du palmier (arbre à kongo) il doit y avoir quelqu'und'assis là-haut» il leva la tête et les vit tous les deux, le frère et la sœur, pelotonneés à la cime de l'arbre il ameuta ses gens et leur dit d'apporter leurshaches: «abattez-moi cet arbre que je puisse attraper les gens qui s'y cachent» le tronc du palmier allait céder quand le frère fit claquer sa langueplusieurs fois (le conteur le faisait alors et cela donnait le même son quelorsqu'on appelle un chien ou qu'on imite le trot d'un cheval sur le pavé)l'arbre se redressa aussitôt et son tronc était indemne de toute entaille'les gens du naba reprirent leurs haches et recommencèrent à attaquer letronc à sa base quand le palmier commença à s'incliner, le frère fit denouveau claquer sa langue et l'arbre se redressa son tronc était toujoursintact la chose se reproduisit plusieurs fois a la fin, cependant, le prodige n'opéra plus et l'arbre tomba alors les deux enfants s'envolèrent lefrère hurlait de rire a voix basse, sa sœur essayait de le calmer: «arrête,mon frère, ne crie pas si fort naba ouende va nous entendre» mais lefrère n'en tint pas compte et continua à rire à gorge déployée'le frère et la sœur volent toujours dans le ciel les éclats de rire du frèreprovoquent les coups de tonnerre et la sœur prévient les gens, c'est ce quiprovoque les sifflements sourds, car elle parle à voix basse: «ouhououh! »la créationau commencement, ouende naba (dieu) naquit d'un vieillard et luicelui-ci fit tout d'abord de son fils le berger de ses troupeaux de chèvres etde moutons un jour, ouen de naba eut envie de prendre un bain parmi ses92chèvres mais les biquettes prirent peur et s'enfuirent le lendemain, ouende naba tenta la même expérience avec ses moutons, et ils restèrent à sescôtés et, depuis ce jour, les choses n'ont pas changé: les chèvres ont peurde l'eau, alors que les moutons se baignent volontiers il faut dire que pendant qu'il se baignait, ouende naba avait jeté un sort sur les chèvres: chaque jour, sept d'entre elles mouraient, ce qui explique pourquoi elles n'ontjamais pu, jusqu'à aujourd'hui, supporter l'eau les moutons, par contre,ne furent jamais victimes d'un tel maléfice'un jour, le vieillard dit à ouen de naba: «ne continue pas ainsi, ne vapas si loin sinon, tu finiras par te tuer» ouende naba répliqua: «bon,puisqu'il en est ainsi, un jour, je partirai et j'irai m'installer chez moi!» levieillard le supplia: «ne fais pas ça! ne m'abandonne pas à ma solitude! »mais ouende naba lui fit une proposition: «quand je m'en irai, je créerailes hommes et je te les offrirai pour qu'ils me remplacent auprès de toi»ouende naba était alors un tout petit garçon'quelques années plus tard, ouende naba avait grandi il dit un jour auvieillard: «père, maintenant, je m'en vais je veux aller au sommet de cettemontagne là-bas »ouende naba se mit donc en route et gravit le sommet là-haut, il créatoutes les races d'hommes avant de partir, ouende naba avait recommandé à son père: «si tu veux me voir, entasse du foin et fais un feu grâce à lafumée, je saurai que tu veux de mes nouvelles »avec la paille qu'il avait engrangée, le vieillard ne tarda pas à allumer unfeu mais là-haut, ouende naba était bien trop occupé à créer toutes sortesd'animaux pour voir la fumée le vieillard attendit trois jours, durant lesquels il entretint sans cesse le brasier finalement, comme son fils n'avaittoujours pas donné signe de vie, il décida d'aller le rejoindre le vieux semit en route et escalada la montagne quand ouende naba le vit arriver, ildevint furieux il souleva un énorme rocher et le lança contre son père apeine avait-il accompli ce geste qu'il s'en repentit amèrement il arrêta lerocher qui dévalait la pente: «arrête! ne tues pas mon père! » le rocherse posa aussitôt sur le sol, aux pieds du vieillard le bloc de pierre se transforma alors en dyourrou, c'est-à-dire en galène (antimoine) le vieux enpréleva un morceau pour le ramener au village mais avant qu'il ne parte,ouen de naba lui cria: «et n'oublie pas surtout! si tu veux me faire savoirquelque chose, fais des signaux de fumée ne m'envoie jamais d'homme'seulement de la fumée! »ouen de naba se remit au travail et continua à créer des animaux il fitd'abord le serpent, puis le petit scorpion, puis le rat et aussi le chat il se ditalors: «il faut aussi que je prévois à manger pour mes animaux » ils'adressa au chat: «prends un morceau d'antimoine applique-le sur tesyeux la nuit ainsi, tu pourras voir dans l'obscurité et chasser facilement»93il prit un autre morceau et le donna au serpent: «avant de mordre, metsen sur tes crochets et prononce le nom de dieu si tu négliges de le faire, tesmorsures affaibliront les hommes et les rendront malades, mais ils n'enmourront pas» puis il se tourna vers le petit scorpion: «moi, petit scorpion», dit celui-ci, «je jure de ne jamais prononcer le nom de dieu quandje voudrai quelque chose, je le ferai avec ma queue» c'est pourquoi leshommes ne succombent pas aux piqfires du petit scorpion, mais qu'elles lesrendent seulement malades(il ne fut malheureusement pas possible de recueillir plus que ces fragments encore trop obscurs mais il paraît que les gens dans le sud en saventdavantage)
Les enfants de l'orage
Un homme avait eu un fils et une nlle de son épouse. Le père se cacha dans la grange, la mère dans une grosse marmite le nls choisit un grand baquet dans lequel on gardait l'eau. La petite fille sortit un peu sa tête hors desa cachette naba ouende l'appela: 'viens ici'
Une femme avait eu neuf filles et huit d'entre elles avaient, elles-mêmes,eu neuf filles mais la neuvième, qui était en fait l'aînée, était restée stérile'cela l'avait aigrie au point qu'elle était devenue très jalouse de ses sœurs'le cœur plein d'une rancœur amère, elle se précipita un jour dans les boisen hurlant: «chacune de mes huit sœurs a neuf enfants et moi, l'aînée, jereste stérile je veux trouver dans la forêt un endroit pour me tuer» enchemin, elle recontra ouende naba (dieu) ouende naba la héla: «qu'as tu donc à courir ainsi? où vas-tu?» la femme, éperdue, lui répondit:«chacune de mes huit sœurs a neuf enfants, et moi, je n'en ai pas un seul'j'ai si honte de moi que je veux aller me tuer»ouende naba la calma: «rentre chez toi et fais cuire du riz, mais gardebien l'eau de cuisson bois-la d'un trait et avale en même temps tout le rizque tu auras fait cuire si quelques grains de riz tombent lorsque tu boiras,et qu'ils restent collés à ton corps, ne les essui pas laisse-les collés là où ilssont dans trois jours, reviens dans la forêt chercher du bois» la femmeacquiesça: «je ferai ce que tu as dit» elle rentra chez elle et prépara duriz en buvant, elle laisa couler un peu d'eau qui coula le long de son corpset un grain de riz qui se colla sur son mollet elle le laissa là aussitôt, unkyste se mit à enfler à cet endroit de sa jambe et y resta accroché troisjours plus tard, la femme retourna dans la forêt pour y ramasser du bois elle grimpa dans un arbre tarraga (un karité), mais une branche céda sousson poids et une écharde érafla la grousseur qu'elle avait au mollet, à l'en droit où le grain de riz était tombé a peine un éclat de bois avait-il crevécette boule qu'un bébé en sortit l'enfant, un superbe garçon, dit: «mère,rentrons au village sais-tu comment je m'appelle? » et sa mère fit non dela tête: «je l'ignore», dit-elle «th es né ainsi, sans avoir de père, sponta nément » «je m'appelle rogom-karraga-biga-nagüem-/onda », (celui quiest né du mollet) dit l'enfant la mère et le fils se mirent en route et s'en re tournèrent au village'une fois arrivés, enfant-né-du-mollet dit à sa mère: «va trouver le chefdu village il doit demander à chaque villageois d'apporter un morceau defer quand tous les morceaux auront été rassemblés, il faudra qu'ils soientfondus je veux qu'on m'en fasse une canne car je veux partir sur les rou tes » la mère alla trouver le chef et celui-ci donna l'ordre qu'on fonde unebarre de fer quand on voulut l'apporter au jeune garçon, il ne fallut pasmoins de vingt-cinq hommes pour la soulever, tellement la barre était lour de les vingt-cinq hommes la présentèrent au jeune garçon celui-ci la pritdans sa main droite et donna quelques coups sur son avant-bras gauchepour tester la solidité de la barre elle éclata en morceaux le jeune garçonleur fit part de sa déception: «vous voyez, elle ne me convient pas! c'estregrettable remportez ce joujou et veillez à ce qu'on me ramène quelquechose de plus convenable» les hommes se retirèrent ils fabriquèrent uneseconde barre de fer, encore plus lourde que la première tous les gens duvillage eurent beau se rassembler, au moment d'apporter sa canne au jeunegarçon, ils ne suffisaient pas à la tâche le chef du village, fit parvenir cemessage à la mère: «les gens d'ici ont achevé une barre de fer si grande etsi lourde qu'ils ne parviennent pas à la déplacer enfant-né-du-mollet devravenir la chercher lui-même» l'enfant prit connaissance du message et par tit chercher sa barre quand il parvint à l'endroit où celle-ci était posée, il lasouleva de la main droite et frappa la barre sur son bras pour éprouver lasolidité de sa canne: «elle est loin d'être parfaite», dit-il avec une sorte demoue, «mais je m'en contenterai malgré tout, vu que vous seriez de toutefaçon incapables d'en fabriquer une plus solide» il prit la barre et s'en re tourna près de sa mère pour lui dire adieu avant de se mettre en route'la suite de la légende se présente sous la forme d'un récit de voyage engroupe comparable à celui de la légende précédente les faits essentielssont les suivants: enfant-né-du-mollet rencontra bientôt deux camarades'le premier s'appelait ouerre-biga-se//e-kumba (celui qui coupe des bochespuis les plante si bien qu'elles donnent des aubergines) et était magicien lesecond s'appelait, quant à lui, pia (ou piga) üei manbenda (celui qui adu mal à se tailler un bermuda dans neuf grandes pièces de sekko cousuesensemble) enfant-né-du-mollet tua sept éléphants la première fois qu'il partit chasser avec sa barre de fer garçon-aux-culottes-de-sekko fut dési gné pour monter la garde pendant que les deux autres iraient se promener'cette fois-ci, la voleuse était une vieille femme elle ligota le garçon et lesuspendit à un arbre dans la forêt ses camarades durent le libérer à leur re tour le jour suivant, la même mésaventure se produisit pendant la gardedu magicien vert la vieille revint, ligota le garçon, dévora quelques élé phants sur place et emmena les autres chez elle «pour son petit qui l'atten dait» et, de nouveau, les deux compagnons se virent obligés de libérer leurcamarade le troisième jour, après avoir à nouveau tué de éléphants,enfant-né-du-mollet décida de les surveiller lui-même la vieille revint lejeune garçon la tua en lui fracassant le front et la nuque avec sa barre defer ensuite, ils tuèrent d'autres éléphants qu'ils emportèrent chez eux aussifacilement que si les mastodontes avaient été des lapins
Les forts
Une femme avait eu neuf filles et huit d'entre elles avaient, elles-mêmes,eu neuf Filles mais la neuvième, qui était en fait l'aînée,  était restée stérile'cela. Elle se précipita un jour dans les boisen hurlant: 'chacune de mes huit sœurs a neuf enfants, et moi, je n'en ai pas un seul'
Autrefois, les génies de la brousse se livraient à desactivités telles que l'agriculture et le tissage pour se vêtir un jour, kinkiriga, qui aimait bien tisser, avait tenduson métier à tisser et état en train de travailler, lorsquesurvint un incendie qui ravageait la brousse le feucommençait à brûler les fils il aperçut un homme de passage il l'interpella en cestermes : - « dawa ! (homme), viens m'aider à ramasser macotonnade » - « bien volontiers ?, répondit dawa, content d'être utile à kinkirga a l'aide d'une jarre, il alla chercher de l'eau et éteignitles flammes qui consumaient les fils - « viens me trouver ici demain, quand le soleil sera auzénith », s'exclama kinkirga en indexant une termitièrerouge « c'est ma case attends-moi là-bas, dès que tuarriveras », ajouta-t-il le lendemain, quand les rayons du soleil dardaient, dawaarriva au lieu du rendez-vous le génie sortit de la termitière et lui remit une poudre noireen disant :?- « dilue cette poudre dans l'eau et lave toi le visage avec tuverras désormais les choses invisibles de la brousse - « merci », répondit dawa, étonné, tout en récupérant lapoudre et il se dirigea au marigot juste à côté et fit ce que kinkirgalui avait dit a sa grande surprise, il devint subitement aveugle d'avoir perdu la vue tout d'un coup au visage et ses yeux s'ouvrirent par terre en maugréant: - «j'ai rendu service au kinkirga et pour me remercier ilm'a rendu aveugle toi, tu m'as fait du ben, aussi je terends le mal » l'épervier, sans plumes, ne pouvait plus voler il gisait à même le sol une petite tortue, qui passait par là, lui demanda ce qui lui était arrivé l'épervier lui raconta son histoire alors, d'un ton plaintif, lapetite tortue lui dit : - - « si je n'avais pas peur de toi, je t’aurais apporté à mangerjusqu'à ce que tes plumes repoussent »?« je t'en supplie tortue, fais-le, je te serai très reconnaissant », répondit l'épervier » par pitié, la petite tortue le nourrit avec des termites jusqu'à ce que les plumes de l'épervier repoussent quand l'épervier se sentit capable de voler, il saisit la tortue, l’amena très haut dans les airs et lui dit : « l'homme a fait du bien à kinkirga ce dernier lui a fait du mal en guise de récompense moi, j'ai fait du bien à i’homme, et pour me payer, il m'a fait du mal toi, tu m'as fait du bien, moi aussi, je te rends le mal pour te remercier» et il li ha la pauvre tortue qui s'écrasa sur un gros rocher c'est depuis cette époque que les hommes et les animaux rendent le bien par le mal
Kinkiriga,le genie
Kinkiriga, qui aimait bien tisser, avait tenduson métier à tisser. Il alla chercher de l'eau et éteignitles flammes qui consumaient les fils. Il devint subitement aveugle d'avoir perdu la vue tout d'un coup au visage et ses yeux s'ouvrirent par terre en maugréant.
Il était une fois, un orphelin du nom de kiiba après le décès de sa mère, kiiba fut confié à sa marâtre pour éducation sa marâtre n'avait qu'une seule fille toutes les corvées de la maison étaient assurées par le garçonnet, même celles qui étaient dévolues aux filles lorsqu'arrivèrent les premières pluies, la femme dit à kiiba: - « enlève le mil du grenier de ta mère, et apporte-le moi pour que je le pile, afin que tu ailles semer dans le champ de ta mère ma fille et moi, nous irons aussi dans le mien pour y semer » kiiba fit ce qu'elle avait dit celle-ci prit le mil et le partagea en deux parties égales puis, elle pila une partie jusqu'à enlever le son ensuite, elle remit le mil pilé àl'enfant pour qu'il aille semer elle emporta l'autre moitié et se mit à semer dans son champ avec sa fille?le mil de kiiba poussa par miracle celui de sa marâtre ne poussa point les plants de mil de kiiba se développèrent bien quand arriva la période du repiquage, la femme alla voler le mil de kiiba sous la pluie, pour le repiquer dans son champ'kiiba constata le vol alors il se cacha dans un arbre, sous la pluie, pour surveiller son champ sa marâtre, ne se doutant de rien,vint et se mit à arracher les plants de mil de kiiba kiiba la surprit il descendit de l'arbre et se dirigea vers la pleine brousse en se lamentant il rencontra une vielle femme qui lui demanda : - « pourquoi te lamentes-tu mon fils ? » - « c’est ma marâtre qui vole mon mil pour le repiquer dans son champ », répondit kiiba - « calme-toi et retourne chez toi arrivé à la maison, dis à ta marâtre qu'une queue va pousser de ses fesses et tu laisses le reste avec dieu » ce que fit l'enfant à son retour, et aussitôt, une queue sortit des fesses de la méchante femme lorsqu'elle parle, la queue répète ce que la bouche dit alors, son entourage commença à la fuir personne ne voulait s'approcher d'elle encore elle se vit obliger de quitter le village de son mari pour retourner chez ses parents ces derniers aussi commencèrent à la fuir elle se trouva alors isolée et abandonnée de tout le monde elle fut contrainte d'errer dans la brousse, au milieu des génies, trainant sa queue parlante, à travers monts et vallées
Kiiba (l'orphelin)
Il était une fois, un orphelin du nom de kiiba après le décès de sa mère. kiiba fut confié à sa marâtre pour éducation. La femme dit à kiiba: - 'Enlève le mil du grenier de ta mère, et apporte-le moi pour que je le pile' kiiba fit ce qu'elle avait dit celle-ci prit le mil et le partagea en deux parties égales.
Il y avait dans un village deux frères : raogo et rabi'raogo, l'ainé était marié et rabi, le cadet, célibataire les camarades de rabi aussi étaient tous mariés chaque fois qu'on organisait des travaux communautaires dans le village, les épouses des mariés leur apportaient, pendant qu'ils travaillaient, du « zom-kom » (boisson faite à base de petit mil) pour se désaltérer rabi, lui se contentait du reste de la boisson lorsque les autres étaient tous rassasiés partout où passait rabi, on se moquait de lui ici, on le traitait d'impuissant là, il était considéré comme peu dégourdi alors, rabi décida de partir loin, très loin de chez lui pour éviter les railleries de ses camarades ii croisa en pleine brousse une vieille femme, à qui il raconta son histoire la vieille lui dit : -« prends ce gourdin plus loin, tu verras un grand arbre sur la route dès que tu seras seul au pied de l'arbre, tu lanceras deux fois le gourdin vers la cime si tu entends : « ah, ah, ah !!! », tu réponds : « reste là-haut » et si tu entends : « hum !!!», tu réponds : « viens à terre» -«compris grand'mère », répondit rabi?et chacun poursuivit son chemin rabi trouva le grand arbre sur la route et fit ce que la vieille lui avait dit il entendit une voix qui ricanait : - « ah, ah, ah !!! » - « reste là-haut », ordonna rabi puis, il relança le gourdin et une voix se fit entendre : - « hum !! » - « viens à terre », s'empressa-t-il de répondre alors il vit une très belle jeune fille de teint clair, descendre de l'arbre elle était accompagnée de sa petite sœur aussi belle qu'elle rabi les ramena à la maison et fit de la grande sœur, sa femme quand il y avait des travaux communautaires, sa femme lui apportait le « zom-kom » comme les autres épouses de ses camarades et de son grand frère raogo la différence est que sa calebasse était dorée et le « zom-kom » avait un goût de miel raogo en devint jaloux à tel point qu'il partit, lui aussi, à l'aventure comme son petit frère en pleine brousse, raogo rencontra une vieille femme à qui il raconta son histoire celle-ci lui dit : - « prends ce gourdin quand tu seras au pied du grand arbre que tu trouveras plus loin, tu lanceras deux fois vers la cime si tu entends : « ah, ah, ah !!! », tu réponds : « reste là-haut »si tu entends :?« hum !!!», tu réponds : « viens à terre » compris ?» - « oui, bien compris », s'empressa-t-il de répondre chacun poursuivit son chemin quand il fut sous l'arbre, raogo lança le gourdin et entendit : - « ah, ah, ah !!!» - « viens à terre », cria-t-il puis, il relança le gourdin et une voix dite :« hum !!! »- « reste là-haut ; car je ne sais pas pourquoi tu pousses des soupirs », rétorqua raogo à la voix'aussitôt, il vit descendre de l'arbre une jeune fille avec un œil, un bras, une oreille, un doigt, un pied, un orteil raogo tenta de s'enfuir, mais la jeune fille était collée à lui comme son ombre pris de peur, il rebroussa chemin et rentra chez lui avec la monstrueuse fille sa première femme, affolée, s'enfuit chez ses parents quand raogo dit à sa nouvelle femme de faire la cuisine, elle répondit qu'elle ne prépare jamais?la nuit quand il lui tendit la natte pour se coucher, elle répliqua:- « je ne me couche jamais je reste debout»ainsi donc, raogo devint l'homme le plus malheureux du village
Les deux freres
Il y avait dans un village deux frères : raogo et rabi'raogo, l'ainé était marié et rabe. Le cadet, célibataire les camarades de rabi aussi étaient tous mariés chaque fois qu'on organisait des travaux communautaires dans le village. Lui se contentait du reste de la boisson lorsque les autres étaients tous rassasiés partout où passait rabi.
A cette époque là, le plus grand défaut des animaux, c'était les critiques les parents se critiquaient et critiquaient les enfants les enfants passaient leur temps à se critiquer et à critiquer leurs parents partout, c'était l'hypocrisie totale dans ce climat de méfiance, les animaux ont jugé bon de se réunir pour prendre des mesures idoines ainsi une réunion fut convoquée au cours de cette rencontre, la décision suivante fut prise : « désormais, il est formellement interdit de critiquer autrui celui qui enfreint cette mesure sera tué par les génies de la brousse » et m'ba soamba fut désigné pour veiller à l'application de cette loi?m'ba soamba, tout rusé qu'il est, mit à profit cette nouvelle responsabilité pour tromper ses pairs il remplit sa calebasse de mil, prit sa pioche et se dirigea sur un terrain latéritique, situé au carrefour des pistes qu'empruntent les animaux chaque jour là, m'ba soamba se mit à semer pourtant, on était en pleine saison sèche car cela faisait déjà cinq mois que les dernières pluies étaient tombées et on attendait les prochaines dans quatre mois tout animal, qui passait par là, le saluait pour toute réponse, il disait en haussant les épaules : - « al, moi aussi, je suis venu semer pour attendre la pluie » mais lorsque cet animal s'éloignait, il ne pouvait pas s'empêcher de se dire ceci : - « c’est parce qu'il est interdit de se critiquer sinon, pourquoi il fait cela ? qui peut semer sur ce terrain latéritique et récolter quelque chose ?» quelques instants après cet animal tombait raide mort et m'ba soamba de courir rapidement pour le ramasser et en faire son repas familial il en fut ainsi pour beaucoup d'animaux?m'ba kango, ayant appris la nouvelle, se leva un jour, remplit une jarre de beurre de karité et la chargea sur sa tête elle prit la direction du carrefour des pistes quand elle arriva au lieu où semait m'ba soamba, elle le salua alors, m'ba soamba s'empressa de lui demander : - « pourquoi portes-tu une jarre ?» et m'ba kango répondit : - «je porte une jarre remplie de beurre de karité pour aller me faire natter les cheveux » - « bonne route », souhaita m'ba soamba à m'ba kango'm'ba kango poursuit son chemin quand elle fut loin, m'ba soamba dit, une main appuyée à la hanche gauche : - « aïe, c'est parce qu'il est convenu de ne plus se critiquer sinon, avec cette tête chauve, où sont les cheveux pour qu'on puisse les natter ? aussitôt, il s'écroula mort m'ba kango revint sur ses pas, le ramassa et s'enfuit
M'ba soamba (le lièvre) et m'ba kango (la pintade)
A cette époque là, le plus grand défaut des animaux, c'était les critiques les parents se critiquaient et critiqu aient les enfants. M'ba soamba fut désigné pour veiller à l'application of cette loi? M'a soamba, tout rusé qu'il est, mit à profit cette nouvelle responsabilité pour tromper ses pairs.
Il y a des années de cela, les animaux vivaient dans la brousse sans roi ils étaient constamment menacés par la présence humaine ils eurent l'idée de se choisir un roi pour résoudre ce problème de menace il fallait dès lors un animal qui ait des relations privilégiées avec les hommes a ce titre, ils pensèrent que m'ba baaga, le chien était mieux placé grâce à sa fidélité aux hommes ainsi, m'ba baaga fut nommé roi de tous les animaux, au grand mécontentement de m'ba soamba, le lièvre un jour, tous les points d'eau de la région tarirent il y avait pénurie d'eau alors m'ba baaga, le roi, convoqua un grand rassemblement le jour de la réunion, tous les animaux étaient présents sauf m’ba soamba la séance s'ouvrit par l'allocution de sa majesté, m'ba baaga, qui souhaita la bienvenue à tous les animaux pendant que sa majesté m'ba baaga parlait, m'ba soamba s'amena avec un sac à dos contenant un vieil os, tout en fredonna une chanson un grand silence se fit sa majesté m'ba baaga demanda au lièvre : - « pourquoi es-tu en retard ? »?- « je suis passé chez le grand sorcier du village pour en savoir plus sur le sort qui nous touche » sa majesté rétorqua : - « s’agit-il d'un sort ? » - « oui, il s'agit d'un sort, et voici le produit magique permettant de le conjurer », ajouta le lièvre sa majesté demanda à voir le produit magique m'ba soamba sortit le vieil os, puis le jeta devant le chien qui oublia du coup, son statut de roi et s'empara de la friandise l'assemblée éclata de rire sa majesté m'ba baaga fut jugée trop gourmande et incapable de servir le peuple elle fut déchue on préféra m'ba soamba qui devint le nouveau roi depuis ce jour, lorsque le chien croise le lièvre, il le poursuit pour lui arracher son titre de roi
M'ba soamba (le lièvre) et m'ba baaga (le chien)
M'ba baaga fut nommé roi de tous les animaux, au grand mécontentement de m'ba soamba. Le lièvre demanda au majesté:  " pourquoi es-tu en retard? »? Le roi demanda: "S’agit-il d’un sort? » - "Oui, il s'agit d'un sort, et voici le produit magique permettant de conjurer"
Il y a de cela très très longtemps, youlou i ‘hyène, était allée rendre visite à ses oncles maternels pour lui souhaiter la bienvenue, outre le traditionnel « mounin » (boisson à base de mil) bien pimenté, on lui a servi une soupe de lièvre, bien assaisonnée la soupe était tellement succulente que youlou mangea jusqu'à ce que la sueur coulât de partout sur son corps elle ne pouvait pas manger un si bon repas sans demander la recette la femme de son oncle lui dit que c'est avec les miettes d'un lièvre, qu'un chien a attrapé, qu'elle a fait la soupe youlou, au retour, avait la salive qui lui remontait à la bouche lorsqu'elle se rappelait ce copieux repas mangé chez ses oncles ne sachant pas comment faire pour en trouver, elle alla faire la proposition suivante à son ami zouiin, le lièvre: - « il semblerait, qu'il n'y a rien de plus délicieux, que de se faire bouillir pour manger nous allons, demain midi,?installer ici même sous cet arbre, un foyer avec une grosse marmite et, à tour de rôle, nous y rentrerons pour être bouillis on verra qui, de nous deux, donnera la meilleure soupe » - « hum ! je serai le premier à me faire bouillir », répondit zouiin après un petit temps de réflexion- « d'accord », conclut youlou le lendemain matin, le malin zouiin fit piler du soumbala (ingrédient) avec du sel qu'il emporta avec lui sous l'arbre tenant lieu de cuisine a l'aide de trois gros cailloux, nos deux « amis » dressèrent vite un foyer en forme de triangle sur lequel ils installèrent une grosse marmite et zouiin sauta là-dedans, en emportant le soumbala pilé youlou remplit la marmite d'eau jusqu'au cou de zouiin et ferma le couvercle puis, elle alluma le feu et mit du bois elle attisa le feu un bon bout de temps c'est alors que zouiin mit la poudre de soumbala dans l'eau quand l'eau commença à tiédir, zouiin interpella son amie : - « youlou, ouvre la marmite je suis bouilli, je suis bien cuit, youlou » alors, youlou souleva le couvercle, et zouiin surgit de la marmite tout trempée, puis sauta hors?la gloutonne youlou s'empressa de puiser une louchée qu'elle but à grandes gorgées: wouga wouga wouga puis elle s’exclama : « ah ! très bon c'est mon tour maintenant» elle entra dans la marmite après avoir vidé le reste du bouillon dans un autre vase zouiin remplit l'eau jusqu'aux narines de youlou, puis referma le couvercle il prit un gros caillou qu'il posa sur le couvercle et ajouta de gros bois au feu ensuite, il se mit à attiser le feu, encore et encore - « ouvre-moi le couvercle zouiin je suis bouillie je suis bouillie woo ! bien bouillie woo !», hurla youlou - « celui qui est bouille ne parle plus », répliqua zouiin en ajoutant du bois au feu pour accélérer la cuisson de youlou sous l'effet de la chaleur, youlou se débattit, mais trop tard, elle n'avait plus assez de force pour pousser le couvercle elle finit par mourir dans son propre bouillon
La gourmandise
Youlou i ‘hyène, était allée rendre visite à ses oncles maternels pour lui souhaiter la bienvenue. La sueur coulât de partout sur son corps elle ne pouvait pas manger un si bon repas sans demander la recette. Elle alla faire la proposition suivante à son ami zouiin, le lièvre: - ‘De se faire bouillir pour manger nous allons, demain midi,?installer ici même sous cet arbre, un foyer avec une grosse marmite and, à tour de rôle, nous y rentrerons pour être bouillis on verra. »
On était à l'époque où les animaux pour se nourrir, devaient cultiver le mil, le niébé, le tarot, etc cette année-là, la campagne agricole s'annonçait bonne pour tous les cultivateurs tout le monde était content, car ceux qui avaient semé, espéraient de bonnes récoltes tous ? non, car les plants du champ de haricot de m'ba soamba n'avaient pas donné beaucoup de fleurs le champ de m'katré était bien en fleurs comme ceux des autres paysans du village alors, le rusé et jaloux m'ba soamba alla un soir au domicile de m'ba katré et lui tint ce langage: « il paraitrait que moins le plant de haricot a de fleurs, plus il produit de longs et gros haricots je propose qu'on s'entraide pour réduire le nombre de fleurs des haricots de nos champs afin qu'ils produisent de beaux haricots » idiote qu'elle est, m'ka katré s'empressa de suggérer à m'ba soamba de commencer par son champ dès le lendemain matin alors, les voilà au boulot avant le lever du soleil et à l'aide de bâtons, ils arrachèrent presque toutes les fleurs des plants de haricot de m'ba katré avant même que le soleil ne fût au zénith toute contente, m'ba katré remercia m'ba soamba pour le travail abattu et rendez-vous fut donné pour le lendemain, de bonne heure, au champ de m'ba soamba très tôt donc, dès que l'étoile du matin fit son apparition, m'ba soamba devança m'ba katré et se camoufla derrière un buisson à quelques pas de son champ lorsque m'ba katré fu à son niveau, il surgit et m'ba katré, prise de peur, rebroussa chemin en courant elle se dirigea vers la maison de m'ba soamba ce dernier, très rapide, la devança chez lui et se remit à sa couchette, feignant d'être malade quand m'ba katré arriva, elle raconta, toute essoufflée, à m'ba soamba ce qui lui était arrivé alors, m'ba soamba dit :?- «je suis malade, remettons à un autre jour, le travail dans mon champ dès que je serai guéri, je te recontacterai»m ba katré retourna chez elle et attendit en vain'ainsi donc, le champ de m'ba soamba produisit plus de haricots que celui de m'ba katré
M'ba soamba, (le lievre) et m'ba katre, (l'hyène), cultivateurs
On était à l'époque où les animaux pour se nourrir, devaient cultiver le mil, le niébé, le tarot, etc cette année-là. Le rusé et jaloux m'ba soamba alla un soir au domicile de m'ka katré et lui tint ce langage:'il paraitrait que moins le plant de haricot a de fleurs, plus il produit de longs and gros haricots'
Il y avait dans un village, un enfant qui était d'une vive intelligence il était tellement intelligent que ses camarades l'avaient surnommé « suradou-piao » (l'enfant plus intelligent que le chef) chaque soir, les enfants se retrouvaient sur un terrain juxtaposé à la cour royale, pour s'amuser de sa cour, le chef entendait tout ce qui se disait sur l'aire de jeu des enfants ainsi, lorsqu'un camarade interpellait suradou-piao, le chef rougissait de colère : « comment moi, tout puissant que je suis, ayant droit de vie et de mort sur tous mes sujets, pourrais-jesupporter cette humiliation?», murmurait-il avec soupirs alors, pour faire disparaître cet enfant, le chef ordonna de creuser un profond trou dans sa cour et de le recouvrir avec une légère couche de terre puis, il fit préparer du dolo (bière locale) par ses femmes quand le dolo fut prêt et toujours bouillant, il fit venir suradou-piao il lui intima l'ordre de s'asseoir sur un escabeau posé à l'endroit du trou mais suradou-piao, guidé par son intuition, avait creusé un tunnel, un jour plus tôt, de sa maison jusqu'au trou du chef ainsi, lorsqu'il s'assit sur l'escabeau, il tomba au fond du trou sans attendre, il courut par le tunnel rejoindre sa maison le chef fit vider tout le dolo bouillant que l'on versa dans le trou pour noyer suradou-piao le dolo remonta jusqu'à la maison de suradou-piao, à cause du tunnel creusé celui-ci envoya une personne inviter le chef, à venir boire du dolo chez lui alors le chef s'écria:?- « votre suradou-piao est mort, emporté par le dolo bouillant que j'ai fait verser dans le trou je ne veux plus de ce surnom dans mon village » l'émissaire insista : - « suradou-piao est toujours vivant et il vous invite àboire du dolo » alors, pour en avoir le cœur net, il se rendit chez suradou-piao et le trouva assis au milieu de ses camarades en train de leur conter sa mésaventure le chef retourna chez lui, tout confus, et prit la résolution d'accepter tous ses sujets teis qu'ils sont
Suradou-piao (un enfant plus intelligent que le chef
Le chef l'avaient un enfant plus intelligent que le chef. Le chef ordonna de creuser un profond trou dans sa cour dans la cour royale. L'enfant, guidé by son intuition, avait creusé un tunnel, un jour plus tôt, de sa maison jusqu'au trou du chef. Ainsi, lorsqu'il s'assit sur l'escabeau, il tomba au fond du trou sans attendre, il courut par le tunnel rejoindre sa maisons.
Il était une fois, une jeune fille appelée poko elle était d'une beauté à donner des vertiges aux hommes quand elle eut l'âge de se marier, elle décida qu'elle n'épouserait que i’homme, sans aucune cicatrice sur son corps les prétendants furent nombreux, mais aucun ne répondait au critère exigé la nouvelle fit le tour des villages et des contrées environnantes, et même jusqu'aux cimetières alors, un fantôme prit une forme humaine de bel homme et vint se présenter à poko qui, après l'avoir inspecté du regard, dit à son père : - « voici enfin mon mari, père» - «très bien ma fille », déclara le père « fais tes affaires et rentre avec lui », enchaîna-t-il en un clin d'oeil, la voilà prête pour partir avec l'élu de son cœur a peine sortis de la cour paternelle, ils s'engouffrèrent dans une brousse ils traversèrent tantôt des bosquets, tantôt de hautes herbes, tantôt des buissons épais et hauts enfin, ils arrivèrent chez le mari fantôme?quand poko déposa ses affaires, une pâle peur l'envahit elle aurait voulu s'enfuir pour retourner chez elle, mais elle ne retrouvait plus le chemin de la maison elle dut donc se résigner à son triste sort pour se donner de l'occupation, elle allait chaque jour couper du bois et elle chantait toujours : - « passant, si tu rentres, dis à ma mère que mes copines ont épousé des êtres humains mon entêtement m'a conduit à me marier à un fantôme de charmants princes ont demandé ma main et j'ai refusé de braves jeunes hommes ont demandé ma main et je les ai rejetés me voilà dans la souffrance actuellement mère, viens me sauver» un jour, la mère de poko se rendit en brousse pour couper du bois elle entendit chanter une voix mélodieuse, mais lointaine plus elle s'approchait, plus la voix se faisait distincte elle comprit le message et décida de rejoindre la personne qui chantait quand elle la retrouva, elle s'aperçut que c'était sa fille poko elle saisit sa main et elles prirent la fuite le fantôme se lança à leur poursuite dans leur folle fuite, elles virent une vieille femme qui se lavait cette dernière leur demanda de lui rincer le dos « nous sommes pourchassées, nous ne pouvons donc pas te rendre service », répondit la mère de poko mère, prenons le temps de lui rendre ce service, suggéra poko alors, elles se mirent à rincer le dos de la vieille femme des objets tombèrent de l'eau qui coulait sur le dos de la vieille femme et elle leur posa la question : « qu'est-ce qui est tombé ? » « c'est un gourdin, un caillou et un œuf », répondit la mère de poko « merci du service », enchaîna la vieille «si vous constatez que celui qui vous poursuit va vous rattraper, alors, jetez d'abord le gourdin une épaisse forêt se dressera entre vous et vous pourrez vous éloigner s'il se rapproche, jetez le caillou et des montagnes pousseront entre vous vous pourrez ainsi vous éloigner et s'il se rapproche encore, jetez œuf et un étang se formera entre vous il se noiera dans cette eau» et les deux fugitives reprirent leur route quand le fantôme s'approcha d'elles, la mère de poko jeta, d'abord le gourdin, puis le caillou et enfin l’œuf le fantôme se noya en rentrant dans l'eau poko et sa mère eurent la vie sauve
Le mari sans cicatrice
Un fantôme prit une forme humaine de bel homme et vint se présenter à poko. Elle allait chaque jour couper du bois et elle chantait toujours : - 'Mes copines ont épousé des êtres humains mon entêtement m'a m'Avis'a  déposa ses affaires, une pâle peur l'envahit.
Il y a bien longtemps, vivait dans un village, un homme très superstitieux le moindre problème le conduisait chez le charlatan pour consultation une nuit, il fit un cauchemar a son réveil, il prit la route pour aller consulter le charlatan pour savoir ce que le destin lui réservait a son arrivée, le charlatan jeta ses cauris, remua ses amulettes et avec un air pensif, dit à notre homme : - « mes génies me disent de t'informer que cette année sera la dernière pour toi sur cette terre pour éviter ce mauvais sort, il te faut attraper un charognard vivant avec lequel tu te frotteras sur toutes les parties de ton corps avant de le jeter dans un profond puits»notre homme se leva tout triste et retourna chez lui a son retour, il n'était plus tranquille car il n'avait pas une solution il fouilla en vain dans sa tête pour voir comment il procéderait pour avoir un charognard vivant découragé, il prit le chemin qui le conduisait en pleine brousse, l'air tout triste lorsqu'il fut en forêt, il rencontra une vieille femme qui lui demanda ce qui l'amenait dans la brousse avec un air triste'il expliqua à la vieille femme son histoire cette dernière lui répondit : - « mon fils, va sur la clairière que voici couche toi la face vers le ciel, avec un bâton dans la main et fais le mort lorsque les charognards te verront, ils croiront que c'est un cadavre ils descendront pour te manger alors, avec un bâton, tu pourras attraper un pour ton sacrifice»sans attendre, notre bonhomme alla s'étendre comme la vieille le lui avait dit effectivement, quelques instants après, un vieux charognard le vit, plana au-dessus de lui, puis retourna se percher sur un arbre pas très loin ensuite, un plus jeune charognard aperçut aussi le mort étalé au milieu de la clairière, il descendit pour le dévorer et le plus vieux qui l'avait devancé de lui posa la question : « as-tu déjà vu un mort avec un bâton dans la main ? » celui-ci répondit : - « jamais » le vieux charognard lui dit-alors : « continue ton chemin, car ce cadavre n'est pas à dévorer»?puis un autre charognard arriva, descendit pour manger le mort et le vieux de lui posa la même question : « as-tu déjà vu un mort avec un bâton dans la main ? » ce dernier répondit : - « jamais » - « alors continue ton chemin, car ce cadavre n'est pas à manger », conseilla-t-il arriva un autre charognard qui se mit à planer sur le mort le vieux charognard lui demanda: - « as-tu déjà vu un mort avec un bâton dans la main ? » le jeune charognard répondit : - « malgré ton âge avancé, c'est aujourd'hui que tu découvre, en même temps que moi, un mort avec un bâton dans la main comme tu es peureux, alors moi je descends festoyer » et aussitôt il descendit sur le mort a peine il leva le bec pour picorer, que notre bonhomme saisit ses pattes il se leva et frotta le jeune charognard sur toutes les parties de son corps et alla le jeter dans un profond puits
Le superstitieux
Un homme très superstitieux le moindre problème le conduisait chez le charlatan pour consultation une nuit. Il n'était plus tranquille car il n'avait pas une solution il fouilla en vain dans sa tête pour voir comment il procéderait pour avoir un charognard vivant découragé. L'air tout triste lorsqu'il fut en forêt, il rencontra une vieille femme qui lui demanda ce.
Il y avait dans un village, un chef septuagénaire avec sa vingtaine de femmes'malgré son âge avancé, ii n'avait toujours pas eu d'enfants et la tristesse se lisait sur son visage il avait fini par avoir recours aux réputés féticheurs et aux grands sorciers du village pour qu'ils intercèdent auprès des dieux de la fécondité afin qu'il ait un héritier ces prières furent exaucées, car roumde, sa femme préférée, attendait enfin un enfant de lui la nouvelle fut apportée au chef par pougkiema, sa première épouse ce dernier exulta de joie en apprenant la nouvelle mais voilà que depuis un certain temps, roumde devint triste, si triste que la joie du chef se transforma en émoi la panique s'installa dans la cour royale les coépouses se succédèrent l'une après l'autre auprès de roumde pour savoir la cause de sa tristesse permanente - « j’ai envie de manger du foie de lion », répétait-elle le désir de roumde fut rapporté au chef alors, le roi convoqua à l'insu du lion, une réunion des animaux de la brousse et de ses sujets il prit la parole : - « ma femme roumde attend un enfant, mon seul espoir elle a besoin du foie de boyinga pour manger et éviter ainsi une fausse couche comment faire pour obtenir cet organe du méchant animal pour elle ? » pour toute réponse, il n'y eu que des murmures dans l'assistance, on ne voyait que des oreilles dressées et les gros yeux des animaux scrutant l'horizon quant aux hommes, ils envoyaient de longues giclées de tabac en faisant mouvoir leurs têtes comme des automates personne n'osait répondre au chef puis, le brave m'ba soamba surgit et fit la promesse de ramener le foie de m'ba bonyinga au chef le lendemain il demanda une lance que le chef lui fit apporter rapidement?un traite rapporta à m'ba bonyinga tout ce qui s'était dit au cours de la réunion le lendemain, lorsque m'ba bonyinga se trouva nez à nez avec m'ba soamba, il se mit à vociférer : - « c'est toi, sale soamba, qui en veut à la famille des lions pour satisfaire ce chef mécréant ? je vais te dévorer » alors, il bondit sur m'ba soamba qui eut le temps de planter la lance devant lui, la partie pointue en l'air le lion, en retombant fut transpercé par la lance m'ba soamba abandonna m'ba bonyinga, gisant dans une mare de sang, et se rendit chez le chef il invita ce dernier à envoyer des gens pour retirer le foie de m'ba bonyinga pour roumde ce qui fut fait alors, en guise de récompense, le chef donna en mariage à m'ba soamba, poko sa fille
Poko, la femme de m'ba soamba(le lièvre)
Il y avait dans un village, un chef septuagénaire avec sa vingtaine de femmes'malgré son âge avancé. Car roumde, sa femme préférée, attendait enfin un enfant de lui la nouvelle fut apportée au chef par pougkiema. La panique s'installa dans la cour royale. Le roi convoqua à l'insu du lion, une réunion des animaux de la brousse et de ses sujets.
Il était une fois, un homme qui s'était nourri de potion magique si bien que personne ne pouvait le terrasser chaque fois qu'un adversaire le soulevait pour le mettre à terre, il lui suffisait de dire « kl » et c'est lui qui le renversait lorsque son fils tanga devint adolescent, il le nourrit aussi de cette potion il lui enseigna que lorsqu'il se trouverait en difficulté face à son adversaire plus costaud que lui, il n'aurait qu'à dire : « kl » et le tour est joué'depuis lors, l'enfant essayait son fétiche chaque fois que l'occasion se présentait il s'aperçut que ca marchait bien?un jour, il eut un différend avec son père la dispute tourna aux menaces comme un fou, il prit son père pour le terrasser et ce dernier cria : « ki, ki, ki » et le fils fut terrassé la chute fut si brutale que l'enfant s'évanouit le père le réanima lorsque ses esprits lui revinrent, tanga demanda des excuses à son père
Le fils irrespectueux
Un homme nourri de potion magique le renversait lorsque son fils tanga devint adolescent. L'enfant essayait son fétiche chaque fois que l'occasion se présentait. Le tour est joué'depuis lors, l'enfants essayait l'initiative de terrasser. Le père s'évanouit le père le réanima lorsques ses esprits lui revinrent.
Il y avait dans un village un homme dénommé talba qui ne se nourrissait que de rats voleurs a longueur de journée, il parcourait la brousse, fouillait les taillis, les buissons, les creux des arbres, les trous des termitières à la recherche des rats voleurs il avait presque fini les rats voleurs de la brousse un jour, il aperçut un trou dans lequel vivait un couple de rats voleurs il se mit à creuser lorsque le mâle se rendit compte que i’homme les attraperait, il lui dit d'un ton plaintif : - « pardon, il ne reste que ma femme et moi si tu nous attrapes, on ne parlera plus de rats voleurs dans cette brousse alors, aie pitié de nous ;ne nous tue pas en reconnaissance, je vais te donner ceci, qui te permettra d'avoir facilement de la viande » ainsi, il lui remit une amulette en ajoutant : - « chaque fois que tu verras un animal, il te suffira de l'indexer avec l'amulette cet animal se transformera en ce que tu voudras: l'âne deviendra un bœuf, la poule un mouton, la chèvre un lion tu pourras ainsi manger de la viande à satiété tous les jours »?de retour à la maison, talba essaya son allumette et constata qu'elle donnait de bons résultats ainsi, chaque jour, il transformait les fourmis en poules, les poussins en vaches, les bœufs en éléphants sa famille se nourrissait de viande à gogo à longueur de journée depuis ce temps, l'homme commença à être riche car il vendait une partie de la viande cela rendit son voisin jaloux, qui rapporta au chef que talba s'enrichissait illicitement alors, le chef envoya convoquer ce dernier pour savoir l'origine de sa subite richesse une personne, à la langue pendante, souffla à talba, que le chef le convoquait au sujet de sa richesse, sur dénonciation de son voisin le jour où il devait aller répondre au chef, il fit un crochet chez son voisin lorsque ce dernier déboucha de sa case, talba sortit son amulette et l'indexa le voisin se transforma sur le champ en un âne il en fit sa monture pour se rendre chez le chef a son arrivée, il attacha l'âne à un poteau du grenier après les salutations de courtoisie, le chef lui posa la question: - « on m'a rapporté que tu es devenu très riche pourtant tu n'as pas de troupeau de bœufs et tu ne fais pas le colporteur d'où provient ta richesse?»et i’homme répliqua : - « dites-moi chef, la personne qui vous a rapporté que j'étais devenu riche » le voisin devenu âne, écoutait la conversation mais ne pouvait plus parler il venait de perdre l'usage de la parole alors, il se mit à braire : - « hihan,hihan,hihan » c'est depuis ce jour que les ânes braient le chef envoya chercher le voisin de talba, mais hélas! on ne trouva point son voisin car c'était lui qui était attaché dans la cour royale
Pourquoi l'ane brait
Il y avait dans un village un homme dénommé talba. Il ne se nourrissait que de rats voleurs a longueur de journée. Il parcourait la brousse, fouillait les taillis, les buissons, les creux des arbres. Il avait presque fini les rats volesurs de la brouse un jour. Il aperçut un trou dans lequel vivait un couple of rats.
A l'époque où les animaux parlaient et vivaient en communauté comme le font les hommes aujourd'hui, m'ba soamba et m'ba koadanga étaient de bons camarades l'un ne sortait jamais sans l'autre comme tous les autres animaux, ils menaient leurs activités dans la solidarité quand i’un rencontrait des difficultés, ils se concertaient, discutaient, échangeaient leurs idées tout se déroulait dans la franchise, l'honnêteté et l'entraide entre eux cette année-là, une grande famine s'installa dans le village des animaux jamais la soif et la faim n'avaient tué autant d'animaux seuls les hommes avaient à manger et à boire car eux, possédaient des champs qqu'ils exploitaient ne trouvant plus rien à manger, m'ba soamba et m'ba koadanga se concertèrent et prirent la décision de préparer un champ et d'y semer des céréales et des tubercules?ils se mirent alors au travail ils étaient au champ avant que le soleil ne se levât et rentraient lorsqu'il était couché chacun donnait le meilleur de lui-même lorsqu'ils rencontraient une difficulté, ils se concertaient pour trouver la solution tout se passa bien et les récoltes furent bonnes heureux et baignant dans l'opulence, nos deux compagnons voulurent se distinguer des autres animaux par la qualité de leur repas pour cela ils décidèrent d'aller à la recherche du sel, sensé donner du goût à leur repas comment l'obtenir? voici la question qu'ils se posaient après réflexion m'ba koadanga dit, la main appuyée sur le bec : « une idée me vient en tête allons attendre les marchands de sel qui vont au marché du village voisin toi, tu te coucheras dans les buissons non loin de la route moi je ferai la blessée quand ils vont me voir, certainement qu'ils vont déposer leurs charges et essayeront de m'attraper moi je trainerai de l'aile et je les obligerai ainsi à s'éloigner de leurs marchandises tu profiteras en ce moment pour cacher au loin les barres de sels » m'ba soamba ne se le fit pas répéter deux fois car il reconnut la justesse de l'idée avancée mais, rusé qu'il est, une autre idée lui passa derrière la tête : celle de tromper m'ba koadanga et d'emporter, tout seul, le butin qu'ils auraient acquis à deux?alors, m'ba soamba et m'ba koadanga mirent à exécution leur idée commune pendant que m'ba koadanga tenait éloignés les marchands de leurs charges, m'ba soamba cacha le sel en deux endroits a la fin de la manceuvre, il présenta la petite part à m'ba koadanga qui comprit vite la supercherie alors, après un instant de réflexion, il déclara : - « les marchands de sel sont qualifiés de sorciers, dit-on moi, je vais goûter au sel pour ne pas exposer nos familles respectives au danger si par malheur, je mourais empoisonnée par ce sel, alors, porte la nouvelle à ma famille » il s'empressa de porter un morceau de sel dans sa bouche aussitôt, il se jeta sur le dos et se mit à battre des ailes en hurlant : - « aie, aie, sales marchands, vous m'avez tué, venez à mon secours » m'ba soamba, pris de panique, se sauva derrière les buissons en abandonnant m'ba koadanga avec les barres de sel m'ba koadanga se releva, mit de l'ordre dans son plumage et emporta son butin à la maison
M'ba koadanga (la perdrix) et m'ba soamba (le lievre)
A l'époque où les animaux parlaient et vivaient en communauté comme le font les hommes, m'ba soamba et m'BA koadanga étaient de bons camarades. Ils menaient leurs activités dans la solidarité quand i’un rencontrait des difficultés, ils se concertaient, discutaient, échangeaient. Cette année-là, une grande famine s'installa dans le village.
Il était une fois, des frères qui avaient programmé les funérailles de leur père et toute la famille s'activait pour que l'évènement soit une réussite un tel évènement devait drainer une foule de personnes de toutes sortes : bonnes et mauvaises ils décidèrent de rechercher un féticheur pour protéger les invités des sorciers et des mangeurs d'âmes un homme se présenta comme étant un féticheur renommé alors, il fut retenu le jour des funérailles, il fut installé sur un mortier renversé au milieu de la cour pour bien surveiller les invités il se distinguait de la foule par son accoutrement d'un air grave, il fouillait du regard toutes les personnes suspectes et s'attardait sur les personnes âgées surtout les vieilles femmes tout laissait croire qu'il observait dans les moindres détails ce qui échappait à l'œil du mangeur de tô (du commun des mortels) et pourtant ! alors que la fête battait son plein, arriva un jeune homme aux habits recouverts d'amulettes et aux yeux rouges lorsqu'il pénétra dans la cour, il chercha à voir l'aîné qui se présenta aussitôt -« qui veille sur vos invités ? », demanda-t-il - «le voilà assis sur le mortier au milieu de la cour »,répondit-il en indexant le fameux féticheur?le jeune homme se dirigea vers le faux féticheur: - « qui veille sur les invités ? », lança-t-il - « c'est moi », lâcha-t-il - «et que fais-tu pour que la veille femme assise au fond de la cour, te mette dans sa boîte à tabac avec une vingtaine de personnes ? » poursuivit-il « ah ? là ! attrapez-la pour moi », hurla le faux féticheur le jeune homme s'avança vers la veille femme et lui parla à voix basse : - « pourquoi avez-vous attrapé aussi celui qui était désigné pour veiller sur les invités ? » « eh eh ! je ne savais pas que c'est lui le féticheur de la fête il a même uriné dans mon tabac je vais donc le libérer »
Le faux feticheur
Le féticheur de la fête de la famille a  décidé de rechercher un féicheur pour protéger les invités des sorciers et des mangeurs d'âmes. Il fut installé sur un mortier renversé au milieu de la cour pour bien surveiller the invitées. Il se distinguait de la foule par son accoutrement d'un air grave, il fouillait du regard toutes les personnes suspectes.
Il était une fois, un homme, sa femme et ses enfants l'homme était si colérique qu'il frappait sa femme à la moindre faute a ses enfants ; il les rouait de coups pour un rien la femme, exaspérée, alla un jour raconter son calvaire à ses parents ces derniers la conseillèrent en ces termes:« dieu a béni ton mariage en vous donnant de nombreux enfants tu dois actuellement accepter te sacrifier pour leur éducation retourne chez toi et implore le créateur pour qu'il vous garde en bonne santé car toute chose a une fin»?elle regagna donc le domicile conjugal et commença à digérer dans son cœur les souffrances que lui infligeait son mari un jour, au cours d'un repas copieux, l'arête d'une anguille s'accrocha à la gorge du fils unique du chef le chef fit appel aux guérisseurs et aux charlatans du village pour retirer cet os de la gorge de son fils mais aucun d'eux ne réussit su-sabgla avait un voisin bavard il rapporta au chef que su-sabgla avait frappé son enfant jusqu'à ce qu'il vomisse des os avalés la veille alors, le chef fit appel à su-sabgla su-sabgla, arriva peu de temps après il forma un gros poing de sa main droite qu'il souleva et l'abattit sur le dos du fils souffrant : pan !!! et ce dernier vomit l'os les rides du visage du chef s'effacèrent subitement et le sourire revint à ses lèvres - « merci d'avoir sauvé mon fils, su-sabgla », dit le chef« j'ignorais totalement tes grands talents de maître guérisseur a présent, tu vas guérir tous les malades du village » s'adressant aux curieux, venus assister à la scène, il poursuivit :?- « demain, faites venir tous les malades ici, pour que su-sabgla les guérisse » de retour à la maison, su-sabgla fit part à sa femme l'impossible mission que le chef venait de lui confier il cogita toute la nuit mais il ne trouva point une astuce pour se soustraire de la mission que lui confiait le chef au réveil, sa femme le voyant très soucieux, lui donna les conseiis suivants:- « mon époux, lorsque tous les malades seront réunis, vous direz au chef de faire dresser un bûcher et de se retirer tous après, car vous allez commencer la séance de guérison » une fois le chef rentré, vous vous adresserez au chef en ces termes : « maintenant nous allons commencer je vais trier les malades les plus graves que je vais brûler avec la poudre que j'obtiendrai, je soignerai les autres » ainsi donc, le mari appliqua à la lettre les conseils que sa femme lui avait prodigués les malades, en entendant ces propos, se sauvèrent un à un et la cour royale, qui était noire de monde, se vida en peu de temps
Su sablga (l'homme au coeur noir)
Un homme frappait sa femme à la moindre faute a ses enfants ; il les rouait de coups pour un rien la femme, exaspérée, alla un jour raconter son calvaire. Le chef fit appel aux guérisseurs et aux charlatans du village pour retirer cet os de la gorge de son fils mais aucun d'eux ne réussit.
Il y avait dans un village, un très grand chasseur il était tellement adroit qu'il abattait tout animal qu'il apercevait au cours de sa chasse la nouvelle avait fait le tour de la brousse et les animaux prenaient leurs dispositions pour ne jamais se retrouver sur son chemin une fois, une antilope eut la vie sauve grâce à la rapidité de ses pattes?alors, pour se venger, elle prit une forme humaine de jeune fille et suivit à distance le chasseur jusqu'à sa maison elle était tellement belle et ravissante qu'aucun homme ne pouvait résister à son charme le chasseur, arrivé chez lui, se débarrassa de ses amulettes, de son fusil et de ses habits notre antilope devenue une charmante demoiselle, accéléra le pas et croisa le chasseur à sa porte feignant d'être une jeune fille égarée, elle salua poliment le chasseur et lui demanda la route qui conduisait au village voisin notre chasseur, séduit par la beauté de cette belle créature, proposa l'hospitalité à l'antilope génie car il était célibataire et vivait avec sa mère notre demoiselle antilope accepta la mère du chasseur fit un copieux repas pour l'hôte de la nuit après le repas, le chasseur et la demoiselle antilope se mirent à causer, de tout et de rien, en attendant le sommeil tout d'un coup, la demoiselle antilope demanda au chasseur comment ferait-il au cours de sa chasse, pour éviter d'être tué par une antilope qui l'attaquerait ? alors notre chasseur de répondre : «si une antilope me charge au cours de la chasse, je deviens une souche, puis une touffe d'herbes, ensuite une termitière, et après du foin et»?alors sa mère qui les écoutait, interpella son fils et lui dit de changer de sujet en bon fils, il introduisit un autre sujet en demandant à son hôte de la nuit, de parler de son village la causerie se poursuivit sur ce sujet jusqu'au sommeil au petit matin, notre demoiselle antilope demanda la route pour continuer au village voisin comme elle le prétendait à son arrivée notre chasseur se proposa de l'accompagner elle accepta volontiers mais elle ajouta qu'il ne faut pas que le chasseur prenne un fusil car elle a peur des armes la mère du chasseur ayant entendu les instructions de la demoiselle, appela son fils dans sa case et le conseilla de prendre son fusil sur lui ; mais en le cachant sous ses vêtements et c'est ce que fit le fils chemin faisant, lorsque les deux compagnons furent en pleine brousse entre les deux villages, la demoiselle antilope reprit sa forme d'antilope et se mit à charger le chasseur ce dernier devint une souche et l'antilope l'arracha avec ses cornes le chasseur se transforma en une touffe d'herbes et l'antilope en fit une bouchée le chasseur prit la forme d'une termitière et l'antilope commença à la déterrer avec ses cornes le chasseur se mue en foin et l'antilope se mit à lemâcher, puis le chasseur devint un arbuste et l'antilope ne le vit plus alors, il arma son fusil et tira sur l'antilope qui mourut'c'est ainsi qu'il eut la vie sauve
Histoire d'un chasseur
Il y avait dans un village, un très grand chasseur abattait tout animal qu'il apercevait au cours de sa chasse. une antilope eut la vie sauve grâce à la rapidité of ses pattes. Elle prit une forme humaine de jeune fille et suivit à distance le chasseUR jusqu'à sa maison.
On était à l'époque où les hommes et les animaux se comprenaient cette année-là, il n'y avait rien à manger chez les animaux la famine était terrible les petits et les moins résistants des animaux mouraient de faim chaque nuit, les chefs de famille se creusaient la tête pour chercher de quoi nourrir femmes et enfants c'est pendant une telle réflexion que m'ba katré, l'hyène, eut l'idée de vendre sa mère pour nourrir sa famille le lendemain matin, elle alla partager sa géniale idée avec m'ba soamba, le lièvre ; son ami de toujours : - « vendons nos mères au marché des hommes pour nourrir nos familles », lui proposa-t-elle « quoi ? es-tu devenue folle katre ? comment peut-on vendre sa mère sous prétexte de vouloir nourrir sa famille ? quel sacrilège ! », répliqua m'ba soamba « elles constituent des charges inutiles pour nous àprésent elles ne peuvent plus nous rendre des services », soutenut m'ba katré après un soupir, m'ba soamba dit : - « oooonn bon i allons donc au marché prochain» le jour du marché, m'ba katré ligota solidement sa mère,les mains derrière le dos avec une grosse corde m'ba soamba très malin dit à sa mère:?- « avec katre, nous avons décidé de vous vendre au marché ce jour, pour subvenir aux besoins de nos familles je vais t'attacher à cette corde pourrie lorsque nous nous approcherons du marché, je ferai semblant de te frapper au dos tu te débattras pour casser la corde, te sauver et revenir à la maison compris ? » « oui », répondit sa mère et les voilà tous les deux sur la route du marché avec leurs mères attachées m'ba katré rouait sa mère de coups de bâton et lui intimait l'ordre d'avancer vite m'ba soamba semblait plaindre le triste sort de leurs mères qui seront bientôt vendues a l'approche du marché, il fit siffler son fouet sur les oreilles de sa mère cette dernière, prise de frayeur, se débattit, cassa la corde qui l'attachait et fit ce que son fils l'avait conseillé« oh ! katre, ma mère s'est détachée aide-moi à la rattraper », lança-t-il à sa compagne « tant pis pour toi tu n'avais qu'à l'attacher solidement comme moi », rétorqua-t-elle «wouyoo! wouyoo ! je suis mort», se lamentait m'ba soamba tout en suivant m'ba katré arrivés au marché, la mère de m'ba katré fut rapidement vendue sans perdre de temps, m'ba katré acheta un sac de?mil, le chargea sur sa tête et reprit la route de la maison m'ba soamba, très rapide devança m'ba katré, s'allongea sur la route et fit le mort lorsque m'ba katré fut à son niveau elle donna un coup de pied en disant : - « dégage et laisse-moi le passage, car je suis pressée de rentrer donner à manger à ma famille » une fois m'ba katre éloignée, m'ba soamba se releva, fit un détour et devança de nouveau m'ba katré il s'allongea sur la route et fit le mort lorsque m'ba katre arriva, elle donna un coup de pied au lièvre mort en murmurant : - « cela apprendra à ton père de ne pas prendre des précautions en attachant mal votre grand-mère qu'il devait vendre pour vous nourrir » et elle poursuit son chemin m'ba soamba, se releva et fit un détour et se plaça de nouveau sur la route lorsque m'ba katré arriva, elle s'exclama:- « zut alors ! ca fait maintenant trois lièvres si je les avais ramassés, j'aurais eu de quoi nourrir ma famille pendant deux jours bon! ce n'est pas tard je retourne sur mes pas ramasser les deux autres lièvres que j'ai vus » alors, il déposa sa charge au bord de la route et revint sur ses pas il fit la route jusqu'au marché sans rien retrouver elle fit demi-tour, accéléra le pas, mais quand elle parvint au lieu où elle avait déposé son sac de mil, elle ne vit plus rien :?plus de lièvre et plus de sac de mil elle comprit alors que m'ba soamba lui avait joué un sale tour, mais c'était trop tard
La famine
On était à l'époque où les hommes et les animaux se comprenaient cette année-là. Il n'y avait rien à manger chez the animaux la famine. Les chefs de famille se creusaient la tête pour chercher de quoi nourrir femmes et enfants. M'ba katré, l'hyène, eut l'idée de vendre sa mère pour nourrir sa famille.
A une époque très lointaine, si tu apercevais des œufs lors d'une battue et que tu t'empressais de dire : « voici mes œufs », aussitôt tu tombais raide mort alors, le rusé soaamba, le lièvre, alla proposer à son inséparable compagnon m'ba katre, la hyène, une partie de battue ainsi donc, les voilà partis pour la brousse pendant leur chasse, m'ba soaamba aperçut des œufs dans un nid il s'en éloigna, rejoignit m'ba katre et lui dit : -« suis-moi je sens du gibier à notre portée dans cette direction» m'ba katre se mit à le suivre lorsqu'ils s'approchèrent du nid d'œufs, m'ba soaamba invita m'ba katre à passer devant cette dernière, à peine fit-elle quelques pas, qu'elle vit les œufs elle ne put contenir sa joie et s'écria: - « voici mes œufs ! » et aussitôt elle s'écroula raide morte m'ba soaamba ramassa les œufs, prit m'ba katre qu'il chargea sur ses épaules et rentra chez lui m'ba soaamba procédait ainsi pour éliminer les animaux i’un après l'autre arriva le tour de m'ba laabo lorsqu'ils furent en pleine brousse, m'ba soaamba invita m'ba laabo à se diriger vers la gauche tandis que lui allait vers la droite pendant leur fouille, m'ba soaamba aperçut un nid d’œufs et fit semblant de ne l'avoir pas vu il fit demi-tour et rattrapa m'ba laabo il lui demanda de le suivre ce dernier obtempéra a l'approche des œufs, m'ba soaamba murmura : - « laabo, passe devant » m'ba laabo passa devant quand il aperçut les œufs, il fit semblant de n'avoir rien vu et frôla le nid d’œufs alors m'ba soaamba prit m'ba laabo par la main et, en indexant le nid œufs, il hurla : - « qu’est-ce que c’est ? » m'ba laabo, feignant de ne rien voir, fit semblant de marcher sur les œufs m'ba soaamba vociféra: - « attention laabo regarde à tes pieds, qu'est-ce que c’est ? » - « je ne vois rien », répondit m'ba laabo les yeux écarquillés m'ba soaamba, tout énervé, dit à m'ba laabo de répéter: - « voici mes » -« voici mes», reprit m'ba laabo?-«complète la phrase, idiot laabo, voici mes », tempêta m'ba soaamba - « voici mes », répéta m'ba laabo furieux, m'ba soaamba insista : - « répète laabo : voici mes œufs» et aussitôt, m'ba soaamba tomba raide mort alors, m'ba laabo emporta m'ba soaamba et les œufs pour nourrir sa famille
M'ba laabo
Aussitôt tu tombais raide mort alors, le rusé soaamba, le lièvre, alla proposer à son inséparable compagnon m'ba katre, la hyène, une partie de battue. M'ba soaambamba aperçut des œufs dans un nid il s'en éloigna, rejoignit m'BA katre et lui dit : -« suis-moi je sens du gibier à notre portée dans cette direction »
Ii était une fois, zouiin et otala courtisaient la même fille chacun d'eux redoublait de gentillesse pour séduire la jeune fille et avoir sa main la fille était donc embarrassée dans son choix alors pour les départager, elle leur dit un jeudi soir: -«je me marierai à celui qui sera le premier, samedi matin, a saisir ma main après avoir parcouru la distance du marigot, situé à l'autre bout du village, au domicile paternel départ dés que vous apercevrez les premiers rayons du soleil à son lever» - « compris », répondirent, en chœur, les deux rivaux dans la nuit du vendredi, otala aligna ses frères, cousins, tantes, nièces et oncles du marigot jusqu'à la cour du père de la jeune fille lui-même se posta sous le hangar, dressé à l'entrée de la cour paternelle de la jeune fille zouiin arriva le samedi matin au bord du marigot, avec un léger retard, car très sûr de lui et il s'élança comme un éclair en direction de la maison de la jeune fille après un talus, il demanda: - « où es-tu otala ? » un frère d'otala, qui était caché derrière un caillou, surgit et, le doigt levé, répondit: - « me voilà, zouiin » zouiin rabattit ses oreilles le long du cou et accéléra encore au niveau d'un fourré il questionna: - « où es-tu otala ? » - « me voilà », répondit une cousine d'otala, qui était blottie derrière les buissons zouiin renifla et s'élança de nouveau à vive allure lorsqu'il parvint au niveau du hangar, zouiin, tout essoufflé, hurla: - « où es-tu otala ? » otala, qui était caché sous le hangar, à quelques pas de la porte d'entrée, surgit, fit un pas et saisit la main de la jeune fille il répondit tout joyeux: - « me voilà, avec ma femme ! » zouiin, très déçu, reconnu sa défaite et, en bon rival, il souhaita un heureux ménage au nouveau couple
Zouiin et otala (le lièvre et le crapaud)
Zouiin et otala courtisaient la même fille chacun d'eux redoublait de gentillesse pour séduire la jeune fille. Elle leur dit un jeudi soir: -«je me marierai à celui qui sera le premier, samedi matin, a saisir ma main' Otala aligna ses frères, cousins, tantes, nièces et oncles du marigot jusqu'à la cour du père de la jeun fille lui-même.
Un jour, m'ba soaamba invita son amie, m'ba katre, à aller à la chasse chacun prit son sac qu'il accrocha à son épaule et les voilà partis quand ils furent en pleine brousse, ils trouvèrent deux lionceaux dans leur antre chacun d'eux attrapa un lionceau qu'il mit dans son sac a quelques pas de là, il y avait des pains de singes qui trainaient sous un baobab m'ba soaamba dissimula un pain de singe dans son sac avec le lionceau à l'insu de m'ba katre puis, tout d'un coup, il dit à son amie, m'ba katre: - « tuons nos proies, sinon elles pourront s'échapper » puis, saisissant le pain de singe enveloppé dans le sac, il le cogna contre le tronc du baobab le bruit résonna tellement fort que m'ba katre crut que c'était la tête du lionceau qui avait éclaté alors, à son tour, m'ba katre, saisissant à deux mains son sac contenant le lionceau, le cogna contre le tronc du baobab on entendit « bonga» puis « wonga »c'est la tête du lionceau qui avait éclaté le sang commença même à couler le long du sac ils reprirent leur route pour poursuivre la chasse malheureusement, ils se trouvèrent nez à nez avec maman lionne elle leur demanda: - « avez-vous vu mes petits ? » -« oui », s'empressa de répondre m'ba soaamba - « où sont-ils ? » poursuivit maman lionne - « les voilà », ajouta m'ba soaamba, qui continua en ses termes tout en faisant sortir le lionceau de son sac : « il y avait des fauves qui rodaient autour de leur antre alors, nous les avons cachés dans nos sacs pour vous les remettre » - « merci bien soaamba » dit-elle à m'ba soaamba « où est l'autre petit? », en s'adressant à m'ba katre - « le voilà », répondit m'ba katre qui tira de son sac le lionceau mort au vu de son petit mort, maman lionne bondit sur m'ba katre qui esquiva et prit ses pattes à son cou maman lionne se lança à sa poursuite et c'est de justesse que m'ba katre échappa aux griffes de maman lionne
M'ba katre et m'ba soaamba (l'hyène et i lièvre)
Un jour, m'ba soaamba invita son amie, m'sba katre, à aller à la chasse chacun prit son sac qu'il accrocha à son épaule et les voilà partis. Ils trouvèrent deux lionceaux dans leur antre chac un d'eux attrapa un lionceau qu'ils mit dans son sac. Il y avait des pains de singes qui trainaient sous un baobab. Maman lionne demanda: - avez-vous vu mes petits? »
Il était une fois un bosquet hanté ce bosquet était situé à l'orée du village les parents racontaient à leurs enfants des histoires mystérieuses qui s'y déroulaient pour faire peur à leurs fils et ainsi, leur ôter l'idée de vouloir y aller tous les malheurs du village étaient attribués aux mauvais génies qui habitent ce bosquet personne du village n'osait s'y rendre sauf gãndaoogo, le jeune homme intrépide et brave, qui n'avait peur de rien et de personne seul, il y allait faire ses besoins, couper du bois pour dresser ses hangars, chercher des feuilles pour en faire des décoctions, etc un jour, pendant qu'il était accroupi en train de déféquer au milieu du bosquet, un génie surgit par derrière et lui demanda : - « que fais-tu là ? » «je suis venu me soulager », répondit bravement gãndaoogo - «c'est toi qui viens toujours troubler notre quiétude ? rentre chez toi et ne reviens plus jamais ici pour te punir, tu porteras ça désormais» et il abattit entre les épaules de gãndaoogo un gros coup de poing et une bosse sortit aussitôt sur son dos ainsi gãndaoogo retourna chez lui bossu a son retour à la maison, il expliqua sa mésaventure aux villageois
Le bosquet hante
Il était une fois un bosquet hanté ce bosquet étai situé à l'orée du village. Le parents racontaient à leurs enfants des histoires mystérieuses. Le jeune homme intrépide et brave, qui n'avait peur de rien et de personne seul, allait faire ses besoins, couper du bois, dresser ses hangars.
Il était une fois, deux-demi-fière de même âge : noaaga et no-bila la mère de no-bila était décédée on confia donc la garde de ce dernier à sa marâtre cette dernière avait aussi un fils du nom de noaaga devenus adultes, chacun d'eux entreprit des activités no-bila, le cadet, qui était cultivateur, travaillait avec ardeur et son champ donnait de bonnes récoltes son champ produisait de bonnes récoltes ses animaux se multipliaient d'année en année au village, il était admiré de tout monde quant à noaaga, l'aîné, il bâclait les travaux champêtres si bien qu'il enregistrait périodiquement de mauvaises récoltes les épidémies ravageaient ses troupeaux d'animaux au fil des jours car il leur apportait peu de soins il était la risée des gens du village sa mère mourait donc de jalousie à cause de la réussite de no-bila elle expulsa no-bila de sa cour no-bila, ne sachant où aller, se mit à errer et se trouva en pleine brousse il rencontra une vielle femme octogénaire en pleine brousse qui avait arraché sa tête et la tenait dans sa main pour enlever les poux quand elle aperçut no-bila, elle lui demanda : - « qu’as-tu vu ? » -«je n'ai rien vu », répondit no-bila - « bonne route », souhaite la vielle femme à no-bila plus loin, no-bila croisa une femme d'une cinquantaine d'années qui avait coupé ses seins et les caressait elle questionna no-bila lorsqu'elle l'aperçut : - « qu’as-tu vu ? » -«je n'ai rien vu », répondit no-bila -« fais bonne route », lança-t-elle à no-bila en marchant, no-bila trouva au bord de la route du « l??la » (fruit sauvage) bien mûr qui l'invita à le manger - « non, merci », répondit njo-bila - « je te souhaite une bonne route », dit le « l??la » no-bila continua à marcher survint un orage il se réfugia dans une case vide puis arriva, sous la pluie, l'occupante des lieux, une vielle femme d'une centaine d'années aux longues et crochues dents en voulant rentrer ses dents s'accrochèrent aux pailles du toit de la case elle demanda à no-bila de l'aider à retirer ses dents no-bila s'exécuta promptement la femme posa la question à l'enfant: - « que veux-tu que je te prépare à manger, mon fils ? du tô (pâte de mil ou de sorgho) avec sauce de poux ou de mouches?» -« chez moi, je n'avais même pas à manger pourquoi faire ici un choix ? » répondit no-bila alors, la vielle femme lui prépara du tô à la sauce de sésame puis elle s'adressa de nouveau à no-bila : - « où veux-tu que je te mette ? dans un trou de serpents ou de scorpions ? » -chez moi'je n'avais même pas à dormir pourquoi faire un choix ici ? répondit-il la vielle femme le fit entrer dans le trou de scorpions no-bila y trouva de beaux vêtements, des bijoux en or et de belles chaussures comme récompenses la vielle femme lui demanda : - « veux-tu que je te fasse accompagner par une rivière ou par un crapaud » ? - « je n'ai pas de choix à faire », répondit no-bila et la vielle ordonna une rivière de l'accompagner la rivière le devança à la maison en chant : « balayez maison et cour, car le brave no-bila est de retour » no-bila arriva avec ses beaux habits et ses beaux bijoux il en donna à son demi-frère noaaga et à sa marâtre la mère de noaaga en fut jalouse et poussa son fils à aller chercher de belles choses comme no-bila le voilà donc partit noaaga vit la vielle octogénaire, la tête dans sa main, en train d'enlever les poux la vielle lui demanda ce qu'il a vu - « je vous ai vu en train de chercher des poux sur votre tête », répondit-il et la vielle ne dit rien il poursuivit sa route il vit une femme entrain de caresser ses seins qu'elle avait elle-même coupés - « qu'as-tu vu ? », demanda la femme à noaaga - « tu es en train de caresser tes seins que tu as coupés », lâcha-t-il elle ne réagit point et noaaga reprit sa route il trouva au bord de la route du « l??la » bien mûr qui l'invita à manger noaaga rétorqua qu'il ne mange pas ce qui n'est pas bon et poursuivit sa route l'orage survint et i’obligea à s'abriter dans une case ronde arriva sous la pluie une vielle femme de plus de cent ans aux longues et crochues dents en voulant rentrer, ses dents s'accrochèrent aux pailles du toit elle supplia noaaga de l'aider à retirer ses dents et noaaga ne se donna pas la peine de la secourir elle fit ce qu'elle put pour se défaire des pailles et entra dans sa case elle demanda à noaaga ce qu'il voulait qu'elle lui prépare : du tô de mil ou du sorgho avec sauce de poux ou de mouches ? - « chez moi, je ne mange pas ce qui n'est pas bon » ,avoua noaaga'la vielle lui prépara du tô de sorgho à la sauce de mouches qu'il refusa de manger elle demanda où voulait-il qu'elle le mette: dans un trou de serpents ou de scorpions? -« chez moi, je ne dors pas dans un trou »,répondit noaaga et la femme le mit dans un trou de serpents noaaga y trouva des sacs qu'il prit comme cadeau la vielle lui posa la question: - « veux-tu être accompagné par une rivière ou par un crapaud ? » -«chez moi, ce sont des chevaux qui m'accompagnent dans mes déplacements », répliqua noaaga pour l'accompagner la vielle femme dépêcha un crapaud quand le crapaud arriva, il se mit à chanter d'un ton rauque : « balayez cases et routes car noaaga est de retour » noaaga entra dans une case avec sa mère et défit ses sacs de gros et venimeux serpents sortirent et les mordirent noaaga et sa mère périrent ainsi pour avoir été jaloux de la réussite de no-bila
L'histoire de noaaga et de no-bila
Noaaga et no-bila était deux deux-demi-fière de même âge. La mère de no-Bila  était décédée on confia donc la garde de ce dernier à sa marâtre. La vielle femme octogénaire en pleine brousse avait arraché sa tête et la tenait dans sa main pour enlever les poux.
Un jour, les animaux se sont réunis et décidèrent d'organiser un tournoi de lutte m'ba bõyeega, le lion, et m'ba wobgo, l'éléphant, furent désignés comme membres du jury le seul règlement retenu était le suivant : tout animal qui réussira à envoyer son adversaire au sol, peu importe la manière, sera déclaré vainqueur ? et le jour arriva alors, m'ba katre, l'hyène, se leva très tôt et dit à sa femme: - « pile-moi du soumbala (un épice) avec du sel que tu mettras dans une gibecière » et la femme répondit : - « vous n'avez même pas terrassé quelqu'un et vous prévoyez déjà les épices les hommes ont leur proverbe qui dit : on ne devance jamais l'iguane dans l'eau » et m'bah katre rétorqua : - « exécute l'ordre de ton mari fais ce que je dis de faire et tais-toi » alors, la femme exécuta l'ordre de son mari m'ba katre accrocha la gibecière à son épaule gauche et se mit en route pour le lieu du tournoi elle devança tous les concurrents et déposa son sac rempli de soumbala salé elle salua les membres du jury et commença à s'échauffer pendant ses échauffements, arriva m'ba wiuugou, l'iguane, qui fit la révérence au jury, puis rejoignit m'ba katre sur le ring le signal fut aussitôt donné pour le début de la lutte entre nos deux braves animaux m'bah wiuugou fit quelques pas en arrière, prit son élan et sauta sur m'ba katre m'ba katre, en reculant, heurta une souche, trébucha et tomba elle commença à saigner du nez et des oreilles alors, intervint m'ba bõyêega, le lion, qui déclara m'ba wiuugou, vainqueur m'ba katre, toute confuse, prit sa gibecière remplie de soumbala salé et reprit la route de sa maison en rentrant, elle rencontra m'ba soamba, le lièvre, qui après s'être informé de la mésaventure de m'ba katre, lui donna le conseil suivant : - « si on te demande ce que tu as eu ; réponds que tu viens d'échapper à un piège tendu par les hommes » arrivé à la maison, c'est ce qu'il déclara à sa femme pour dissimuler sa honte
Le tournoi de lutte
Un jour, les animaux se sont réunis et décidèrent d'organiser un tournoi de lutte. M'ba bõyeega, le lion, et m'ba wobgo, l'éléphant, furent désignés comme membres du jury. Le seul règlement retenu était le suivant : tout animal réussira à envoyer son adversaire au sol.
A l'époque où les animaux parlaient et vivaient en communauté comme le font les hommes aujourd'hui, m'ba soaamba et m'ba koadênga étaient des camarades l'un ne sortait jamais sans l'autre comme tous les autres animaux, ils menaient leurs activités dans la solidarité quand i’un rencontrait des difficultés, ils se concertaient, discutaient, échangeaient leurs idées tout se déroulait dans la franchise, l'honnêteté et l'entraide entre eux cette année-là, une grande famine s'installa dans le village des animaux jamais la soif et la faim n'avaient tué autant d'animaux seuls les hommes avaient à manger et à boire car eux, possédaient des champs qu'ils exploitaient ne trouvant plus rien à manger, m'ba soaamba et m'ba koadenga se concertèrent et prirent la décision de préparer un champ et d'y semer des céréales et des tubercules ils se mirent alors au travail ils étaient au champ avant que le soleil ne se levât et rentraient lorsqu'il était couché chacun donnait le meilleur de lui-même lorsqu'ils rencontraient une difficulté, ils se concertaient pour trouver la solution tout se passa bien et les récoltes furent bonnes heureux et baignant dans l'opulence, nos deux compagnons voulurent se distinguer des autres animaux par la qualité de leur repas pour cela ils décidèrent d'aller à la recherche du sel sensé donné du goût à leur repas comment l'obtenir? voici la question qu'ils se posaient après réflexion m'ba koad?nga dit, la main appuyée sur le bec: - « une idée me vient en tête allons attendre les marchands de sel qui vont au village voisin toi, tu te coucheras dans les buissons non loin de la route moi je ferai la blessée quand ils vont me voir, certainement ils vont déposer leurs charges et essayeront de m'attraper moi je trainerai de l'aile et je les obligerai ainsi à s'éloigner de leurs marchandises tu profiteras en ce moment pour cacher au loin les barres de sels» m'ba soaamba ne se le fit pas répéter deux fois car il reconnut la justesse de l'idée avancée mais rusé qu'il est, une autre idée lui passa derrière la tête : celle de tromper m'ba koad?nga et d'emporter tout seul le butin qu'ils auraient acquis à deux alors, m'ba soaamba et m'ba koad?nga mirent à exécution leur idée commune pendant que m'ba koadênga tenait éloigner les marchands de leurs charges, m'ba soaamba cacha le seul à deux endroits a la fin de la manceuvre, il présenta la petite part à m'ba koadênga qui comprit vite la supercherie alors, après un instant de réflexion, il déclara :?- « les marchands de sel sont qualifiés de sorciers ; dit-on moi, je vais gouter au sel pour ne pas exposer nos familles respectives au danger si par malheur, je mourrais empoisonné de ce sel, alors porte la nouvelle à ma famille» il s'empressa de porter un morceau de sel dans sa bouche aussitôt, il se jeta sur les dos et se mit à battre des ailes en hurlant: - « aie, aie, sales marchands, vous m'avez tué, venez à mon secours» m'ba soaamba,pris de panique, se sauva derrière les buissons en abandonnant m'ba koad?nga avec les barres de sel m'ba koadênga se releva, mit de l'ordre dans son plumage et emporta son butin à la maison
M'ba koadênga et m'ba soaamba (la perdrix et le lievre)
A l'époque où les animaux parlaient et vivaient en communauté comme le font les hommes, m'ba soaamba et m'BA koadênga étaient des camarades. Ils menaient leurs activités dans la solidarité quand i’un rencontrait des difficultés, ils se concertaient, discutaient, échangeaient. Cette année-là, une grande famine s'installa dans le village des animaux jamais.
A une époque très, très lointaine, les animaux avaient décidé, de commun accord, que chacun irait au moins une fois, durant son existence sur cette terre, toucher l'horizon, (là où le ciel semble toucher la terre)ainsi donc, chaque animal, une fois franchi la puberté, commençait à s'organiser pour ce voyage historique beaucoup partirent mais peu revinrent sans avoir pu atteindre l'objectif: toucher l'horizon en effet, la majorité mourait en cours de voyage, soit à l'aller soit au retour contraint d'écourter le voyage le chemin était parsemer d'embuches car il s'agissait d'un vrai parcours de combattant il fallait traverser des collines, des brousses, des forêts, des déserts, des plateaux, endurer le froid, la pluie et la chaleur torride de la savane et échapper aux pièges des ennemis a cela s'ajoutaient les multiples et fréquents accidents très dangereux que sont les chutes des arbres ou des cailloux, les glissades dans les ravins ou des cours d'eau, les flèches empoisonnées des chasseurs autant de risques à courir durant de voyage ceux qui reviennent après avoir échappé à ces dangers, gardent des souvenirs très amers et parfois portent sur leurs corps des traces qui ne s'effaceront plus jamais c'est le cas de m'ba katré, l'hyène, qui a reçu sur son postérieur une branche cassée depuis lors, il traine son train arrière m'ba wobgo, l'éléphant, a perdu toutes ses dents pour avoir heurté son museau contre un rocher suite à une glissade m'ba naafo, le zébu, a reçu un caillou sur son dos d'où sa bosse m'ba yebga, le crocodile, se retrouve désormais avec des yeux exorbités pour avoir été étranglé par une liane m'ba gomtivogo, le caméléon, bien que petit de taille, était trapus et très rapide pendant des « lunes », il avait mis tout le sérieux qu'il fallait, en pareille circonstance,pour préparer le voyage il s'était fabriqué des ailes pour voler et des nageoires pour nager en cas de besoin et il commença à s'entrainer d'abord, à la course de fond puis d'endurance ensuite, des exercices de sauts combinés au vol et à la nage au vu de l'assiduité avec laquelle m'ba gomtioogo s'entrainait, on pouvait dire que tout se passerait bien pour lui alors, un matin, il partit pendant des jours et des nuits, il marcha, trotta, nagea, voltigea, rampa à travers la brousse, la forêt, le désert, la savane, les collines, les mares et marigots etc la pluie tomba abondamment et il eut froid dans le désert, il eut chaud, très chaud il parvint à un plateau il se dit qu'il fallait profiter aller plus vite?alors, il s'élança comme ure flèche il trébucha et tomba il se releva a aussitôt et reprit sa course à la vitesse de l'éclair trapus qu'il est, on pouvait entendre ses pas à un jet de pierre comme poussé par le vent, il avait l'impression de rattraper son ombre soudain, la terre s'effondra sous ses pattes et il finit sa chute dans un trou il se retrouva subitement avec une patte déplacée, des tumeurs au visage et ses ailes et nageoires brisées il remonta péniblement le trou il poursuivit malgré ses blessures le voyage en marchant il marcha, marcha et marcha encore il parvint au sommet d'une colline au pied de la colline s'étalait un rocher avec ses yeux toujours larmoyants, il confondit le rocher à une étendue d'eau alors, hop ! il plongea la tête en avant : voon oon oon oon voop ! le voilà étalé sur le rocher inanimé lorsqu'il prit connaissance, il se décida à rebrousser chemin mais il ne s'orientait plus alors, il se mit à errer dans la brousse à la recherche de la route du retour pour éviter les dangers, les accidents, les obstacles et les ennemis, il opta d'avancer désormais lentement mais aussi en prenant la couleur de l'environnement dans lequel il se trouve c'est depuis ce jour que le caméléon marche prudemment : un pas en avant, fait mouvoir le corps, s'assure que la terre le supportera puis avance en se disant intérieurement:« zem-zem,zem-zem ti têng nan wurgi» (lentement, lentement car la terre pourrait s'effondrer)
Le pèlerinage de m'ba gomtiougo (le caméléon)
A une époque très, trés lointaine, les animaux avaient décidé, de commun accord, que chacun irait, durant son existence sur cette terre, toucher l'horizon. chaque animal, une fois franchi la puberté, commençait à s'organiser pour ce voyage historique beaucoup partirent mais peu revinrent sans avoir pu atteindre l'objectif. La majorité mourait en cours de voyage, soit à l'aller soit au retour contraint d'écourter le voyage.
Gorko était un vieillard peuhl qui avait pour fils unique : yéro ce dernier, robuste et fort, était aussi insolent que têtu malgré les conseils de son père, il conduisait le troupeau très loin, en pleine brousse «ne t'éloigne pas trop du village et sois prudent mon fils il y a des fauves qui pourraient vous attaquer et vous tuer, toi et les bœufs », ne cessait de lui répéter le père «on raconte qu'un de nos grands-pères, qui se croyait fort, a essayé de lutter seul avec un lion lors de la garde des animaux on a retrouvé le lendemain ses restes éparpillés à travers la brousse », racontait- il parfois avec amertume « père, vois ma lance longue et bien pointue, mon coupe-coupe bien tranchant et mon bâton bien gros je suis bien armé pour me défendre en cas d'attaque de fauves, n'est-ce pas ? », répliquait-il à son père souvent un jour, pendant qu'il avait conduit le troupeau au marigot pour abreuver, m'ba katré, la hyène,surgit elle sauta sur un taureau pour lui arracher sa bosse le taureau tenta de se défendre avec ses cornes mais m'ba katré était décidée à le tuer pour faire peur aux autres yéro vola au secours du taureau qui était en lutte avec m'ba katré il envoya sa lance qui ricocha sur une corne du taureau et sombra dans l'eau il dégaina son coupe-coupe, tenta de donner un coup sec au postérieur de m'ba katré qui esquiva et le coupe-coupe s'enfonça au cou du taureau ce dernier s'écroula il ne restait à yéro que le bâton m'ba katré sauta sur lui dans le cadre de la légitime défense, yéro voulut frapper m'ba katré mais il trébucha et en tombant, il se cassa des os à la hanche les bœufs, apeurés, devinrent dociles m'ba katré ramena le troupeau de bœufs et yéro chez elle elle fit un enclos elle y parqua les bœufs et fit une hutte comme demeure pour yéro chaque jour, elle prenait un bœuf de son choix pour le repas de sa famille des femmes, qui étaient venues chercher l'eau au marigot, avaient suivi toute la scène au retour, elles rapportèrent la nouvelle au village furieux, tout le monde alla à la recherche de m'ba katré vite, la nouvelle se répandit à travers la brousse et une forte récompense fut promise à celui qui aiderait à retrouver m'ba katré m'ba soaamba, informé de cette aubaine en perspective, piégea m'ba katré : « il est prévu un grand festin dans trois jours derrière cette colline que tu vois il y aura beaucoup à boire et à manger toute la journée» gloutonne qu'elle est, m'ba katré ne pouvait pas rater une telle occasion de se nourrir à volonté sans gros effort m'ba soaamba avait pris soin d'informer la communauté peuhl d'être présente à la date et au lieu convenus ainsi donc, lorsque m'ba soaamba et m'ba katré descendirent aux flancs de la colline, ils se retrouvèrent nez à nez avec les peuhls m'ba katré fut capturée et m'ba soaamba vivement remercié?en guise de reconnaissance au lièvre, les peulhs décidèrent de ne plus jamais manger du lièvre il était désormais leur totem on envoya des jeunes récupérer le reste du troupeau et libérer yéro
Gorko et son fils yéro
Gorko était un vieillard peuhl qui avait pour fils unique : yéro ce dernier, robuste and fort. Il  était aussi insolent que têtu malgré les conseils of son père. Il conduisait le troupeau très loin, en pleine brousse. Le yéros pourraient vous attaquer et vous tuer, toi et les bœufs.
Autrefois les hommes et les femmes ne cohabitaient pas ensemble ; ils ne se rencontraient pas quand les femmes surprenaient un homme chez elles, elles le tuaient dieu avait établi deux lieux : les femmes habitaient seules en leur lieu, et les hommes, seuls dans le leur'un homme, malgré ses efforts, ne parvint pas à se contraindre, et imagina un stratagème pour rejoindre les femmes il chercha du miel dont il remplit un petit canari la nuit venue, il alla au lieu des femmes, frappa à la porte une femme demanda : « qui c’est ? » il dit qui il était la femme demanda à nouveau : « que cherches-tu ? que veux-tu ? » l’homme répondit : « je vous apporte quelque chose ! » les femmes reprirent : « qu’est-ce que c’est ? » il leur raconta qu’il avait du jus de verge d’homme, qui est fort succulent il en donna aux femmes une femme trempa le doigt dans le miel et en goûta elle vit que c’était très bon ; elle en donna aux autres femmes toutes en goûtèrent et virent que la chose était très bonne elles en distribuèrent les unes aux autres, et consommèrent tout elles se lavèrent les mains, s’essuyèrent la bouche et rendirent à l’homme son canari ce dernier retourna chez lui il attendit quelque temps, puis ramena encore du miel comme les femmes en avaient goûté et savouré auparavant, elles ne le chassèrent pas ; elles prirent le miel et le consommèrent lorsqu’elles eurent fini de manger, elles posèrent la question à l’homme : « si déjà le jus de verge est si bon, qu’est-ce que ce serait si c’était la verge elle-même ? » l’homme leur révéla que si elles obtenaient la verge elle-même, elles verraient alors qu’elle est plus succulente que son jus les femmes le prirent chez elles dans leur chambre l’homme s’arrangea pour engrosser l’une d’elles dieu vit que l’une des femmes était enceinte, et il voulut savoir qui de l’homme ou de la femme était allé chez l’autre il répandit dans l’espace des deux lieux d’habitation de la cendre au matin, dieu vit que c’était les pas de l’homme qui se dirigeaient vers le lieu des femmes et s’en retournaient de chez les femmes pour aller rejoindre les hommes alors dieu dit : « ainsi, puisque c'est comme ça, désormais c’est l’homme qui ira le premier chez la femme pour causer avec elle avant de la ramener chez lui »c’est pour cela que la femme ne parle pas la première avec l’homme et que c’est l’homme qui cherche la femme de plus, c’est avec du miel qu’on fait la demande d’une femme les épousailles, c’est du miel !
Le mythe des épousailles chez les nuna
Autrefois les hommes et les femmes ne cohabitaient pas ensemble. Les femmes surprenaient un homme chez elles, elles le tuaient dieu avait établi deux lieux. L’homme, malgré ses efforts, ne parvint pas à se contraindre, and imagina un stratagème for rejoindre the femmes. ‘Il chercha du miel dont il remplit un petit canari la nuit venue’
Le jour où on a demandé à la hyène de répondre à cette devinette, elle a répondu que ce qui est nécessaire à la vie, c'est la viande la hyène qui ne se nourrissait que de viande finit par goûter un jour de la volaille et depuis ce jour, elle prit la ferme décision de ne plus manger autre chose que de la volaille tous ses congénères la conseillèrent, mais tous les efforts pour la ramener à la raison se soldèrent par des échecs ainsi, la hyène tua beaucoup d'oiseaux de la brousse elle finit par faire disparaître entièrement cette espèce d'animaux'un jour, elle parcourut toute la brousse et ne trouva aucun oiseau elle se promena toute la journée mais ne vit rien du tout ; elle se promena même la nuit, mais toujours rien fatiguée, elle se réfugia sous l'ombre d'un grand arbre soudain, qu'entendit-elle dans les feuillages au dessus de sa tête : des cris de chèvre ! elle s'étonna en ces termes : « dieu tout puissant, qui peut faire monter une chèvre sur un si grand arbre ?» se rappelant sa promesse de ne manger que de la volaille, elle se détourna de cette réflexion et se mit à dormir quelques instants après, les mêmes cris reprirent de plus belle elle s'interrogea de nouveau : » je sais que les chèvres grimpent aux arbres, mais dans des arbres de cette taille, il faut dire qu'il y a de quoi s'interroger ! d'où peut venir cette chèvre mystérieuse ? « les cris reprennent une troisième fois et perturbèrent la sieste de la hyène elle décida alors d'en savoir d'avantage'elle jura qu'elle mangera cet animal, qu'il fut un fauve ou une volaille : « j'avais juré de ne jamais manger autre chose que de la volaille, mais puisque je suis seule ici et sans témoins, je vais manger cette chèvre et personne n'en saura rien « lorsqu'elle leva la tête, que vit-elle dans l'arbre ? un gros coq aux ergots très longs elle s'étonna en se disant : » mais n'est-ce pas cet oiseau qui faisait des cris de chèvre ? d'où vient-il ? » elle s'adressa alors au coq en ces termes : - eh ! toi, volaille, viens ici que je te mange - je ne descends pas aujourd'hui, je ne descends pas demain elle reprit encore : - j'ai fini de manger tous tes parents - je ne descends pas aujourd'hui, je ne descends pas demain - j'ai fini de manger tous tes frères et sœurs - je ne descends pas aujourd'hui, je ne descends pas demain - j'ai fini de manger tous tes amis- je ne descends pas aujourd'hui, je ne descends pas demain - j'ai fini de manger tout tes voisins, tout tes congénères - je ne descends pas aujourd'hui, je ne descends pas demain'devant cette attitude du coq, la hyène piqua une vive colère et lança : » je ne te comprends pas : je te dis que j'ai tout mangé chez toi j'ai même mangé tout ton espoir « dès qu'elle eut lancé cette phrase, le coq sauta à terre et vint se présenter devant la hyène en lui tenant ce langage : « eh bien! tu as gagné, il ne te reste qu'à me manger maintenant » cette attitude troubla tant la hyène qu'elle domina sa faim et demanda au coq le pourquoi de cette décision subite'le coq lui dit : » toi la hyène, certains n'ont pas de père, et pourtant ils vivent, n'est-ce pas d'aucuns n'ont pas de mère, ils vivent bien aussi il y en a même qui n'ont ni parents, ni amis, mais ils s'en sortent mais quand on n'a plus d'espoir, il n'y a pas d'issue puisque tu as mangé tout mon espoir, il ne me reste plus rien tu peux donc me manger moi aussi « la hyène réfléchit : elle qui se promène dans cette brousse en toutes saisons, elle n'a jamais pensé fonder son espoir sur quelqu'un ou quelque chose elle décida alors de faire du coq son espoir et c'est depuis ce jour qu'à l'approche du jour, le coq avertit la hyène et c'est depuis ce jour que la hyène ne mange jamais de coq
La hyène et le coq
La hyène finit par goûter un jour de la volaille. Elle prit la ferme décision de ne plus manger autre chose que de lavolaille tous ses congénères la conseillèrent. La hyèn tua beaucoup d'oiseaux de la brousse, elle parcourut toute the brouses. ElLE se promena toute la journée mais ne vit rien du tout.
Il était une fois une vieille femme quipartageait sa case avec un serpent et unoiseau chaque fois que l'oiseaupondait, le serpent avalait l'œuf'n'en pouvant plus, l'oiseau alla voir lavieille femme et lui dit : - un malheur ne vient jamais seul etseule la paix préserve le bon voisinage'je voudrais que tu ailles dire au serpentd'arrêter d'avaler mes œufs'la vieille lui répondit : - qu'est-ce qu'une personne vient fairedans une querelle de serpent etd'oiseau ? cela ne me concerne pas vavoir un autre !l'oiseau s'en alla voir la souris; celle-cidressa ses moustaches et se mit debout'alors l'oiseau lui parla : - je voudrais que tu ailles voir la vieillepour qu'elle dise au serpent de cesserd'avaler mes œufs ; chaque fois que je ponds un œuf, il l'avale - tu sais bien que je vis toujours cachée dans la case de la vieille ; si elle me voit, aussitôtje meurs comment donc irais-je voir la vieille pour qu'elle parle au serpent ? va voir unautre, cela ne me concerne pas - ah! bon ! d’accord ! un malheur ne vient jamais seul, répliqua l'oiseau'l'oiseau consulta l'araignée :- s’il te plaît, va dire à la vieille d'avertir le serpent pour qu'il épargne mes œufs ; chaquefois que je ponds un œuf, il l'avale- moi, toute toile que je fabrique la nuit dans la case, la vieille la défait quand elle seréveille je ne peux donc pas lui dire de ta part quoi que ce soit va voir un autre !l'oiseau alla voir le chien et lui dit :- chien, nous sommes tous dans la case je voudrais que tu dises à la vieille d'avertir leserpent pour qu'il cesse d'avaler mes œufs, car un malheur ne vient jamais seul- moi, je garde la maison de la vieille toute la nuit, mais quand son repas est prêt, je n'aià ronger que les restes laissés par les enfants cette affaire ne me concerne pas, va voirun autre ! l'oiseau alla voir l'âne il lui parla en ces termes : - âne, je voudrais t'envoyer dire à la vieille de dire au serpent de laisser mes œufs, car tusais bien qu'un malheur ne vient jamais seul ! la paix préserve le bon voisinage- tu sais que la vieille m'accable de fardeaux et en plus, elle se met derrière moi et mefrappe avec son bâton et qu'est-ce qu'un âne vient faire dans une querelle opposant unoiseau et un serpent ? va voir un autre ! je n'irai pas lui dire quoi que ce soit parcequ'elle ne m'aime pas ; elle est mon ennemie !l’oiseau alla trouver le coq, le coq lui dit :- moi, la vieille, c'est mon chant qui la tire de son sommeil, mais quand elle reçoit unétranger, elle ordonne qu'on m'attrape et qu'on m'égorge ; c'est mon ennemie je nepeux aller la voir pour qu'elle arrange une histoire entre le serpent et l'oiseau ça ne meconcerne pas, va voir un autre'l'oiseau s'exclama : - c'est bon ! un malheur ne vient jamais seul et seule la paix préserve le bon voisinage'je vous ai tous dit d'interdire au serpent d'avaler mes œufs et vous dites que cela ne vousconcerne pas je vais voir le mouton'l'oiseau s'adressa au mouton :- je voudrais que tu ailles voir la vieille afn qu'elle parle au serpent ; chaque fois que jeponds un œuf, il l'avale, et tu sais qu'un malheur ne vient jamais seul ! - la vieille m'entretient jusqu'à ce que je sois gras, m'élève dans sa cour jusqu'à ce que jedevienne grand, et pourtant quand la tabaski arrive, elle ordonne qu'on m'attrape etqu'on m'égorge une querelle entre une personne, un oiseau et un serpent ne meconcerne pas va voir un autre !l'oiseau partit chercher une allumette quand il revint, il dit : - maintenant, j'ai parlé, je suis fatigué chaque fois que j'envoie quelqu'un, il refuse jevais faire ce qui me convient'il prit l'allumette et mit le feu à la case'la vieille, l'âne, l'araignée, la souris, tous périrent dans l'incendie l'âne qui était alléappeler au secours mourut au retour, brûlé par le feu'quant au mouton, il servit de repas à ceux qui étaient venus éteindre le feu et refaire lacase alors l'oiseau rassembla tout le monde et déclara :- je prévoyais tout cela ; c'est pourquoi j'ai envoyé tout le monde pour dire à la vieilled'interdire au serpent d'avaler mes œufs chacun me répondait qu'une querelle entre unserpent et un oiseau ne le concernait pas maintenant vous voyez les conséquences !seule la bonne entente préserve le voisinage un malheur ne vient jamais seul !
Un malheur ne vient jamais seul
Il était une fois une vieille femme quipartageait sa case avec un serpent et unoiseau chaque fois que l'oiseaupondait, le serpent avalait l'œuf'n'en pouvant plus, l'iseau alla voir lavieille Femme. Un malheur ne vient jamais seul, répliqua l’oiseau. La paix préserve le bon voisinage.
Le roi keita, sur ses vieux jours,appela ses trois fls : l'aînémamadi, le cadet mambi et lebenjamin kalilou — mes chers enfants, leur dit-il,je suis très âgé je me sensmalade ce matin, et je pensen'avoir plus que quelques joursà vivre comme je vous aimebien, je vais vous donner enhéritage quinze tonnes d'or'j'ai fait trois parts égales, lesvoici'et dans un grand coffre, à côté du lit du roi, apparurent les héritages respectifs desenfants'le surlendemain, le roi keita rendit l'âme'les funérailles terminées, les deux aînés se demandèrent comment ils pourraientdépenser leur héritage ils achetèrent des troupeaux, frent construire des cases,parcoururent tout le pays pour offrir à leur mère et à leurs femmes les plus beauxbijoux, les plus belles étoffes puis ils passèrent leurs jours en festins continuels l'argent,on le gaspillait c'était à celui qui organiserait les plus belles fêtes, aurait les plus beauxtam-tams'un jour, les mères de mamadi et de mambi rendirent visiteà la mère de kalilou elles se moquèrent d'elle et laridiculisèrent en constatant qu'elle ne proftait pas del'héritage de son fls après le départ des deux femmes, lamère de kalilou, furieuse, se rendit aussitôt chez son fls — fils ingrat, cria-t-elle, tu ne m'offres jamais de cadeaux,tu n'organises jamais de fêtes vois un peu comment viventtes deux frères, prends donc exemple sur eux…et elle fondit en larmes'kalilou ne répondit rien mais partit dès le lendemain matin en voyage'au premier village qu'il traversa, des enfants malmenaient un chien qu'ils tenaient enlaisse ils le conduisaient au feuve pour le noyer — pourquoi, chers enfants, voulez-vous tuer ce chien ? — il a dévoré la viande du fls du roi — prenez cette poignée d'or et vendez-moi votre chien les enfants, qui ne s'attendaient pas à pareille aubaine,n'hésitèrent pas un seul instant'et kalilou continua sa route, accompagné du chien en entrantdans un deuxième village, il aperçut des petites flles quipendaient un chat — pourquoi pendez-vous ce chat, fllettes ? — parce qu'il a bu le lait du roi — prenez cette poignée d'or et vendez-moi votre chat'et kalilou se remit en marche, suivi du chien et du chat'en entrant dans un troisième village, il vit un chasseur qui allait tuer un vautour — pourquoi, chasseur, veux-tu tuer ce vautour ? — parce qu'il dévore les oiseaux du roi — tiens, voilà une poignée d'or et donne-moi ton vautour'et kalilou, accompagné du chien, du chat et du vautour, à qui il avait sauvé la vie,reprit sa route'ils arrivèrent bientôt dans un espace désert, où l'on remarquaitsimplement une grotte — homme, dit le vautour ici est mon logis entre dans cettecaverne ne crains rien'tous y pénétrèrent sur un perchoir en or était juché le roi desvautours, entouré de ses sujets — grand chef des vautours, cria le rapace, je te présentel'homme qui m'a sauvé la vie il mérite une récompense — laquelle ? — il mérite l'anneau'le chef des vautours quitta son superbe perchoir, vint se poser auprèsde kalilou, ouvrit son énorme bec et dit : — homme, sous ma langue se trouve une bague magique prends-la,je t'en fais cadeau chaque fois que tu désireras quelque chose, dis le, ton vœu sera tout de suite exaucé, mais surtout ne perds jamaiscet anneau'kalilou prit l'anneau et répondit : — je te remercie beaucoup, chef des vautours je désirerais rentrer de suite au village'il avait à peine terminé sa phrase qu'il fut chez lui sa mère vint le voir, le traita ànouveau d'enfant ingrat et se remit à pleurer'kalilou sortit de la case, prit son anneau et dit : — je désirerais être le chef d'un grand village et avoir un riche palais comme habitation'un vacarme épouvantable se ft entendre la mère effrayée sortit de la case de son flset vit une ville et un somptueux palais qui surgissaient de terre — chère mère, dit kalilou, c'est là désormais que nous habiterons'la pauvre femme n'en croyait ni ses yeux ni ses oreilles le lendemain, kalilou se maria, mais il commit une grave imprudence il raconta à sajeune épouse l'histoire de l'anneau magique proftant du profond sommeil de son mari,la femme lui déroba l'anneau et s'enfuit chez ses parents'immédiatement, kalilou se réveilla dans une pauvrecase plus de palais, plus de ville !le chien et le chat se consultèrent et décidèrent derécupérer l'anneau du maître ils arrivèrent au villagede la jeune femme, près de la case où elle logeait lechat dit : — chien, reste près de la porte et tiens-toi prêt àt'enfuir'puis, il pénétra dans la case'la jeune femme était assise près du foyer le chat, en ronronnant, s'approcha d'elle — quel beau chat, ft la jeune épouse et elle le caressa, le prit sur ses genoux l'animalse laissa faire'brusquement, il sauta à la gorge de la femme qui, tout effrayée,recula en hurlant la bague qu'elle tenait sous la langue tomba àterre le chat la prit, fuit vers la porte et bondit sur le dos du chienqui détala à toute vitesse quelle ne fut pas la joie de kalilouquand il revit l'anneau !son premier soin fut de souhaiter la mort de sa femme et depuis, ils'est bien juré de ne jamais dévoiler de secret à aucune femme, sigentille fût-elle
Le roi et ses enfants
Le roi keita, sur ses vieux jours,appela ses trois fls : l'aînémamadi, le cadet mambi and lebenjamin kalilou. Le deux aînés se demandèrent comment ils pourraientdépenser leur héritage. Ils achetèrent des troupeaux, frent construire des cases,parcoururent tout le pays pour offrir à leur mère et à leurs femmes.
Il y a longtemps, très longtemps (ouic’était au commencement du monde)trois amis : le vautour, le calao et lapoule tombèrent malade le premiersouffrait de calvitie, le second d’uneanomalie au bec, le troisième decrampes dans les pattes'pour se faire entendre, ils se mirent àchanter :« adaunia nombadauni nomba yôyédauni nombainden sanga nomba kôyéla vie d’iciquelle vie ici !la vie est aux enchères ! »dieu ne répondit pas alors ilsdécidèrent d’aller directement voirdieu pour qu’il les guérisse'la poule contesta : - mes amis, ne dépassons pas les bornes ! dieu ne va plus tarder en agissant commevous envisagez de le faire, nous allons le mécontenter pourquoi nous presser ?le vautour et le calao n’écoutèrent pas la poule et partirent au ciel de leur vol lourd'tandis qu’ils montaient de plus en plus haut, dieu arriva et guérit la poule'depuis ce jour, le vautour est resté chauve et le calao a un bec tordu'a présent, ils continuent à planer dans les airs à la recherche de dieu
Les trois amis
Le vautour, le calao and lapoule tombèrent malade le premiersouffrait de calvitie, le second d’uneanomalie au bec, le troisième decrampes dans les pattes'pour se faire entendre, ils se mirent àchanter. Dieu ne répondit pas alors ilsdécidèrent d‘aller directement voirdieu pour qu’il les guérisse'la poule contesta : - mes amis, ne dépassons pas les bornes! dieu ne va plus tarder en agissant commevous envisagez de le faire.
Il était une fois une femme enceinte quiétait allée chercher du bois mort'lorsqu'elle eut rassemblé la quantitévoulue, elle n'eut personne pour l'aiderà poser la charge sur sa tête'alors elle appela : - quelle créature de la forêt, pourraitm'aider à mettre cette charge sur matête ?le margouillat se présenta la femme luidit : - ôte-toi de là, tu ne peux pas ! - quelle créature de la forêt pourraitm'aider à mettre cette charge sur matête ? répéta-t-elle'le lézard vint elle lui dit : - ôte-toi de là, tu ne peux pas! - quelle créature de la forêt pourraitm'aider à mettre cette charge sur ma - si je t'aide, que me donneras-tu en retour ? demanda le lion- ce que je porte dans mon ventre, répondit-elle'njogoy le lion l'aida ; la femme s'en retourna au village où elle accoucha d'un garçon dunom de samba'le lion attendit avec impatience quelques années, puis un jour, il se dirigea vers le villageet demanda à samba : - peut-on te manger ou faut-il encore attendre ?la femme dit :- attends encore, le moment n'est pas venu'le lion s'en retourna, attendit un certain temps, puis revint au village et dit : - peut-on te manger ou faut-il encore attendre ? - il reste encore un mois, répondit la mère'samba décida un matin : - c'est moi qui vais faire paître le troupeau'et il partit le lion vint en son absence - peut-on le manger ou faut-il encore attendre ? - le voilà qui vient de partir au troupeau, répondit la mère'le lion attendit, attendit, puis il alla trouver le garçon à l'enclos : - est-ce bien samba ? - oui, c'est moi - peut-on te manger ou faut-il encore attendre ? - on peut me manger, dit samba !ils se ruèrent l'un sur l'autre et se mirent à se battre, à se battre ! samba tua le lion, luicoupa une griffe et retourna au village'a son arrivée, sa mère lui servit à souper il en mangea un peu, puis enfouit la griffedans le restant du couscous il dit : - mère, viens prendre le plat'la mère prit le plat et aussitôt se mit à manger a peine avait- elle avalé une bouchéeque la griffe lui resta dans la gorge elle s'évanouit alors que tout le monde s'affairait,samba ne disait mot lorsqu'il la sentit près de mourir, samba lui donna une grande tapedans le dos et la griffe tomba par terre il lui dit : - voilà le lion à qui tu m'avais donné en gage !et la mère fut couverte de honte
Qui peut m'aider à mettre cette charge sur ma tête ?
Il était une fois une femme enceinte quiétait allée chercher du bois mort. Elle n'eut personne pour l'aiderà poser la charge sur sa tête. La femme s'en retourna au village où elle accoucha d'un garçon dunom de samba. Le lion attendit avec impatience quelques années, puis un jour, il se dirigea vers le villageet demanda à samba : - peut-on te manger ou faut-il encore attendre?
En ce temps-là, les crapauds vivaientdans les rivières et les sources avec lesgrenouilles et les poissons tous lesanimaux étaient heureux, sauf lecrapaud mrayizot qui avait horreur dubruit et un grand amour de soi agacéde voir les animaux venir, sans cesse,boire à sa source, il profta du sommeilde simbi, la sirène de l'onde, pour luivoler, un soir, la clé des eaux'en deux vigoureux tours de clé, ilverrouilla l'arrivée de l'eau et la sourcese tarit puis il se cacha dans une trappeinaccessible'plogodop, plogodop de bon matin,cheval arriva tout guilleret : - to ! to ! to ! - qui est là ? demanda crapaud -c'est cheval qui demande un peud'eau- allez cheval, allez ! la source est tarie, répondit crapaud - plus d'eau, hennit tristement cheval en repartant tête basse'kokiyoukou ! coq batay toujours aussi fanfaron suivit cheval de près en cocoricotant :- to ! to ! to ! - qui est là ? demanda crapaud - c'est coq batay qui demande un peu d'eau - allez coq batay, allez ! la source est tarie, répondit crapaud - plus d'eau, chanta tristement coq batay en repartant tête basse'pitit ou pou wouuuuuu ! madame pigeon a du mal à avancer car son mari tourne à petitspas autour d'elle- to ! to ! to ! - qui est là ? demanda crapaud- c'est madame pigeon qui demande un peu d'eau - allez madame pigeon, allez ! la source est tarie - plus d'eau, roucoula tristement madame pigeon en repartant tête basse simbi dormit longtemps et lorsqu'elle se réveilla, elle courut prendre un bain de source'une surprise l'attendait pas un bruit ! de petits cailloux ronds et blancs entre des herbessèches !plus d'eau !- c'est crapaud qui a caché la clé des eaux, lui crièrent en chœur les animaux'simbi ordonna à crapaud de lui rendre la clé des eaux elle donna de si vigoureux toursde clé que l'eau se répandit à nouveau à travers les roseaux et les cailloux ronds etblancs les cigales chantèrent, les animaux burent à satiété et frent plein de bébés simbipardonna à crapaud, mais à une condition : qu'il ne remette plus jamais ses petitespattes dans les sources ou les rivières'c'est depuis ce jour-là qu'il n'y a plus de crapauds dans les rivières
L'enfant crapaud et simbi
En ce temps-là, les crapauds vivaientdans les rivières et les sources avec lesgrenouilles et les poissons tous lesanimaux étaient heureux, sauf lecrapaud mrayizot. Il profta du sommeilde simbi, la sirène de l'onde, pour luivoler, un soir, la clé des eaux'en deux vigoureux tours de clé.
Le lion, un jour, quitta la brousse etvint en ville où il se maria avec unebrebis qu’il ramena avec lui dans laforêt tous les animaux fêtèrentl’événement à grands frais, et lanouvelle se répandit bien vite, commeun feu de brousse - un lion, épouser une brebis ! quelscandale et quelle honte ! répétaientles animaux'a ces critiques faites à basse voix lelion répondait tout haut : -et pourtant, j’aime beaucoup mafemme brebis'cependant,seulel’hyène,profondément choquée, réféchissait : - malgré tout ce qu’on pense de moi,je vais quand même montrer que lesqualifcatifs de « lâche » et de« poltron » qu’on m’attribue ne sontque purs mensonges et viles médisances'elle vint trouver le lion chez lui, à la tombée du jour : - majesté lion, dit-elle, il est clair pour tout le monde que tu es le plus respectueux, le plusmajestueux de tous les animaux de la terre, mais tu as pris comme épouse une sorted’individu niais et bête qui ne lève jamais la tête même vers le ciel qui l’a accueilli'vraiment, tu ne mérites pas pareille épouse ! tu fais traîner ton nom dans la boue'dévorons-la donc et laisse-moi aller te chercher une femme digne de ta grandeur !- je ne dévorerai pas ma femme car je l’aime, et j’ordonne que tes propos s’arrêtent là !l’hyène s’en alla toute honteuse'la nuit suivante, l’hyène revint cette fois en courant bien vite, à grandes enjambées - ah ! ah ! majesté ! as tu appris ce que j’ai appris ? - quoi donc ? dit le lion - il paraît que lorsque l’eau de pluie touche à la peau des brebis, il y a une maladiequ’on appelle la gale qui leur enlève tous les poils jusqu’aux oreilles et aux pattes ; elleleur tanne la peau jusqu’à la chair rouge, une sorte de le lèpre, quoi ! cette lèpres’attaque aussitôt à son conjoint et lui cause les mêmes maux tu te vois, toi, sans crinièreet sans cils, sans pelage et sans queue, la peau tannée jusqu’à la chair comme un pouletplumé, avec des mouches partout ?- ah bon, s’écria le lion ! et bien hyène, à y réféchir, je vois que celle-ci n’estvéritablement pas ma femme on devra donc, au plus tard ce soir, par tous les moyens etpar toutes voies, la dévorer'l’hyène toute contente s’en alla'le soir, la brebis n’était au courant de rien quand elle rentra à la maison, une vieillefemme la vit : - brebis, prend garde, car l’hyène que tu vois chez toi et que tu honores veut, en réalité,ta peau aujourd’hui ,elle y a réussi ne va donc pas là-bas car ils t’attendent tous lesdeux pour t’écorcher et te croquer cependant, viens que je te propose une ruse qui tepermettra d’être sauvée, car moi, je suis vieille et pleine d’expérience !la vieille femme donna à la brebis une petite calebasse pleine de miel et lui confa unsecret la brebis poursuivit son chemin'elle entra, salua et sauta par dessus les jambes étalées de son mari - sacrilège ! cria le lion quel irrespect ! quel déshonneur ! pourquoi donc as-tu faiscela ? - pardonne-moi cher mari, dieu seul sait que je ne l’ai pas fait exprès ! - ah non, s’écria l’hyène, le saut d’une femme par-dessus un homme porte toujoursmalheur ; car nous avons vu seulement avant-hier un homme dont la femme lui étaitpassée dessus, mourir aussitôt il ne s’est pas passé deux minutes qu’il trépassa lepauvre !- ah bon ! s’écria le lion qui sauta d’un grand bond sur sa femme mais avant que sespattes ne touchent le sol, la brebis eut le temps de jeter dans la gueule du lion la petitecalebasse de miel que lui avait donné la vieille femme'le lion s’assit sur son derrière en soupirant de jouissance : - dis-moi, chère épouse, où donc as-tu eu ce breuvage ? - il y a, dans la forêt d’à-côté, tes collègues lions comme toi, qui ont assemblé toutes leshyènes pour leur presser le ventre afn de faire sortir par leur derrière ce liquide dont ilsremplissent des outres entières sache que c’est du miel et que chaque hyène en a leventre plein - hyène, tu me caches de si bonnes choses ! je jure que tu n’emporteras pas l’outre demiel que tu couves !le lion attrapa l’hyène, la souleva bien haut et la lança par terre en pressant bien fort surson ventre il n’en sortit évidemment pas de miel, mais des petites crottes nauséabondes,des morceaux d’os et aussi des graines de goyaves et des noyaux de mangues le liondévora l’hyène'ainsi fnissent tous les mouchards
Quand le lion épousa la brebis
Le lion, un jour, quitta la brousse etvint en ville où il se maria avec unebrebis qu’il ramena avec lui dans laforêt tous les animaux fêtèrentl’événement à grands frais. Le lion répondait tout haut : -et pourtant, j’aime beaucoup mafemme brebis'
Autrefois, pendant la saison froidechez nous, les animaux, comme leshommes coupaient du bois pour seréchauffer cette année-là, il faisaitvraiment froid il faisait tellementfroid que les oiseaux n'arrivaientmême plus à voler tellement froidquelesanimauxarrivaientdiffcilement à sortir de leurs cases etleurs pattes restaient collées au solune bonne partie de la journée'un matin golo le singe vient voirsamba le forgeron et lui dit : - samba ! vite, fais-moi une hache ;je n'en peux plus, il fait froid'samba aussitôt commença le travail'quelque temps après, arriva bouki lahyène qui dit en nasillant : - samba, vite fais-moi une hache !- je veux bien, répondit samba maisil y un problème - lequel ? - il y a que golo le singe vient juste de m'en commander une et il semble très pressé - écoute, dit bouki, s'il revient, dis-lui que c'est moi, bouki la hyène, qui veut la hached’abord'quand golo le singe revient pour voir l'avancement des travaux, samba lui ft savoir lemessage de bouki - bon, dit-il, dans ce cas, fais-la lui !et golo s’empressa de détaler'arriva alors gayndé le lion qui, à son tour, commanda une hache - je veux bien, lui dit samba, mais je travaille à une hache pour bouki la hyène - écoute, dit gayndé, si bouki revient ici, dis-lui que c'est moi gayndé le roi lion qui veuxla hache en premier'quelques temps après, bouki arriva pour récupérer sa hache - attention ! lui dit samba le forgeron, après ton départ,gayndé est venu et il acommandé la hache- dans ce cas, fais-la lui, dit bouki en détalant'quelques minutes après, samba vit venir niaye l’éléphant - samba ! vite, vite, fais-moi une hache !- je veux bien, répondit samba, mais gayndé le lion vient juste de commander cettehache que je fais - quoi ? dit niaye l'éléphant s'il revient, dis lui que c'est moi niaye qui veut cette hache'au retour de gayndé, samba lui apprit le message de niaye l'éléphant aussitôt le liondétala'quand samba leva sa tête pour regarder gayndé courir, il vit venir ganard le coq qui,à son tour, commanda la hache - ce n'est pas possible dit samba, niaye l'éléphant l'a déjà commandée - mais c'est moi ganard le coq qui veux cette hache'quand niaye revint, samba lui apprit que ganard voulait la hache alors niayel’éléphant écarta ses pattes et déposa un gros tas de crotte sur le sol un tas aussi grosque la case du forgeron puis il dit à samba : - si ganard revient, dis-lui que c'est celui qui a déposé ça qui aura la hache'quelques temps après, ganard le coq, accompagné par de nombreuses poules, revint'en voyant le tas de crotte, il se jeta dessus, le dispersa et le mangea quand il n'en restarien, il enleva une de ses plumes et la planta au milieu de l'endroit où était le gros tas ils’adresse alors à samba et lui dit : - si niaye vient, dis-lui qu'il m’a suff d'un petit souffe pour disperser son tas et que ce quiest planté là n’est qu'un des poils d'une mes narines'quand niaye l'éléphant, à son retour, vit ce qui s'était passé et entendit le message deganard le coq, il prit peur et alla vite se réfugier dans la forêt'depuis ce jour, l'éléphant vit au fond de la forêt et ne s'approche plus des villages'mon conte est fni ; celui qui respire le premier ira au paradis
Pourquoi l'éléphant a peur du coq ?
Les animaux coupaient du bois pour seréchauffer cette année-là. Golo le singe vient voirsamba le forgeron et lui dit : - samba! vite, fais-moi une hache ;je n'en peux plus, il fait froid'samba aussitôt commença le travail. A l'avancement des travaux, samba lui ft savoir lemessage de bouki - bon, dit-il, dans ce cas, fis-la lui!
Comme le dit le proverbe :papabondieu est le premier,l'homme le deuxième,et le tigre le dernier'un jour, tigre croise l'homme à larivière et lui demande s'il croit que leproverbe dit la vérité - permets-moi de grimper sur ce cocotierpour réféchir et te répondre'lorsqu'il se retrouve très, très haut, surla cime de l'arbre, l'homme crie à tigre : - le proverbe dit la vérité :papabondieu est le premier,l'homme le deuxième,et le tigre le dernier'tigre grogne, rugit et siffe longuementpour rameuter ses frères qui accourentaussitôt en rangs serrés- l'homme qui est dans ce cocotier prétend que :papabondieu est le premier,l'homme le deuxième,et le tigre le dernier- mensonge, rétorquent les tigres qui ceinturent l'arbre, lui labourent le tronc avec leursgriffes, le secouent sans pour autant arriver à y grimper'du haut du cocotier, l'homme regarde la scène avec un sourire narquois - nous ferons la courte échelle, s'écrie tigre, et avec nos corps nous élèverons une tourassez haute pour que le dernier d'entre nous puisse faire tomber l'homme de sonperchoir tigre ne sera jamais le dernier!et c'est ce que les tigres frent avec entrain et détermination les vieux et les moins vieuxconsolidèrent la base, les adultes et les jeunes grimpèrent au sommet de l'échelle c'est alors que l'homme, perché sur la cime qu'avait atteint le plus jeune des tigres, sepencha et lui glissa à l'oreille, assez fort pour qu'on l'entende : - si tu bouges d'une semelle, je te coupe la tête avec mon couteau'en entendant la menace faite à son petit, la mère du jeune tigre qui se trouvait au milieude la tour, rugit de terreur - yooowwwwwwwwwwwwwwwww !les tigres sursautèrent et déséquilibrèrent la tour qui s'écroula ; ils tombèrent et prirent lapoudre d'escampette'quand ils eurent tous disparu, l'homme debout au pied du cocotier déclara : - et toc ! comme le dit la parole :papabondieu est le premierl'homme le deuxièmeet le tigre le dernier
Papabondieu, l'homme et le tigre
Comme le dit le proverbe :papabondieu est le premier,l'homme le deuxième,et le tigre le dernier'un jour. Tigre croise l'homMe à larivière et lui demande s'il croit that leproverbe dit la vérité. L'Homme regarde la scène avec un sourire narquois. Nous ferons la courte échelle, s'écrie tigr, et avec nos corps nous élèverons une tourassez haute.
Au temps jadis, le cheval parlaitcomme nous parlons aujourd’hui ilallait guerroyer on ne l’égorgeaitpas pour le manger a cette époque-là, il y avait un village interdit auxfemmes celles qui essayaient d’ypénétrer périssaient'yassama était la flle du roi, elle étaitbelle et séduisante quand elle portaitun costume d’homme, elle prenaitl’apparence d’un homme'un jour, elle décida de se rendre dansce village, ce fameux village interditaux femmes malgré la protestationde ses parents, elle s’entêta unmatin, elle s’habilla comme lescavaliers, monta sur un cheval etpartit avec ses frères'quand ils rentrèrent dans le village, lefétiche du village s’écria : - hakoi ! hakoi ! parmi ces étrangers, il y a une femme ! faites-les tous sortir de notrevillage car il est souillé et un malheur va nous frapper !on ft venir les étrangers chez le chef du village, mais personne ne vit de femme parmieux'le fétiche cria une nouvelle fois :- hakoi, faites sortir ces étrangers ! le village est souillé, un malheur va nous frapper !vite, les villageois trouvèrent un plan pour découvrir l’intrus le cheval dit alors àyassama : - gare à toi ! ils cherchent à te découvrir s’ils te donnent de l’eau pour te laver, neprends pas l’eau chaude s’ils t’offrent de la viande, ne mange pas la viande cuite'yassama suivit à la lettre les recommandations de son cheval et échappa au piège'a la fn de leur séjour, les villageois organisèrent une course de chevaux au cours delaquelle yassama les battit tous c’est alors qu’elle montra ses seins et dit qu’elle étaitune femme on la poursuivit, mais on ne put la rattraper le fétiche du village setransforma en pluie pour l’atteindre son cheval enleva sa peau pour la protéger carelle deviendrait stérile si cette pluie la mouillait'toute joyeuse, elle rentra avec ses frères à la maison'mais quand son père lui demanda de raconter son voyage, elle expliqua que le chevaln’avait rien fait et qu’elle s’était débrouillée toute seule c’est alors que le cheval hennitet cessa de parler à cause de l’ingratitude de cette femme
Pourquoi le cheval ne parle-t-il pas ?
A village interdit auxfemmes celles. Elle étaitbelle et séduisante quand elle portaitun costume d’homme. Elie prenaitl’apparence d‘un homme'un jour, elle décida de se rendre dansce village. ElLE s’entêta unmatin, elie s�’habilla comme lescavaliers, monta sur un cheval.
Le roi pleurait la disparition de sonanimal préféré, un bouc qu'il avaitnommé monplaisir il promet unefortune à celui qui pourra lui apporterquelques éclaircissements sur cettemystérieuse disparition en vérité,malice était le coupable il avait tuémonplaisir, l'avait dépecé, avait tannésa peau et avec sa chair s'était concoctéun délicieux tasso de cabri'il se présenta devant le roi et lui donnale conseil suivant :-lors de la veillée de prière pourmonplaisir,demandez donc auxparticipants d'offrir une chanson ou unpoème vous trouverez, peut-être,quelques indices qui vous éclaireront surla disparition de monplaisir que vousaimiez tant sire mon roi, croyez bienque je compatis à votre douleur, ajoutemalice qui échafaudait un plandiabolique contre son souffre-douleur préféré, bouki le balourd'le roi se laissa tenter par la proposition de malice mais, néanmoins, lui promit le pire dessupplices, en cas d'échec malice, donc, coupa dans la peau du bouc qui avait fait sonrégal, un habit fort élégant, et composa une chansonnette avec paroles et mélodie ilconvoqua bouki et lui ft miroiter que le roi proposait au plus élégant des invités de laveillée mortuaire les meilleurs morceaux du banquet et qu'en outre, il offrait cinq barilsd'argent à celui qui offrirait la plus jolie chanson composée en l'honneur de monplaisir - hélas, glissa malice, j'ai tout ce qu'il me faut, habit et chanson, mais je souffre d'un"gaz" qui me paralyse l'épaule et je ne pourrai pas participer à la veillée'bouki se tortilla, toussa, se gratta le crâne et pleurnicha il pourrait fort bien remplacermalice, vue leurs liens d'amitié - je te vends l'habit à prix d'ami, un baril d'argent, proposa malice - tope-la ! ft bouki qui tomba dans le panneau et la chanson? - également à prix d'ami - un baril d'argent ? coupa bouki, qui, très rapidement, avait calculé qu'il lui resteraittrois barils d'argent, des cinq que lui donnerait le roi en récompense de son élégance etde son chant le soir de la veillée mortuaire, le palais débordait de monde le roi n'avait pas lésiné,c'était une veillée digne de celui qui lui donnait tant de plaisir des bœufs entiersrôtissaient sur de grands boucans, des porcs cuisaient à la broche, d'innombrablesbarriques de rhum coulaient à fots bouki, gonfé comme léon le paon, s'avança enrelevant les pans de son habit il arriva juste à temps pour chanter :wa,wa,wa m'tande ou fè yon rasanbleou pa t envite mwenala m tande ou pedi monplezimen po li sou do mwenren ben den bengmen kui li so do mwen'l'assistance s'agita, le roi encouragea le chanteur à donner à nouveau de la voix boukis'exécuta aussitôt :roi, roi, roi, j'apprends qu'il y a une veilléeà laquelle je n étais point convié'j'apprends, de même, la perte de monplaisir'voilà sa peau sur mon dosren ben den bengvoilà son cuir sur mon dos'les invités enhardis s'approchèrent de bouki, tournèrent autour de lui et palpèrent levêtement c'était en effet la peau de monplaisir que le chanteur avait sur le dos'le roi, terrassé, ordonna à ses gardes de s'emparer de l'assassin et de le battre à coupsde bâton, à coups de coco-macaque bouki tenta de s'expliquer : - c'est la faute à malice'malice, qui s'était glissé dans l'assistance, cria aussitôt aux gardes de lui rompre lesdents, de ne pas le laisser parler sinon bouki prononcerait une formule magique etdisparaîtrait'quand la bastonnade cessa, bouki n'était plus qu'une masse informe malice, lui, reçutcinq barils d'argent et devint conseiller du roi de ce pays où règnait l'impunité
Monplaisir
Le roi pleurait la disparition de sonanimal préféré, un bouc qu'il avaitnommé monplaisir il promet unefortune à celui. Malice était le coupable il avait tuémon plaisir, l'avait dépecé, avait tannésa peau et avec sa chair s'était concocté un délicieux tasso de cabri.
Cette année-là, il y avait une famineterrible dans le pays des animaux et laplupart mouraient de faim bouki, lahyène, vivotait avec sa petite famille, safemme et ses deux enfants'un jour que bouki marchait dans laforêt sans savoir où aller pour trouverquelque chose à se mettre sous la dent,elle vit un animal haut sur pattes, le coulong, les yeux enfoncés dans leur orbiteet le dos en forme de dune de sable'bouki s'approcha de lui et lui dit: - que tu es grand et for ! commentt'appelles-tu ? - je m'appelle : chameau - ah bon, dit bouki, tu dois être très fortet très méchant et surtout un grandlutteur… - oh non ! je ne suis pas méchant,répondit l'autre, juste un peu fort - crois-tu que quinze hyènes comme moi et moi-même pouvons te terrasser ? - oh ! c’est trop pour moi, dit le chameau- et dix comme moi et moi-même ? - c'est encore trop !- alors cinq comme moi et moi-même ? - c'est trop pour moi !- deux et moi ? - non, toujours trop !- alors prépare-toi : j'arrive !bouki se jeta sur le ventre du chameau avec ses longues dents et ses griffes, la hyène ledéchira ! bouki mangea d'abord à sa faim, puis emporta le reste chez lui une semainedurant, la famille mangea à sa faim a la fn de la semaine, la viande était fnie boukis’en alla dans la forêt pour chercher un autre chameau'après quelques heures de marche, bouki aperçut un énorme animal haut sur pattes, lesyeux enfoncés dans les orbites, le dos en forme de dune mais qui avait devant unelongue trompe bouki courut à toute vitesse vers lui en disant : - oh chameau ! arrête, arrête, on va lutter !l'autre s’arrêta et lui dit: - je ne suis pas chameau, je suis un éléphant - quoi ? tu crois que tu peux me tromper ! j'ai terrassé l'autre jour un de tes congénères'sans attendre bouki se jeta sur l'éléphant ce dernier l'enroula dans sa trompe, l'envoyaen l'air, le laissa atterrir violemment par terre, puis l'écrasa avec ses grosses pattes unlong moment avant de continuer son chemin, pensant que bouki était morte'bouki resta là trois jours et trois nuits au matin du quatrième jour, bouki reprit ses esprits,ouvrit les yeux et vit sa famille qui était autour d'elle dans un dernier souffe, bouki leurdit : - il ne faut plus jamais s'attaquer au chameau'depuis ce jour, les hyènes ne s'approchent plus des chameaux'le premier qui respire ira au paradis
Pourquoi bouki la hyène a peur du chameau
Bouki, lahyène, vivotait avec sa petite famille, safemme et ses deux enfants'un jour que bouki marchait dans laforêt sans savoir où aller pour trouver.elle vit un animal haut sur pattes, le coulong, les yeux enFoncés dans leur orbiteet le dos en forme de dune de sable.
Mariko était un chasseur ! mais quelchasseur ! il tuait les animaux comme sice n’étaient pas des vies chaque jour, ilen tuait des dizaines et des dizaines dontil exhibait les têtes et les queues commetrophées'un jour, sa femme qui n’en pouvait plusde le voir ainsi massacrer les animaux, leconseilla en ces termes : - mariko, s’il te plaît, arrête de tuer lesanimaux comme tu le fais ce n’est pasbien ce sont des vies'mariko se moqua de sa femme et dès lelendemain, il alla massacrer troisdizaines de bêtes sauvages dont ilramena les queues au village'a leur tour, les anciens du village le convoquèrent dans leur vestibule et lui dirent : - mariko, arrête de tuer les animaux comme tu le fais si les chasseurs qui t’ont précédésur cette terre avaient fait comme toi, tu ne serais pas devenu chasseur car pas un seulanimal sauvage ne leur aurait survécu'mariko se moqua des anciens et dès le lendemain, il alla massacrer quatre dizaines debêtes dont il ramena les queues au village'ce jour-là, mariko partit à la chasse toute la journée, il battit en vain la savane et nerencontra aucune bête, même pas un petit écureuil le soir venu, il s’en retournaitbredouille au village en maugréant quand il vit, allongé au bord de la rivière, un grandlézard qui se prélassait aux derniers rayons du soleil couchant ses yeux brillèrent de joie'il n’allait pas essuyer les moqueries de villageois en rentrant bredouille il pointa son armesur le lézard et allait tirer quand celui-ci, se mettant debout comme un homme, il chanta :« ne me tue pas mariko ne me tue pas'je ne suis pas un lézard ordinaire'vois-tu ? les marchands du nord, du sudde l’est et de l’ouest passent et repassentpar ce chemin ils me voient ici, tous les jours'ils ne m’ont pas tué parce qu’eux, ils saventque je ne suis pas un lézard comme les autres ! »mariko lui répondit en éclatant de rire :- vieux lézard, même si tu chantes toutes les chansons de ton répertoire, moi, je vais tetuer !et pan ! il tua le lézard il le prit et le jeta sur son épaule et rentra au village'au moment de franchir la porte de sa maison, le lézard, bien que mort, lui chanta denouveau : - ne me tue pas, mariko je ne suis pas un lézard ordinaire…mariko lui répondit : - continue de chanter, hein ! je vais te rôtir et te manger tout à l’heure et on verra bien situ peux continuer de chanter dans mon ventre !il alla jeter le lézard devant sa femme : - prépare-moi ça, ma chérie je meurs de faim - moi ? lui rétorqua sa femme non seulement, je ne prépare pas ce lézard mais je ne lemangerai pas mes enfants ne le mangeront pas non plus tu m’entends, mariko ? - tant pis je me le préparerai moi-même'et mariko de dépecer le lézard il le découpa en morceaux et jeta les morceaux dans lepoêle mais même en mijotant sur le feu, chaque morceau du lézard chantait : - ne me tue pas mariko je ne suis pas un lézard comme les autres - tu vas être prêt et je vais te dévorer à belles dents, dit mariko et on verra bien si tu vascontinuer de chanter !quand le lézard fut bien cuit, mariko, se mit à le manger il invita sa femme sa femmerefusa il invita ses enfants, tous refusèrent et il mangea tout seul'aussitôt qu’il eut fni de manger, il eut soif, une grande soif qui se mit à lui brûler la gorge'il cria sur sa femme : - apporte-moi à boire ! je meurs de soif, je meurs de soif !sa femme lui apporta verre d’eau qu’il but d’une rasade la soif s’aggrava'il cria sur ses enfants : - apportez-moi de l’eau ! je meurs de soif ! je meurs de soif !chaque enfant lui apporta une cruche d’eau il les avala d’une traite la soif s’aggrava'mariko se leva et alla prendre le canari d’eau il avala la contenance d’une seule rasade'la soif empira'il sortit de la maison en courant, sortit du village à toute allure il partit à la rivière, celleau bord de laquelle il avait tué le lézard il se baissa et commença à boire l’eau de larivière mais la soif s’aggrava il but, but et but son ventre s’enfa, se gonfa et fnit parexploser les morceaux du lézard en sortirent, se recollèrent'et soudain, le lézard se dressa devant mariko mourant et lui dit : - que t’avais-je dis, mariko ? tu l’apprendras à tes dépens'c’est depuis ce jour que si l’on continue à chasser les animaux, on le fait avec raison
Mariko, le chasseur têtu et l'iguane d'eau
Mariko était un chasseur! mais quelchasseur! il tuait les animaux comme sice n’étaient pas des vies chaque jour, ilen tuait des dizaines et des dzaines dontil exhibait les têtes et les queues commetrophées'un jour. sa femme qui n‘en pouvait plusde le voir ainsi massacrer les animau, leconseilla en ces termes : - mariko, s’il te plaît, arrête de tuer lesanimaux commas tu.
Le sixième petit matin de la création,papabondieu, accoudé au balcon duciel, considèreait avec une certainesatisfaction les étoiles, innombrablesloupiotes qui s'éteignent au lever dujour'papabondieu trouvait que tout cela étaitbon'il baissa les yeux et admira les océans,les feuves, les lacs qui regorgent debêtes à écailles, de dauphins et autresmammifèrescolossauxetmicroscopiques il admira de même, laterre toute égaillée de bêtes à cornes,de bêtes à poils gigantesques etminuscules il s'émerveilla de voir, dansles airs, quantité de bêtes à plumes detout poil'papabondieu trouvait que tout cela étaitil décida alors de créer l'humanité il prit de l'argile et ft trois boules, deux petites pourdeux têtes et une grosse pour un ventre avec un long boudin, il ft quatre bras et quatrejambes il rassembla le tout auquel il donna deux sexes, comme pour la vanille, et il posacette créature androgyne sur le sol'l'humanité fraîchement créée se mit à rouler à grand fracas, s'appuyant tantôt sur lesmains tantôt sur les pieds papabondieu arrivait à supporter ce vacarme car il avait unegrande capacité de concentration, mais la vitesse avec laquelle la créature androgyne sereproduisait le laissait pantois il était à craindre qu'au rythme où ça allait, il n'y aurait,d'ici peu, plus de place pour tout ce monde sur terre'papabondieu ne ft ni une ni deux : il dégaina sa machette et… raaaa, coupa sonœuvre en deux moitiés'pour la première fois, l'humanité divisée en mâle et femelle se retrouva debout sur sespieds, et se mit aussitôt à courir, courir, courir où va-t-elle et, grand dieu, que cherche-t elle ? chacun cherche la moitié qu'on lui a enlevée beaucoup la cherchent encore il y a tantde monde sur terre que ce n'est pas chose facile de tomber sur la bonne moitié'quand on se trompe, c'est la déveine, mais quand on la trouve, c'est le bonheur
Les moitiés
Papabondieu, accoudé au balcon duciel, considèreait avec une certainesatisfaction les étoiles, innombrablesloupiotes qui s'éteignent au lever dujour. Tout cela étaitbon'il baissa les yeux et admira les océans,les feuves, les lacs, de dauphins et autresmammifèrescolossauxetmicroscopiques.
Le calao est un grand oiseau noir, avecun grand sac rouge sous le coup c’estdans ce grand sac qu’il mettait lescrapauds et les grenouilles qu’il allaitchaque jour capturer dans la brousse'il revenait les partager avec sa famille'comme il ne plaît à personne degarnir le plat d’un autre tous les jours,lesgrenouillesetlescrapaudsdécidèrent de se mettre à l’abri,comme ils n’avaient pas de moyenspour se défendre (ils n’ont ni bec niserres !) ils allèrent donc se réfugierau fond de la rivière, où ils bâtirentleurs maisons le calao qui ne sait ninager ni pêcher ne trouva donc plus àmanger'chaque matin, il partait à la chasse,battait toute la brousse en vain le soir,il rentrait bredouille à la maison, etécoutait avec peine les cris et les pleurs de sa femme et de ses enfants : - on va mourir de faim !a la fn, le calao était tellement affamé qu’il ne pouvait même plus aller à la chasse'chaque matin, il se traînait jusqu’à la porte de sa case où il restait couché, pleurant etgémissant comme une orpheline : - je vais mourir ! toute ma famille va mourir de faim !un jour, zozani le lièvre, qui passait par là, le vit dans cet état - qu’est-ce qui t’arrive donc, frère calao ? demanda ce dernier apitoyé'quand le calao lui eut expliqué ce qui lui arrivait, zozani le lièvre lui dit : - voilà ce que tu vas faire : demain, matin de bonne heure, tu vas recouvrir ton corps desoumbala et te coucher au bord de la rivière pour faire le mort on va voir ce qu’on vavoir !le lendemain, le calao ft comme zozani le lièvre le lui avait demandé par sa femme, ilse ft oindre le corps avec du soumbala et du datu, des condiments qui sentent très fort'puis il alla se coucher au bord de la rivière zozani le lièvre vint l’ausculter avant dedescendre au fond de la rivière annoncer au roi des crapauds et des grenouilles que lecalao était mort'ce dernier ne le prit pas au mot il le ft accompagner par le prince héritier pour allerconstater le décès du calao'le prince héritier du pays des crapauds et des grenouilles vit le calao étendu au bordde la rivière il avait les ailes déployées et des légions de mouches bourdonnaient toutautour le prince héritier des grenouilles et des crapauds ne crut pas pour autant à lamort du calao il lui donna un puis deux coups de pieds le calao ne bougea pas il allaprendre une épine et piqua et piqua encore le calao celui-ci ne bougea pas'quand il eut tout fait sans que le calao ne bouge, il redescendit alors au fond de larivière en courant : - papa ! papa ! oncle calao est mort et bien mort ! il est même en train de pourrir si onn’organise pas ses funérailles tout de suite, il ne restera rien de lui !aussitôt, le roi appela tout le monde à sortir de l’eau pour aller célébrer la mort ducalao et tous, femmes, hommes, enfants sortirent avec des tam-tams et des balafons ilsfrent un grand cercle autour du calao et commencèrent à chanter et danser : - oncle calao est mort, vive les grenouilles et les crapauds ! - grand frère calao est mort, vive nous !le calao les laissa chanter et danser jusqu’à ce qu’ils soient tombés ivres morts ce futalors que le calao sauta sur ses pattes et commença à les ramasser :- j’en avale pour ma propre faim et j’en mets dans mon sac pour ma famille !ceux des grenouilles et des crapauds qui échappèrent à sa rage se réfugièrent denouveau au fond de la rivière, et depuis, ils n’en sortent plus, même pour chanter !ceux qui ne peuvent naturellement s’empêcher de le faire, se contentent de sortir lebout de leur nez pour lancer leur chant et redescendre aussitôt
Les funérailles du grand calao
Le calao est un grand oiseau noir, avecun grand sac rouge sous le coup c’estdans ce grand sac qu’il mettait lescrapauds and les grenouilles. Le calao qui ne sait ninager ni pêcher ne trouva donc plus àmanger'chaque matin, il partait à la chasse,battait toute la brousse en vain le soir.
Le lion est le roi des animaux il estjuste et bon mais voici qu’un jour, lareine mère mourut'a ses funérailles, le lion convoquatous ses sujets que tu aies envie depleurer, il fallait pleurer que tun’aies pas envie de pleurer, il fallaitobligatoirement verser des larmes'la hyène était là, qui pleuraitabondamment l’éléphant, le grandéléphant était là, qui versait deslarmes abondantes le phacochèreétait là, qui hurlait de douleur bref,tous les animaux étaient là'tous les animaux ? non, il manquaitquelqu’un quelqu’un qui se prenaitpour le plus malin des animaux, avecses oreilles grandes comme deséventails !c’est le phacochère qui le remarqua et le phacochère d’aller dire au roi, en pleurantdavantage : - majesté ! oh altesse ! regardez bien moi, je suis là, en train de pleurer la mort de lareine mère l’éléphant, le grand éléphant est là, en train de pleurer la mort de la reinemère la grande girafe est là, en train de pleurer la mort de la reine mère ; même lapetite pintade est là, en train de pleurer la mort de la reine mère mais il y a quelqu’unqui n’est pas venu ; et ce quelqu’un, il est content que notre reine mère bien aimée soitmorte voilà, j’ai dit !le lion devint aussitôt furieux et rugit : - mais qui cela peut-il être ? dis-le-moi tout de suite ! - mais le lièvre, majesté ! le petit lièvre ! il est content que notre reine mère bien aiméesoit morte !le lion devint encore plus furieux il rugit de nouveau : - donc, le petit lièvre, il est content que ma mère soit morte ! le petit lièvre me trouveraici qu’on aille le chercher tout de suite ! qu’on me l’amène mort ou vif !la petite pintade est l’amie du petit lièvre la petite pintade profta du brouhaha pours’envoler à tire-d’aile elle alla voir le lièvre et lui dit :- petit lièvre, le phacochère t’a dénoncé auprès du roi si tu ne fais pas quelque chosetout de suite, tu seras mangé cru !le petit lièvre remercia son amie en lui disant : - devance-moi chez le roi tu verras comment je vais me tirer de cette affaire car moi,c’est moi !le petit lièvre alla prendre son tambour, et le voici qui arriva à la cour du roi il joua deson tambour et chanta : - la pintade, la petite pintade chante la mort de la reine mère mais, regarde, mon roi'regarde bien le phacochère il a les dents dehors, c’est lui qui rigole ! le grandéléphant ! même le grand éléphant est en train de pleurer la mort de la reine mère'mais regarde, majesté ! regarde bien le phacochère il a les dents dehors n’est-ce paslui qui se moque de toi ?le lion regarda le phacochère qui, tirait ses lèvres pour essayer de cacher ses défensesmais n’y arrivait pas on se dérobe diffcilement à sa nature !- petit lièvre, dit le lion en maugréant, répète ta chanson, viens la répéter dans monoreille !le lièvre vint s’agenouiller face au lion pour répéter sa chanson il pleurait ses larmesétaient sincères :- regarde le phacochère il a les dents dehors… !le lion pensa qu’effectivement, c’était le phacochère qui se moquait de lui ! il bondit surlui, le griffa, le mordit jusqu’à lui arracher tous ses poils'voilà pourquoi les vieux phacochères, même de nos jours, n’ont pas de poils sur leurpeau
Le rire du phacochère
Le lion est le roi des animaux il estjuste and bon mais voici qu’un jour, lareine mère mourut'a ses funérailles. Le lion convoquatous ses sujets que tu aies envie depleurer, il fallait pleurer that tun’aies pas envie of pleurer. The lion devint aussitôt furieux and rugit : - mais qui cela peut-il être? dis-le-moi tout de suite! - mai le lièvre, majesté! le petit lièvae!
Le jour de sa naissance, ti jean sautadu ventre de sa mère, se posa à terresur ses petites jambes courbées denouveau- né et s'en alla vivre sa vie'après quelques jours de marche, ils'arrêta devant une pancarte surlaquelle était écrit : - moi, grandyab, je ne me fâche jamais'ilpénétra dans le domaine degrandyab, le salua et lui proposa des'occuper de ses bêtes et de son jardin'grandyab se tordit de rire enconsidérant la petitesse de l'être humainqui lui proposait ses services, puistomba sur lui à bras raccourcis et lebattit tant et si bien qu'il en avait mal aupoignet ti jean, lui, ne cria ni ne ft unegrimace de douleur il se contenta desucer son pouce, indifférent'grandyab, décida alors de l'engager car il lui semblait particulièrement courageux - merci monsieur grandyab, dit ti jean j'accepte vos conditions sans les connaître, maisde mon côté, je vous propose un pari : si je réussis à vous mettre en colère, vous medonnerez toute votre fortune y compris votre femme que l'on dit très jolie dans le cascontraire, dans quinze jours, vous me mangerez -j'accepte, dit grandyab commence par nettoyer mon jardin qui est envahi demauvaises herbes dix hommes courageux n'arriveraient pas à le faire en une journée sien fn de journée tu n'as pas terminé, tu n'auras rien à manger'a la brume du soir, grandyab se rendit au jardin et constata que ti jean avait arrachétoutes les plantes cultivées et avait laissé les mauvaises herbes il se garda de se fâcherpour ne pas perdre son pari- demain, tu soigneras les bêtes et nettoieras l'écurie, le poulailler et le parc à bestiaux'et cela en une journée, sinon rien à manger'ti jean tua toutes les bêtes et, à la brume du soir, grandyab fut bien forcé de garder lesourire pour ne pas perdre son pari'pour se débarrasser de celui qui allait le ruiner, il demanda à sa mère, lagrandyabless,de prendre la voix du bondieu, de grimper dans un arbre et d'ordonner à ti jean deretourner chez ses parents sans tarder lorsque ti jean passa sous l'arbre, il reconnut lavoit de la grandyabless et l'abattit d'un coup de fusil la vieille tomba de l'arbre commeune mangue mûre - tu as tué ma mère, s'écria grandyab en s'arrachant les cheveux de douleur - non, répondit ti jean, c'est le bondieu que j'ai tué !grandyab avala la pilule et, toujours pour faire semblant de ne pas se fâcher, il proposaà ti jean d'accompagner sa femme au bal ti jean mit son habit de soirée, son haut deforme, ses souliers cirés il dansa, courtisa et séduisit madame grandyab qui ne ft queminauder, sourire et roucouler'a minuit, prétextant comme cendrillon qu'il avait perdu son soulier, il interrompit lasoirée au grand dam de sa cavalière et quitta le bal'sur le chemin du retour, un énorme crabe, qui lui semblait avoir la voix de sa propremère, le menaça et lui ordonna de rentrer chez ses parents il hurla de terreur, prit sesjambes à son cou et avoua à grandyab qu'il n'avait jamais eu autant peur devant ceténorme crabe qui parlait comme un chrétien vivant - quoi ! tu n'as pas eu peur de moi et tu as peur d'un crabe, s'écria grandyab fou derage tiens, deux paires de claques ! - j'ai gagné le pari : tu t'es mis en colère ! ta fortune est à moi, mais garde ta femme, jen'en veux pas, elle n'est pas fut futdepuis que grandyab a perdu tous ses sous, il erre sur les routes où il ne fait pas bon lerencontrer car il ne décolère pas il se venge de sa déconvenue sur sa femme et sur lesvoyageurs sans défense
Le pari de ti jean
Le jour de sa naissance, ti jean sautadu ventre de sa mère, se posa à terresur ses petites jambes courbées denouveau- né. Ils'arrêta devant une pancarte surlaquelle était écrit : - moi, grandyab, je ne me fâche jamais'ilpénétra dans le domaine degrandyab.
Banta était le chasseur le plusredoutable de la savane tout animalqui passait à portée de sa lancepouvait se considérer comme mort,dépouillé et rôti banta faisait f del’ancienne croyance selon laquellel’homme qui tue une femelle gravide ouaccompagnée de son petit périra lui même sans descendance audemeurant, banta était père de troisbeaux enfants'chaque soir, il rentrait chez lui chargéde gibier, portant autour de son coudes renards et des écureuils, dans lessacs attachés à sa ceinture des lièvreset des pigeons, et tirant par les piedsun zèbre ou une antilope il tuait plusque lui et les siens ne pouvaientmanger par goût du sang et dumeurtre, pour le seul plaisir de tuer'banta aimait aussi à se vanter et nul nepouvait le faire taire lorsqu’il se lançait dans le récit de ses carnages'aujourd’hui, les animaux de la brousse se réunissent sous un manguier pour tenirconseil il est temps de réagir et de mettre hors d’état de nuire cet exterminateur avantque tous ne succombent, frappés par sa lance ou étranglés par ses collets mais quiosera affronter banta le chasseur ? le lion baisse la tête, très intéressé tout à coup parune fourmi qui passe entre ses pattes le rhinocéros a justement à faire ailleurs, unrendez-vous de la plus haute importance pour sa carrière de rhinocéros et l’éléphant sesent bien faible il n’est pas le seul malade - moi aussi j’ai dû attraper froid, dit le serpent'quant au charognard, il aura sans doute mangé de la viande trop fraîche'en somme, nul n’est assez fou pour défer banta le chasseur le carnage va continuer'le sang des animaux de la savane coulera jusqu’à la dernière goutte c’est alorsqu’une toute petite tortue se porte volontaire elle demande seulement aux autresanimaux de rester cachés le lendemain, de ne quitter sous aucun prétexte leurs gîtes,leurs terriers, leurs tanières banta bat les buissons avec un bâton, il soulève chaque pierre, puis il renverse la tête etfxe éperdument le ciel vide jamais la savane n’avait été si calme en vain cherche-t-ildes empreintes dans le sable ou la poussière pas un souffe de vie, pas un bruit d’aile'pas un crocodile dans les marigots le soir venu, bredouille pour la première fois, bantase résigne à prendre le chemin du retour, le cœur empli de colère et d’amertume'il n’a pas rêvé il a bien entendu les notes claires d’une kora, d’abord ; puis un chantmélodieux semble provenir de ce bouquet de hautes herbes intrigué, banta s’approcheprudemment : c’est une toute petite tortue qui chante en pinçant avec allégresse lescordes de son instrument voilà qui amusera mes enfants , se dit banta, et fera peut-êtreoublier l’insuccès de ma chasse et il fourre la tortue dans un sac - tu ne ramènes donc pas de gibier ? s’écrie son fls en le voyant entrer dans la cour dela concession - j’ai mieux, répond banta grâce à ma ruse et à mon adresse, j’ai capturé une tortuequi chante écoutez-la'et devant la famille et les voisins réunis, la tortue docilement se met à jouer de soninstrument et à chanter banta reçoit les applaudissements comme s’ils lui étaientadressés - je tiens avec cette tortue une belle occasion de briller devant le roi, pense-t-il'le lendemain, il se présente au palais et demande audience - j’ai dressé cette petite tortue à chanter pour vous, noble roi - reviens ce soir elle chantera devant la cour'et voici la cour rassemblée banta tient dans ses mains la tortue prodigieuse avec unsourire de triomphe, il l’installe sur un tabouret et pose sa kora devant elle - vas-y, chante'mais la tortue reste muette - chante, allez !mais la tortue reste muette - chante, allez !mais la tortue lentement rétracte sa tête et ses pattes dans sa carapace « honte surbenta ! » crache le roi qui n’apprécie guère que l’on se moque de lui il ordonnel’exécution du fanfaron une potence est dressée sur-le-champ'voici banta à son tour pris au collet il suffoque et se débat, mais inexorablement, ilmeurt et comme une ultime convulsion tord son corps supplicié, dans le silence funèbre,une kora soudain égrène quelques notes cristallines puis, une petite voix entonne unchant étrange et gai, tandis que banta grimaçant rend son dernier soupir
Banta et la tortue qui chante
Banta était le chasseur le plusredoutable de la savane tout animal. Il rentrait chez lui chargéde gibier, portant autour de son coudes renards et des écureuils. Il tuait plusque lui et les siens ne pouvaientmanger par goût du sang and dumeurtre. Le lion baisse la tête, très intéressé tout à coup parune fourmi.
Il y avait un génie qui volait la femmedes nouveaux mariés quiconque semariait, se voyait privé de sa nouvelleépouse, enlevée par le génie'un brave et téméraire chasseur appritla nouvelle et annonça qu'il iraitchercher une femme dans ce pays, afnde savoir si les hommes y sont sansvaleur'après avoir dit cela, il se prépara etpartit quand il arriva dans la cité, onle reçut avec faste le roi lui demandale motif de sa visite le chasseur lui ditqu'il venait prendre femme'le roi lui dit : - ici tu ne peux obtenir une femme, carà tous ceux à qui on a donné uneépouse, le génie l'a enlevée et toutes - moi je suis un chasseur si tu me donnes ta flle en mariage et si le génie me la prend, jelutterai avec lui toi, observe-moi simplement ; ne te préoccupe que de moi - ce que tu dis, est-ce que c'est sûr ? demanda le roi- c'est sûr, répondit l'homme'le roi lui donna une femme le mariage fut célébré durant trois jours'lorsque les invités furent partis, le jeune homme rentra avec son épouse dans leurchambre dès qu'ils se couchèrent, le mari tenta de la toucher dans l'obscurité, mais netrouva rien il s'inquiéta il se leva et alla voir le père de la mariée il lui dit qu'en effet, ilavait eu raison le génie était venu voler son épouse !le matin, il alla trouver un marabout et lui dit : - j'ai épousé une femme et le génie est venu la prendre'le marabout regarda les signes et lui dit :- le génie, toutes les personnes qu'il a enlevées d'ici, il les a emportées au-delà du feuve'si tu peux dépasser le feuve, tu pourras tuer les génies les génies se trouvent dans uneantilope-jument dans cette antilope, il y a un kewel dans cette petite antilope, il y a uncorbeau dans ce corbeau, il y a un œuf cet œuf, si tu l'écrases, les femmes volées parle génie vont t'apparaître'le marabout dit encore : - l’antilope koba quitte son logis vers onze heures pour aller boire à la roche qui setrouve dans le feuve louti est son nom'le chasseur prit sa gibecière, y mit sa nourriture et partit, accompagné de son chien'aussitôt qu'ils furent sortis de la ville, un lion les vit, rugit et courut vers eux l'hommes'agenouilla pour tirer, mais le lion lui demanda : - que vas-tu faire ? - on a volé ma femme, je suis à sa recherche; si tu veux m'attaquer, je te tue !le lion lui dit : - partons donc, je m'en vais t'aider ce que peut faire un ou deux, trois le feront mieux'ils marchèrent longtemps ; un aigle venant on ne sait d'où, plana au-dessus du chasseur'l'homme voulut le tuer, l'aigle dit : - que vas-tu faire de moi ? - on a volé ma femme, je suis à sa recherche si tu m'attaques, je te tue tout de suite'l'aigle lui dit : - allons-y, je vais t'aider ce que deux ou trois peuvent faire, quatre le pourront mieux'l'homme, avec les trois animaux, chemina dans la brousse quand ils arrivèrent au borddu feuve, le lion creusa un trou profond ; ils s'y tapirent, bien cachés'vers onze heures, l'antilope-koba arriva pour boire au rocher du feuve le lion bondit ettomba sur elle ; il l'éventra la petite antilope sortit du ventre et se mit à courir le chienla poursuivit ils coururent sur deux longueurs de sas, le chien l'attrapa et l'éventra uncorbeau en sortit et s'envola l'aigle le rencontra en l'air et le percuta : le corbeautomba, l'aigle l'éventra un œuf en sortit et roula sur le sol, le chasseur l'écrasa'aussitôt on entendit de l'autre rive du feuve, les cris de nombreuses femmes'l'homme retourna à la ville pour appeler les habitants quand ils vinrent, chacun prit sapirogue le chasseur, lui, monta sur le lion et ils traversèrent le feuve là-bas, il reconnutsa femme, la reprit et rentra avec elle'c'est là que le conte alla tomber dans la mer ; celui qui le respire ira au paradis
Le chasseur et le génie voleur de femmes
Le roi lui lui donna une femme, le mariage fut célébré durant trois jours. Le chasseur lui ditqu'il venait prendre femme. Le génie volait la femmedes nouveaux mariés quiconque semariait, se voyait privé of sa nouvelleépouse, enlevée par le génis. Le mari tenta de toucher dans l'obscurité, mais netrouva rien il s'inquiéta.
Il y a très longtemps de cela, des peuhls de la famille d'unchef célèbre nommé diâdié fondèrent un village qu'ilsappelèrent bambéro, du nom d'une montagne voisine levillage prit peu à peu de l'importance et ne tarda pas àcompter 333 fèches ou guerriers'les tomaranké (de la région de médine) virent d'un mauvaisœil la prospérité rapide de ces nouveaux venus et, pousséspar la jalousie et la cupidité, leur déclarèrent la guerre lespeuhls étaient bien peu nombreux encore pour résister à tantd'ennemis mais, malgré cela, ils se résolurent à la résistancela plus acharnée'un marabout, du nom de malick sy, qui voyageait dans larégion, vint alors à bambéro il proposa aux peuhls de leurpréparer un grigri qui leur assurerait la victoire malgré leurgrande infériorité numérique : — mais, ajouta-t-il, il vous faudra souscrire à la condition queje vais vous poser… — parle ! dirent les peuhls — voici ma condition : vous fxerez ce grigri à la pointe d'unefèche au début du combat, l'un de vous, un membre de la famille de diâdié, un de vosconcitoyens que vous aimez le plus, décochera la fèche au milieu des ennemis il seratué dans le combat mais, à ce prix, je vous garantis la victoire'chacun alors s'offrit pour ce mortel honneur, mais malick sy resta muet jusqu'à ce qu'unjeune homme du nom de yamadou hâvé se fût proposé'alors le marabout déclara : — celui-ci est l'homme que j'attendais ! — voilà qui est bien, dit yamadou aux peuhls, mais puisque je m'offre pour votre salut, jevous demande de consentir à votre tour à mes demandes !il y avait là quatre tribus peuhles : les diallo, les diakhité, les sidibé, les sankaré toutesdonnèrent leur consentement — le marabout, reprit yamadou, a dit que, par la vertu du talisman, je mourrai demainpour le salut de ma race je suis prêt mais j'ai trois enfants : deux garçons et une flle ;le premier est ségo dohi, le deuxième mamadou dohi et la troisième sané dohi cherspeuhls, je vous les confe, eux et leurs enfants ! je demande que leurs descendantscommandent aux peuhls du khasso je désire qu'ils puissent épouser les femmes devotre race les peuhls, à l'unanimité, déclarèrent qu'il en serait selon son désir'c'est à la mare de tombi-fara que se produisit le choc entre les malinké et les peuhls'le combat à peine commencé,yamadou hâvé se précipita, fèche enmain, au milieu des ennemis pour lesfrapper à mort il se battit vaillammentet ne tomba qu'au moment où lesmalinké prirent la fuite'et la prédiction du marabout futentièrementréalisée'lespeuhlsremportèrent la victoire tandis que leursadversaires, ayant perdu leur roi, furenten grande partie anéantis'la paix fut ainsi assurée pour de longues années et les peuhls s'acquittèrent de leurdette envers les enfants du héros ils les élevèrent avec considération ils frent de ségodohi leur roi dès sa majorité et maintinrent le pouvoir suprême à ses descendants
Le dévouement de yamadou hâvé
Des peuhls de la famille d'unchef célèbre nommé diâdié fondèrent un village qu'ilsappelèrent bambéro. Un marabout, du nom de malick sy, proposa aux peuhl de leurpréparer un grigri. Il leur assurerait la victoire malgré leurgrande infériorité numérique. La résistance acharnée s'offrit pour ce mortel honneur.
Il était une fois un jeune citadin qui n’avaitjamais quitté sa ville il décida un jour de visiterle village de ses ancêtres, un petit village perdudans la campagne, situé près d’une grandeforêt dans cette forêt, il y avait beaucoupd’animaux sauvages et surtout des lions lejeune homme n’avait jamais vu de lion ni à latélévision, ni en photos il faut dire que cesproduits de la modernité n’étaient pas connusdans ces temps-là chez nous'les gens de ce village n’allaient jamais dans laforêt, à cause des lions on raconte même que,quand les lions rugissaient dans la forêt, lesportes des maisons claquaient, les canaris et lesmarmites se renversaient et tous les gens seterraient dans leur maison'un beau matin, donc, le jeune citadin qui s’appelait demba débarqua dans le village deses ancêtres et ft vite connaissance avec tout le monde, et surtout avec fatou, une bellejeune flle qui était une de ses cousines lointaines les fançailles ne durèrent paslongtemps, car ils décidèrent de se marier après quelques jours de noces, dembaretourna en ville'une année plus tard, il décida de retourner au village pour s’y installer défnitivementavec fatou et leur enfant pour marquer sa venue et montrer sa bravoure, il proposa à safemme une promenade dans la forêt cette dernière, surprise, lui dit : - mais tu es fou, tu veux que les lions nous dévorent tous les deux !- tu vas voir que moi je suis un homme, je ne suis pas comme les poltrons de chez vous'suis-moi et amène avec toi notre fls ! dit demba'la mort dans l’âme, fatou obéit à son époux'arrivé à l’orée de la forêt, soudain, un chacal sortit d’une touffe d’herbes et fla devanteux demba se mit à crier : - ah, ah tu vois, les lions, quand ils me voient, ils détalent - mais ce n’est pas un lion, dit fatou - c’est quoi ? demanda demba - c’est un chacal, répondit fatou - qu’importe, dit demba, tu vas voir !quelques moments après, ce fut au tour d’une hyène de détaler devant eux dembasauta et dit :- ce n’est pas un chacal ! c’est un lion, il est plus grand ! - doucement, dit fatou, ce n’est qu’une hyène'après avoir longuement marché sans voir de lion, demba proposa à sa femme de sereposer à l’ombre d’un acacia fatou aménagea de la place sur le sol pour son enfantqui commençait à dormir elle se coucha derrière l’enfant et demba fatigué ft de même'la brise et la fraîcheur de l'ombre aidant, ils s’endormirent tous'pendant ce temps, un lion arriva et s’installa sous un arbre à quelques pas d’eux lebébé se réveilla le premier il vit l’animal, à quatre pattes s’approcha de lui et commençaà jouer avec sa queue fatou à son tour se réveilla et aperçut son enfant en train dejouer avec le lion !elle réveilla son mari et lui dit : - notre enfant est en danger, il joue avec le lion'demba se redressa, fxa l’animal et dit : - c’est ça un lion ? - c’est ça même, répondit fatou'aussitôt demba commença à retrousser le bas de son pantalon fatou lui demandaalors : - tu vas sauter sur lui ?demba ft non de la tête et retroussa les manches de sa chemise - tu vas le frapper avec un bâton ? demanda à nouveau fatou'il ft non de la tête et dit à fatou : - donne moi la main - tu vas fuir ? questionna fatou - oui, s’il plaît à dieu, répondit demba - et notre fls alors ? dit fatou en pleurant - on en fera un autre, cria demba qui avait déjà commencé à courir'heureusement pour le bébé, ce n’était pas un lion mais une lionne, qui lui avait mêmedonné un peu de son lait'mon conte est fni ; celui qui respire le premier ira au paradis
Le jeune homme et le lion
Le village de la forêt de la campagne n’avait jamais vu de lion ni à latélévision. Les lions rugissaient dans la forèt, lesportes des maisons claquaient, les canaris and lesmarmites se renversaient. Tous les gens seterraient dins leur maison'un beau matin, donc, le jeune citadin qui s’appelait demba débarqua.
Cette année-là, au pays des animaux, ilne tomba pas une seule goutte de pluie'et pour ne rien arranger, les criquetsétaient venus dévorer le peu devégétations qui avait poussé le lion,leur roi, les convoqua dans son palais etleur tint ce discours : -chers sujets, comme vous le saveztous, il n’est pas tombé une seule gouttede pluie dans notre pays il n’y a pasde nourriture aussi, moi, votre roi, leroi de tous les animaux, je décrète :article 1 : que personne ne vienne medemander à manger car je n’ai rien'article 2 : que chacun se débrouillecomme il peut'article 3 : dispersez-vous !les animaux se dispersèrent, chacunallant de son côté avant, le cheval dit : - moi, je vais rejoindre les hommes auvillage ces petits êtres à deux pattessont intelligents et ingénieux en échange de mes services, ils me donneront à boire et àmanger'il gagna le village en galopant il devint ainsi un animal domestique l’âne le mouton, ledromadaire, bref, tous les animaux aujourd’hui domestiques dirent la même chose etrejoignirent les hommes au village'l’hyène, après mûre réfexion, trouva que c’était vrai que ces petits êtres bizarres quimarchaient à deux pattes étaient intelligents et inventifs, mais qu’ils possédaient unbâton, long, très long, qui crachait du feu ! elle, l’hyène, par prudence, allait attendre unpeu et se débrouiller dans la brousse le lion lui donna raison la girafe et l’éléphant luidonnèrent raison même le petit hérisson trouva que l’hyène avait totalement raison,parce que prudence est mère de sûreté ! tous les animaux aujourd’hui encore sauvagesdonnèrent raison à l’hyène et préférèrent mourir de faim plutôt que de rôtir au fondd’une casserole ils s’enfoncèrent davantage dans la forêt'le petit hérisson, qui errait seul dans la brousse vit un arbre à samba, couvert de fruitsmûrs et délicieux il monta sur l’arbre et commença à manger vint le lion qui le vit surl’arbre le lion lui demanda de lui envoyer quelques fruits c’était vrai que lui, le roi detous les animaux, il avait imposé à chacun de se débrouiller tout seul, mais cela faisaittrois jours qu’il ne s'était rien mis sous la dent le hérisson lui envoya un premier fruit il lemangea hum ! c’était délicieux il envoya un deuxième fruit le lion le mangea mais letroisième fruit vint frapper le lion sur son museau royal ! - a moi ça ? a moi, petit hérisson ! rugit le lion malheur à toi ! grand grand malheur àtoi si tu descends !le petit hérisson resta dans l’arbre il pleurait il se lamentait quelque temps après,arriva l’hyène elle vit le petit hérisson en train de pleurer abondamment elle eut pitié :- petit hérisson, que t’est-il arrivé ? ton arbre est plein de fruits il faut manger au lieu depleurer !en réponse le petit hérisson chanta : - tout à l’heure, le lion dit que chacun devait se débrouiller comme il pouvait mais voicice même lion qui vient me demander des fruits le fruit est tombé sur le museau, et il m’adit : malheur à toi grand grand malheur à toi petit hérisson !la hyène n’avait pas vu le lion quand elle le vit et que le lion la menaça de son regardfuribond, elle s’enfuit en disant :- eh bien, malheur à toi ! grand grand malheur à toi petit hérisson !la grande girafe au long cou passait aussi par là quand elle vit le petit hérisson en trainde pleurer dans les branches de l’arbre à samba, elle eut pitié et lui en demanda laraison mais quand la raison lui fut expliquée et qu’elle eut vu le lion au pied de l’arbre,elle s’enfuit en criant :- eh bien, malheur à toi ! grand grand malheur à toi petit hérisson !le buffe arriva et dit la même chose même le grand éléphant dit la même chose tout lemonde dit la même chose tout le monde ? non'le petit lièvre arriva sur son cheval, en fait un grand coq qui galopait, en chantant : - la vérité, rien que la vérité et toujours la vérité !le petit lièvre vit le petit hérisson au sommet de l’arbre, qui pleurait, pleurait sanss’arrêter il lui demanda : - que t’arrive-t-il, petit hérisson ?le petit hérisson lui chanta sa petite chanson le petit lièvre n’avait pas vu le lion au piedde l’arbre quand il le vit et que le lion le menaça de son regard, il lui cria : - va-t-en d’ici ! c’est toi même qui as dit que chacun devait se débrouiller comme ilpouvait tu n’as pas le droit de venir menacer le petit hérisson !le lion bondit pour attraper le petit lièvre celui-ci se sauva sur son cheval de coq vers levillage le lion le poursuivit a l’entrée du village, il y avait, debout derrière un arbre, unhomme qui tenait un long bâton quand le lion vit cet homme, il retourna dans labrousse le petit lièvre entra dans le village et devint le lapin
Le lion et le hérisson
Cette année-là, au pays des animaux, ilne tomba pas une seule goutte de pluie'et pour ne rien arranger, les criquetsétaient venus dévorer le peu devégétations. Le cheval dit : - moi, je vais rejoindre les hommes auvillage ces petits êtres à deux pattessont intelligents and ingénieux en échange of mes services.
Le lion n'était pas le roi desanimaux du moins, il ne l'était pasau départ c'était plutôt dankélé,un grand buffe noir de la savane,qui régnait sur le peuple des bêtes'le roi dankélé était un grand tyran,un roi qui gouvernait sans foi ni loi'que tu aies raison, tu avais peur'que tu n’aies pas raison, tu avaisraison d’avoir peur devant lui'a cette époque, il y avait une seulerivière à laquelle tous les animauxvenaient boire, mais personnen’avait le droit de boire avantdankélé et dankélé ne secontentait pas seulement de sedésaltérer, il se baignait dans larivière, s'y roulait et y faisait tousses besoins c'est après que lesautres pouvaient boire à leur tourl'eau déjà souillée'c'était injuste, mais c'était comme ça il fallait le supporter'mais la lionne mère, ce jour-là, ne put attendre l’arrivée du roi son lionceau qui venaitd’arriver au monde, allait mourir de soif elle lui donna un peu d’eau elle en but un toutpetit peu, elle-même'arriva le roi dankélé il était accompagné des membres de sa cour, des griots et desgriottes qui chantaient ses louanges :«ô ! grand buffe !tu es plus grand que soundjata le grandplus grand que da monzon le grandplus grand qu’alexandre le grand ! »mais le roi dankélé, quand il fut au bord de la rivière, vit qu’on avait osé boire avantlui, le roi il se tourna vers son peuple et, les menaçant de son regard, hurla sa colère'et sa colère ft trembler tout le monde : - qui est-ce… mais qui est-ce qui a donc osé boire avant moi le roi ? si vous ne medésignez pas le coupable, vous l’êtes tous !les animaux, terrifés, se regardèrent dans les yeux tout le monde avait vu la lionnedonner à boire à son petit mais qui pouvait prendre la responsabilité de la dénoncer àcette brute de roi ? l’hyène le ft : - moi, je ne vais pas payer pour une faute que je n'ai pas commise c'est la lionne qui abu avant toi voilà, j'ai dit'et aussitôt d'un bond, le roi dankélé écrasa la lionne avec ses grosses pattes'mais le lionceau n’était pas mort il s’était sauvé à toutes pattes et était allé se cacher ilattendit, attendit jusqu'à ce qu’il soit devenu grand quand il fut devenu un grand liondont le rugissement retentissait à travers toute la savane, il sortit et dit au buffe : - buffe, où est partie ma mère ?le buffe, intimidé par la force que dégageait le lion, bafouilla : - ta ta ta mère la lionne ?un conseiller lui souffa à l’oreille : - il s’agit de la lionne que tu as tuée il y a de cela quelques années parce qu’elle avaitosé boire avant toi- ah oui ! c’est vrai, dit le buffe en se tournant vers le lion c’est la loi, ce n’est pas moi'la loi, c’est la loi ta maman a osé boire avant moi, alors la loi lui a été appliquée laloi, c’est la loi, la loi ce n’est pas moi- la loi qui ne s’applique qu’au plus faible est une loi injuste'et le lion se jeta sur le buffe, le terrassa et libéra le peuple des animaux'c’est depuis ce jour qu’il est le roi des animaux c’est aussi depuis ce jour qu’il s’efforced’être juste et droit, car malgré sa force, il ne s'attaque jamais aux plus petits
Comment le lion devint roi
Le lion n'était pas le roi desanimaux du moins, il ne l'étai pasau départ. Le roi dankélé était un grand tyran,un roi qui gouvernait sans foi ni loi. La lionne mère, ce jour-là, ne put attendre l’arrivée du roi son lionceau, allait mourir de soif elle lui donna un peu d’eau.
Un conteon t'écouteil était une foisil existe encoreil était une fois une jolie femme, sijolie, oh ! si jolie qu'elle ne semblaitpas un être humain un roi la vit etdit : -cette femme-là, il faut que jel'épouse !il partit la trouver, s'occupa de tout etl'épousa ; il l'amena dans sademeure or, il se trouvait que cettefemme n'était pas un être humain,c'était une ânesse ! chaque jour, aubout d'un certain temps, elle disaitqu'elle allait uriner, ou encore qu'elleallait se promener or, chaque fois,ellesetransformait,carsescongénères les ânes l'appelaientderrière le village'elle répéta cela, le répéta, le répéta jusqu'à ce qu'un jour elle demanda de partir en unlieu plus éloigné, prétextant qu'elle allait voir ses parents le roi la laissa partir elle allaiten réalité voir les ânes de la brousse elle partit rejoindre les ânes et se transforma ; elley resta en train de braire'un maure la vit il la suivit et alla se cacher derrière un arbre jusqu'à ce qu'ellecommence à braire alors le maure se faufla furtivement et revint à la maison il dit : - oh, roi, je jure, aujourd'hui je vais te dire une chose, et si ce n'est pas vrai tu pourrasme tuer !le roi lui dit :-ah naar, moi, le menteur je le tue !le maure lui répondit : - je jure ! bour, ce que je dis est vrai, je le jure ! ta femme-là, qui est si belle, si belle,belle, tu comprends, c'est une ânesse, ce n'est pas une personne - ah oui ? dit le roi- oui ! - c'est bien ! dit le roi'le maure dit alors :- si elle te demande encore la permission, fais-moi accompagner par quelqu'un, ou toi même, suis-moi'un autre jour, la femme s'adressa encore au roi elle lui demanda la permission de sortir- d'accord, lui dit le roi'le maure, accompagné d'un soldat, suivit la femme, la suivit jusque dans la brousse ellese transforma, rentra parmi les ânes ; ils commencèrent à braire aussitôt, les deuxhommes s'en retournèrent chez le roi'le soldat s'exclama : - oh roi, par dieu ! ce que le maure a dit, c'est la vérité, je jure que c'est vrai !- c'est bien, je verrai cela moi-même, répondit le roi'il en fut ainsi lorsque la femme était dans sa demeure, ses semblables les âneschantaient dehors et dès qu'elle les entendait, elle disait qu'elle voulait sortir quand oneut découvert ses manières d'agir, le roi se dit : - je verrai cela moi-même'un jour, alors que le roi était assis à côté de sa femme, les ânes au dehors commencèrentà chanter :fari dangan dangani …n'habite-t-elle pas par là ?dis, fari toi'fari la reine des ânes est allée vivre ailleurs'elle refuse de revenir'le corps de la reine commença à se transformer, tout son corps brusquement, elle semétamorphosa en ânesse, au beau milieu de la cour le roi prit son fusil et tira sur elle :elle s'écroula puis, il ft appeler le maure et le soldat pour les récompenser'c'est là que le conte alla tomber dans la mer
Fari l'ânesse
Un conteon t'écouteil était une fois, un conteon existe encore. Un roi la vit etdit : -cette femme-là, il faut que jel'épouse! Il l'amena dans sademeure or, il se trouvait that cettefemme n'était pas un être humain,c'étai une ânesse. Elle disaitqu'elle allait uriner, ou encore qu'elleallait se promener or, chaque fois,.ellesetransformait,carsescongénères les âne l'appelaientderrière le village.
Voici mon conte !le matin des noces de son père, un petitbout d'homme, pas plus haut que troissapotilles, son balai de latanier à lamain, propretait le devant de sachaumière ainsi que sa cour'un esprit surnaturel vint soudain seloger dans sa tête et lui dit que la futureépouse de son père, qui avaitl'apparence trompeuse d'une femme fortbelle était, en vérité, une ânesse pouren avoir la preuve, il lui conseilla de luiastiquer les fesses avec un nerf de bœufpour qu'elle rue et retrouve sa vraienature'c'était une bien terrible révélation pourun petit bonhomme pas plus haut quetrois citrons verts qui ne trouvait riend'autre à faire que de chanter tout enbalayant :- m ap propte o !men pouki m ap propte ?je nettoie o !mais à quoi me sert-il de nettoyer ?il fut bien tenté d'en parler à son père, et peut-être même lui en glissa-t-il deux mots :peine perdue ! le père était devenu un morceau de sucre qui fondait sous la langue desa promise- m ap propte o ! men pouki m ap propte ? continua de chanter le petit bonhomme pasplus haut que trois cirueles il subtilisa le nerf de bœuf de son père et le cacha sous savareuse'au moment des réjouissances, les invités de la future épouse envahirent la cour et lamaison ; ils étaient plus nombreux que ceux du futur marié ils buvaient, ils mangeaient,ils riaient comme des baudets c'est alors que le petit bonhomme pas plus haut que trois pois tendres, se plaça derrièrela mariée et lui astiqua les fesses - vloup ! - avec le nerf de bœuf'blakadap ! instantanément la mariée rua des quatre pattes campé bravement au milieudes invités, le petit bonhomme devenu grand comme un mapou fromager, lança, avecautorité, des coups de fouets sur les côtés, devant, derrière, en hauten bas : vloup !vlap ! vlip !la réception se transforma en écurie avec des braiements, des hennissements, des hi hans, des blakadap chaque coup de fouet sur les fesses d'un invité le transformait enâne toute cette belle compagnie de bourricots ne cherchait qu'à fuir ons'entrechoquait, on se bousculait, on s'entravait dans un brouhaha cocasse'lorsque, dans un colossal nuage de poussière, tous les ânes eurent disparu, le petitbonhomme et son père retrouvèrent, tapi dans un coin de la maison et tout penaud, untout petit âne que ses toutes petites pattes ne lui avaient pas permis de fuir'c'est ce tout petit âne-là qui peupla l'île de tous les ânes qui, depuis lors, portent lesfardeaux des paysans à travers les mornes plaines d'haïti'voilà mon conte !
Comment les ânes apparurent en haïti
Le petitbout d'homme propretait le devant de sachaumière ainsi que sa cour'un esprit surnature. Il lui conseilla de luiastiquer les fesses avec un nerf de bœufpour qu'elle rue et retrouve sa vraienature'c'était une bien terrible révélation pourun petit bonhomme pas plus haut quetrois citrons verts.
Il était une fois les animaux de labrousse ils vivaient entre eux, seuls surla terre enfn, non, pas tout à fait il yavait aussi dans la brousse les génies,les grands et les nains, qui, eux aussi,vivaient entre eux quant aux hommes,ilsn’avaient pas encore fait leurapparition sur la terre'a cette époque-là, lointaine, trèslointaine, il n’y avait sur toute la surfacede la terre qu’un seul cours d’eau, unepetite rivière aux eaux salées, quiappartenait au petit hérisson un génienain, un wokloni, avait eu la gentillessede la lui montrer : - c’est pour toi si quelqu’un y boit sansta permission, la rivière disparaîtra situ refuses à qui que ce soit lapermission d’y boire, la rivièredisparaîtra pareillement'de nature, le petit hérisson n’est pas méchant, malgré ses piquants qui lui en donnentl’air il suffsait donc de lui demander : « petit hérisson, je meurs de soif est-ce que jepeux aller boire dans ta rivière ? » il répondait toujours par oui et on pouvait sedésaltérer à satiété'mais un jour, l’éléphant, piqué par on ne sait quelle mouche, se leva et déclara :- moi, le plus grand de tous les animaux, le plus puissant, le plus fort, que je sois obligé àchaque fois de demander la permission à ce petit rien de hérisson, est inacceptable jene le ferai donc plus désormais, je boirai sans sa permission !le petit hérisson n’était pas présent mais les autres animaux, qui attendaient sonarrivée, dirent à l’éléphant : - ne fais pas ça, éléphant il ne te coûte rien de demander la permission au petithérisson il n’a jamais refusé de l’eau à personne'mais l’éléphant ne les écouta pas il se leva et alla boire l’eau de la rivière à peine eut-ilcommencé à boire que la rivière se retira et l’éléphant partit en barrissant'quelques instants après, arriva le petit hérisson, qui trouva que sa petite rivière aux eauxsalées était à sec ils se dressa sur ses petites pattes et demanda : - qui a bu toute l’eau de ma petite rivière ?- c’est l’éléphant, répondirent en chœur les autres animaux on le lui avait pourtantdéconseillé…et le petit hérisson de se dresser sur ses petites pattes et de chanter de sa voixcourroucée :« ma petite rivière à moil’éléphant l’a vidée !si jamais je vois l’éléphantsi jamais, jamais je rencontre l’éléphant,je me battrais avec luiet je lui ferai rendre ma rivière !parole de hérisson »ce disant, le petit hérisson partit à la recherche de l’éléphant il trottinait tout seul dansla brousse de temps en temps, il se redressait sur ses petites pattes ou montait sur unarbre pour chercher l’éléphant des yeux il était vraiment en colère mais est-ce qu’unpetit rien de hérisson peut vaincre le grand éléphant ?le petit hérisson marcha ainsi pendant longtemps ce fut vers le petit soir qu’il vitl’éléphant le gros pachyderme avait fni d’engloutir des tonnes et des tonnes denourriture et se reposait aux rayons couchants du soleil il dormait'le petit hérisson se dirigea droit sur lui il lui donna un coup de patte, puis un autre et unautre encore l’éléphant se réveilla - c’est toi, toi qui as bu toute l’eau de ma petite rivière à moi, hein ? demanda le petithérisson en colère - oui, c’est moi c’est bien moi et que veux-tu ? bougonna l’éléphant - me battre avec toi ! - ah ! ah ! ah ! éclata de rire l’éléphant te battre avec moi ? est-ce que tu n’es pasdevenu fou ?en réponse, le petit hérisson se mit à frapper le l’éléphant alors l’éléphant se fâcha il seleva il leva sa trompe et frappa à son tour le petit hérisson c’était ce qu’il ne fallait pasfaire le petit hérisson enfonça tous ses piquants dans la trompe de l’éléphant qui hurlade douleur et appela tous les animaux au secours ceux-ci vinrent supplier le petithérisson d’enlever ses piquants de la trompe de l’éléphant le petit hérisson, malgré sespiquants, n’est pas méchant il accepta volontiers de soigner l'éléphant'c’est depuis ce jour que l’éléphant, malgré sa force, ne s’attaque jamais aux plus petitsque lui
L'éléphant et le hérisson
Il était une fois les animaux de labrousse ils vivaient entre eux, seuls surla terre enfn, non, pas tout à fait il yavait aussi dans la brousse les génies. Le petit hérisson n’était pas méchant, malgré ses piquants, lui en donnentl’air il suffsait donc de lui demander.